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L'eau au Royaume de l'Arabie Saoudite

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L'eau au Royaume de l'Arabie Saoudite
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L'eau au Royaume d'Arabie saoudite consiste en un ensemble de ressources hydriques exploitées par le pays. Le Royaume dispose de plusieurs ressources d’approvisionnement en eau, dont : l’eau de surface, les nappes phréatiques renouvelables et les nappes phréatiques non renouvelables, ainsi que l’eau dessalée et les eaux traitées. Le Royaume est le plus grand producteur d'eau dessalée au monde, avec 33 systèmes de production situés sur les côtes est et ouest. L’eau du Royaume est administrée par la loi sur l’eau publiée en 2020 par un décret royal et une résolution du Conseil des ministres. La loi stipule que l'eau dessalée provient de la mer et a subi une désalinisation.

Histoire de l'eau au Royaume

Le Royaume disposait de la première unité de désalinisation terrestre en 1907, lorsqu'une machine a été retirée d'une épave sur les côtes de Djeddah. Elle fonctionnait grâce au charbon et servait auparavant sur des navires commerciaux et militaires pour condenser et distiller l'eau salée pour en faire de l'eau douce. Son nom, « Al-Kandasa » vient du latin signifiant « condensé ». En raison de l’emplacement géographique du Royaume qui manque d’eau douce, l’afflux de pèlerins du Hadj et de l’Oumra en direction du gouvernorat de Djeddah, ainsi que la demande croissante en eau potable, le Roi fondateur Abdelaziz Ben Abderrahmane Al Saoud a ordonné l’importation de deux machines de dessalement supplémentaires en 1926. En 1965, le Département général pour le dessalement de l'eau de mer a été fondé et affilié au ministère de l'Agriculture et de l'Eau situé à Djeddah à cette époque. Par conséquent, les usines de dessalement d'Al-Wajh et Duba ont été créées en 1969, suivies par l'usine de dessalement de Djeddah un an plus tard, et de celle de Khubar en 1973.

La loi sur l'eau au Royaume

La loi publiée par le Conseil saoudien des ministres en 2020 s'applique au secteur de l'eau. De manière générale, elle vise à développer, protéger, gérer et réglementer les ressources en eau. Par ailleurs, la loi garantit un approvisionnement en eau sûre, propre et fiable pour les consommateurs du Royaume, ainsi qu'un approvisionnement en eau durable pour le secteur agricole.

Ressources en eau du Royaume

Les ressources en eau du Royaume sont divisées en deux parties. La première partie regroupe les ressources en eau conventionnelles, à savoir l'eau de surface et les nappes phréatiques (renouvelables et non renouvelables). La deuxième partie concerne les ressources en eau non conventionnelles telles que l'eau de mer dessalée et les eaux usées traitées.

Eau de surface

Il s'agit d'eau courante qui s'est accumulée dans des couches proches de la surface de la terre. L'eau de surface qui s'accumule dans les provinces de La Mecque, Asir et Jizan représente 73 % du total des eaux de barrage utilisables du Royaume. Les barrages du Royaume accumulent 1,6 milliard de m d'eau exploitable par an. L’eau de surface est répartie en plusieurs sections, dont :

Les vallées

Le Royaume compte de nombreux cours d'eau, formés pour la plupart à l'époque des pluies. Cependant, leur nombre diminue dans le sud de la province d’Ach-Charqiya, tandis que le désert du Quart Vide en est dépourvu. Leurs caractéristiques et longueurs varient selon les conditions environnementales et climatiques. Par exemple, « Wadi Rumah », long de 510 km (la plus longue vallée de la péninsule arabique), traverse les provinces d'Haïl et de Qassim. « Wadi Bishah » se situe dans la province d’Asir et fait environ 460 km de long, tandis que le barrage du Roi Fahd situé sur son territoire, est le deuxième plus grand barrage du Moyen-Orient. « Wadi Al-Hamd » s’étend à l’intérieur des frontières administratives des provinces de Médine et de Tabuk, sur une longueur d’environ 400 km. « Wadi as-Sahba » se situe à l’intérieur des frontières administratives de la province de Riyad et d’Ach-Charqiya sur une longueur d’environ 380 km. Al-Kharj, fondé sur les deux côtés de la vallée en 1939, fut le premier projet agricole du Royaume. « Wadi Tathlith » se situe à l’intérieur des frontières administratives de la province d’Asir sur une longueur de 350 km, avec une pente moyenne de 5 m/km. « Wadi ad-Dawasir » s’étend dans la province de Riyad sur une longueur de 350 km. « Wadi Turubah » s’étend des montagnes du Hedjaz aux frontières du désert du Najd, sur une longueur de 330 km. « Wadi Al-Jizil » s’étend dans la province de Médine sur une longueur de 280 km. « Wadi ar-Raka » s'écoule des montagnes d'Al-Dukhul et de Hawamel dans la province de Riyad sur une longueur de 280 km. « Wadi Ranyah » s’étend à l’intérieur des frontières administratives des provinces de La Mecque et d’Al-Bahah sur une longueur d’environ 275 km et comprend le pont Jaabah.

Lacs

Ces étendues d'eau sont réparties en deux catégories : les « lacs naturels », principalement les lacs de désert, formés naturellement par les formations terrestres, les précipitations et l'eau des torrents, et les « lacs artificiels » qui sont des étendues d'eau construites pour le tourisme, le développement immobilier ou la pêche.

