
L'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed ben Saoud (1769 - 1834) est le fondateur du deuxième État saoudien. Il est le petit-fils du fondateur du premier État saoudien, l'imam Mohammed ben Saoud, et a régné sur le deuxième État saoudien de 1824 à 1834.
Le règne de l’imam Turki ben Abdallah ben Mohammed
L'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed a fondé le deuxième État saoudien en 1824 lorsqu'il a repris Riyad. Il a été le premier à faire de Riyad la base du pouvoir saoudien, après avoir réussi à restaurer le pouvoir de sa famille et à fonder le deuxième État saoudien, qui a gouverné pendant 69 ans, de 1824 à 1891. Riyad est devenue sa capitale après que Dariya, la capitale du premier État saoudien, a été détruite par Ibrahim Pacha, le commandant de l'armée ottomane.
L'éducation de l'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed
L'mam Turki ben Abdallah ben Mohammed était réputé pour sa bravoure et était au premier rang des défenseurs de Dariya, combattant vaillamment l'armée ottomane aux côtés de ses frères et de ses fils. Son fils Fahd et ses frères Mohammed et Saud ont été martyrisés. Philby a dit de lui : « Turki était l'esprit de la défense de Dariya ». L'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed a refusé de se rendre et a quitté Dariya. Il s'est dirigé vers Al Shamir dans le désert d'Ajman, où il a résidé avec eux. Il a épousé la fille de leur chef, Ghaidan ben Jazah ben Ali. Il eut un fils qu'il nomma « Jalawi » parce qu'il était né pendant son exil de sa patrie.
Ibrahim al-Khamis décrit Turki ben Abdallah dans son livre (Les lions d'Al Saoud) en disant : « Turki s'est juré de rester ferme face à ses ennemis et de se battre, même s'il était seul, en portant son épée (al-Ajrab) à laquelle il faisait référence dans son célèbre poème : Si tout ami abandonne son ami, je porterai al-Ajrab comme un compagnon inébranlable ».
Le rétablissement du règne et l'établissement de l'État
En mai 1823, l'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed arriva dans la ville d'al-Hulwa (parmi les villes d'al-Hawtah) avec 30 hommes non armés. Il se dirigea vers la ville d'Irqah et s'y installa, où le chef local de la région d'al-Washm, Hamad Bin Yahya, se rallia à lui. L'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed a écrit à Suwaid, le propriétaire de Jalajil, pour lui demander de venir avec tous les hommes qu'il pouvait rassembler. Suwaid arriva avec des hommes de Jalajil, Sudair, al-Mahmal et Munikh. L'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed brandit alors l'étendard de la guerre et décide de marcher vers Riyad pour chasser l'armée ottomane. Cependant, après avoir été assiégé à Irqah, il n'a pas réussi, mais a enduré et résisté courageusement, les forçant à se retirer. Il resta à Irqah, prêt au combat, puis s'empara de Dhurma par la force et reçut l'allégeance des habitants de Jalajil, Zulfi, Munaikh, al-Ghat, puis Huraymila. Il marcha ensuite vers Manfuha, l'assiégea, s'en empara et son chef lui prêta allégeance, expulsant toute l'armée ottomane présente. Finalement, l'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed et ses soldats marchèrent vers Riyad et l'assiégèrent pendant un certain temps avant que des renforts ne l'aident à tenir bon. Le chef militaire de Riyad, Aba Ali al-Maghribi, lui écrivit pour demander la paix et une trêve fut conclue, lui permettant de partir avec toutes ses troupes et son équipement, et il obtint des garanties de sécurité pour le gouverneur de Riyad et ses habitants.
L'unification du deuxième état saoudien
Après la libération de Riyad, l'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed prit le contrôle de Naajan et ad-Dilam, et as-Sulaima s'est rendu à lui, tandis qu'al-Yamamah lui avait prêté allégeance. Au début de l'année 1825, tout le Najd avait prêté allégeance à l'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed. Il ne reste plus qu'al-Ahsa. Après la libération et l'unification du Najd, l'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed a attendu les bonnes circonstances. Lorsqu'elles se présentèrent, il prit le contrôle d'al-Ahsa.
Assassinat de l'imam Turki ben Abdallah
À la fin de l'année 1834, le dernier jour de Dhul Hijjah (le douzième mois du calendrier hégirien), l'imam Turki ben Abdallah ben Mohammed a accompli la prière du vendredi et s'est rendu seul de la mosquée à son palais, sans aucun garde. Il lisait un livre offert par l'un des visiteurs, son serviteur (Zuwaid) n'étant pas loin derrière. Ibrahim ben Hamza ben Mansour l'a intercepté et lui a tiré dessus, l'imam tomba alors raide mort. Son serviteur fut emprisonné mais parvint à s'échapper et se rendit auprès de l'imam Fayçal ben Turki, assiégé dans la ville de Saihat, dans la province orientale, afin de stabiliser l'influence de l'État. Il l'informa de la mort de son père. L'imam Fayçal revint, reprit le pouvoir de son père et reconquit Riyad le 17 juin 1834.