Abha

La ville d’Abha est la capitale administrative de la province d’Asir située dans le sud-ouest du Royaume d’Arabie saoudite , est une ville montagneuse qui présente le relief le plus élevé du pays.

Surnommée Arus al-Jabal (la mariée de la montagne), Sayidat al-Dabab (la dame du brouillard) et Abha al-Bahiya (la belle Abha), cette ville attire de nombreux touristes depuis les années 1980. Elle accueille de nombreux événements et festivals qui attirent plus de deux millions de visiteurs à chaque saison touristique. Abha regorge également d'une grande richesse patrimoniale et culturelle, comptant environ 542 villages historiques. En 2017, la ville d'Abha a été nommée capitale du tourisme arabe. La ville abrite de nombreuses attractions touristiques notables, comme les montagnes Al-Soudah, le mont Dhara, connu sous le nom de Montagne verte, le lac Abha Dam, le parc Al-Sahab, le Fog Walkway connue sous le nom de Corniche Al-Dabbab, le parc de l’aéroport, la Promenade d’Al-Rawdah et son jardin, ainsi que les jardins de Sama Abha. Par ailleurs, des téléphériques partent de la nouvelle station d’Abha, la Montagne verte, le lac Abha Dam et le parc d'Abu Kheyal. Un autre itinéraire part de Jibal as-Sudah à une altitude de 3 015 m vers le village de Rijal Almaa.

Image historique de la ville d’Abha. Philby. 1936. Fondation du Roi Abdelaziz pour la recherche et les archives (Darah)

Certains chercheurs ont indiqué qu’Abha était auparavant connue sous le nom de Abqa . C’est de là que les chameaux de Bilqis, la reine de Saba, apportaient des cadeaux au prophète Salomon, que la paix soit sur lui. Abha était autrefois composée de plusieurs quartiers, dont le nombre dépassait la quarantaine. En son centre se trouvait un village nommé Manazir. Plus tard, ces quartiers ont été reliés pour former ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom d’Abha.

En 1827, le Prince Ali Bin Mujthil Al-Mughidi choisit Abha comme capitale de son émirat, en lieu et place d’Umsqa. La ville d'Abha s'est peu à peu développée et s'est urbanisée. Plusieurs de ses quartiers sont devenus célèbres, comme « Manazir “, qui a été le point de départ du développement des autres quartiers, ” al-Qura “, ” al-Rubu “, ” Na'man “, ” Maftaha “ au sud-ouest, ” al-Khasha “ au sud-est d'Abha, ” Muqabil “, également connu sous le nom d” “ Umm Qabel ”, au nord-ouest, et “ al-Nusab ”, située juste derrière le quartier de Manazir.

La Montagne verte, l'un des points de repère de la ville d'Abha. (Saudipedia)

Abha se distingue par son style architectural traditionnel, qui mêle à la fois l’argile et la pierre. Les façades de ses bâtiments sont ornées de peintures Al-Qatt Al-Asiri. Les couleurs des bâtiments en pierre varient en fonction du type de pierre utilisé dans la construction, la région étant riche en basalte, schiste, granit et diorite. Chaque bâtiment est composé de deux à trois étages. Le premier étage est en pierre, et le reste du bâtiment est en argile mélangé à des dalles de pierre. Les bases sont plus larges que les toits et les murs extérieurs sont constitués de plaques de schiste alignées. Ces murs sont légèrement inclinés vers le bas pour faciliter l’écoulement des eaux de pluie.

La ville d’Abha est située au centre-ouest de la province d’Asir. Sur le plan administratif, son territoire est divisé en quatre secteurs, dont trois font partie de la région de Sarah. Ces secteurs sont : la section Nord, bordée par Khamis Mushait et Bishah à l’est, par les gouvernorats de Mahayel et de Bariq à l'ouest, par le gouvernorat de Tanumah au nord, et par les gouvernorats de Mahayel et de Khamis Mushayt au sud. La partie centrale est délimitée à l’est par Khamis Mushait, Sarat Abidah , et Ahad Rufaidah à l'est, par le gouvernorat de Rijal Alma à l'ouest, par Khamis Mushait et Mahayel au nord, et par le gouvernorat d'ar-Rayth au sud, qui appartient administrativement à la province de Jizan. La partie sud est bordée par le gouvernorat de Dhahran al-Janoub à l’est, le gouvernorat d’ad-Da'ir (qui fait administrativement partie de la région de Jizan) à l’ouest, Sarat Abidah au nord, et par le gouvernorat d’ad-Da'ir et la République du Yémen au sud.

Visiteurs au parc d'Abu Khayal à Abha. (Saudipedia)

Géographiquement située sur les monts Sarawat ; la ville d’Abha jouit d’un climat caractérisé par des températures modérées en été et plus fraîches en hiver. La température maximale moyenne en hiver est de 14°C et la température minimale moyenne est de 6°C. En été, la température maximale moyenne atteint les 26°C et la température minimale moyenne est de 16°C. Abha enregistre les précipitations moyennes les plus élevées du Royaume. Les hauts plateaux connaissent des pluies plus importantes que les versants, avec une moyenne annuelle comprise entre 300 et 470 mm. Plus élevée en hiver, l’humidité relative moyenne avoisine alors les 74 %. En été, l’humidité relative est plus modérée, avec une moyenne de 54 %.

La population d’Abha s’est rapidement accrue au cours des quatre dernières décennies. En 1974, la ville comptait 31 000 habitants, puis 100 000 en 1986. En 1992, ce chiffre avait plus que triplé pour atteindre 102 320 habitants. En 2010, la population a atteint les 240 000 personnes et, en 2016, 420 000. Abha est ainsi la deuxième ville la plus peuplée de la province d’Asir, après Khamis Mushait, et concentre 29,7 % de la population totale de la province d'Asir. En 2022, le recensement saoudien a dénombré 422 243 habitants, représentant 20,9 % de la population totale de la province d’Asir.

Abha est l’un des pôles de développement régional du Royaume et la zone la plus active de la partie sud du Royaume. Les recettes de la ville proviennent principalement du tourisme, de l’agriculture et du commerce. L’agriculture, l’administration publique et le commerce de gros et de détail génèrent une part importante des emplois à Abha.