Lac d'Al-Asfar dans le gouvernorat d'Al-Ahsa, province d’Ach-Charqiya (Saudipedia).
Lac d'Al-Asfar dans le gouvernorat d'Al-Ahsa, province d’Ach-Charqiya (Saudipedia).
Lacs naturels

Les lacs naturels du Royaume sont rares car ils sont apparus dans les déserts saoudiens lors des périodes pluvieuses que connaît la péninsule arabique. Cependant, le climat a progressivement évolué vers un climat désertique très sec. Parmi ces lacs, on retrouve : le « lac d’Al-Asfar », le plus grand plan d’eau du golfe Persique situé dans le gouvernorat d’Al-Ahsa dans la province d’Ach-Charqiya, au milieu de dunes, d’une superficie de 326 millions de m. Il s'est formé au fil des ans à partir de pluies saisonnières et d'eau de drainage traitée issue du projet d'irrigation et de drainage du gouvernorat. En 2019, le lac d'Al-Asfar a été classé réserve naturelle par le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture. De plus, il a été ajouté à la liste des 17 destinations touristiques du Royaume par l'Autorité saoudienne du tourisme. Le lac d’Al-Asfar est surnommé localement « l’été bleu et l’hiver blanc » car sa teinte passe d’une couleur sombre en été, en raison de l’augmentation du drainage agricole, à une couleur plus claire en hiver, lorsque l’eau de pluie s’infiltre. Le « lac Khararah » se situe dans le parc national d’Al-Kharrarah, au sud du gouvernorat d’Al-Muzahimiyyah, et à l’ouest de la ville de Riyad, à proximité de la montagne de Tuwayq. Ce lac s'est formé suite à l'accumulation des eaux de pluie au milieu des dunes. Des jujubiers et des plantes annuelles poussent dans le parc national d'Al-Kharrarah.

Lacs artificiels

L'eau de mer alimente naturellement les lacs artificiels lorsqu'ils se trouvent à proximité ou reliés naturellement à la mer, permettant ainsi de maintenir la circulation et la qualité de l'eau. Ces lacs se forment par excavation, dragage ou à l'aide de structures telles que des murs de rétention et des murs de palplanches. On peut notamment citer le « lac Moden », l’un des plus grands lacs artificiels développés au Royaume. Il a été créé par l'Autorité saoudienne pour les villes industrielles et les zones technologiques « MODON » dans la seconde ville industrielle de Dammam, dans la province d’Ach-Charqiya. Il s’étend sur une surface d’environ 210 000 m et est entouré de paysages verts, de 760 palmiers, d’une allée de 10 km de long et de sentiers de 4 km de long.

Parc du lac Yanbu

La « petite ville », comme on l'appelle, se situe dans la ville industrielle de Yanbu, à l'ouest de la province de Médine. Ce parc se situe à environ 3 km de la côte de la mer Rouge et s'étend sur une surface de 2 982 m², avec une capacité de 4 175 m d'eau. Il est alimenté par les fontaines qui ornent le paysage naturel au fur et à mesure que l’eau coule. Le parc du lac Yanbu se compose de deux îles distinctes : une reliée à l’extérieur du lac par un ponton et l’autre accessible par un pont en bois. Le parc du lac Yanbu est entouré de zones d'assise, d'espaces verts d'une surface de 21 276 m, de 373 palmiers et d'environ 1 590 arbustes, ainsi que 4 petites cascades éclairées la nuit, des aires de jeux pour les enfants, une allée qui s'étend sur tout le lac et 172 places de parking, dont 8 réservées aux personnes handicapées.

Lac de Dumat Al-Djandal

Il recueille l'eau excédentaire provenant de l'irrigation des terres agricoles dans le gouvernorat de Dumat Al Djandal, affilié à la province d'Al-Jawf. Ce lac s'étend sur une surface d'environ 1 million de m, avec une profondeur d'environ 15 m au centre. Il accueille chaque année une course de vélo de mer. Cette destination convient parfaitement pour les sports nautiques et les promenades en bateau.

Lac Wadi Namar

Situé dans le parc Wadi Namar Dam dans la province de Riyad, ce lac s'étend sur plus de 200 000 m, avec une profondeur de 20 m. Il comprend des chemins de terre pour piétons d'une longueur de 892 m et une route de 6 km longée des deux côtés par 800 places de parking. Par ailleurs, des trottoirs ont été aménagés sous la forme d’une corniche de deux kilomètres, avec des bancs surplombant le lac ainsi que des kiosques et des toilettes. À cela s'ajoutent 10 020 plates locales, palmiers et arbres.

Lac du parc Salam

Situé au milieu de partie sud du parc Salam dans la ville de Riyad, le lac s'étend sur plus de 34 000 m, avec une capacité d'environ 110 000 m d'eau.

Ce lac a été construit à partir de couches d'argile pavée et de matériaux d'isolation pour préserver l'eau. Par ailleurs, certaines plantes résistantes aux algues ont été plantées dans le lac. Ce dernier est divisé en deux parties : une pour les visiteurs et les bateaux, une autre consacrée à l'écosystème naturel.

Image aérienne du barrage du Roi Fahd à Bishah. (SPA)
Image aérienne du barrage du Roi Fahd à Bishah. (SPA)

Barrages

Les barrages font partie des ressources en eau cruciales dont le Royaume dépend pour préserver les sources de nappes phréatiques. En 2021, la capacité de stockage des barrages atteignait les 2 445 854 428 m environ pour 544 barrages, dont le barrage du Roi Fahd à Bishah, l’un des plus grands du Royaume en termes de taille et de capacité de stockage d’eau. Il fait 103 m de haut, avec une capacité de stockage de 325 millions de m. Le « barrage Wadi Hali » est le deuxième plus grand barrage du Royaume en termes de taille et de capacité de stockage d’eau après le barrage du Roi Fahd. Il se situe à l'ouest du Royaume, notamment dans le gouvernorat d'Al-Qunfudhah, dans la province de La Mecque. Sa capacité de stockage est d’environ 254 millions de m , sa hauteur est de 57 m et sa capacité annuelle est d’environ 36.5 million de m. Le « barrage Wadi Bishah », le troisième plus grand du Royaume, se situe au sud-ouest du Royaume, notamment au nord de la province de Jizan. Il s’étend sur environ 340 m sur 106 m de hauteur, tandis que sa capacité de stockage atteint les 193,6 millions de m.

