Ville d’Al-Bahah

La ville d’Al-Bahah est la capitale administrative de la Province d’Al-Bahah et le siège de l’émirat de la province. Elle se situe au sud-ouest du Royaume d’Arabie saoudite et est la plus peuplée de la province. La province d’Al-Bahah tire son nom de cette ville, l’une des communes touristiques et agricoles les plus importantes du Royaume. La ville d’Al-Bahah abrite plusieurs sites patrimoniaux qui témoignent de son importance historique, ainsi que des sites naturels tels que des forêts, des vallées et des montagnes. Son climat tempéré en fait une destination touristique de premier plan parmi les villes du Royaume.

Al-Bahah est le centre régional de la province, le siège de son émirat et le point central des services gouvernementaux et commerciaux. Elle se situe au cœur de la province d’Al-Bahah, à environ 30-50 km de ses gouvernorats voisins, dans les quatre directions.

Elle est limitrophe au nord des gouvernorats d’Al-Qara, d’Al-Mandaq et de Bani Hasan, au sud du gouvernorat de Baljurashi, au nord de Wadi ’Aqiq et à l’ouest des gouvernorats de Qilwah et d’Al-Mikhwah.

La Province d’Al-Bahah présente diverses formations de terrain, englobant la zone du Hedjaz, située au sommet des monts Sarawat où se trouve la ville d’Al-Bahah, et la zone d’Al-Tihami, avec les plaines situées à l’ouest des monts Sarawat. La zone du Hedjaz est régulièrement affectée par l’arrivée des masses d’air humide de la plaine d’Al-Tihami, conduisant à la formation de nuages et de brouillard. L’hiver dans la zone du Hedjaz est souvent marqué par l’arrivée de ces masses d’air en provenance de la mer Rouge, se manifestant par une couverture nuageuse et un brouillard fréquents, ainsi que des orages, des températures plus basses et de fortes précipitations. Le climat y est tempéré au printemps et en été.

Grâce à son climat tempéré tout au long de l’année, Al-Bahah est une destination touristique estivale de choix dans le Royaume et les États arabes du golfe. Al-Bahah compte environ 40 forêts, dont la plus importante est Raghadan, une forêt vieille de près de 3 000 ans, tournée vers la randonnée et le tourisme. 90 % des visiteurs de la province d’Al-Bahah se rendent dans la forêt de Raghadan qui se situe à une altitude de 1 700 m au-dessus du niveau de la mer. Elle abrite une grande variété d’arbres tels que les pins, les acacias, les acacias ehrenbergiana, les oliviers et les amandiers.

Bien qu’elle fasse partie des trois plus petits gouvernorats de la province, la ville d’Al-Bahah a une concentration de population importante, représentant 26,7 % du nombre total d’habitants de la province. La ville connaît une croissance démographique constante, passant de 58 000 résidents en 2004 à 90 515 selon le recensement de la population de 2022.

La province d’Al-Bahah se distingue par sa grande variété de produits à base de fruits, qu’elle offre tout au long de l’année et qui font aujourd’hui partie intégrante de son identité. Elle est l’une des principales régions agricoles du Royaume, grâce à la richesse de ses ressources naturelles avec notamment un sol fertile, une nappe phréatique abondante et de nombreuses vallées. L’offre de fruits de la province change au fil des saisons, avec une place de choix accordée aux grenades, cultivées sur 700 000 arbres, répartis au sein de 3 000 exploitations à travers la province, pour une production annuelle d’environ 30 000 tonnes. Par ailleurs, la province abrite plus de 50 000 vignes, ainsi que 50 000 amandiers. On y trouve également 10 000 abricotiers et 30 000 figuiers.

Les fermes de bananes de Dhi Ayn s’étendent sur une surface d’environ 71 000 m. Elles sont réputées pour produire la variété de bananes al-Masqawi au sein du village, sur une surface de 200 000 met la variété des al-Athari à l’extérieur du village. Ces exploitations comptent plus de 20 000 bananiers, pour une récolte annuelle de 72 000 kg. Par ailleurs, le centre de Nawan produit une variété d’autres fruits, notamment des pêches, des olives, des pommes, des poires, des prunes, des pastèques, des figues et des mangues. La province d’Al-Bahah est réputée pour ses cultures pluviales pratiquées depuis des générations, notamment le blé, l’orge et le maïs à al-Sarat, ainsi que le millet, le sésame et le maïs à Tihama.