Des terrasses agricoles ont été façonnées sur une grande partie des terrains montagneux, des pentes et des reliefs de la région. Ces terrasses servent à préserver les sols agricoles et à retenir l’eau de pluie, autrefois principale source d’irrigation des cultures. Leurs niveaux, également appelés Rakib, varient de cinq à dix, certains empilés les uns sur les autres.

Chaque terrasse s’élève à une hauteur comprise entre un demi-mètre et deux mètres et demi. On distingue plusieurs types de terrasses : les terrasses courtes et plates, adaptées aux pentes, d'une longueur de 3 à 6 m ; les terrasses plates plus longues, divisées par des digues de terre espacées de 3 à 4 m ; les terrasses-bassins en forme de croissant qui sont particulièrement dégradées ; les terrasses inclinées dotées de canaux destinés à dévier l'excès d'eau de pluie, et dont la pente permet de guider l'eau stagnante vers un cours d'eau ; et les terrasses superposées, légèrement inclinées et alignées horizontalement.

Le secteur agricole de la ville d’Abha est axé sur la production de certains fruits d’été tels que les figues, les grenades, les raisins, les pêches, les pommes et les oranges. Il se concentre également sur les cultures des régions montagneuses, notamment le blé brun, l’orge, le millet et le maïs blanc. La culture des fraises est importante à Abha, avec environ 308 000 plants, selon les estimations de l’antenne du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture. Les fraises se caractérisent par leur croissance rapide et leur facilité de culture, avec des besoins d’irrigation minimes. Si les conditions climatiques favorables sont réunies, elles continuent à produire des fruits pendant une période de trois ans.

La culture de la rose et l’extraction de plantes aromatiques sont des attractions touristiques importantes de la ville d'Abha. La ville s’enorgueillit de posséder la plus grande exploitation de roses du nord, couvrant une superficie d’environ 250 000 m². Cette ferme cultive plus de 40 millions de roses par an, à partir desquelles sont extraits divers parfums, tels que l’eau de rose, le parfum à la rose, l’huile de rose et d’autres produits issus de cette fleur, comme les crèmes. L’exploitation comprend également une usine de distillation dédiée à l’extraction des roses, qui produit environ 120 000 lots par an.

Depuis des siècles, la ville d’Abha est réputée pour son apiculture et sa production de miel parmi les plus raffinés, grâce à la diversité de son climat et de sa géographie, ainsi qu’à la présence d’arbres dont se nourrissent les abeilles, comme l’acacia, le Ziziphus spina-christi, l'Acacia tortili, le Salvadora persica et le Rhanterium epapposum. Il en résulte la production de variétés de miel de haute qualité, comme le miel de Ziziphus spina-christ, Majra, Parkinsonia aculeata, Flower Honey, Acacia ehrenbergiana, et Acacia tortili. Les apiculteurs d’Abha respectent les normes d’entretien des ruches. Selon les statistiques estimées de l’antenne asiri du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture pour l’année 2018, le nombre de ruches dans la province d’Asir s’élève à environ 1 809 920, tandis que le nombre d’apiculteurs s’élève à environ 5 656.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture aide les apiculteurs à produire du miel local réputé pour sa grande qualité. Il leur fournit des licences qui leur permettent d’obtenir des prêts agricoles, de recruter des apiculteurs, de bénéficier du laboratoire central d’apiculture de Riyad et d’offrir des services de conseil. Dans la ville d’Abha, un festival du miel est organisé, au cours duquel les meilleures variétés de miel sont présentées et commercialisées. Les acheteurs potentiels peuvent ainsi évaluer et vérifier la qualité du miel qu’ils souhaitent commander. Parallèlement au festival sont organisés des ateliers et des conférences d’information sur l’apiculture.

Dans la province d’Asir, un nombre important de sites de l’âge de pierre récent ont été découverts, soit 18 sites au total. Deux de ces sites se trouvent à Jabal Sawda. Des études préliminaires sur les outils en pierre retrouvés sur ces sites révèlent une ressemblance notable avec ceux découverts dans le Wadi Tathleeth. Ces outils comprennent des pointes de flèches, des éclats, des lames et des pierres polies en verre volcanique ou en silex.

Hadabat Al-Arous est située à environ sept kilomètres au nord-est de la ville d’Abha. Elle doit son nom à sa forme, qui évoque une femme à la taille fine et aux cheveux flottants. La Hadaba est un site historique composé de rochers portant de nombreuses gravures thamoudiennes aux motifs divers.

Il se situe à environ 20km de la ville d’Abha. Il porte plusieurs noms, dont Mont Asir, Montagne verte et Tur Al-Ghamam. Il possède le plus haut sommet de la province d'Aseer, le sommet as-Sudah, qui culmine à 3 015 m. Il s’étend du pic de Rahma, au sud, jusqu’à la crête de Rajam. Sa végétation est variée, composée de forêts de genévriers, d’oliviers sauvages et de Dodonaea. Sur les pentes élevées du mont Tahlal descendent plusieurs vallées dont Wadi Tahlal et Wadi Qardah. Plusieurs villages agricoles sont disséminés tout autour, dont le village d’Al-Soudah. La température y reste modérée pendant l’été, ne dépassant pas les 20°C. La moyenne annuelle des précipitations varie de 300 à 500 mm. En hiver, la neige tombe sur les hauts sommets et les températures descendent jusqu’à zéro degré.

Le mont Tahlal est connu pour ses ressources économiques naturelles abondantes, notamment le fer. Les habitants d'Aseer extrayaient des composés sulfuriques qui servaient à la fabrication de couteaux, de jambiya, de poignards, d'épées et de produits en fer, connus sous le nom de al-Ludma al-Tahliliya ou al-Sahab al-Tahlali, en référence au minerai de fer du mont Tahlal exploité dans la fabrication traditionnelle. Historiquement, le mont Tahlal était un lieu de résistance contre les envahisseurs. Tami Bin Shuaib Al-Mutahami a combattu la campagne ottomane dans la région en 1813.