Nappes phréatiques

Les nappes phréatiques sont divisées en deux catégories : les nappes renouvelables, contenues dans les aquifères rocheux où l'eau s'accumule naturellement. On les retrouve dans les couches profondes et peu profondes du Royaume, ainsi que dans les eaux de surface des vallées. Par ailleurs, les formations du bouclier arabo-nubien à l’ouest du Royaume comprennent des nappes phréatiques renouvelables dans les sédiments des vallées et les roches fissurées du socle, 52 estimés à environ 2,8 milliards de m par an, 53 et qui sont principalement utilisées dans les secteurs agricole et urbain.

On retrouve également les nappes phréatiques non renouvelables contenues dans les aquifères rocheux, où l'eau ne circule pas naturellement. Seule une infime quantité d'eau y parvient, équivalente au volume d'eau déjà stocké à l'intérieur. Les formations du bouclier arabe à l’est du Royaume comprennent des nappes phréatiques non renouvelables réparties sur diverses couches d’eau, s’accumulant dans des aquifères primaires et secondaires. Ces réservoirs s'étendent sur plus de 20 couches dans l'ensemble du Royaume, desservant de multiples régions. 56 Les couches sédimentaires qui contiennent des nappes phréatiques non renouvelables sont divisées en couches primaires : Saq, Al-Wajid, Al-Tawil, Al-Manjur, Al-Bayad, Al-Wassi', Umm Al-Rudm, Dammam et Neogene, et les couches secondaires : Al-Jilh, Khuff, Dhurma, Marat, Tuwaïq, Al-Jubaylah, Hanifah, Arab, Al-Sulay, Al-Yamamah, Buwayb, Al-Arma, Jubbah, Al-Jawf, Qassim, Tabuk, ainsi que les sédiments tertiaires et les couches de basalte dans les champs de lave.

Eau de mer dessalée

En raison de la pénurie de ressources en eau, le Royaume s'est tourné vers le dessalement de l'eau de mer, en éliminant les sels dissous pour créer de l'eau douce propre à la consommation. Selon le rapport annuel de la Saline Water Conversion Corporation (SWCC) de 2019, le Royaume est le plus grand producteur d'eau dessalée au monde, avec 22 % de la production mondiale totale d'eau dessalée. Son emplacement stratégique surplombant le golfe Persique à l’est et la mer Rouge à l’ouest, ses taux relativement faibles de précipitations et la prédominance d’un climat désertique semi-aride à sec dans l’ensemble du Royaume, expliquent sa dépendance à l’égard du dessalement de l’eau, qui assure 70 % de la production d’eau dessalée dans le Royaume. Par ailleurs, les 30 % restants sont assurés par trois autres ressources : les puits gouvernementaux, les puits privés et les barrages.

Selon le rapport annuel de données de la SWCC de 2022, la capacité de production quotidienne d’eau dessalée du Royaume a atteint les 6,6 millions de m, grâce à 33 systèmes de production distincts entre les côtes ouest et est du Royaume. La quantité d’eau produite en 2022 a dépassé les 2 milliards de m d’eau dessalée, transportée par des pipelines d’une longueur totale de 11 200 km. La SWCC est parvenue à porter la capacité de production quotidienne d’eau dessalée à 7,9 millions de m, la plus grande au monde. Elle entend également doubler la longueur et la capacité des systèmes géants de transport d’eau pour dépasser les 17 000 km d’ici à 2027.

Eaux usées traitées

Les eaux traitées représentent une ressource majeure du Royaume en raison de la pénurie d'eau. Elles peuvent avoir plusieurs fonctions, dont : l’irrigation des jardins et parcs, les processus industriels, la réfrigération, l’agriculture ainsi qu’à certaines fins industrielles. Les eaux usées sont traitées dans 133 stations réparties dans les provinces du Royaume. La province de Riyad a recensé le plus grand nombre de stations d’épuration avec 26 stations, suivie de la province d’Asir avec 20 stations d’épuration et de la province d’Ach-Charqiya avec 19 stations. Selon un rapport statistique publié par le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, le volume d’eaux usées traitées en 2021 a atteint les 1 875 126 925 m environ, avec une moyenne de 5 137 334 m/jour. Parallèlement, le volume d’eaux usées traitées réutilisées a atteint les 418 735 193 m environ, dont 400 444 724,45 m pour l’agriculture chaque année. Le partage des eaux usées traitées réutilisées en 2021 s’est élevé à environ 22,35 % de la quantité totale d’eaux traitées.

Production d'eau dessalée dans le Royaume

Le processus de dessalement de l'eau de mer visant à remédier aux pénuries et à répondre à la demande croissante en eau est géré dans le Royaume en vertu de la loi sur l'eau publiée en 2020 par un décret royal et une résolution du Conseil des ministres. La loi stipule que l'eau dessalée est l'eau issue de la mer qui a subi un dessalement.

Principaux systèmes de production d'eau du Royaume

Le Royaume compte environ 33 systèmes de production 78 situés sur la côte est et la côte ouest, dont les systèmes de production de Jubayl, de Shu'bah, de Ras Al-Khayr, de Yanbu, de Khobar, de Djeddah, de Duba, d'Al-Shuqaiq, de Khafji, d'Al-Lith, d'Ummlujj, d'Al-Wajh, de Farasan, de Haql, d'Aziziyah, de Rabigh et d'Al-Qunfudhah.

Station mobile

Pour suivre la Saudi Vision 2030 en permettant le contenu local et en soutenant les compétences nationales, la SWCC, représentée par son personnel technique et d'ingénierie, est parvenue à mettre en œuvre une station mobile conformément aux dernières spécifications et normes internationales. Cette station vise à réduire les coûts opérationnels et à dégager des rendements financiers rentables. De plus, cette station utilise la technologie de l'osmose inverse avec une capacité de production allant de 2 000 m à 10 000 m d'eau dessalée par jour. Elle utilise des technologies pionnières et une philosophie de conception innovante, telles que les pompes à haute pression (PHP), les dispositifs de récupération d'énergie (DRE) et un système d'évacuation des eaux portable conçu et fabriqué par des professionnels.