La ville d’Al-Bahah possède un patrimoine culturel, hérité des générations qui ont vécu dans la région et qui a évolué au fil des ans. Ce patrimoine englobe une vaste diversité d’arts du spectacle populaire, notamment al-Laeb, al-Mashabani, al-Samer, al-Qaf, Tarq al-Jabal, al-Harmuj, al-Zar, et al-Libini. Cependant, le plus célèbre d’entre eux est al-Ardah, qui garde encore aujourd’hui une grande importance. Al-Ardah est une danse masculine qui ressemble à un défilé militaire, les participants portent des uniformes militaires avec des fusils, des balles et des épées à la main. Ce spectacle se déroule sur une grande place, avec en son centre un poète qui récite des vers aux rangs rassemblés, tandis qu’un groupe l’accompagne au rythme des tambours, le seul instrument de musique de cet art. Un cercle d’artistes, « al-Aradah », entoure la place. La deuxième forme d’art fréquemment observée après al-Aradah est al-Laeb. Elle peut se pratiquer à l’intérieur grâce à sa simplicité, avec deux rangées de participants se faisant face aux côtés d’un batteur et d’un poète. Cette tradition culturelle n’est plus aussi répandue aujourd’hui qu’elle l’était dans le passé.

Tout comme certains vêtements traditionnels, les costumes de la Province d’Al-Bahah ne sont pas réservés qu’à la population locale, mais sont également adoptés par certaines tribus, à l’instar des arts populaires. Les hommes d’Al-Bahah portent le thawb, le bisht, le turban, l’agal tressé et la jebbah, un vêtement d’hiver confectionné à la main dans la plupart des villages. Les femmes cousent ces vêtements, tandis que les hommes s’occupent de la broderie. La jebbah se distingue par sa laine naturelle et sa fabrication sur plusieurs mois.

Un site archéologique de la Province d’Al-Bahah (Agence de presse saoudienne)

Il s’agit de l’une des attractions touristiques de la ville d’Al-Bahah, avec un design architectural contemporain qui mêle l’histoire et le patrimoine riches de la province à l’inspiration tirée de son architecture traditionnelle. Le musée abrite des objets anciens historiques, allant de la période préislamique à l’ère islamique, ainsi que des objets anciens spécifiques à la province. D’une superficie de 9 000 m, le musée a été construit pour un coût d’environ 50 millions de SAR. Sa structure s’étend sur quatre étages et comprend cinq salles, elles-mêmes divisées en huit espaces d’exposition. Il comprend également une bibliothèque, une section dédiée au dessin et à l’archivage, des salles de cours et des bureaux administratifs.

Le palais Bin Raqoush, fondé en 1833, se situe dans le village de Bani Sar, au nord de la ville d’Al-Bahah, près de la route reliant cette dernière au gouvernorat d’Al-Qara. Ce palais était autrefois la résidence de Rashid ben Jumaan ben Raqoush, le chef des tribus Zahran. Il a été l’un des premiers à prêter allégeance au Roi Abdelaziz ben Abdel Rahman Al Saoud lors de la formation et de l’unification du Royaume. Le palais doit son importance historique et son statut à une visite royale du Roi Saoud ben Abdelaziz Al Saoud dans la province en 1955.

Le palais est une résidence complète comprenant cinq grandes maisons entourées de fermes, ainsi qu’une chambre du conseil, une mosquée, une école affiliée au palais, un puits d’eau, diverses cours intérieures et extérieures, et des écuries. L’Autorité générale du tourisme et des antiquités (anciennement) a procédé à la restauration et à la réhabilitation du palais pour en faire un pôle économique, culturel et touristique. Il est devenu une attraction majeure de la province, attirant des visiteurs et servant de lieu pour divers évènements liés au patrimoine tout au long de l’année.

