Le village patrimonial d’Al-Qassar

Le village patrimonial d’Al-Qassar se trouve sur l'île de Farasan affiliée à Jizan, au sud du Royaume d'Arabie saoudite. Il est célèbre pour son abondance de palmiers et d'arbres pérennes. Il est l'un des villages les plus importants sur l'île de Farasan et l'un des premiers sites à avoir été habités sur celle-ci plusieurs siècles auparavant. Ce fut le cas notamment pour les raisons suivantes : son climat modéré tout au long de l'année, l'abondance de palmiers et d'autres arbres pérennes, ainsi que l'eau fraîche extraite de plusieurs puits du village pour sa consommation et l'irrigation des fermes.

Le village patrimonial d’Al-Qassar est un site touristique. Ses bâtiments patrimoniaux, construits en pierre et en feuilles de palmiers, dont ils sont bordés, constituent une destination de choix pour les touristes. Le village se situe à cinq kilomètres au sud de l'île de Farasan et les touristes peuvent y accéder par la corniche de Janaba et la marina d'al-Hafah.

Le village est une station d'été pour les résidents de l'île Farasan. Ils y passent plus de trois mois durant la saison des orages appelée al-Assef, qui correspond à la période durant laquelle les vents d'été du nord soufflent. Cela annonce la saison tropicale humide qui arrose les palmiers. Par ailleurs, le village se distingue par la fraîcheur de ses nappes phréatiques et leur proximité de la surface de la Terre, n'allant pas plus profondément que sept mètres.

Les chercheurs du village patrimonial d'Al-Qassar ont découvert des ruines. Celles-ci présentent des pierres gravées en scripts himyarite et latin, dont certaines inscriptions datent de l'an 24 av. J.-C. dans la région d'al-Kadmi qui s'y trouve. Ont également été découverts : des écrits en script Musnad du sud datant de l'ère himyarite ; des ruines de l'ère romaine ; nombre de dessins et d'écritures, datant aussi pour une partie de l'ère himyarite ; ainsi qu'un ancien fort datant de la période islamique tardive.

Le village d'Al-Qassar est d'une grande importance pour la population de l'île Farasan. Cela s'explique du fait de son climat modéré tout au long de l'année et de son abondance d'eau fraîche. Cette dernière est issue des puits frais qui ont été creusés à des fins de consommation et d'irrigation des fermes, notamment le puits Aabida situé à l'entrée nord du village. À tout cela s'ajoutent quelques échoppes, al-Dakakin, où sont vendues les ressources alimentaires du village.

Les habitants de Farasan ont célèbré au village d'Al-Qassar des cérémonies de mariage qui ont été reportées d'un an, jusqu'à la saison estivale des départs de l'île Farasan pour le village. Cette saison, connue sous le nom de saison Shidda (épreuve), était autrefois une période pour échapper à la forte chaleur. À Al-Qassar, l'eau était abondante, tout comme les fruits et l'ombre des palmiers. La place et les maisons du village, qui ont été construites de murs de pierres, constituaient des abris. Ces maisons possédaient des toits en bois et en feuilles de palmier. Leur cour était décorée de coquillages blancs, al-Batah, qui recouvraient l'entièreté des murs entourant la maison. Les murs, également en pierres, arboraient des gravures perses typiques.

Le village d'Al-Qassar abrite de nombreux quartiers. Chacun d'eux comprend un groupe de maisons en pierres, chacune n'excédant pas 20 m². Celle-ci sont nommées Bayt (maison) et servent de résidences principales aux familles. Le nombre total de maisons du village avoisine quatre cents et l'ensemble de leurs murs sont construits en pierres taillées et sculptées. Les toits étaient faits de troncs de palmiers ou Hyphaene, ainsi que de branches et bouts de bois d'Anisotes. En outre, des Khabban, grandes quantités d'algue, y étaient ajoutées.

Le village a été témoin du développement et de la restauration de ses maisons, de sa place et de ses sites archéologiques, conformément à sa conception urbaine. Ainsi, il est devenu un paysage culturel représentatif de son histoire et du voyage des habitants de Farasan chaque été.