Définition des technologies de dessalement de l'eau au Royaume

Il s'agit de technologies utilisées par le Royaume pour approvisionner en eau douce. Les opérations de la première unité terrestre de dessalement d'eau ont commencé dans le gouvernorat de Djeddah.

Objectif des technologies de dessalement de l'eau au Royaume

Les technologies de dessalement de l'eau au Royaume visent à séparer les sels et à stériliser l'eau pour la transformer en eau douce et propre à la consommation et à l'usage humain, ou pour produire de l'eau distillée.

Types de technologies de dessalement de l'eau au Royaume

Cinq types de technologies sont utilisés pour dessaler l'eau au Royaume : technologie d'évaporation rapide en plusieurs étapes, technologie d'osmose inverse, distillation à multiples effets, technologie zéro liquide rejeté et technologie des nanomembranes.

Technologie d'évaporation rapide en plusieurs étapes

Depuis le début des années 1950, des stations ont été construites pour distiller l'eau à basse pression avec une capacité variant entre 4 000 et 30 000 m d'eau. Au cours de ce processus, l'eau est bouillie sans avoir recours à l'énergie thermique. La technologie d'évaporation éclair en plusieurs étapes consiste à chauffer l'eau de mer, qui passe par un échangeur de chaleur appelé « réchauffeur de saumure » jusqu'à ce que la vapeur se condense sur les parois des tubes du réchauffeur de saumure. Par conséquent, l'eau chaude est transportée vers un récipient à basse pression appelé « évaporateur », qui fait bouillir l'eau rapidement et instantanément jusqu'à ce qu'un petit volume se transforme en vapeur d'eau. Le processus est répété plusieurs fois à différents niveaux de pression jusqu'à ce que l'eau atteigne une température froide, permettant ainsi d'obtenir la température d'évaporation nécessaire pour atteindre le point d'ébullition.

Évaporation à multiples effets

L'évaporation à multiples effets implique plusieurs étapes. Après avoir été purifiée et traitée chimiquement, l'eau de mer salée passe à travers des rangées de tubes disposés horizontalement dans un échangeur de chaleur où la vapeur est condensée pour former l'eau distillée. Par ailleurs, la condensation de la vapeur augmente le point d'ébullition de l'eau et sépare l'eau des minéraux. Par conséquent, les minéraux passent par des tuyaux spécifiques, tandis que l'eau distillée passe par d'autres tuyaux. Les processus d'évaporation et de condensation sont répétés en fonction du nombre d'effets dans le système.

Technologie d'osmose inverse

Au cours des années 1970, la technologie d'osmose inverse a fait l'objet d'une diffusion commerciale. Cette technologie, qui se décompose en quatre étapes, est moderne par rapport à la distillation et à la dialyse. La « première étape » commence avec le traitement initial au cours duquel le plancton et les organismes vivants sont retirés de l'eau afin d'éviter toute sédimentation et toute croissance sur les membranes. L'eau à purifier passe par d'étroits canaux avant de recevoir des produits chimiques et acides. Au cours de la « deuxième étape », l'eau est transportée via une pompe à haute pression, qui ne laisse passer que l'eau et empêche le passage des minéraux à travers les membranes. La pression varie de 17 à 27 bars pour l'eau de puits, et de 54 à 80 bars pour l'eau de mer. La « troisième étape » implique le complexe d’attaque membranaire, caractérisé par des critères spécifiques, notamment : la capacité des membranes à résister à la différence de pression dans le récipient, à retenir les sels et à réguler le débit d’eau douce qui les traverse. Les membranes d'osmose inverse varient en fonction de la qualité de l'eau à dessaler. En raison de l'absence d'une membrane étanche capable de retenir complètement les sels, et de la possibilité qu'elle se brise, certains minéraux peuvent rester dans l'eau produite. Néanmoins, il existe des exemples de membranes commercialement performantes, tels que la membrane creuse à microfilaments et la plaque hélicoïdale.

La « quatrième étape » est l'étape finale du traitement, au cours de laquelle les propriétés chimiques de l'eau sont maintenues, les gaz sont éliminés, comme le sulfure d'hydrogène, l'alcalinité est améliorée et l'eau est préparée pour la distribution. Au cours des 10 dernières années, cette technologie s'est développée en termes de renforcement de l'efficacité de la membrane pour fonctionner à basse pression, principalement utilisée pour le dessalement de l'eau de puits. En raison de la différence de pression de l'eau sortant de la pompe à pression et passant de 1 à 4 bars, des méthodes de récupération d'énergie ont été mises au point pour convertir les différences de pression en énergie cinétique.

Technologie zéro liquide rejeté

La technologie zéro liquide rejeté est respectueuse de l'environnement. Elle a pour fonction d'extraire les sels et minéraux les plus importants du flux de déchets de saumure, augmentant ainsi le taux d'extraction de l'eau produite à 70 %. La saumure de sel contient plusieurs minéraux, dont : le magnésium, le calcium, le chlorure de sodium, le brome, le lithium, le potassium et le sulfate.

Technologie des nanomembranes

La technologie des nanomembranes est le traitement initial qui utilise des membranes dont les pores sont extrêmement petits. Cette technologie se distingue par sa capacité à éliminer les éléments non désirés afin de maximiser les effets de la saumure. Les nanomembranes se distinguent par leur capacité à fonctionner à basse pression, réduisant ainsi les coûts opérationnels (ainsi que la consommation énergétique) jusqu'à 50 %.

Consommation d'eau au Royaume

La demande totale d'eau au Royaume est passée de 13 809 millions de m à 14 264 millions de m entre 2020 et 2021. La consommation s'élevait à environ 3,556 milliards de m³ pour le secteur urbain, à 628 millions de m pour le secteur industriel et à 11,4 milliards de m pour le secteur agricole.

Consommation d'eau potable au Royaume

En 2021, la consommation d'eau dans les zones urbaines du Royaume s'élevait à environ 3,556 milliards de m. La province de Riyad arrivait en tête des provinces du Royaume en termes de quantité d’eau consommée avec environ 1 126 030 238 m, suivie par La Mecque avec environ 831 766 167 m de la consommation totale du Royaume pour 2021.

