Le tourisme historique dans le Royaume d’Arabie saoudite fait référence aux voyages ou aux mouvements d’individus ou de groupes depuis l’extérieur vers l’intérieur du Royaume. Cela inclut également leurs déplacements à l’intérieur du Royaume dans le but de visiter ses sites historiques.
Le Royaume se caractérise par sa richesse culturelle et historique, comme le prouvent ses vestiges archéologiques et patrimoniaux. Sur ses terres ont été fondés des royaumes et des États contribuant au développement de la civilisation humaine. De plus, le Royaume est le berceau de l’Islam et abrite les Deux Saintes Mosquées. Il représente le point de contact entre les nations de l’ancien monde.
L’abondance de sites archéologiques et patrimoniaux dans le Royaume favorise le tourisme historique et sensibilise les visiteurs à ses aspects historiques et culturels.
La dimension culturelle du Royaume révèle un patrimoine ancien et des aspects archéologiques qui remontent au Paléolithique, en passant par les époques historiques et islamiques. On retrouve leurs traces dans les palais, les forts et les anciens édifices militaires et religieux, au sein des découvertes archéologiques et des collections, ainsi que dans les magnifiques peintures et gravures réalisées par les civilisations antérieures au Royaume.
Patrimoine civilisationnel et culturel dans le tourisme historique
Le patrimoine civilisationnel et culturel ainsi que le riche héritage historique du Royaume soulignent l’importance de son rôle dans la civilisation humaine. De nombreuses civilisations se sont rencontrées sur ses terres. Le Royaume est ainsi une zone stratégique en termes de tourisme historique, notamment suite à l’inscription de ces sites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : Hégra, le quartier d’Al-Turaïf à Diriyah, la ville historique de Djeddah, l’art rupestre de la province d’Haïl, l’oasis d’Al-Hassa ainsi que le quartier culturel d’Hama, à Najran.
Le site historique d’Hégra du gouvernorat d’Al-’Ula, dans la province de Médine, a été le premier site saoudien inscrit sur la liste de l’UNESCO en 2008. Hégra bénéficie d’un emplacement stratégique sur la route qui reliait le sud de la péninsule arabique à la Mésopotamie, au Levant et à l’Égypte dans les temps anciens. Hégra contient un grand nombre de gravures minéennes et lihyanes, dont la plus ancienne remonterait, selon certains écrits, à 1700 avant J.-C. Hégra comprend également plus de 851 sites culturels et naturels d’une valeur exceptionnelle pour le patrimoine humain.
Le quartier d’Al-Turaïf est le second site saoudien à avoir été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 2010. Il se trouve dans la ville historique de Diryah et a été désigné comme site du patrimoine mondial. La nomination du Djeddah historique a ensuite suivi le 21 juin 2014. Les sites de gravures rupestres de la province de Haïl ont ensuite été répertoriés en juillet 2015, suivis par l’oasis d’Al-Hassa en 2018, qui est devenue le cinquième site saoudien à être inscrit. En 2021, le quartier culturel d’Hama, à Najran, a fait son entrée sur la liste.
Lois liées au tourisme historique dans le Royaume
Les initiatives du Royaume pour conserver son patrimoine culturel et civilisationnel ont conduit au développement de lois sur le tourisme historique. Le Royaume a entrepris d’instaurer des lois protégeant les biens culturels et nationaux. Depuis 1972, des monuments meubles et immeubles ont été sujets à la loi sur les antiquités publiée en vertu d’un décret royal. Le 23 juin 2014, le conseil des ministres a approuvé la nouvelle version de la loi.
Sites touristiques historiques dans le Royaume
Le tourisme historique dans le Royaume est sujet à de grands développements, car l’Arabie saoudite regorge de nombreux sites archéologiques historiques, preuve que cette terre a été habitée par l’homme pendant des milliers d’années. Selon le Registre national des antiquités de la Commission du patrimoine établi en 2021, 8 176 sites archéologiques ont été recensés dans le Royaume. Au niveau du nombre de sites archéologiques, Riyad arrive en tête avec 1 534 sites, suivie par Médine avec 1 533 sites, Tabuk avec 910 sites, Jizan avec 741 sites, la province d’Ach-Charqiya avec 698 sites et La Mecque avec 684 sites. Suivent la province d’Asir avec 651 sites, Haïl avec 450 sites, la province d’Al-Houdoud ach-Chamaliya avec 269 sites, Al-Qassim avec 211 sites, Najran avec 199 sites, Al-Jawf avec 175 sites et Al-Baha avec 121 sites. Le Registre des Antiquités représente une base de données électronique qui contient toutes les informations liées au patrimoine antique de la péninsule arabique. Cela inclut les trésors précieux anciens, qui ont un statut d’antiquité, apportant la preuve d’une histoire et d’une présence humaine de longue date.
La Commission saoudienne pour le tourisme et le patrimoine national (actuellement le ministère du Tourisme) a travaillé sur des projets de préparation de sites historiques et de restauration de sites retraçant l’histoire de l’Islam. Elle a aussi restauré des sites culturels et archéologiques touristiques, tout en leur fournissant l’infrastructure et les services touristiques nécessaires.
