Techniques agricoles au Royaume de l'Arabie Saoudite

Les techniques agricoles au Royaume d’Arabie saoudite font référence aux outils vitaux et technologiques dans le domaine de l’agriculture. Ils sont connus dans divers contextes tels que la technologie agricole, une discipline des sciences agricoles nécessitant l’utilisation d’outils scientifiques comme l’ingénierie génétique, l’analyse de marqueurs moléculaires, le diagnostic moléculaire, les vaccins et la culture de tissus. Toutes ces sciences visent à atteindre un autre concept, à savoir la modification des organismes vivants, dont les plantes, les animaux et les micro-organismes.

Les techniques biotechnologiques pour les cultures agricoles, qui constituent un aspect fondamental de la technologie agricole, ont été développées à tel point qu’à la fin du XX siècle, elles ont permis de produire une caractéristique agricole souhaitée. Cela implique de transformer un type particulier de culture en un autre entièrement différent. Il est ainsi possible d’obtenir des cultures génétiquement modifiées présentant les caractéristiques souhaitées en termes de goût, de couleur des fleurs, de taux de croissance et de rendement des produits récoltés. Par ailleurs, ces cultures modifiées ont l’avantage de résister aux maladies et aux parasites agricoles.

L’une des serres pour la production de légumes. (SPA)

Utiliser des techniques agricoles modernes est fondamental dans le plan de développement du secteur agricole au Royaume, sous l’égide de la Saudi Vision 2030. La plupart de ces méthodes se reposent soit sur l’élevage soit sur les richesses minérales.

Le plan de développement du secteur agricole a donné la priorité à l’une des techniques agricoles les plus utilisées dans l’agriculture, à savoir le système hydroponique. Ce dernier repose sur la culture de plantes sans sol ou à l’aide d’un support, tel que la laine de roche. Certaines conditions sont requises, dont les principales sont :

Vient ensuite le système d’agriculture verticale, l’un des systèmes intensifs permettant d’optimiser pleinement l’espace. Ce système implique des tuyaux en plastique ou des tables à plusieurs niveaux afin d’accroître la production par unité de surface. L’agriculture verticale doit répondre à plusieurs conditions essentielles, dont les plus importantes sont les suivantes :

L’aquaponie fait référence à une forme d’agriculture intégrée dans laquelle les plantes sont associées aux poissons. Ce type de technologie agricole repose sur un système d’élevage intégré fermé entre la nutrition des plantes et les déchets des poissons. Plusieurs conditions sont essentielles à la réussite de cette technique, notamment :

Le semis en ligne consiste à utiliser le semoir pour planter les céréales selon cette méthode, ce qui garantit une distribution égale des céréales et une plantation stable afin d’obtenir des plantes uniformes. La terre est labourée deux fois dans des directions perpendiculaires afin de la rendre propice à la croissance optimale des semences. Cette méthode permet de limiter les mauvaises herbes et de réduire le nombre de semis utilisés. Il est préférable d’utiliser le semis en ligne avec un semoir sur une terre irriguée en eau.

Il existe une autre méthode appelée ensemencement à la volée, dans laquelle les graines sont semées manuellement et uniformément dans les champs. Puis, les céréales sont recouvertes jusqu’à ce qu’elles germent de manière perceptible. La profondeur du semis ne doit pas être supérieure à 5 cm. Puis, la terre est divisée et irriguée en eau.

Parmi les méthodes agricoles, on peut citer la méthode du lit de semences rassis. Les céréales sont plantées avec la technique du lit de semence rassis sur une terre infestée de mauvaises herbes. D’abord, la terre est suffisamment irriguée avant la plantation, pour laisser les mauvaises herbes germer. Puis, la terre est labourée deux fois de manière perpendiculaire et les semis sont dispersés juste après le labour. Ensuite, la terre est de nouveau labourée de manière perpendiculaire et nivelée pour faciliter l’irrigation.

Dans l’agriculture pluviale, lorsque les céréales sont plantées selon la méthode de la culture pluviale, environ 100 kg de semis sont nécessaires par hectare. La terre est labourée deux fois à angle droit. Le premier labour se déroule après la fin de la période de plantation précédente, et la deuxième pendant la première moitié du mois de novembre afin d’augmenter la capacité du sol à retenir l’eau de pluie.

Il y a également un troisième labour après suffisamment de précipitations pour la germination. Les semis sont plantés immédiatement après la pluie, il n’y a donc pas besoin de niveler puisque le sol compacté favorise l’écoulement de l’eau de pluie en surface.

L’une des fermes oléicoles de la province d’Al-Jawf. (SPA)

Suite à l’approbation par le conseil d’administration du Fonds de développement agricole visant à soutenir les technologies agricoles modernes au Royaume en 2020, avec une limite maximale de 70 %, ce pourcentage représente une partie de la valeur du prêt pour divers projets, tels que le projet de chaîne de volailles, le projet de serre conditionnée et le projet d’aquaculture. Cette approbation met l’accent sur l’importance de ces trois projets dans le système de sécurité alimentaire, conformément aux orientations technologiques du secteur agricole sous l’égide de la Saudi Vision 2030. Cette approbation est également appuyée en fournissant des technologies modernes et en améliorant la productivité conformément aux progrès et aux innovations des technologies modernes dans le secteur agricole.

