Architecture traditionnelle de la province de Riyad

L’architecture traditionnelle de la province de Riyad est un style architectural et une méthode de construction qui reflètent l’histoire de la communauté et l’évolution de l’urbanisation dans la région. Ce style d’architecture se manifeste dans les formes des constructions, les techniques employées et les matériaux utilisés. Les caractéristiques architecturales des édifices de la province ont évolué au fil du temps, sous l’influence des progrès en matière de techniques de construction, de la disponibilité des matériaux, du mode de vie des habitants et des spécificités environnementales. L’identité architecturale de la province se distingue par des caractéristiques qui répondent aux besoins culturels et sociaux de l’environnement local.

Dans la province de Riyad, les bâtiments traditionnels côtoient ceux issus du multiculturalisme international et les constructions modernes reconnaissables à leur utilisation des hautes technologies. On y trouve également des constructions modernes ayant adopté le style architectural traditionnel local, telles que le Tuwaiq palace et l’Al-Kindi Plaza dans le quartier diplomatique.

Les paysages urbains traditionnels de la province de Riyad se distinguent par ses constructions très rapprochées les unes des autres, conçues dans le but de s’adapter aux conditions climatiques. La proximité des murs des bâtiments protège les habitants des rayons du soleil, tandis que les rues sinueuses qui traversent la région offrent de l’ombre aux piétons et atténuent les effets des tempêtes de sable et des vents.

Les constructions de la province de Riyad incarnaient le style architectural de Nadj, marqué par des bâtiments épurés, réalisés à partir de matériaux bruts. L’architecture de la province a été influencée par son environnement et son climat désertique. Les maisons avaient généralement un à deux étages et intégraient des cours intérieures non couvertes entourées de pièces. Le style architectural du Nejd se caractérise principalement par ses intérieurs (décorations polychromes des fenêtres, portes et plafonds) qui contrastent avec son aspect extérieur.

Dans la province de Riyad, les maisons traditionnelles étaient construites en argile et en briques de terre, et étaient décorées de nombreux ornements et d’éléments architecturaux. Les murs des maisons traditionnelles construites en terre dans la province de Riyad se distinguent par leurs surfaces courbées et plâtrées à la main, appelées « al-mashash ». Leurs façades sont décorées de gypse, avec des bandes horizontales triangulaires et droites. Elles comportent également des fenêtres en ogive en bois et des gouttières décoratives. Les portes, faites de troncs de palmier, sont peintes de couleurs variées et ornées de heurtoirs en laiton poli. Les vieilles portes comprennent un mécanisme de verrouillage appelé « al-majra », un carré en bois utilisé pour sécuriser la porte en l’insérant dans un « kawah ». Les portes s’ouvrent à l’aide d’une clé en bois, et une boîte en bois perforée, encastrée dans le mur et dotée d’une petite ouverture, appelée « al-khurmah », permet d’identifier les visiteurs.

La maison traditionnelle de la province de Riyad est structurée en commençant par l’entrée qui mène à « al-Diwaniyah », aussi connu sous le nom de « al-madraban » ou « al-mujabab ». « Al-Diwaniyah » est une pièce où toute la famille se réunit. Elle est équipée d’un foyer et d’un placard pour préparer le thé et le café. Elle comprend souvent un espace de stockage pour les dattes conservées pendant l’hiver. Au-dessus de « al-Diwaniyah », se trouve la salle de réception, appelée « Roshn ». Elle est typiquement meublée de tapis et de coussins, avant l’apparition des canapés modernes. Dans certaines maisons, le plafond présente une fente recouverte de métal, appelée « al-baqadir », qui peut être ouverte à l’aide d’une corde pour assurer la ventilation. Le « mujabbab » (une cour couverte entre les chambres) mène à la cour intérieure appelée « batn al-hawi ». De forme rectangulaire ou carrée, elle est entourée de colonnes cylindriques en pierre appelées « khuruz ». Couverte sur tous les étages, l’arcade intérieure entoure la cour et mène aux autres pièces de la maison. Le « batn al-hawi » assure l’intimité de la famille, tout en laissant assez d’air et de lumière entrer dans la maison.

La maison traditionnelle comprend une pièce pour se laver et se baigner, appelée « al-sahrij » La cuisine, ou « al-mawqad », se situe à l’arrière de la maison. De plus, un espace de stockage, ou une cour appelée « al-qawaa », dispose d’une porte de sortie séparée. Cet endroit est généralement destiné à l’élevage des chèvres ou des vaches de la famille. Le toit du premier étage (« Al-kharija ») et le toit de l’étage supérieur sont utilisés pour dormir pendant l’été. La maison est entourée de murs épais isolants qui la protègent de la chaleur en été et du froid en hiver.

Certaines maisons comprennent un garage à voiture appelé « al-ba'ika ». Au milieu des années 1970, les matériaux utilisés pour la construction ont évolué : les sols commençaient à être nivelés avec du ciment, et les colonnes intérieures ainsi que les murs étaient souvent plâtrés et décorés de sculptures triangulaires et circulaires. Les parties inférieures des murs étaient peintes en bleu, vert et rouge, jusqu’à environ 70 cm au-dessus du sol. Les maisons étaient couvertes de feuilles de palmier et de bois de tamaris, recouvertes de feuilles de palmier pour l’isolation, puis recouvertes de boue pour construire le toit appelé « tammam ». Certaines maisons étaient ornées d’une épaisse étoffe blanche.

Les styles architecturaux dans la province de Riyad ont évolué des constructions en terre traditionnelles, qui étaient similaires en termes de construction et de forme, et entourées de murs, vers une diversité d’architectures modernes recourant à des techniques et méthodes de construction innovantes. Le développement conserve le patrimoine culturel de la province.

La province de Riyad a conservé une architecture traditionnelle jusqu’aux années 1930. Après cela, des matériaux de construction modernes ont commencé à être utilisés en quantité limitée. Les années 1950 ont marqué un tournant avec le développement urbain et la destruction des remparts de la vieille cité de Riyad, laissant place à une expansion et à la construction d’installations modernes. Les services publics et les réseaux de transport ont été établis. C’est dans les années 1970 que des plans et des projets d’urbanisation ont commencé à émerger.