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Les manuscrits dans la région de Najd

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Les manuscrits dans la région de Najd
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Les manuscrits dans la région de Najd étaient des supports scientifiques utilisés dans la région de Najd pendant les périodes du premier et du deuxième État saoudien. Ils constituaient l'un des piliers du mouvement scientifique florissant de l'époque, incitant ainsi les savants, les lecteurs et les copistes de Najd à exploiter le manuscrit comme moyen de préservation et de transmission du savoir.

L'importance des manuscrits à Najd

Les habitants de Najd, sous le premier et le deuxième État saoudien, ont pleinement saisi l'importance des manuscrits et leur valeur. Ces derniers avaient des usages spécifiques : ils servaient à consigner les nouvelles situations et événements touchant la société, ainsi qu'à documenter et transmettre le savoir. L’usage des manuscrits ne se limitait pas à leur contenu, car le papier (Al-Qirtas) était considéré comme un bien précieux, souvent échangé en cadeau entre les étudiants en sciences religieuses. Certains savants et étudiants attendaient les saisons du pèlerinage ou les voyages commerciaux pour acheter du papier provenant du Hedjaz ou de l'Est de la péninsule arabique. Par ailleurs, les dirigeants de l'État saoudien jouaient un rôle dans la facilitation de l'accès au papier à Najd, en l'achetant puis en le distribuant aux étudiants en quête de savoir.

La profession de copiste à Najd

Le terme Warraqa (copiste) était couramment utilisé parmi les savants et étudiants de Najd à l'époque du premier et du deuxième État saoudien. Il désignait l'activité de copie des livres et des manuscrits. La personne exerçant cette profession était appelée Warraq (copiste). Cette tâche était assurée par des érudits, des étudiants ou des personnes ayant une belle écriture. Certains savants fortunés engageaient plusieurs copistes pour transcrire les ouvrages dont ils avaient besoin, ainsi que ceux destinés à leurs disciples.

Parmi les copistes de Najd, on trouve : Abd al-Rahman ibn Muhammad al-Suhaimi, qui a écrit des exemplaires manuscrits du Coran en 1750. Muhammad ibn Mubarak Al-Mubarak (décédé en 1820), qui a copié plusieurs exemplaires du Coran. L’historien Muhammad ibn Abdullah ibn Yusuf, connu pour la copie de livres et de documents. Sulayman ibn Abdullah ibn Muhammad ibn Abd al-Wahhab. Hamad ibn Muhammad ibn Nasser Laboun (décédé en 1844).

Types de manuscrits à Najd

Les manuscrits écrits et copiés par les habitants de Najd couvraient plusieurs disciplines scientifiques, notamment :

Manuscrits de jurisprudence, de hadith, d’exégèse et de théologie : Ces disciplines représentaient la majorité des manuscrits à Najd. Parmi leurs auteurs figurent Ahmed ibn Yahya ibn Atwah, Ahmed al-Manqour et Muhammad ibn Abd al-Wahhab.

Manuscrits d’histoire : L’écriture historique à Najd avait une importance particulière. Les historiens y adoptaient la méthode annalistique (hawliyyat), basée sur une chronologie précise des événements par année. Leurs œuvres ne se limitaient pas à la région de Najd, mais couvraient aussi les régions voisines, comme l'Ahsa, le Hedjaz, l’Irak et l’Égypte.

Manuscrits sur la biographie et la critique des narrateurs : La science des hommes (Ilm al-Rijal) et des biographies (Tabaqat) était un domaine d’étude important à Najd. Parmi ses auteurs : Muhammad ibn Abdullah ibn Humayd et Ibrahim ibn Issa.

Manuscrits d’astronomie : Les habitants de Najd s’intéressaient à l’astronomie, car elle leur permettait de déterminer les horaires de prière, l’entrée et la sortie des mois lunaires, ainsi que de s’orienter dans le désert. Parmi les auteurs notables dans ce domaine : Othman ibn Bishr et Salih ibn Othman al-Qadi.

Manuscrits de médecine : En raison du besoin de traitements et face aux épidémies récurrentes, les habitants de Najd ont copié et transmis de nombreux manuscrits médicaux.

Manuscrits de mathématiques : Bien que les mathématiques ne fussent pas un domaine largement étudié à Najd, certaines personnes en maîtrisaient les opérations de base (addition, soustraction, multiplication, division) pour les besoins du commerce et des transactions. Parmi les auteurs dans ce domaine : Abdulaziz ibn Muhammad ibn Turki.

Manuscrits de langue: La langue arabe bénéficiait d’une attention particulière de la part des savants de Najd. Parmi les auteurs ayant contribué à ce domaine : Othman ibn Qa’id et Salih al-Sayegh, qui ont rédigé des commentaires sur des œuvres de référence, comme Qatr al-Nada wa Ball al-Sada et Al-Ajrumiyya.

Manuscrits rédigés et copiés par les habitants de Najd dans divers domaines scientifiques. (Agence de presse saoudienne - SPA)
Manuscrits rédigés et copiés par les habitants de Najd dans divers domaines scientifiques. (Agence de presse saoudienne - SPA)

Méthodes de transmission des manuscrits à Najd

Les savants et étudiants de Najd utilisaient différentes méthodes pour échanger et diffuser les manuscrits, notamment :

La copie (Naskh) : Il s’agissait de la retranscription des manuscrits, effectuée soit en échange d’une rémunération, soit bénévolement, soit sur demande d’un savant. Ce dernier pouvait exiger la copie d’ouvrages majeurs en jurisprudence, en hadith ou en exégèse. Certaines familles, soucieuses du savoir, engageaient plusieurs copistes pour fournir des copies aux étudiants.

L’écriture sur commande (Istiktab) : Il s’agissait d’un type de copie commandé par un savant, un imam ou un commerçant, et réalisé par des copistes professionnels contre rémunération. Certains manuscrits de Najd portaient une mention précisant qu’ils avaient été copiés sur commande, avec le nom du copiste.

Achat et vente : Il n’existait pas de marchés spécialisés dans la vente de manuscrits à Najd, mais ils étaient échangés lors de voyages commerciaux vers les régions voisines de la péninsule arabique. Après la mort d’un savant, ses livres étaient parfois vendus, et les étudiants en quête de savoir se précipitaient pour les acquérir, en particulier s’ils avaient appartenu à un érudit reconnu.

Don et échange : Certains savants de Najd avaient pour habitude d’offrir des manuscrits en cadeau à d’autres érudits, y compris à ceux vivant hors de Najd.

Héritage : Certains savants léguaient leurs manuscrits à leurs enfants ou à d’autres érudits capables d’en reconnaître la valeur. Cependant, certains manuscrits hérités étaient ensuite vendus et exportés hors de Najd.

Le manuscrit des "Akhbar Najd"

Ce manuscrit regroupe des chroniques sur les événements survenus à Najd entre 1446 et 1871, selon la méthode des annales hégiriennes. Son auteur s’est appuyé sur des sources écrites et sur des récits oraux, tout en étant parfois témoin direct des événements qu’il décrivait, notamment ceux liés à la chute du premier État saoudien et à l’ascension du deuxième.

Les thèmes abordés dans ce manuscrit incluent : Les nouvelles du premier État saoudien. Les événements économiques et sociaux. Les phénomènes météorologiques, tels que les pluies, les vents, les éclipses et les pandémies. Les décès de figures importantes. Ce manuscrit illustre l’importance de la documentation et de la transmission du savoir à Najd pendant cette période.