Réserve naturelle de Raydah, à environ 20 km de la ville d’Abha, dans la province d’Abha. (SPA)

Elle est située entre les longitudes 42°22' et 45°29' E, et les latitudes 18°14' et 18°22' N, près du parc national d'Aseer. Elle se trouve à une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Abha et à une altitude d’environ 2 000 m au-dessus du niveau de la mer. La réserve fait partie du bouclier arabe, qui est constitué de roches magmatiques mobiles, et est bordée au nord par le Jabal Al-Soudah et le parc Al-Sahab. La réserve s’étend sur une superficie d’environ 9 km², pour un périmètre de 17 km. Sa population vit principalement de l'agriculture et de l'élevage, reflétant ainsi sa nature de petit village agricole.

La réserve conserve son environnement naturel vierge grâce à une interaction minimale avec l’homme, et à son accès difficile. Elle se caractérise par des pentes abruptes couvertes de genévriers, d’oliviers sauvages et de cactus. Ces plantes offrent un habitat idéal pour diverses espèces d’oiseaux. Les terres de la réserve comptent également des fougères et des fleurs sauvages. La réserve abrite 12 espèces d’oiseaux originaires de la péninsule arabique, dont la perdrix rouge d’Arabie, le pic d’Arabie, la pie d’Asir et le bulbul d’Arabie. On y trouve également plusieurs espèces d’oiseaux originaires d’Afrique de l’Est, comme le calao gris d’Afrique, l’engoulevent d’Afrique, le hamerkop, le rollier d’Abyssinie et le petit guêpier vert. Elle abrite également quelques léopards d’Arabie et des spécimens comme le caracal, le chat sauvage, les babouins, le loup d’Arabie, les renards, les hyènes rayées, les mangoustes à queue blanche et les damans des rochers.

L'aéroport international d'Abha est la porte d'entrée de la province d'Aseer, une destination touristique pour de nombreux visiteurs nationaux et internationaux du Royaume. Fondé en 1977, l'aéroport est situé à 22 km de la ville d'Abha. Ce dernier assure des vols intérieurs et internationaux à partir du Royaume et, en 2019, il a enregistré environ 35 027 arrivées et départs de vols internationaux et intérieurs, avec environ 4 368 153 passagers.

L’aéroport international d’Abha a été rénové en 2019 afin d’augmenter sa capacité d’accueil. Une nouvelle salle d’embarquement a été créée, pouvant accueillir jusqu’à huit millions de passagers. En outre, un parking pour les avions, relié au nouveau hall, aux espaces de service et aux bâtiments auxiliaires, a été construit. Il accueille plus de 222 vols par semaine, dont 188 vols intérieurs et 34 vols internationaux. En 2020, le statut de l’aéroport est passé de régional à international après avoir satisfait à toutes les conditions, spécifications et normes fixées par l’Organisation de l’aviation civile internationale. L’aéroport international d’Abha a réussi à se hisser à la deuxième place mondiale dans la catégorie des petits aéroports pour la ponctualité de ses départs et de ses arrivées, selon le site international OAG, une plateforme spécialisée dans l’évaluation des aéroports et des compagnies aériennes.

Vue aérienne de la Dhila Aqabat, qui relie la ville d'Abha à la province de Jizan. (Saudipedia)

La ville d’Abha est raccordée à d’autres villes saoudiennes par des routes importantes. Il s'agit des routes al-Taïf - al-Bahah - Abha - Jizan, une grande autoroute construite entre 1971 et 1975, qui s'étend sur 750 km et traverse plusieurs centres urbains. La route de Bisha (ou route de Wadi Al-Dawasir) relie Abha à Riyad. La route littorale Djeddah-Jizan, construite en 1979, traverse quant à elle la province d’Asir.

Abha bénéficie de plusieurs projets de développement routier. Parmi ces projets, on peut citer la création d’un carrefour entre la route Abha-Al Faraa et la King Abdullah’s road, ainsi que la rénovation de la Prince Sultan road sur le périphérique et le doublement de la Soudah road, qui est cruciale pour la jonction avec le village de Soudah, très prisé des touristes. Le projet a été réalisé en deux phases, la première sur dix kilomètres et la seconde sur onze kilomètres.

En collaboration avec l’Autorité générale des transports et la municipalité de la province d'Asir, l’Autorité de développement d’Asir a annoncé le lancement d’un projet de transport public en bus à Abha, Khamis Mushait et Ahad Rufaida, prévu pour commencer début 2024. Le projet comptera 13 lignes et 55 bus. La municipalité de la province d'Aseer est responsable du développement des infrastructures du projet et de son exploitation conformément aux exigences de l'Autorité générale des transports.

Le projet comprend 13 lignes, couvre une distance de 321 km, inclut 196 arrêts et prévoit l’exploitation d’environ 55 bus. Ces bus sont conduits par plus de 150 chauffeurs sur une plage horaire de 18 heures par jour. Une équipe, composée de membres de l’Autorité générale des transports, de l’Autorité de développement d’Asir , et de la municipalité d’Asir, s’est constituée pour veiller à ce que le réseau de transport public soit conforme aux plans stratégiques et régionaux de la province. Elle s’assure également que le réseau est adapté aux particularités des routes existantes et effectue des visites sur le terrain afin d’inspecter les lignes et les arrêts de bus.

Il se situe à environ 33 km au sud de la ville d’Abha et à environ 3 km au sud de l’Université du Roi Khaled , près de la route qui relie Tamniyah à Abha. Il a historiquement servi de point de transit pour les voyageurs se rendant à la Mecque , à Médine , et au Levant. Le village est entouré de fermes à sa périphérie. Sa protection était traditionnellement assurée par des portes qui étaient ouvertes le matin et refermées à la tombée de la nuit.

Le village se compose de bâtiments résidentiels étroitement imbriqués les uns dans les autres, chacun comprenant plusieurs étages. Des allées étroites séparent ces structures. Le village abrite une ancienne mosquée qui daterait de plusieurs centaines d’années. Il dispose également de la plupart des services essentiels tels que des mosquées, des écoles, un poste de police, un bureau de poste et un centre de santé. Les maisons du village d’Al-Masqi ont été construites à l’aide d’argile et de pierre. Leur toit était constitué de troncs d’arbres tels que le genévrier, le Vachellia tortilis et l'acacia. Sur ces troncs étaient posés des roseaux, recouverts d’une couche d’argile, afin que l’eau de pluie ne pénètre pas à l’intérieur.

