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Le Papier dans le Najd

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Le Papier dans le Najd
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Le papier utilisé pour la rédaction de manuscrits, de documents et de testaments dans le Najd durant le Premier et le Second État saoudien était importé, faute de matières premières locales suffisantes, comme les arbres et les plantes nécessaires à sa fabrication. Il était donc plus pratique et économique pour les scribes et les érudits de se le procurer en dehors du Najd. Les noms et types de papier variaient en fonction de leurs origines et de leurs usages.

Les noms du papier dans le Najd

À l’époque du Premier État saoudien, plusieurs termes étaient employés pour désigner le papier dans le Najd, en fonction de sa composition ou du nom du fabricant. Parmi les noms connus :

Al-Qirtas : Ce terme ancien était utilisé depuis le VIIe siècle dans le Najd. Le papier était importé de diverses régions. Celui en provenance du Hedjaz avait une texture rugueuse et une couleur brunâtre, étant le plus couramment utilisé pour les manuscrits najdiens. Il était également importé d’Inde. Dans le nord du Najd, les livres et le papier provenaient du sud de l’Irak. Une mention d'al-Qirtas apparaît dans une lettre de l’imam Fayçal Ben Turki adressée à l’historien Othman Ben Bishr, où il se plaint de sa rareté et précise qu’il était acheminé depuis La Mecque par les pèlerins. Une autre référence figure dans une lettre de l’imam Abdallah Ben Saoud, où il écrit : « Deux liasses d’al-Qirtas te seront livrées, si Dieu le veut. » Cela illustre le rôle des imams de la famille Al Saoud dans l’approvisionnement en papier des érudits et des étudiants.

Al-Kaghad : Ce nom apparaît dans la poésie traditionnelle najdienne, notamment dans celle de Jabr Ben Sayyar au XVIe siècle. Il était acheminé d’Irak au Najd par les caravanes de pèlerins se rendant à La Mecque.

Al-Waraq : Ce terme était rarement utilisé dans le Najd et apparaissait principalement dans la poésie nabati. Des poètes comme Ibrahim Mohammed al-Qadi et Mohsen al-Hazzani l'ont mentionné.

Al-Talhiyyah : Ce nom est attribué à Talhah Ben Tahir, le deuxième souverain de la dynastie tahiride en Khorasan (822-828). Dans le Najd, ce terme désignait des feuilles de papier plus longues que les autres types, utilisées pour la rédaction de documents et de testaments. La Talhiyyah est aussi citée dans la poésie traditionnelle najdienne par des poètes tels que Rumaizan Ben Ghasham al-Tamimi, Mohammed Ben Ushban et Salim Ben Abdulhay.

Al-Furukh : Pluriel de farkh, ce terme a été introduit dans le Najd depuis le Hedjaz. Il désignait à l’origine de longues feuilles de papier pouvant atteindre 80 cm de longueur. Les marchands de papier achetaient ces feuilles et les découpaient en différentes tailles pour les vendre aux étudiants. Avec le temps, le terme s’est spécialisé pour désigner des feuilles divisées en quatre pages. Les scribes déterminaient la taille souhaitée et découpaient la feuille en conséquence.

Al-Sijil : Ce terme, d’origine arabe classique, désignait à l’origine de longues feuilles de papier. Au XIXe siècle, il était principalement utilisé pour les documents enregistrant les dettes et la propriété foncière. L’Al-Sijil existait en différentes tailles et apparaissait aussi dans la poésie nabati, où il désignait généralement une seule feuille de papier.

Al-Tirs (pluriel Turus et Atrās) : Ce terme faisait référence à une feuille qui avait été effacée et réécrite, un procédé connu sous le nom de Tatris. Dans le Najd, il désignait un papier utilisé spécialement pour les lettres individuelles.

Les types de papier dans le Najd

Différents types de papier étaient utilisés dans le Najd sous les Premiers et Seconds États saoudiens. Certains étaient blanchâtres, d’autres fins et délicats, ou encore épais, rugueux et foncés. Le papier arrivait dans le Najd sans lignage, et les scribes réalisaient eux-mêmes les lignes en pressant les feuilles contre un réseau de fils tendus, qui laissaient des empreintes visibles sur les pages.

Les sources d’approvisionnement en papier dans le Najd

Le commerce du papier dans le Najd était limité, car son usage était réservé à un groupe restreint – les érudits. Dans la poésie traditionnelle, certaines régions sont mentionnées comme sources d’approvisionnement, notamment le Levant, la Turquie et la région du Hedjaz. Al-Ahsa constituait également un centre d’importation grâce à son activité commerciale, à sa présence académique et à sa proximité avec la côte du golfe Persique, où accostaient fréquemment les navires. La région la plus proche pour l’importation de papier était l’Inde, réputée pour sa production de qualité. Par ailleurs, pour les habitants du nord du Qassim et de Haïl, l’Irak représentait la principale source d’approvisionnement en papier.