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La vie sociale dans le Premier État saoudien

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La vie sociale dans le Premier État saoudien
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La vie sociale dans le Premier État saoudien fait référence aux phénomènes sociaux observés au sein de l’État et des régions sous son contrôle. Ces aspects englobent les traditions et coutumes, les relations entre les membres de la communauté, les célébrations publiques et privées, ainsi que la culture, la langue et les activités économiques pratiquées par la population.

Culture et langue dans le Premier État saoudien

L’arabe était la langue dominante dans le Premier État saoudien. Toutefois, elle a été influencée par différents dialectes locaux propres à chaque région sous l’autorité de l’État saoudien. Elle contenait également plusieurs mots étrangers. Néanmoins, l’arabe parlé dans la péninsule Arabique était plus proche de l’arabe classique en termes de style, de grammaire, de morphologie et de syntaxe.

Exemples de particularités dialectales :

Dans le Najd, la lettre Dhad (ض) est remplacée par Thad (ظ) et la lettre Kaf (ك) est prononcée comme une combinaison de Taa (ت) et Sin (س).Sur les côtes du Golfe, la lettre Kaf (ك) est accentuée, produisant un son proche de la combinaison Sin (س) et Shin (ش).À Hail, la Taa Marbuta (ة) est allongée, ainsi le mot arabe pour horloge (ساعة – Sa’a) est prononcé Saat (ساعت).Dans le nord du Najd, la lettre Jim (ج) est remplacée par Yaa (ي), ainsi le mot arabe pour mosquée (مسجد – Masjid) devient Masyid (مسيد).

La culture saoudienne comprenait aussi différents styles musicaux accompagnés d’instruments folkloriques. Parmi eux :

Le Rebab : connu dans le nord du Royaume, il est fabriqué en peau de cerf ou de loup tendue sur un cadre en bois et comporte une seule corde. Il est utilisé dans les Majalis (assemblées) où l’on récitait des poèmes.Le tambour (Al-Takhmir et Al-Tathlith) :Al-Takhmir : un grand tambour en bois recouvert de cuir, frappé manuellement pour annoncer la guerre.Al-Tathlith : plus petit, utilisé lors des occasions spéciales.Le Semsemiah : un instrument à cordes multiples, joué par les marins et les pêcheurs de perles des côtes du Royaume, accompagné de chants marins rythmiques.La darbuka et les tambours : joués dans l’ouest du Royaume, tandis que les enfants soufflaient dans un sifflet appelé Hawama, fabriqué à partir d’une tige végétale.

Les coutumes sociales dans le Premier État saoudien

Les habitants du Premier État saoudien suivaient des coutumes sociales bien définies, notamment en ce qui concerne les vêtements :

Les hommes portaient des vêtements à larges manches, des bonnets et des capes.Certains érudits et Bédouins portaient des turbans et des voiles. Beaucoup portaient le Shemagh ou la Ghutra avec l’Egal. Dans le sud-ouest du Royaume, les hommes portaient une robe et un Izar, tandis que les femmes portaient une robe similaire au Thobe masculin, mais plus ajustée.

Dans la société :

Les hommes travaillaient à l’extérieur pour subvenir aux besoins du foyer.Les femmes s’occupaient des tâches domestiques : cuisine, ménage, éducation des enfants.Dans certaines régions, hommes et femmes participaient aux activités agricoles : labourage, récolte et élevage.

Le mariage était simple et basé sur la compétence, recherchant principalement un mari courageux et généreux. Les familles vivaient souvent sous un même toit : les époux, enfants et petits-enfants partageaient une même demeure, et parfois les petits-enfants se mariaient tout en restant chez leurs grands-parents.

Les Bédouins passaient la majeure partie de leur temps à voyager en quête de pâturages et d’eau. Ils se rendaient aussi en ville pour vendre du beurre clarifié et du bétail et acheter des céréales et des dattes. Pendant leur temps libre, ils chassaient des antilopes, lapins, outardes, gangas et tourterelles. Le soir, ils se rassemblaient autour du feu, récitaient des poèmes et échangeaient des nouvelles. Dans les villes, notamment dans le Hedjaz, les Majalis du soir étaient populaires. Les habitants s’y retrouvaient pour discuter, échanger des nouvelles et parler des prix des marchandises. Ils jouaient aussi à des jeux comme les échecs et pratiquaient des instruments de musique.

Professions dans le Premier État saoudien

Les métiers étaient souvent transmis de père en fils, quels que soient les talents individuels. Parmi les professions exercées : Commerce, agriculture, élevage, forge, artisanat, fabrication de bijoux, parfumerie, boucherie et autres métiers manuels.

Élevage et commerce dans le Najd

Le Najd dépendait principalement des pâturages en raison de son immensité et de son climat aride. Ainsi, ses habitants suivaient de près les informations sur la pluie, et les historiens ont documenté les années de sécheresse et d’abondance.

Les Bédouins du Najd vivaient principalement du bétail et de ses produits (viande et lait). Ils chassaient des animaux du désert, comme les lapins et les antilopes, et consommaient les dattes disponibles.

L’agriculture, bien que secondaire, était pratiquée dans les oasis, notamment à Al-Kharj et Al-Qassim.

Le commerce était un pilier économique, avec trois types principaux : Commerce local : échanges entre habitants d’un même village.Commerce régional : échanges entre les villages du Najd ou avec des villages voisins.Commerce international : importation de produits alimentaires, vêtements et armes, tandis que le Najd exportait des produits animaux (chameaux, moutons, chevaux).

Le Hadj et l’économie du Hedjaz

Le Hadj était une source de revenus importante dans le Hedjaz, où les caravanes de pèlerins arrivaient chaque année. Les Mutawifun (guides du pèlerinage) gagnaient leur vie en accompagnant les pèlerins et en leur fournissant des services. Les habitants du Hedjaz consommaient principalement du blé, des dattes, du riz, du lait et du fromage. Dans le sud du Hedjaz, de Taïf à Jazan et Najran, la population vivait principalement de l’agriculture, de l’élevage et de la chasse.

Agriculture et plongée à Al-Ahsa et Al-Qatif

L’agriculture constituait la principale source de revenus pour Al-Ahsa et Al-Qatif, grâce à leurs sources naturelles d’eau appelées Al-Asyah. Ces régions étaient réputées pour la production de dattes, céréales, légumes et fruits. La plongée perlière était le deuxième pilier économique. Les habitants plongeaient en mer pour récolter des perles, soutenus par la pêche et les activités commerciales.