Le système financier du Premier État Saoudien est un système financier établi par le Premier État Saoudien durant son règne, de l'an 1727 jusqu'à 1818. Il est similaire au système financier appliqué dans l'État islamique durant la première période de l'histoire de l'Islam.
Supervision du système financier du Premier État Saoudien
Le Premier État Saoudien a mis en place un système financier basé sur les dispositions de la charia islamique. À cet effet, Bayt al-Mal (le Trésor public) a été créé pour superviser les fonds de l'État, contrôler ses affaires financières et réguler la gestion des revenus et des dépenses.
Bayt al-Mal possédait une structure administrative propre au sein de l'État. Il disposait d'un bâtiment indépendant situé à proximité du siège du gouvernement, le Palais Salwa à Diriyah. Ce bâtiment donnait sur une aire ouverte adjacente utilisée pour le déchargement des caravanes de chameaux arrivant des différentes régions de l'État.
Durant l'ère du Premier État Saoudien, Bayt al-Mal a contribué à l'organisation des affaires économiques de l'État. Il s'est engagé à développer et protéger les ressources de l'État pour garantir sa sécurité économique. Il veillait également à la conservation et à la protection des fonds publics, ainsi qu'à la préservation de la propriété privée, en garantissant équité et égalité et en évitant tout préjudice ou dommage.
Sources de revenus de Bayt al-Mal dans le Premier État Saoudien
Durant cette période, Bayt al-Mal reposait sur des sources de revenus spécifiques, notamment :
La Zakat :Principal revenu de Bayt al-Mal et élément clé de la solidarité sociale en Islam, elle était collectée par des officiers compétents dans les différentes régions de l'État et redistribuée aux pauvres. Elle était divisée en plusieurs catégories : Zakat agricole : 10 % sur les produits agricoles, les fruits, les dattes et les céréales.Zakat monétaire : 2,5 % sur l'or et l'argent.Zakat sur le bétail : Concernait les chameaux, les moutons et les vaches. Zakat commerciale : 2,5 % sur les biens commerciaux.
Les butins et les revenus des conquêtes :Deuxième source principale de revenus de Bayt al-Mal, elle provenait des conquêtes des différentes régions. Un cinquième de ces butins était attribué à Bayt al-Mal, tandis que le reste était distribué aux soldats, conformément aux règles de la charia islamique. Les revenus des ennemis étaient également collectés sans qu'il soit nécessaire d'engager des combats, et ces fonds étaient entièrement versés au Bayt al-Mal.
Les amendes et pénalités :Ces revenus résultaient des sanctions imposées par l'État pour diverses infractions, comme le non-respect des engagements, les atteintes à la sécurité ou le non-respect des promesses. Ces pénalités étaient fixées à la discrétion de l'Imam et pouvaient être augmentées en cas de récidive.
Les aspects des dépenses dans le Premier État Saoudien
Le Premier État Saoudien avait plusieurs domaines de dépenses pour les fonds de Bayt al-Mal :
L’aide sociale et la redistribution de la Zakat :L’État distribuait les fonds aux catégories éligibles à la Zakat, notamment les pauvres et les personnes défavorisées, en fonction de leurs besoins et conformément aux principes de la charia, garantissant ainsi une vie décente.
L’aide aux voyageurs :Des fonds étaient alloués aux voyageurs en difficulté ou sans ressources suffisantes. L’Imam leur fournissait une aide comprenant l’hébergement, la nourriture et de l’argent pour leur permettre de poursuivre leur voyage. Cette pratique était courante, et les princes régionaux allouaient également des fonds aux voyageurs transitant par leur territoire.
La construction et l’entretien des mosquées et des institutions éducatives :Bayt al-Mal finançait la construction et la rénovation des mosquées, l’organisation de séances d’enseignement, et l’attribution de fonds aux érudits, imams, muezzins, enseignants du Coran et étudiants. Le financement des fonctionnaires de l'État :Les fonds de Bayt al-Mal étaient utilisés pour verser les salaires des gouverneurs régionaux, des juges, des soldats, des agents de la Hisba (chargés de la supervision des affaires publiques), ainsi que des princes commandant les armées et participant à la gestion des affaires de l'État.
L'aide aux sinistrés et aux régions en difficulté :Des fonds étaient également alloués pour aider les personnes affectées par des calamités et catastrophes naturelles, et pour subvenir aux besoins des régions dont les ressources locales de Bayt al-Mal étaient insuffisantes. Le financement des projets sociaux et caritatifs :Bayt al-Mal soutenait divers projets à vocation sociale et humanitaire, contribuant ainsi au développement de la société et au bien-être de la population. Ainsi, le système financier du Premier État Saoudien a joué un rôle clé dans le développement économique et social de l'État, en garantissant une gestion rigoureuse des fonds publics et en assurant la protection des ressources de la nation conformément aux principes de la charia islamique.
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