L‘architecture dans le premier État saoudien

L‘architecture du premier État saoudien est constituée des conceptions architecturales des provinces du ‏premier État saoudien‏, fondé par ‏l‘imam Mohammed Ben Saoud‏ en 1727, avec Diriyah‏ comme capitale, qui a conservé un caractère unique. Ce style architectural reflète les liens sociétaux de l’État saoudien.

L‘architecture de cette période se caractérisait par sa durabilité et ses lignes extérieures distinctives, utilisant des matériaux tels que la boue, l‘adobe, les pierres, le bois, le tamaris et les troncs de palmier dans les maisons, ainsi que les poutres des forts et des châteaux.

Les relations entre les habitants du premier État saoudien et les bâtisseurs étaient caractérisées par la confiance, les accords étant généralement conclus verbalement. Les bâtisseurs qualifiés étaient appelés « Ustadh» (maître), suivi de leur spécialisation, comme Ustadh al-Jass (maître du plâtre), Ustadh al-Naqoush (maître de la gravure) et Ustadh al-Bina (maître de la construction). Ces professionnels étaient assistés par des spécialistes du mélange de la boue et d‘aides dans les métiers de la construction.

Les conceptions architecturales dans les régions du premier État saoudien variaient en fonction de leur environnement. Dans la région centrale, les maisons avaient généralement des fenêtres ouvertes orientées au nord pour laisser entrer l‘air frais ou à l‘est pour laisser entrer la lumière du soleil et la brise. Les maisons étaient homogènes et cohérentes, caractérisées par leur indépendance et la séparation des pièces.

Diriyah était connue pour ses palais, comme le palais Salwa, et ses mosquées, comme la mosquée Turayf. Ces structures mettaient en valeur la beauté de l‘architecture Najdi, avec des corniches proéminentes et triangulaires pour la protection contre l‘eau de pluie, ornées d‘éléments décoratifs appelés al-Haqaf, et des ouvertures murales triangulaires appelées al-Lahuj dans le dialecte Najdi pour la surveillance, la ventilation et l‘éclairage en parallèle. Les angles supérieurs des maisons, appelés al-Zaraniq, et les décorations des toits, al-Sharaf, étaient également des éléments distinctifs.

Au cours du premier État saoudien, plusieurs tours et forts en terre ont été construits dans la région du Najd, comme la tour al-Shinanah, construite en 1699.

Tour Al-Shinanah dans le gouvernorat d’ar-Rass, province de Qassim (Fondation du Roi Abdelaziz pour la recherche et les archives (Darah))

Le style architectural de ‏La Mecque et de ‏Djeddah‏ était assez similaire à l‘époque du premier État saoudien. À La Mecque, les maisons étaient construites en pierre, certains bâtiments pouvant atteindre trois étages. Ces maisons étaient souvent peintes en blanc ou laissées dans leur couleur naturelle de pierre foncée. Elles comportaient de nombreuses fenêtres et de grandes baies vitrées, ‏Rawashin, donnant sur les rues et ornées de décorations colorées.

À Djeddah, les maisons traditionnelles étaient construites sur deux étages, avec de grosses pierres de forme carrée et des pierres lisses pour l‘extérieur, tandis que l‘intérieur était en argile. Dans les murs, on utilisait des planches de bois à la place du plâtre, on les laissait dans leur couleur naturelle et elles étaient ornées de décorations en bois pour les fenêtres. Chaque maison disposait d‘un hall d‘accueil spacieux ou d‘un foyer à l‘entrée. Les pièces du rez-de-chaussée étaient surélevées par rapport au niveau du sol pour réduire la chaleur, et les habitants embellissaient leurs maisons avec des treillis et des fenêtres basses décorées.

L‘architecture des maisons du sud de l‘Arabie était variée. Les huttes en forme de dôme construites sur des fondations en pierre, de forme ovale et recouvertes de troncs et de branches d‘arbres, étaient un type d‘habitation courant. Ces toits étaient souvent recouverts de peaux tannées ou de bâches fixées par des cordes. Une autre méthode de construction répandue consistait à utiliser des fondations en pierre, avec des restes de paille de blé pour construire les murs, ce qui permettait à certaines maisons d‘atteindre jusqu‘à cinq étages. Dans certaines villes du sud, les bâtiments étaient construits directement sur des surfaces rocheuses en raison de l‘abondance de roches de montagne, intégrant des murs de pierre dans la structure.

Les toits étaient faits de boue et de tamaris, de bois d‘acacia ou de genévrier, selon la disponibilité locale. Ces matériaux étaient placés selon un motif de chevauchement, puis recouverts de bouquets d‘arbustes Rhanterium epapposum et scellés avec de la résine d‘arbre. Les toits étaient également constitués de pierres serrées, liées les unes aux autres avec de la boue issue de pierres polies provenant des montagnes. Les murs extérieurs étaient construits en pierre pure, en terre ou les deux.

La mosquée Tabab, commandée par l‘imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed en 1805, est située dans le village de Tabab. Elle sert de modèle de référence des conceptions architecturales répandues dans la province du sud pendant le premier État saoudien. La mosquée est principalement construite en pierre et en bois, avec de nombreuses arches intérieures et extérieures qui reflètent les techniques de construction de cette époque.

Mosquée Tabab dans la province d‘Asir. (SPA)

Les styles architecturaux des régions du nord et du centre du premier État saoudien sont assez similaires en termes de méthodes de construction et de conception. Les maisons étaient construites en utilisant de la terre et certaines comportaient des étages supérieurs. Il y avait également des tours, des forts et des palais, comme le château d‘al-Jawf, la principale forteresse de la ville. Ce château a été construit sur une zone surélevée de forme carrée avec de hauts murs, dont certains étaient dotés de balcons. Adjacentes à ces murs se trouvaient des tours circulaires et carrées sans fenêtres, mais percées de meurtrières.

L‘environnement naturel et les conditions climatiques de la province d‘Ach-Charqiya ont influencé son style architectural. Les matériaux de construction étaient variés : les villes côtières utilisaient des roches marines, le calcaire était extrait du sol dans les zones intérieures, les roches des collines étaient utilisées pour les fondations, et des briques de boue séchée au soleil renforcées avec de la paille étaient également utilisées dans la construction.

Les troncs de palmiers étaient utilisés dans la construction des toits en raison de leur abondance. Le gypse était utilisé pour enduire les murs de terre à l‘intérieur et à l‘extérieur, en raison de ses propriétés d‘absorption de l‘humidité. De nombreuses fenêtres et ouvertures étaient installées pour permettre la circulation de l‘air et réduire l‘humidité sur les côtes, tandis que moins d‘ouvertures étaient utilisées dans les provinces intérieures en raison du climat sec, assurant ainsi l‘alignement avec les vents dominants.

Le palais Muhairis, commandé par l‘imam Mohammed ben Abdelaziz ben Mohammed pour servir de forteresse militaire afin de protéger le peuple d‘al-Ahsa, est un exemple marquant du style architectural de la ville. Construit en briques et en terre, le palais intègre également de grandes quantités de pierre et de bois dans la création de dômes, d‘arcs, de murs creux et de Mashrabiyas.