Il est situé à l'ouest de la ville d'Abha, sur une péninsule encerclée par la vallée de Tahlal. Il s'agit de l'un des plus grands et des plus anciens villages historiques de la province d'Asir, dont l'histoire s'étend sur plus de trois siècles. Le village compte plusieurs châteaux forts, forteresses, bâtiments historiques, palais et maisons à plusieurs étages. Son histoire est riche, notamment grâce à son célèbre système de Kadam, une méthode de distribution de l’eau. Ce système était utilisé pour irriguer les fermes et répartir l’eau entre les agriculteurs de manière équitable en fonction de la taille de leurs parcelles agricoles. Un autre système, connu sous le nom d’Al-Hassu, a aussi été conçu pour abreuver le bétail et les animaux. Il se caractérise par une distribution systématique de ses voies et de leur contenu.

Une mosquée historique se situe au centre du village. Les châteaux et les forteresses du village sont méticuleusement répartis en direction du nord. Partant de ses places publiques, connues sous le nom d’Al-Kuthaban, le village s’étend jusqu’à Al-Marhab, dénommé Al-Mashu’a, un espace étendu et plat destiné à recevoir les invités du village et à accueillir des événements sociaux formels et traditionnels, et se termine à Zahwan. Le village se distingue également par la présence d'al-Jarn , une station dont l'emplacement a été soigneusement choisi pour s’assurer qu’il n’y a pas d’obstacles au vent et qu’elle est orientée dans les directions des vents de l’est et de l’ouest. Al-Jarn est utilisé pour le battage et le filtrage des grains après la récolte dans les fermes, le Munzaf se situant à son extrémité.

Le village historique d’Al-Akas est réputé pour être l’un des lieux d’enseignement les plus prestigieux de la province d’Asir. Il abrite d’éminents Kataatiib (écoles) qui ont formé des érudits, des juges, des écrivains, des penseurs et des chefs militaires. La grande mosquée du village est un symbole de civilisation, de culture et d’éducation.

Dans le cadre du projet d'humanisation des villages historiques mis en œuvre par la municipalité de la province d'Asir, les travaux de développement ont porté sur la réhabilitation du village d'al-Akas. Ces travaux ont concerné le musée Al-Badi, la bibliothèque historique d’Al-Akas, la grande mosquée du village, l’ancienne mosquée, le marché local, les rues piétonnes et les sentiers d’escalade.

Le château de Shamsan est situé au sommet de la montagne de Shamsan dans la ville d'Abha (Saudipedia)

Il s'agit d'un site touristique de la ville d'Abha, situé au nord-est de la ville, au sommet de la montagne Shamsan, qui s'élève à environ 2 277 m au-dessus du niveau de la mer. Le site, dont l'histoire s'étend sur plus d'un siècle, s'étend sur une superficie d'environ 5 389 m . Il a été restauré en 1933.

L’entrée principale du château s’étend sur environ quatre mètres de large et se situe au milieu du mur sud-ouest qui surplombe Abha. Cette entrée mène à un couloir couvert avec deux pièces destinées aux gardes. À l’intérieur, le château comprend plusieurs pièces réservées aux soldats, une cour rectangulaire et divers aménagements, dont des sanitaires et des écuries pour les chevaux. Le château possède trois tours de défense situées à seulement trois de ses angles, ce qui le différencie des autres forts qui possèdent généralement quatre tours, une à chaque angle. Au nord du château se trouve une tour circulaire d'un diamètre de 4,8 mètres.

La conception du château est irrégulière ; ses murs sont construits en pierres volcaniques disparates, certaines parties étant recouvertes de plâtre, à l’image de la montagne sur laquelle il a été édifié. Les plafonds de certaines pièces se sont effondrés avec le temps. Ils étaient, à l’origine, bâtis avec des troncs d’arars, surmontés de tiges de roseaux séchées, puis recouverts d’argile.

Al-Basta faisait autrefois partie des villages qui composaient la ville d’Abha et reste l’un des quartiers historiques les mieux préservés de la ville. Situé sur les berges de Wadi Abha, il est relié à la rive opposée par le pont historique Al-Qabil. Les ruelles du quartier sont jalonnées de bâtiments historiques qui entourent une place publique, et de boutiques traditionnelles.

Il est situé au cœur de la ville d'Abha, le long des rives de la vallée d'Abha. Le quartier abrite de nombreux palais, bâtiments anciens et passages, qui se distinguent tous par leur construction selon la méthode traditionnelle « Raqf », reflétant le style architectural traditionnel des anciens bâtiments d’Abha. La mosquée al-Nasb, construite par Mohammed al-Mufreh I en 1690 dans le style Sarat, puis reconstruite par son petit-fils, Sheikh Abdullah Bin Ahmed al-Mufreh, en 1862, figure parmi les monuments historiques de la ville.

La mosquée a été bâtie en terre et en pierre, avec des plafonds en troncs de genévrier. Elle inclut l’ancienne salle de prière et occupe une surface d’environ 281 m², pouvant accueillir jusqu’à 87 fidèles. Une salle de prière moderne a par ailleurs été créée au sud de la mosquée. Cette nouvelle extension a été construite à l’aide de parpaings et de béton. Elle comprend une cour ouverte, des sanitaires, des salles d’ablutions, une loge de gardien, une réserve et un minaret de forme carrée d’une hauteur d’environ 11,92 m. Après la rénovation de la mosquée effectuée dans le cadre du projet du Prince Mohammed Ben Salmane visant à restaurer les édifices historiques du Royaume, la mosquée a été agrandie pour inclure une salle de prière, une cour et des zones réservées aux ablutions. Elle peut désormais accueillir jusqu’à 117 fidèles.

