![Diriyah, capitale du premier État saoudien – Leishman, 1912. (Darah du Roi Abdelaziz).](https://saudipedia.com/fr/saudipediafr/uploads/images/2025/02/11/thumbs/600x600/186648.jpg)
Le système politique du premier État saoudien est constitué des principes et des lois établis et appliqués par les imams de cet État depuis sa fondation, visant à organiser et à administrer les affaires de l'État. Ce système politique est considéré comme le plus haut niveau d'organisation administrative, car il constitue la base de toute la structure gouvernementale. Il comprenait l'imam, qui représentait l'autorité suprême, ainsi que le système de succession, le poste d'émir et le système de consultation (Choura).
L'Imam dans le premier État saoudien
L'imam était l'autorité suprême de l'État et le responsable de la gestion de ses affaires. Le terme imam désigne celui qui combine à la fois les pouvoirs politique et religieux. Parmi ses principales missions figuraient l'établissement de la sécurité et de la stabilité du pays, un objectif qui fut atteint sous les imams du premier État saoudien . Grâce à cette sécurité, les habitants pouvaient voyager d'est en ouest sans crainte, et les éleveurs laissaient leur bétail paître librement sans surveillance durant la saison du printemps. En raison de l'étendue du territoire, l'imam impliquait les tribus dans le maintien de l'ordre, chaque tribu étant responsable de la sécurité dans sa région. L'imam supervisait également les finances, les affaires militaires et l'éducation.
La succession dans le premier État saoudien
Le prince héritier était le vice-imam et son conseiller. Dans le premier État saoudien , la succession était généralement héréditaire, passant au fils de l'imam. Sous le règne de l'imam Abdelaziz ben Mohammed, son fils Saoud fut désigné comme prince héritier. Plusieurs raisons justifiaient ce choix : sa préparation à assumer les responsabilités après son père, son rôle dans l'administration des affaires de l'État, la garantie de la stabilité après la mort de l'imam, ainsi que son commandement des armées en son nom. En l'absence de l'imam, le prince héritier agissait comme le dirigeant.
L'Émirat dans le premier État saoudien
Le premier État saoudien suivait une politique claire dans la nomination des émirs des différentes régions. L'étendue du territoire nécessitait la désignation de représentants de l'imam dans chaque zone. Les émirs étaient choisis parmi les habitants locaux afin qu'ils aient une bonne connaissance de leur région et qu'ils bénéficient d'une position sociale influente facilitant leur gouvernance. Quant aux émirs des tribus bédouines, ils étaient généralement confirmés dans leurs fonctions par les dirigeants de l'État en raison de leur statut hérité, de leur générosité, de leur courage et de leur sagesse. Les émirs avaient pour mission d'appliquer la charia islamique, de collecter la zakât, de mobiliser les forces militaires de leur région et de s'opposer aux ennemis de l'État situés à proximité. Ils transmettaient également des informations à la capitale, Diriyah, et recevaient des ordres de celle-ci. Certains émirs étaient aussi chargés de commander les armées, notamment dans les zones éloignées de la capitale et du Najd.
Le système de consultation (Choura) dans le premier État saoudien
Les imams du premier État saoudien appliquaient le système de Choura, qui consiste à solliciter l'avis des personnes compétentes. Les imams Mohammed ben Saoud et Abdelaziz ben Mohammed consultaient les érudits religieux et les sages sur les affaires politiques, religieuses et financières. Avec l'expansion de l'État, le cercle de la consultation s'élargit, incluant des érudits, des notables et des chefs tribaux. Sous le règne de l'imam Saoud, le système de Choura évolua particulièrement en période de guerre, avec la formation d'un conseil consultatif regroupant les émirs des régions et les chefs des tribus pour discuter des stratégies militaires et bénéficier de leur expertise.