Nombre de souscripteurs à l'eau au Royaume

Environ 2 087 940 souscripteurs à l’eau ont été recensés en 2019. La province de Riyad est en tête de liste en termes de nombre de souscripteurs avec environ 672 950, suivie de la province d’Ach-Charqiya en deuxième position avec environ 361 290, et de la province de La Mecque avec environ 351 630.

Lutter contre la pénurie d'eau au Royaume

Le Royaume fait partie des cinq premiers pays souffrant de pénurie de ressources en eau. Par conséquent, le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture a lancé la « Stratégie nationale de l’eau 2030 » en 2018, qui entend renforcer la qualité de l’eau et de l’assainissement, à préserver les ressources financières actuelles et à assurer la sécurité de l’eau en garantissant l’accès à des quantités suffisantes d’eau, notamment dans les situations d’urgence.

Cette stratégie est un système de travail complet qui assure la durabilité du secteur de l'eau au Royaume, développe et préserve les ressources en eau, fournit des services de haute qualité et contribue au développement économique et social. Cette stratégie vise à préserver et à garantir la bonne utilisation des ressources en eau existantes, ainsi que renforcer la qualité de l’eau et de l’assainissement, et assurer la sécurité de l’eau en accédant à des quantités suffisantes en situation normale ou d’urgence. Cette stratégie représente un plan intégré pour l’eau qui pose les bases pour un écosystème qui développe les infrastructures. De plus, elle aborde tous les défis majeurs du secteur de l’eau et de l’assainissement au Royaume en mettant en place des cadres institutionnels et structurels complets, en fournissant des mécanismes facilitateurs et en établissant des plans de mise en œuvre efficaces.

Projets sur l'eau au Royaume

Le nombre de nouveaux projets jusqu'en 2022 a atteint environ 1 429, avec une valeur dépassant les 108 milliards de SAR, répartis entre treize provinces administratives de villes et gouvernorats dans les six secteurs suivants : le « secteur occidental », la province de La Mecque, avec 353 projets de plus de 38,96 milliards de SAR, le « secteur oriental », la province d’Ach-Charqiya, avec 117 projets de plus de 16,17 milliards de SAR, le « secteur nord-ouest », les provinces de Médine et Tabuk, avec 162 projets de plus de 7,7 milliards de SAR, le « secteur nord », les provinces de Qassim, Haïl, Al Jawf et Al-Houdoud ach-Chamaliya, avec 215 projets de plus de 12,95 milliards de SAR, le « secteur sud », les provinces d'Asir, Najran, Jizan et Al Bahah, avec 328 projets de plus de 15,3 milliards de SAR, le « secteur central », la province de Riyad, avec 240 projets de plus de 14,19 milliards de SAR, ainsi que 14 projets de plus de 2,72 milliards de SAR destinés à soutenir divers secteurs.

Panneaux solaires sur une usine de dessalement du Royaume. (SPA)
Panneaux solaires sur une usine de dessalement du Royaume. (SPA)

Usine de dessalement par adsorption

Cette usine vise à atteindre le principe zéro saumure, à réduire l'impact négatif sur l'environnement dû à l'exploitation des usines de dessalement et à accroître l'efficacité globale en créant une usine de dessalement de l'eau basée sur la technologie du refroidissement par adsorption et la cristallisation du sel à l'échelle industrielle. Elle produit environ 5 000 m d'eau dessalée par jour et réduit les émissions de carbone de 3,7 tonnes par an. Cette usine a été inaugurée le 21 février 2017 à Al Uyaynah, affiliée sur le plan administratif au gouvernorat d’Al Diriyyah. Les systèmes de dessalement par adsorption et refroidissement (DAR), situés dans l’usine de dessalement par adsorption, répondent aux besoins des pays d’Asie et du Moyen-Orient, en particulier des pays du Golfe, dans les domaines du dessalement de l’eau, du refroidissement et de la climatisation, car ces systèmes fonctionnent à partir de la chaleur générée par l’énergie solaire ou des pertes de chaleur issues des centrales électriques et des raffineries de pétrole et de gaz.

L'usine entend favoriser le développement durable dans le secteur de l'eau, améliorer les ressources en eau et préserver l'environnement en développant une expertise permettant d'utiliser les énergies renouvelables directes dans le dessalement de l'eau et le dessalement thermique. De plus, cette usine cherche à tester le principe zéro saumure du point de vue économique, technique, scientifique et pratique, à prouver l'efficacité de ce précédent scientifique au sein d'une usine de dessalement dans un petit domaine industriel et à coopérer avec des institutions et universités locales, et un partenaire mondial, afin de localiser et de transférer de nouvelles technologies de l'eau et d'utiliser les capacités nationales et le contenu local national. L'usine de dessalement par adsorption fonctionne à l'aide d'électricité et de chaleur. C'est pourquoi elle repose entièrement sur l'énergie solaire, renouvelable, électrique et thermique. Elle consomme environ 3,5 MW d'énergie thermique et 1,5 MW d'énergie électrique pour produire quotidiennement 5 000 m d'eau dessalée et 700 kg de sel.

Projet de dessalement d'eau salée du Royaume grâce à l'énergie solaire

Dans le cadre de l'initiative du Gardien des Deux Saintes Mosquées visant à dessaler l'eau de mer grâce à l'énergie solaire, un projet portant sur ce sujet a été mis en œuvre au Royaume afin d'exploiter ses ressources solaires et de lutter contre la pénurie d'eau. Il a été inauguré en 2018 par le prince héritier et Premier ministre, Son Altesse Royale le prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud. Le projet entend positionner le Royaume en tant que leader mondial du dessalement solaire de l'eau, réduire la pression sur les ressources naturelles en pétrole du Royaume, diminuer le coût du dessalement de l'eau par m, réduire les émissions nocives, améliorer la qualité de vie, et transférer et localiser des technologies de pointe pour les membranes d'osmose inverse, les cellules de concentration et les surfaces anti-poussière.