Le Palais Abu Malha incarne le style architectural propre à la province d’Asir et sert de musée représentant le foyer traditionnel asiri avec tous ses objets. Situé au cœur de la ville d’Abha, en bordure de la place Al-Bahar, le palais comprend quatre étages et occupe une superficie d’environ 3 200 m². Sa structure est restée en bon état, surtout depuis sa restauration, et il fait désormais partie du musée régional de l’Asir. Le palais appartenait au cheikh Abdulwahab Abu Malha, à qui le Roi fondateur Abdelaziz Ben Abderrahmane Al Saoud avait confié la gestion de la trésorerie de l’État à Abha en 1923. Le palais a été construit par des locaux spécialisés dans le style architectural de la province d’Asir. Il est dépourvu de remparts et de fortifications défensives, car il a été construit durant l’ère saoudienne, pendant laquelle régnaient la sécurité et la stabilité. Le Palais Abu Malha est un monument important de la province d'Asir. Il présente des éléments architecturaux et des décorations en plâtre blanc de différentes formes sur ses façades et ses balcons. Ses murs intérieurs et extérieurs sont ornés de motifs géométriques et végétaux.

Palais historique de Shada à Abha en 1936. Fondation du Roi Abdelaziz pour la recherche et les archives (Darah)

Photo récente du palais historique de Shada, dans la ville d’Abha. (Ministère de la Culture)

Appelé aussi Palais blanc, ce bâtiment ancien a servi pendant un certain temps de siège à l’émirat de la province d’Asir. Le palais abrite un musée consacré au patrimoine folklorique de la région et accueille des touristes, des écoliers, des délégations officielles et des chercheurs. Le palais est l'un des principaux sites historiques et patrimoniaux de la ville d'Abha. Il a été construit en 1927, à la demande du fondateur, le Roi Abdelaziz Ben Abdelrahman Al Saoud, pour le cheikh Abdulwahab Abu Malha, directeur financier d’Abha à l’époque. Le palais a été restauré en 1987.

Le palais de Shada a été construit dans le style de l’architecture locale, rappelant les structures taillées dans la roche. Il compte quatre étages, chacun se rétrécissant au fur et à mesure que l’on monte. Ses angles sont ornés de motifs décoratifs, tandis que les ouvertures allongées et l’étage supérieur sont agrémentés de corniches. Le palais comprend plusieurs pièces contenant des objets domestiques anciens, ainsi que des manuscrits, des pièces de monnaie et des photographies qui illustrent la vie d’Abha durant la seconde moitié du siècle dernier.

Il est l’un des monuments historiques de la province d’Asir. Il est situé à une quinzaine de kilomètres au nord de la ville d’Abha, sur l’ancienne route de Riyad. Il comporte cinq étages, le premier étant construit en pierre et les autres en argile et en al-Raqf. Un étage, appelé al-Raf (l'étagère), sert à stocker les céréales, tandis que les autres servent d'espaces de réception et de résidence. Les murs de la toiture du palais sont équipés d’emplacements pour les armes, placés dans différentes directions pour protéger le palais et le village. Sur le côté ouest du palais se trouvent des annexes spéciales pour les chevaux et les chameaux, ainsi qu’une ancienne mosquée qui a été conservée dans son état d’origine. À côté du palais sont installées des dépendances privées servant de résidences familiales individuelles, ainsi que des fermes environnantes de tous les côtés.

Le palais historique de Malik a accueilli le Prince Sultan Ben Abdelaziz Al Saoud en 1964, à l’invitation de la population locale. Pendant sa visite, les chefs de tribus d’Asir, de Sarat et de Tihamah se sont réunis pour la première fois afin de définir un ensemble de coutumes tribales. Par la suite, le palais a été transformé en musée exposant des outils agricoles traditionnels, des ustensiles domestiques et des fusils, dont certains ont plus d’un siècle.

Au cœur du village d’Al-Aziza, face aux hauts plateaux d’Al-Soudah, à l’ouest d’Abha, se trouvent les palais d’Abu Sarrah, qui ont valeur de patrimoine. Ce sont des attractions touristiques de la province d'Asir, dont l'histoire remonte à plus de deux cents ans. Les édifices sont réputés pour leur hauteur imposante et se composent de trois bâtiments principaux : le palais Wa’az de six étages, la forteresse de prière de trois étages et le palais Aziz de six étages. Construits en pierre et en bois d’arar, leurs extérieurs sont recouverts d’un matériau appelé Qudad.

Il est situé au sommet des montagnes et des sommets de Sarawat, au centre de Bayhan à Ballahmar, au nord de la ville d'Abha. Il s'agit d'un village hitorique qui constitue une attraction touristique pour les visiteurs de la province d'Asir. Le village a été fondé par Mohammed Bin Adhwan Al-Ahmari, dans le but de préserver les biens, les coutumes et les traditions des premiers habitants. D’une superficie d’environ 30 000 m², le village comprend un musée composé de douze parties couvrant différents domaines, un musée agricole, une auberge historique pour les hôtes du village, des points de vue pittoresques, des cours traditionnelles et des espaces réservés à l’organisation d’événements.

Le marché du mardi est l’un des plus anciens marchés hebdomadaires traditionnels de la province d’Asir et fait partie des sites historiques les plus importants d’Abha. Son histoire s’étend sur près de 200 ans. Il s'agit d'un point de rencontre social essentiel qui permet de faire des connaissances, de nouer des relations, de négocier des accords et d'échanger des informations sur des sujets tels que l'agriculture, l'élevage, le commerce, les récoltes, la pluie et le bétail. Le marché est stratégiquement situé au cœur d’Abha, à côté du centre culturel King Fahd. Avant 1826, le marché était connu sous le nom de marché Ibn Madhan. affluence le mardi, lorsque les tribus des régions du sud du Royaume, de Zahran à Dhahran, se réunissaient pour présenter les produits locaux et l'artisanat traditionnel dans ses boutiques.

Le marché s'étend sur environ cinquante m et arbore un design architectural composé de colonnes et de murs en ciment. Il est constitué d'allées piétonnes et de galeries ouvertes, abritant une centaine de boutiques. Les marchands présentent une gamme de produits traditionnels, notamment des poteries, des objets de ferronnerie, des vêtements, des bijoux, du ghee, du miel, des plantes et des fleurs aromatiques. En outre, le marché présente d'anciens objets artisanaux d'Asir à savoir des objets de forgerie, de cordonnerie, des outils agricoles, de vannerie, de sculpture sur bois, de tannage, de tissage et d'armes traditionnelles. En outre, il propose des objets traditionnels populaires, notamment la robe Asiri et divers produits artisanaux.