Il s’agit de l’un des quartiers patrimoniaux de la ville d’Al-Bahah, situé spécifiquement le long de la route du Roi Abdelaziz, dans le prolongement de Raghadan, un ancien village au sein de la ville d’Al-Bahah. La population y est installée depuis l’Antiquité et vit de l’agriculture. Plusieurs terrasses agricoles y ont été construites. À l’origine perché au sommet d’une colline, le village se trouve aujourd’hui entouré d’immeubles contemporains. La plupart de ses maisons s’élèvent sur plusieurs étages, construits selon une technique artistique consistant à empiler des pierres. À l’intérieur, elles sont recouvertes d’une généreuse couche d’argile, minutieusement façonnée pour épouser les contours naturels des pierres, de tailles et de formes variées, serrées et installées méticuleusement pour maintenir les murs. Ce qui est particulièrement remarquable, c’est l’ingéniosité des artisans qui ont façonné les façades extérieures et les ouvertures architecturales à l’aide de saillies en pierre, habilement utilisées pour la construction d’escaliers extérieurs.

Le village d’Al-Malad, situé à environ 4,5 km au sud-est de la ville d’Al-Bahah, est l’un des villages du patrimoine d’Al-Sarat. Il est perché au sommet d’une pente rocheuse, surplombant ses environs. Le village se compose de quelques structures résidentielles reliées entre elles et entourant la forteresse qui porte son nom. Les maisons du village ont été construites sur une pente naturelle, un défi qui nécessitait une attention particulière de la part des constructeurs pour soutenir les façades. La plupart de ces maisons comportent un ou deux étages, avec de minuscules fenêtres carrées. Une grande partie des maisons du village ont été détruites et abandonnées au fil du temps. Globalement, le village est construit de façon homogène, épousant la pente du terrain naturel sur lequel il est bâti. Son apparence générale est en harmonie avec la forteresse centrale. La juxtaposition des bâtiments forme un tissu architectural qui reflète le style local, visible dans la conception et la construction de ce village archéologique. À l’heure actuelle, le village n’abrite aucune structure moderne à l’intérieur ou à proximité de son ensemble historique de bâtiments. Il occupe la totalité de la colline rocheuse sur laquelle il a été construit.

Elles sont connues sous le nom de forteresses jumelles, de forteresses des frères et de forteresses d’Al-Malad. Les Forteresses jumelles se situent dans le village d’Al-Malad, qui est au sud de la ville d’Al-Bahah et le long de la route menant au Gouvernorat de Baljurashi. Ces forteresses ont toujours résisté à des conditions climatiques variées. Elles bénéficient d’un statut privilégié en tant que monument historique de la Province d’Al-Bahah, avec une histoire qui s’étend sur 400 ans. Construites à l’origine par deux frères, ces forteresses servaient de bastions pour la surveillance en temps de guerre, ainsi que d’entrepôts pour le stockage des denrées alimentaires. Perchées au sommet d’une colline, ces deux forteresses contiguës sont entourées de vieilles maisons et s’élèvent à environ 100 m au-dessus du fond de la vallée. Elles sont remarquablement proches l’une de l’autre, puisqu’elles se tiennent à une distance de 1,2 m seulement. Ces forteresses partagent des caractéristiques communes en termes de forme, de dimensions, de hauteur et de disposition à l’intérieur. La nomenclature locale les distingue par leurs positions, connues sous le nom d’al-Janubi (le sud) et d’al-Shamali (le nord).

Tout près de ces forteresses jumelles se trouve une structure dans laquelle les accords de réconciliation entre tribus ont été historiquement négociés et où d’anciennes transactions commerciales ont été effectuées. Ces forteresses se situent le long de la route commerciale historique menant au sud de la Province d’Asir. La forteresse sud est nichée dans la cour d’une maison à deux étages. Le rez-de-chaussée est orienté vers le sud, tandis que l’étage supérieur donne sur le nord depuis une cour ouverte. Ses sols et ses toits sont construits principalement avec de la boue maintenue par du bois. La forteresse a quatre étages et quatre tours. Deux de ces tours sont intégrées dans le mur sud, tandis que les deux autres ornent le côté est. Quant à la forteresse nord, ses piliers sud et ouest reposent partiellement dans la cour d’une maison adjacente, avec une partie qui s’étend au-delà de ses limites. Ses tours sont situées sur les façades nord et ouest.