Le secteur économique et environnemental est concerné par le projet de dessalement de l'eau de mer grâce à l'énergie solaire, qui permet de réduire un pourcentage élevé d'émissions de carbone liées aux opérations de dessalement, de refroidissement, de climatisation et de production d'énergie. Par ailleurs, le projet dépend de l'énergie renouvelable, réduit les émissions de carbone et contribue à l'économie en diminuant les coûts de réorientation de l'énergie naturelle pour la vendre sur les marchés mondiaux afin d'accroître les bénéfices. Le projet comprend deux sous-stations dont la « première » dessale l’eau grâce à la technologie d’osmose inverse. Elle se distingue grâce à l'utilisation de technologies développées par la King Abdulaziz City for Science and Technology, aboutissant à un dessalement de l'eau plus efficace et moins coûteux. La capacité quotidienne de dessalement de l'usine atteint les 60 000 m et peut être portée à 90 000 m par jour. La « deuxième usine » produit de l'énergie électrique grâce aux panneaux photovoltaïques solaires qui approvisionnent l'usine de dessalement en électricité à hauteur de 10 MW par jour. Ce projet comprend cinq sous-projets, à savoir :

- Projet de dessalement d'eau ultra-pure grâce à la technologie de l'osmose inverse en plusieurs étapes.

- Projet de cellules solaires à concentration à haut rendement.

- Projet de compteurs intelligents et d’onduleurs électriques centraux pour la connexion au réseau électrique.

- Projet de nano-surfaces anti-poussière pour protéger les panneaux solaires.

- Projet de création d’une usine de fabrication de cellules et de panneaux solaires.

Infrastructures de l'eau au Royaume

Dans le cadre du Programme national de transformation 2020, Saudi Vision 2030 cherche à accélérer les travaux d’infrastructure, notamment élargir la couverture des services d’eau au Royaume à 92 % grâce à l’initiative de distribution d’eau potable aux consommateurs lancée en 2017 par le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, en coopération avec la National Water Company. Une autre initiative porte sur le programme des services d’assainissement qui vise à porter à 65 % la couverture des services d’assainissement dans le Royaume.

La SWCC et le secteur privé fournissent plus de 65 % d'eau dessalée et détiennent environ 12 millions de m de réseaux, dont 65 % conçus pour l'eau dessalée. D'ici à 2030, la demande en eau devrait atteindre les 18 millions de m, dont 90 % provenant d'eau dessalée. Le ministère mène actuellement des projets d'une valeur de 90 milliards de SAR. Plusieurs ont été lancés et mis en application, leur budget atteignant les 40 milliards de SAR. Par ailleurs, plusieurs autres projets d'un montant de 145 milliards de SAR ont été approuvés, ainsi que d'importants investissements destinés à fournir des services aux citoyens.

Rationalisation de la consommation d'eau au Royaume

Initiative Rashid

Avec le soutien du Programme national de rationalisation de la consommation d'eau, la Saudi National Water Company a lancé l'initiative Rashid en 2019 afin de réduire la consommation d'eau dans les foyers de 1 000 clients ayant une consommation d'eau élevée, détecter et réparer tout défaut pouvant entraîner des fuites d'eau à l'intérieur des maisons, ainsi qu'installer gratuitement des outils approuvés de rationalisation de la consommation d'eau et de suivi de la consommation. Cette initiative entend appuyer et renforcer la sensibilisation aux moyens de préserver les ressources en eau à l'intérieur des foyers, ainsi qu'à accroître la prise de conscience de l'importance de l'inspection périodique des biens immobiliers. De plus, elle cherche à diffuser la culture de la rationalisation et à identifier son impact environnemental, financier et social, ainsi que le rendement financier et l'augmentation de la disponibilité en eau suite à la réduction de la consommation d'eau. En travaillant et en analysant les résultats de l’initiative sur un millier de foyers, l’initiative Rashid a prouvé que 93 % des propriétaires avaient des fuites chez eux, ce qui a entraîné une augmentation soudaine sur leur facture d’eau. Après avoir remédié aux fuites et installé des outils de rationalisation, l’initiative a permis d’économiser 46 % d’eau en coopérant avec les propriétaires. Avant l’initiative, la consommation mensuelle par foyer atteignait environ 4,59 m par jour avant de tomber à 2,48 m par jour après l’initiative.

Programme Qatrah

Pour tenter d'assurer la durabilité de l'eau, le ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture a lancé le 17 mars 2019 le programme national « Qatrah », qui fait partie du Programme de transformation nationale à mettre en œuvre par le secteur de l'eau conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030. Ce programme s'efforce de préserver l'eau au Royaume, rationaliser sa consommation, réduire la consommation par habitant de 200 l à 150 l par jour d'ici à 2030, améliorer l'utilisation de l'eau par les personnes, sensibiliser davantage à ce sujet et parvenir à la durabilité des ressources en eau. Il est actuellement placé sous l’égide du National Water Efficiency and Conservation Center. Le 15 décembre 2022, le programme Qatrah a lancé la campagne « use it consciously » (faisons bon usage de l’eau) pour promouvoir une culture de rationalisation de l’eau, adopter un comportement approprié en matière de consommation d’eau pour assurer sa durabilité, et réaliser la Saudi Vision 2030.