Il se distingue par sa position stratégique, reliant as-Sarah à Tihama. Il surplombe Tihama Aseer au sud-est et la ville d'Abha au nord-ouest, et couvre une superficie d'environ 26 000 m .

Comme le prévoit le plan Saudi Vision 2030 , le projet High City attire de nombreux jeunes hommes et femmes, dont l’énergie est mise à profit pour gérer l’ensemble des affaires administratives de la ville. Le nombre d’employés dans la ville dépasse les 210 hommes et femmes. La ville compte environ six restaurants et neuf cafés internationaux. Elle dispose également de deux parcs d’attractions avec des activités à la fois ludiques et éducatives. Elle abrite par ailleurs des résidences touristiques, des villas d’habitation et des hôtels. Elle accueille entre 4 000 et 8 000 visiteurs par jour.

Le Mont Al-Soudah est le plus haut sommet du Royaume, atteignant une altitude de 3 015 m au-dessus du niveau de la mer (Saudipedia)

Situé à environ 3 000 m au-dessus du niveau de la mer, le sommet de la montagne Jabal as-Soudah trône à environ 25 km de la ville d’Abha. D’une superficie d’environ 883 ha (8,83 km ), il comprend le parc du Roi Abdelaziz, qui se démarque par ses spécificités environnementales uniques. La région bénéficie des précipitations les plus importantes et des taux d'humidité les plus élevés de la province. Des forêts de genévriers particulièrement denses y prospèrent. La végétation alterne entre des terrains plats et des flancs de montagne escarpés. Au cœur de ces pentes cohabite une faune variée. Sur certains rochers sculptés, on découvre des écritures et des dessins racontant des histoires datant de plus de 3 000 ans.

Le parc Al-Soudah offre à ses visiteurs pléthore de services, notamment des routes asphaltées reliant le parc à la ville d’Abha et aux villages voisins. Il comprend des sentiers pour des promenades en pleine nature, des parkings, des tables et des bancs de pique-nique, des ponts en bois, des aires de camping, des espaces pour cuisiner et faire des achats, des sanitaires et des plateformes d’observation équipées de télescopes pour admirer la plaine de Tihama, les vallées et les villages avoisinants. Le parc fournit également des services essentiels tels que l’eau, l’électricité et des dispositifs de sécurité. Le parc a intégré les technologies modernes avec la mise en place de téléphériques qui relient la région de Tihama aux montagnes de Sarawat. Ces téléphériques comprennent 14 cabines, couvrent une distance d’environ 7 km et atteignent une altitude d’environ 2 000 m.

C’est l’un des sites touristiques et économiques régionaux importants de la ville d’Abha. Occupant une superficie d’environ 400 000 m², il domine le lac Abha Dam et est entouré de jardins verdoyants de tous les côtés. Il est relié à la Montagne verte par un téléphérique d’une longueur d’environ 5 km. Grâce à ses 48 cabines, ce système de téléphérique peut transporter plus de 1 500 touristes par heure.

La Nouvelle Abha offre de nombreux services à ses visiteurs. Elle propose plus de 35 jeux internationaux, 16 restaurants et cafés, ainsi que des jeux d’eau, des centres de loisirs, un parc d’exposition, 2 hôtels, 50 villas et 280 appartements résidentiels, complétés par des complexes résidentiels et des espaces privés pour s’asseoir en famille.

Ce festival est un événement initié par l’Autorité de développement d’Asir sous le slogan « Au-dessus des montagnes » et ses activités se déroulent dans le parc de Sama Abha. Le festival comprend six espaces dédiés aux divertissements et au tourisme : Le théâtre bleu, le quartier des enfants, le carnaval et l’espace aventure, le village magique, les boutiques et le marché, et l'espace Mifana Food.

Pour le confort des visiteurs, le festival dispose d’environ 2 000 places de parking à proximité, de 3 000 places supplémentaires sur le site de l’université du Roi Khaled et de 400 places de parking VIP. Le festival a également joué un rôle important dans le renforcement de l’économie locale en offrant un millier d’emplois aux habitants de la région dans le domaine de la gestion et de l’organisation d’événements.

La Commission du théâtre et des arts du spectacle a accueilli la première édition du Festival international pour les arts du spectacle en montagne « Qemam » , avec la participation de groupes folkloriques locaux, du 9 au 15 janvier 2022, au théâtre de l'Université du roi Khaled à Abha. Le festival célèbre les arts du spectacle en montagne, complétés par divers arts, dont les arts culinaires, la mode et les arts visuels, au travers d'expositions organisées sur cinq sites : l'université du roi Khaled à Abha, le club littéraire d'Abha, les palais Al Mushayt, les palais Al Abo Sarrah et le palais Malik. L'événement a permis de présenter vingt styles différents d'arts de la scène en montagne, à travers douze groupes folkloriques représentant diverses régions et sommets du Sarawat. Il a été décidé que la deuxième édition serait internationale, afin de promouvoir le patrimoine traditionnel saoudien à l'échelle mondiale.

La deuxième édition, inaugurée le 20 janvier 2023, a été marquée par une participation internationale et a permis de présenter les sites archéologiques et historiques de la province d'Asir, tout en sensibilisant les visiteurs du Royaume et du monde entier aux arts anciens en les initiant à leur histoire et à leurs techniques. Il est considéré comme le premier festival mondial spécialisé dans les arts de la scène en montagne.

Le festival a réuni environ seize groupes saoudiens et quatorze groupes internationaux, qui ont présenté environ trente-deux formes d'art de la montagne, du Royaume et de l'étranger. Les événements se sont tenus dans sept localités différentes de la province d'Asir et comprenaient diverses animations telles que des concerts, des contes, des mariages dans les villages et des rituels traditionnels.