Les provinces saoudiennes adoptant le tourisme historique
Dans ce contexte historico-culturel, l’historique Diriyah située dans la capitale Riyad est primordiale. Fondée en 1446, elle dispose de plusieurs éléments anciens, tels que la région historique d’Al-Bujairi, la région de Samhan et le quartier d’Al-Turaïf. Ce dernier est décrit comme étant l’un des plus grands quartiers en terre du monde et fait office de siège du gouvernement. Actuellement, elle regroupe un certain nombre de musées, dont le plus important est le musée de Diriyah, qui présente l’histoire du premier État saoudien et son développement.
Diriyah, symbole de l’histoire saoudienne, est dirigée par la « Diriyah Gate Development Authority », établie en 2017. Cette entité travaille sur de multiples projets, dont le plus connu est celui de la porte de Diriyah, inaugurée par le Gardien des Deux Saintes Mosquées, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud en novembre 2019.
La capitale, Riyad, allie patrimoine et vie moderne. Elle allie racines historiques du Royaume et preuves de sa renaissance. Riyad et ses environs abritent également des preuves de la naissance de la nation, comme le palais Masmak, un château fort vieux de 150 ans construit en terre, ainsi que des bazars comme l’historique Souk Al-Zal.
À La Mecque, le passé historique est bien présent, depuis l’Antiquité jusqu’à l’ère islamique et au-delà. Djeddah comprend également le quartier historique d’Al-Balad, construit au VIIᵉ siècle après J.-C. Taïf se caractérise par son climat tempéré et ses lieux touristiques et de divertissement. Cela inclut les musées, les parcs et les marchés populaires, en plus des lieux touristiques culturels, comme le Souk Okaz, qui date d’avant la période islamique. L’endroit est depuis devenu un lieu d’échanges et un forum pour les poètes. De plus, il accueille désormais des intellectuels et des poètes et présente divers arts.
La province d’Ach-Charqiya jouit d’un important patrimoine historique et culturel, le gouvernorat d’Al-Hassa étant célèbre pour ses oasis vertes inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Al-Hassa comprend également les plus grandes oasis vertes du monde et des sites historiques remontant à l’Âge de pierre, ainsi que la mosquée Jawatha, construite en 628. Al-Hassa abrite également le palais d’Ibrahim, construit à l’époque du premier État saoudien, ainsi que la mosquée du Dôme et un musée exposant divers artefacts et images.
La région d’Asir, au sud du Royaume, regorge de sites historiques locaux, tels que ceux situés dans le gouvernorat de Rijal Almaa, qui comporte des sites patrimoniaux comme le musée et la bibliothèque patrimoniale, ainsi que des palais archéologiques. Al-Baha, un site vieux de plus de 400 ans et situé au sommet d’une montagne de pierres blanches, est également considéré comme un musée historique à ciel ouvert. Le site comprend le parc forestier de Raghadan et est relié au village patrimonial de Zee Ain par des routes sinueuses et des vallées. Le village de Shada, situé à mi-chemin du sommet du mont Ibrahim, est l’un de ses éléments les plus célèbres. Il se caractérise par ses magnifiques paysages naturels de haute altitude, ses pentes verdoyantes et les vallées des monts Sarawat.
Le rôle des musées dans le tourisme historique
On retrouve des musées dans toutes les régions du Royaume. Ces derniers retracent les aspects et les dimensions culturels et civilisationnels du Royaume. Ils sont, en effet, la mémoire vivante des peuples, reliant le présent au passé. Ils font office de plateforme de diffusion pour la sensibilisation culturelle et l’éducation dans la société. Ils sont de véritables façades de la civilisation, et servent de guides touristiques pour les visiteurs. Le Royaume compte environ 304 musées, dont 51 musées publics. On compte ainsi 236 musées privés, répartis dans diverses villes saoudiennes.
Le Musée national de Riyad, considéré comme le plus important et le plus riche en termes d’expositions, se distingue des autres dans le Royaume. Le Musée national se situe dans la partie est du Centre historique du roi Abdelaziz, dans le quartier d’Al-Murabba de Riyad, à proximité du palais du Roi Abdelaziz (Al-Murabba). Le musée a été construit sur un terrain d’une superficie d’environ 17 000 m. La superficie totale de ses bâtiments représente quant à elle environ 28 000 m.
Le Roi Fahd ben Abdelaziz Al Saoud a inauguré le Musée national en 1999, dans le cadre du Centre historique du roi Abdelaziz, à l’occasion du centième anniversaire de la prise de Riyad par le Roi fondateur Abdelaziz ben Abderrahman Al Saoud en 1902. 3 700 pièces archéologiques et patrimoniales sont actuellement exposées dans le musée, réparties dans ses huit salles. Le musée comporte par ailleurs 221 vitrines d’exposition, 900 médias photographiques, 45 films et effets sonores et 45 modèles.