Le National Water Efficiency and Conservation Center (MAEE)

Le 2 février 2021, le Conseil des ministres a adopté une résolution visant à créer le National Water Efficiency and Conservation Center (MAEE), un centre indépendant chargé de renforcer l'efficacité des ressources en eau, les processus de production, de transport et de distribution, ainsi que la rationalisation en consolidant les activités et les efforts entre les entités gouvernementales et non gouvernementales. Le centre aspire à garantir la durabilité de l'eau par l'intermédiaire d'initiatives et de programmes nationaux. Il est chargé, entre autres, d'élaborer des programmes nationaux sur l'utilisation rationnelle de l'eau, de définir des indicateurs et objectifs, et de mettre en place des plans, tout en tenant compte de la mise en œuvre d'étapes et de la vérification de leurs résultats. Le centre coopère également avec les entités concernées pour préparer des rapports périodiques sur la production, la consommation, l'efficacité et la rationalisation de l'eau, publie des réglementations techniques, des normes et des procédures qui assurent l'efficacité et la rationalisation de l'eau, réutilise les eaux grises par le biais de procédures et de mécanismes d'incitation, et établit les règles nécessaires relatives aux tests d'efficacité et de rationalisation de l'eau en collaboration avec les entités concernées. Par ailleurs, le MAEE organise des campagnes de sensibilisation, des séminaires, des conférences et des expositions sur l'efficacité et la rationalisation de l'eau, et normalise les dispositifs et les équipements pour assurer l'efficacité et la rationalisation de l'eau.

Le centre a lancé l'application mobile « Kashf », qui propose des solutions appropriées pour détecter les fuites d'eau chez les citoyens et les résidents, conformément au processus de transformation numérique du Royaume. L'application met en relation les bénéficiaires avec les prestataires de services de Kashf qui sont qualifiés par le MAEE. Cette application présente plusieurs avantages puisqu'elle permet de découvrir les fuites d'eau à domicile par les institutions et les entreprises. Elle donne également la possibilité aux clients de choisir l'entreprise appropriée pour effectuer le processus de détection des fuites et fournit un rapport détaillé au client après avoir terminé l'inspection. Le centre a également proposé plusieurs initiatives visant à rationaliser la consommation d’eau, notamment : l’initiative « invisible consumer » (consommateur invisible), lancée le 25 décembre 2022, qui vise à sensibiliser à l’importance de l’inspection régulière à l’intérieur des maisons, et à réparer les fuites entraînant une augmentation de la consommation d’eau afin de réduire le gaspillage de l’eau. On retrouve également l’initiative « save it for tomorrow » (gardez-la pour demain) lancée le 28 mai 2023 avec la participation de nombreuses entités gouvernementales, qui sensibilise à la préservation de l’eau et encourage l’adoption de bons comportements de l’utilisateur afin d’assurer la durabilité des ressources en eau.

Une usine de la Saline Water Conversion Corporation au Royaume. (SPA)
Une usine de la Saline Water Conversion Corporation au Royaume. (SPA)

Entités et lois relatives à l'eau au Royaume

Le secteur de l'eau saoudien est supervisé par le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture. Il propose des services en matière d’eau et d’assainissement par l’intermédiaire de la National Water Company, tandis que la SWCC est spécialisée dans le dessalement de l’eau de mer.

Saline Water Conversion Corporation (SWCC)

Il s'agit d'une entité gouvernementale saoudienne fondée le 7 septembre 1974, qui siège à Riyad. Elle gère, opère, s'occupe de la maintenance des usines de dessalement de l'eau et se charge de la reproduction et du dessalement de l'eau de mer, ainsi que de son acheminement vers différentes villes et gouvernorats du Royaume. Par ailleurs, la SWCC génère de l'électricité grâce à ses usines. La SWCC a établi un record mondial dans le Guinness des records pour la plus faible consommation d’énergie dans une usine de dessalement d’eau avec 2,27 kWh par m³ d’eau dessalée dans la nouvelle usine de dessalement.

L’Organisation saoudienne de l’irrigation

Il s'agit d'une entité gouvernementale qui gère et opère les activités et le développement de l'irrigation au Royaume. Histoire de l'eau au Royaume Fondée en 1972 dans le gouvernorat d'Al-Ahsa pendant le règne du roi Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud, elle était connue sous le nom de l’Autorité de l’irrigation et du drainage. Le 22 mai 2017, le Conseil des ministres a publié une résolution pour changer son nom pour adopter celui d'Organisation saoudienne de l'irrigation. Son champ d'activité a été étendu pour qu'elle puisse fournir des services d'irrigation et de drainage agricole dans toutes les provinces du Royaume. Les branches de l’Organisation saoudienne de l’irrigation se situent à Riyad la capitale, Médine, Al-Aflaj, Al-Qatif, and Dumat Al-Djandal.

L'Organisation saoudienne de l'irrigation cherche à développer les ressources en eau non conventionnelles et à approvisionner en eau les secteurs agricole, industriel et urbain, ainsi qu'à améliorer la qualité de l'eau et à étendre la couverture du réseau dans tout le Royaume, tout en veillant à ce qu'il soit conforme aux normes locales et internationales. Par ailleurs, l'organisation promeut la durabilité de la production des petites fermes en proposant des formations, exploite les sources d'eau avec des coûts minimaux en développant l'infrastructure du réseau, et éduque le public sur les meilleures manières d'utiliser les ressources en eau non conventionnelles et les eaux usées traitées. L’Organisation saoudienne de l’irrigation gère plusieurs projets, notamment : l’initiative de réduction de la consommation d’eau à des fins agricoles, l’initiative d’augmentation de l’utilisation de l’eau des barrages à des fins agricoles, les projets modernes d’irrigation agricole, le système de transmission et de distribution de l’eau d’irrigation et l’exploitation de la ligne de transport principale pour l’eau traitée dans la province d’Asir, et la construction de deux réservoirs dans le secteur n° (dix) avec toutes ses installations à la station de Sweidrah dans la province d’Al-Ahsa. Au cours du processus d’irrigation, l’organisation s’appuie sur plusieurs ressources, notamment :

- Projet de réutilisation des eaux usées agricoles pour l’irrigation à Al-Ahsa.

- Nappes phréatiques : elles représentent 10 % de la quantité totale d'eau utilisée pour l'irrigation dans le projet d'Al-Ahsa et environ 50 % dans le projet d'Al-Qatif. Par ailleurs, les projets d’Al-Jouf et d’Al-Aflaj reposent entièrement sur les nappes phréatiques.