La troisième édition du festival a débuté le 20 janvier 2024 par un concert artistique sur le thème de la montagne au théâtre de l'université du roi Khaled à Abha. L'événement a permis de présenter les arts locaux avec un orchestre de musiciens. Le festival s'est déroulé sur huit sites historiques de la province d'Asir : Basta al-Qabil, le château de Shamsan, le village historique de Ben Adwan, le palais du patrimoine de Malik, les palais d'Al Mushayt, les palais d'Al Abo Sarrah, Abu Nuqtah al-Muthami, et le village de Ben Hamsan. Vingt groupes saoudiens et vingt-cinq groupes internationaux s'y sont produits, présentant quarante styles d'art de la montagne dans leurs costumes traditionnels. La troisième édition a également permis de présenter quinze nouveaux groupes, dont quatre groupes saoudiens et onze groupes internationaux, ainsi que huit nouvelles variétés de montagne, portant à quarante le nombre de styles.

Le festival Southern Step a été créé dans le cadre du programme Qualité de vie, l’une des initiatives prévues dans le projet Saudi Vision 2030. Organisé par le ministère de la Culture, il a eu lieu sur la place traditionnelle de la ville d’Abha le 27 novembre 2022. Le festival a accueilli des représentants de la musique, des arts du spectacle et de la mode, afin de mettre en valeur la danse unique qu’est le Pas Asiri.

Le Festival s’est ouvert sur une opérette, synchronisée au rythme de la danse Southern Step, et sur des poèmes chantés du pays, associés à la danse traditionnelle. Le festival comprenait quatre zones principales, dont la zone d'exposition al-Khutwa al-Aseeriya. Dans cette section, une exposition est consacrée à l'histoire d'al-Khutwa datant d'un millier d'années. Il met en lumière vingt mélodies différentes et retrace leur évolution, de leur apparition sous forme de danse militaire à leur transformation en une forme d'art transmise de génération en génération. La zone réservée à l’entraînement comprenait un espace théâtral d’environ 100 à 200 m² doté d’un écran interactif au sol, où les mouvements de danse al-Khutwa des visiteurs se transformaient en illuminations. L'espace « Musique et cuisine » présente des restaurants, des cafés, des joueurs d'instruments folkloriques, des groupes de danse al-Khutwa et des exemplaires d'instruments de musique traditionnels. Enfin, la zone réservée aux soirées poétiques et musicales a accueilli des poètes et des artistes qui ont eu à cœur d’interpréter des poèmes et des morceaux de musique associés à l’art al-Khutwa.

Photo d’Art Street dans la ville d’Abha. (Saudipedia)

Cet événement public vise à promouvoir les arts visuels et à mettre en lumière des créateurs talentueux auprès du public. La rue de l'art est décorée de jacarandas violets et fesques aux couleurs vibrantes, de monuments, d’infrastructures et d’ombrelles. Il comprend une fontaine animée et une longue allée qui s'étend depuis le barrage d'Abha, traversant plusieurs institutions et bâtiments publics. De nombreuses animations y sont organisées chaque année à la mi-juillet, notamment des concerts, des compétitions, des spectacles au théâtre d’Art Street ou encore des événements liés aux sports extrêmes, au skateboard et aux voitures de collection. Vous pourrez également admirer le tapis de fleurs qui s’étend le long de la zone piétonne et profiter des cafés et restaurants de la ville. Sont également proposées des activités pour les enfants, comme des cours de peinture, du chant, des représentations, des spectacles de magie et des pièces de théâtre.

Situé au centre de la ville d’Abha, c’est l’un des villages touristiques du Royaume. Il attire les amateurs d’art ancien, d’arts visuels, de photographie, d’artisanat et de produits faits main, ce qui en fait un centre créatif et culturel important. Le village se compose de maisons très rapprochées les unes des autres, avec des allées intérieures et extérieures, dotées d’épais murs de terre construits selon la technique du Ragaf, afin de les protéger de la pluie et d’observer le jeu des ombres sur les façades. Le village a été rénové et restauré tout en conservant le style des anciennes structures d’origine.

En 1988, le Prince Khaled Al-Fayçal , a proposé l’idée d’exploiter le village d’Al-Muftaha pour le tourisme et de le transformer en un centre créatif dédié aux arts visuels et à la photographie, qui intégrerait l’artisanat local. Le village Al-Muftaha a été inauguré en 1990. Il abrite le théâtre Al-Muftaha, l’un des plus grands théâtres du Moyen-Orient, qui peut accueillir plus de 3 500 spectateurs. Il est équipé de technologies de sonorisation modernes et accueille des festivités, des conférences et des séminaires, ainsi que des activités culturelles (cours, soirées poésie, événements culturels) et des activités touristiques. En 2019, le théâtre Al-Muftaha a changé de nom pour devenir le théâtre de l’artiste Talal Maddah.

Le village comprend le siège archéologique à trois étages, qui abrite une importante collection d'objets d'Asir, le centre culturel du roi Fahd ; et le marché du mardi, l'un des plus anciens marchés traditionnels de la province d'Asir. De forme ovale, le marché présente des produits artisanaux et locaux. En outre, le Fine Arts Village permet aux artistes d'organiser des expositions et des événements, et propose plusieurs boutiques artisanales spécialisées dans l'argenterie, les antiquités et le miel.

Le Club culturel d’Abha est une institution pionnière dans la découverte de talents et leur présentation à des institutions artistiques. Il a été inauguré en 1980 et dispose d'un conseil d'administration au grand complet ainsi que de ses membres. Le club se compose de plusieurs comités dédiés notamment à l’histoire, au patrimoine, aux récits, à la poésie, aux médias et à la communication. Le club a réussi à réunir des idées et des voix différentes. Il a joué un rôle actif dans le mouvement littéraire et culturel de la province d’Asir, en incitant de nombreux habitants de la région à rejoindre le club et à y participer, et en publiant les œuvres littéraires de ses membres. Le club a consacré une place importante aux femmes pour leur contribution à la culture et à la littérature, comme en témoigne son périodique Bayadir. Il a également réservé la salle Al-Khansa qui permet aux femmes d’assister et de participer à des séminaires, des réunions nocturnes et des conférences.