Forêt de Raghadan surplombant les plaines de Tihama dans la ville d’Al-Bahah (Agence de presse saoudienne)

La forêt de Raghadan est une attraction touristique de premier plan dans la Province d’Al-Bahah, car elle surplombe les plaines de Tihama, à une altitude de plus de 1 700 m au-dessus du niveau de la mer. Elle regorge de paysages vastes et luxuriants, principalement peuplés de genévriers, qui représentent 90 % de la superficie de la forêt de Raghadan, soit 600 000 m. Les genévriers se distinguent par leurs branches entrelacées, qui forment de grandes zones d’ombre. Ces arbres vivaces à feuilles persistantes prospèrent dans les climats froids et dégagent un certain parfum. À l’intérieur de la forêt, des allées en pierre permettent aux visiteurs et aux touristes d’observer et de traverser les arbres denses. La forêt offre également plusieurs aménagements en libre accès, notamment des aires de repos, des jeux récréatifs, des kiosques, des éclairages, des toilettes, des cascades illuminées, des allées aménagées et des systèmes de gestion des eaux de pluie.

La ville d’Al-Bahah dispose d’une multitude de parcs luxuriants adaptés à la fois à ses résidents et à ses visiteurs, l’un des plus remarquables joyaux étant le parc du Prince Hussam Ben Saoud situé à Al-Qayyim. Ce parc bénéficie d’un emplacement privilégié au cœur de la ville d’Al-Bahah, tout près de la forêt de Raghadan et offrant une vue d’un côté sur le paysage urbain et de l’autre sur Tihama. Sur une superficie totale de 169 000 m, le parc comprend 80 000 m d’espaces verts luxuriants. Le parc comprend 46 espaces pour s’asseoir, 21 places couvertes, 1 650 arbres, 4 500 arbustes et un lac artificiel de 1 200 m. Il comprend également une place avec un podium et des terrasses pouvant accueillir 1 500 personnes. Le parc comprend également une impressionnante fontaine interactive de 1 000 m, trois kiosques, 12 boutiques, un train pouvant transporter 48 passagers sur une voie de 700 mètres, deux cascades de dix mètres de haut chacune, un espace de prière pour les hommes et les femmes, des aires de jeux pour les enfants et des parkings.

L’université d’Al-Bahah, ou BU, est une université publique fondée en 2006 par un ordre royal émis sous le règne du Roi Abdellah ben Abdelaziz Al Saoud. Elle comprend 16 facultés couvrant un large éventail de disciplines, notamment la médecine, les sciences, l’ingénierie, l’éducation, l’administration et les sciences humaines. Ces facultés proposent environ 36 domaines d’études variés sur leurs différents campus.

Il s’agit d’une faculté privée saoudienne située au sommet de la montagne forestière d’Al-Shahba, au nord-est de la ville d’Al-Bahah. La faculté, qui s’étend sur 120 000 m, a été fondée en 2001. Elle offre un éventail de programmes spécialisés, avec notamment l’ingénierie informatique et la comptabilité pour les étudiants, les systèmes d’information administrative pour les étudiants et les étudiantes, l’informatique et l’architecture d’intérieur pour les étudiantes.

La faculté dispose de diverses infrastructures destinées au personnel et aux étudiants, telles que le bâtiment d’ingénierie informatique (une section pour les étudiants et une autre pour les étudiantes). On retrouve, par ailleurs, les salles d’étude et la salle du Prince Fayçal ben Mohammed ben Saoud, une salle ultramoderne offrant des services aux étudiants. Ces services comprennent l’accès à des ordinateurs, une bibliothèque proposant des ouvrages scientifiques, littéraires, linguistiques et culturels, des bureaux administratifs et des bureaux du personnel, ainsi qu’un laboratoire informatique. La faculté bénéficie également d’une grande salle de spectacle pour les événements et les cours magistraux. Le bâtiment Jaber Ben Hayyan constitue une autre structure remarquable du campus avec ses six laboratoires et ateliers équipés des dernières technologies et équipements.

Il s’agit de l’un des clubs culturels et littéraires du Royaume, qui se consacre à la promotion de la culture et de la littérature en encourageant, en attirant et en soutenant les talents littéraires dans la province d’Al-Bahah. Il fait partie des 16 clubs littéraires répartis dans les différentes régions du Royaume, qui contribuent tous à enrichir le patrimoine culturel et littéraire de leurs provinces administratives respectives. Ces clubs sont supervisés par le ministère de la Culture. Le club a été créé en 1995 et dispose d’un conseil d’administration et d’un président. Son conseil d’administration a été constitué autour de plusieurs membres. Il a été renouvelé pour la deuxième fois dans l'histoire du club en 2006, et pour la troisième fois environ cinq ans plus tard, en 2011, suite à l'élection de nouveaux membres lors de l'assemblée générale du club.