La Saudi Water Academy

Une institution pédagogique saoudienne affiliée à la SWCC. Elle propose des formations aux jeunes diplômés et aux employés dans les domaines de l'ingénierie, de la technique et de la technologie, ainsi qu'aux employés d'autres secteurs extérieurs à la SWCC. En 1982, la SWCC a ouvert deux centres d'enseignement dans les gouvernorats de Djeddah et d'Al Jubayl pour former et qualifier des cadres à l'échelle nationale. En 2019, l'académie a été inaugurée et son nom modifié pour s'appeler la Saudi Water Academy.

L'académie met en œuvre plusieurs programmes de formation, y compris des programmes de qualification, tels que : le programme diplômant pour les techniciens et les opérateurs, spécialistes des installations d'osmose inverse pour le dessalement de l’eau. De plus, l’académie propose des programmes de développement dans plusieurs domaines, tels que : l’électricité (maintenance et technologies des batteries), l’eau (gestion des ressources en eau), l’énergie et les énergies renouvelables (technologie des centrales électriques à cycle combiné).

La Saudi Water Company a proposé de nombreux cours et programmes de formation, dont 5 680 ont permis de délivrer 63 050 certificats, avec environ 43 050 personnes inscrites. En 2020, la Saudi Water Academy a été accréditée par l’International Association for Continuing Education and Training (Association internationale pour l’éducation et la formation permanente, IACET), ainsi que par le National eLearning Center en 2022. L’académie a établi des partenariats et coopéré avec de nombreuses entités locales et internationales, notamment : Saudi Aramco, la National Water Company, le Conseil saoudien des ingénieurs, l’Organisation saoudienne de l’irrigation et la National Company for Mechanical Systems.

La Saudi Water Partnership Company (SWPC)

Il s'agit d'une entreprise gouvernementale détenue à 100 % par le ministère des Finances. Elle est le principal acheteur d'eau au Royaume et le médiateur entre les secteurs privé et public dans le domaine de l'eau et de l'électricité en achetant des projets au secteur privé et en les vendant à la SWCC. La Saudi Electricity Company a été fondée à Riyad en 2003 et remplit plusieurs fonctions, notamment : proposer au secteur privé des usines et des projets de dessalement de l'eau de mer, de purification de l'eau, de traitement des eaux usées et de cogénération. L'entreprise a également proposé des projets de réservoirs d'eau et de construction de barrages pour l'approvisionnement en eau potable, ainsi que des réseaux et des lignes de transport pour tous les types d'eau. De plus, elle achète et vend de l'eau dessalée, purifiée, traitée et non traitée et de l'électricité, et conclut les accords nécessaires, en plus d'acheter le combustible nécessaire pour atteindre ses objectifs.

En 2002, le Conseil économique suprême de l'époque a adopté une résolution visant à créer la Saudi Water Partnership Company entre la Saudi Electricity Company et la SWCC, chacune détenant 50 % de l'entreprise. En 2017, une résolution ministérielle a été publiée, élargissant le champ d'action de l'entreprise pour inclure l'achat de l'eau dessalée, purifiée, traitée et non traitée.

L’entreprise a mis en œuvre de nombre projets, dont : la station d’épuration indépendante de Taïf, d’une capacité de 100 000 m par jour, la Shuaibah Two Water Development Project Company, d’une capacité de 250 300 m par jour en 2019, la Shuqaiq Water and Electricity Company, d’une capacité de 212 000 m par jour en 2011, la Shuaibah Water and Electricity Company, d’une capacité de 880 000 m par jour en 2010, et la Shuaibah Expansion Project Project Company, d’une capacité de 150 000 m par jour en 2009.

Développements en matière d'eau

En 2023, le Royaume a annoncé qu'il avait alloué un budget de plus de 80 milliards de dollars pour mettre en œuvre des centaines de projets dans le domaine de l'eau dans les années à venir, dans le cadre de ses efforts pour parvenir à un accès complet et équitable à une eau potable sûre et abordable pour tous.

Les efforts du système d'eau ont permis d'augmenter le volume de stockage stratégique de l'eau de 60,2 %, passant de 13,60 millions de m en 2016 à 21,80 millions de m en 2023, ainsi que l'agrandissement de la longueur des réseaux de distribution d'eau dans les différentes provinces du Royaume, passant de 113 450 km à 127 840 km, soit une augmentation de 12,6 %. Il a également permis d'augmenter de 96 % le pompage continu d'eau potable, qui est passé de 10,50 hPa/jour à 20,56 hPa/jour.

Le système a également permis d'augmenter de 25 % l'approvisionnement à domicile, qui est passé d'environ 2 millions en 2016 à plus de 2,5 millions en 2023. L'installation de compteurs d'eau électroniques est passée de 116 000 à plus de 2,20 millions, soit une augmentation de plus de 1 600 %. Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires des services d'eau est passé d'environ 25,66 millions à 31,47 millions en 2023, soit un taux d'augmentation de 22,6 % depuis 2016.

Afin de développer les services de l'eau dans le Royaume, la mise en place, l'exploitation et la maintenance des barrages et des stations d'épuration des nappes phréatiques ont été transférées en 2023 de la National Water Company à la SWCC, dans le cadre de l'amélioration et de la promotion des services du secteur de l'eau, et du renforcement de l'efficacité, de la transparence et de la gouvernance des chaînes d'approvisionnement dans le Royaume.

Dans le prolongement du rôle de pionnier du Royaume à travers le monde, le prince héritier et Premier ministre, Son Altesse Royale le prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz, a annoncé en 2023 la création par le Royaume d'une organisation internationale de l'eau basée à Riyad. L'organisation cherche à développer et à intégrer les efforts des pays et des organisations pour relever les défis de l'eau de manière plus globale en échangeant et en renforçant les expériences technologiques, l'innovation, la recherche et le développement, ainsi qu'en mettant en place des projets prioritaires de qualité et en facilitant leur financement, afin d'assurer la durabilité des sources d'eau et d'améliorer l'accès universel à l'eau.