Femme pratiquant l’art Al-Qatt Al-Asiri. (Unveil Saudi)

Al-Qatt al-Asiri est une forme d’art ancestrale qui remonte à des centaines d’années. Les femmes de la province d’Asir l’utilisent pour décorer les murs de leurs maisons et les objets domestiques avec des motifs géométriques inspirés de l’environnement. Dans les dictionnaires arabes, le mot Qatt désigne une ligne, une gravure ou une coupe. Cette forme d’art se compose de dix éléments visuels principaux : Al-Banat, Al-Aryaash, Al-Maharib, Al-Rukun, Al-Balsana, Al-Amshat, Al-Ta’dhiq, Sankroli, Al-Muthalath et Al-Mukhamas, Al-Kaff, et Al-Shabaka. Fin 2015, une peinture murale illustrant l’Al-Qatt a été exposée dans le bâtiment des Nations unies à New York. Réalisée par douze artistes de la province d’Asir et intitulée Our Mothers’ House (La maison de nos mères), elle s’étend sur environ 18 m de long. En 2017, l’art Al-Qatt Al-Asiri a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Avant de commencer la décoration des murs de la maison, les femmes appliquent une couche de blanc sur les parois, une phase appelée al-Taqteet. Ensuite, elles commencent à peindre des motifs géométriques en utilisant les couleurs primaires naturelles : le rouge, le jaune, le noir et le bleu. Ces couleurs sont préparées par les femmes de la province d'Asir. Elles les extraient d’argiles colorées, de calcaire en poudre ou de certaines plantes et fruits. À ces couleurs sont ajoutés des agents stabilisants et lustrants. Depuis peu, on utilise des couleurs en poudre prêtes à l’emploi. Elles sont mélangées à de l’eau et à des agents stabilisants. Parfois, des peintures à l’huile modernes sont également utilisées pour la coloration.

L’art Al-Qatt est aujourd’hui étroitement lié au tourisme dans la province d’Asir. Les touristes préfèrent les outils ornés des couleurs d'al-Qatt et fabriqués dans la province d'Asir. La plupart des produits reposent désormais sur cet art, qui sert d’attraction dans les marchés locaux modernes et les musées destinés aux visiteurs. Parmi ces produits, on trouve des souvenirs qui évoquent le patrimoine de la région dans un style moderne. Ils comprennent la fabrication de petites poupées traditionnelles, d’ombrelles et de parapluies, de médailles, de sacs à main pour femmes, de clés, d’écharpes, de châles pour femmes, de bibelots pour la maison, de vases et d’ustensiles de cuisine spécifiques.

Ce spectable est très populaire dans de nombreuses régions du sud du Royaume, et son succès repose sur l'harmonie des voix humaines et le rythme des pas de danse. Sa technique, à l’image de son nom, consiste à faire un pas en avant puis à reculer à un rythme régulier, les danseurs étant alignés les uns à côté des autres. L'art de l'Al-Khutwa consiste à chanter des poèmes traditionnels au rythme des tambours et des bruits de pas. Occasionnellement, certains interprètes du groupe chantent certains versets poétiques.

Tabab est situé au nord-ouest de la ville d'Abha, à environ vingt-cinq kilomètres. Il s'agit d'un centre administratif affilié à l’émirat de la province d’Asir. Son climat est caractérisé par des températures douces en été et froides en hiver. La région comprend plus de 150 villages, répartis entre le versant de Sha’ar, le versant de Samaa et certaines parties de Tihama. La région est traversée par quelques vallées, dont les plus célèbres sont Wadi Tabab, Al-Mughoth, Dubwai, Munaqa et Rima. Elle est jalonnée de montagnes et de pics, notamment les monts Tahalel, Lutid, Qarah, Al-Namari, Khubr, Bashiyyi, Al-Zuhari et Rathba. Tabab est réputé pour ses cultures saisonnières comme le blé, l’orge, le maïs et les lentilles, ainsi que tous les types de fruits et de légumes. Cette agriculture est favorisée par les pluies du printemps et de l’été et par d’anciens puits qui remontent à des temps reculés.

Tabab est historiquement connue depuis l’époque du premier État saoudien , où elle servait de capitale à la province d’Asir il y a près de trois siècles. Le centre administratif de Tabab comprend plusieurs quartiers, dont Tabab elle-même, Tihan, Al-Harith, Talada, Al-Ghal, Al-Bijad, Al-Rafqatin, Al-Shadadi, Al-Asim et Bani Ghanmi. Le centre de Tabab bénéficie de plusieurs sites remarquables, notamment des forts, des châteaux et des palais historiques disséminés dans plusieurs de ses villages. Parmi ces villages figurent Al-Hadn, Zeina, Al-Ghal, Al-Masqawi, Al-Waghl, Muzmah, Sharmah, Im Saouli et Al-Zahraa.

Il s'agit de l'une des plus anciennes mosquées de la province d'Asir et d'un monument historique et patrimonial important. Elle a été créée en tant que centre d'apprentissage et d'enseignement du Saint Coran, des sciences religieuses, de la lecture et de l'écriture. Elle a été commandée par l'imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed en 1806 dans le village de Tabab, près de la ville d'Abha. La mosquée a fait l'objet d'une restauration en 1998, financée par le roi Abdallah ben Abdelaziz par l'intermédiaire de la fondation al-Turath.‏ Elle est située à environ 28 km au nord d’Abha. Elle a été construite avec des pierres de la région et couverte d'un toit en bois massif.

Palais d'Abu Nuqtah al-Muthami dans la ville historique de Tabab. (SPA)

Les palais et forteresses de la famille Al Abu Nuqtah Al-Mutahami sont situés sur les berges du Wadi Tahlal, dans le centre administratif de Tabab, dans la province d’Asir. Ils occupent une superficie d'environ quatre mille m². Le site dispose de diverses infrastructures comprenant des restaurants avec vue sur le village et ses fermes, des bornes de services, des boutiques de souvenirs et une boulangerie.

Les forteresses et les palais comprennent six sites de tailles et de hauteurs différentes, qui regroupent une série de fosses de différentes tailles. Ces fosses, creusées dans une montagne rocheuse résistante à la pluie, ont une profondeur de deux à trois mètres et une largeur de six à quinze mètres. Certaines reposent sous les forteresses et les palais, tandis que d’autres sont profondément enfouies dans la montagne rocheuse. À l'origine, elles servaient à entreposer les récoltes agricoles afin de les conserver pendant de longues périodes, notamment en temps de guerre, de sécheresse ou de cessation des activités agricoles. En outre, elles servaient à dissimuler les munitions.