Cette étape représente une collaboration intégrée entre le Fonds de développement agricole, le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, ainsi que des spécialistes de secteurs tels que l’aquaculture, l’élevage de volailles et les serres. La direction analyse régulièrement les dernières technologies et leur développement et les intègre dans les projets ciblés à appuyer.

Le Centre national de recherche et de développement pour l’agriculture durable, Estidamah, en collaboration avec le Fonds de développement agricole, a organisé une formation spécialisée intitulée « L’agriculture moderne est un investissement prometteur dans les serres ». Cette formation a eu lieu du 22 au 24 décembre 2020.

Cette formation est organisée dans le cadre de la collaboration entre le centre et le fonds afin de renforcer le travail commun dans le développement agricole. Cette formation repose particulièrement sur l’initiation aux programmes et cours de formation spécialisés. L’objectif ici est de promouvoir la culture de l’utilisation des technologies modernes qui renforcent la production, garantissent la sécurité des produits agricoles et optimisent l’utilisation de l’eau. Cette approche est ancrée dans la recherche appliquée entreprise par le Centre Estidamah ainsi que par d’autres institutions de recherche de premier plan. Cette initiative vise également à stimuler les investissements dans les technologies modernes pour les projets de serres sous l’égide du Fonds de développement agricole, en encourageant leur utilisation grâce à un taux de financement plus élevé pour les projets reposant sur les technologies modernes, afin de couvrir 70 % des coûts d’investissements et opérationnels.

Ce programme de formation comprenait une présentation du centre et de son rôle dans ce domaine. L’évolution de l’agriculture protégée au Royaume y a été abordée, ainsi que les techniques agricoles modernes et l’agriculture hors-sol. Le programme a également porté sur les caractéristiques standard des serres dans la région centrale du Royaume, la gestion des cultures dans les serres, le système intégré de contrôle des parasites pour les serres, mais aussi les résultats du centre dans la lutte biologique mise en place contre les parasites en tant qu’option sûre et durable pour la protection des plantes.

La formation comprenait des activités sur le terrain, notamment l’exploration des dernières technologies mondiales dans le secteur des serres situées au Centre pour le développement durable. Cette formation impliquait également d’examiner les résultats les plus significatifs des recherches menées par le centre au cours des deux dernières années. Par ailleurs, les participants se sont familiarisés avec les spécificités des serres au Centre Estidamah, la méthode de production des semis ainsi que la gestion de certaines cultures agricoles.

Le Fonds de développement agricole a organisé un atelier sur les techniques de l’agriculture verticale comme l’une des techniques agricoles modernes du Royaume. Le premier atelier international sur les techniques d’agriculture verticale a abordé un certain nombre de sujets importants. Toyoki Kozai, de l’université de Chiba au Japon, a discuté des avantages et des défis de l’agriculture verticale dans les zones arides. Mark Tester, de l’Université des sciences et technologies du Roi Abdallah, a présenté un document de travail sur le rôle que l’agriculture verticale peut jouer pour assurer la sécurité alimentaire dans le Royaume. Le professeur David Rosenberg, PDG de la société américaine AeroFarms, a présenté le rôle de l’agriculture verticale dans la sécurité alimentaire en produisant un large éventail de cultures, notamment des légumes et des fruits. L’efficacité de l’utilisation des ressources dans l’agriculture verticale a également été analysée.

Cet atelier a pour objectif de sensibiliser à l’importance de fournir aux investisseurs et aux agriculteurs les ressources nécessaires à l’agriculture verticale, telles que l’eau, l’énergie et la terre. D’autre part, il est nécessaire d’élaborer des politiques et des lois pour encourager l’agriculture verticale, faciliter ses procédures d’adoption et promouvoir la recherche et le développement grâce à un soutien technique et financier. Il serait ainsi possible de suivre les progrès de l’agriculture verticale, de renforcer les capacités et de consolider le flux d’informations et de connaissances vers les investisseurs et les agriculteurs, permettant ainsi de les guider à cet égard.

L’une des fermes de palmiers-dattiers dans la province d’al-Qassim, au Royaume d’Arabie saoudite. (SPA)

Dans le même contexte éducatif, la province d’al-Qassim a assisté au lancement du premier hackathon international spécialisé dans les technologies agricoles. Cet évènement a été organisé par la King Abdulaziz City for Science and Technology, représentée par le Programme « Badir » pour les incubateurs et accélérateurs technologiques, en partenariat avec la Fondation communautaire du Prince Fayçal Ben Mishaal Ben Saoud Ben Abdelaziz « Mujtama’i ». L’objectif était de développer des solutions techniques et des idées innovantes pour faire face aux défis et problèmes toujours plus présents dans le secteur agricole.

La première édition du hackathon « Technologies agricoles » s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour encourager une nouvelle génération d’entrepreneurs innovants dans le secteur agricole et pour améliorer l’efficacité de ce secteur prometteur, conformément à la Saudi Vision 2030.

Faisant partie des moyens de développer l’utilisation des innovations technologiques pour répondre aux difficultés croissantes du secteur agricole, le hackathon a cherché à trouver des solutions techniques aux défis auxquels le secteur agricole fait face en matière de parasites et de contrôle agricole. En effet, cela passe par l’utilisation de données et de technologies d’intelligence artificielle dans la prédiction, la prévision et la prévention de ces parasites à l’aide de ces technologies intelligentes.