
L'imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud (1748 - 1814) est le petit-fils du fondateur du premier État saoudien et le troisième imam du royaume. Connu sous le nom d'Abu Abdallah, il est surnommé « Saoud le Grand », car c’est sous son règne que l’État a atteint son expansion et sa grandeur maximale, profitant de son rayonnement politique, économique et scientifique. Réputé pour son courage, il était un chef militaire redoutable dont la bannière n'a jamais été vaincue au cours de toutes ses campagnes.
L'éducation de l'imam Saoud ben Abdelaziz
Son nom est Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud ben Mohammed ben Miqrin. Il est né à Dariya en 1748. Sa mère était la fille d'Uthman ben Mu'ammar. C'est aux côtés de son père qu'il s'engage dans ses premières batailles visant à unifier l'État saoudien, dans l'armée qui a marché sur la ville d'al-Awdah, dans la région de Sudayr, en 1767. L'année suivante, l'imam Saoud prend le commandement de toutes les armées et remporte des victoires successives qui élargissent les frontières du Royaume d'Arabie saoudite.
Le caractère de l'imam Saoud ben Abdelaziz
L'imam Saoud ben Abdelaziz était intelligent, avait une bonne mémoire et comprenait rapidement les choses. Il était considéré comme l'un des plus grands érudits de son temps en matière d'interprétation du Coran, des Hadiths, de jurisprudence et de linguistique arabe. C'était un prédicateur et un orateur éloquent, qui se distinguait par son éloquence, sa rhétorique et sa bonne expression. Digne et humble, il était également juste dans ses décisions et montrait de la souplesse dans ses politiques. Il aimait le savoir et le défendait, organisant et supervisant des séances de lecture et d'enseignement dans son palais, à Dariya, enseignant parfois lui-même. Malgré les nombreux défis et préoccupations de l'époque auxquels l'État était confronté, il prenait le temps de visiter les cercles d'enseignement public pour vérifier le travail des élèves et récompenser les plus assidus d'entre eux.
L'imam Saoud ben Abdelaziz ne gouvernait pas de manière tyrannique et restait ouvert aux conseils. Il était connu pour consulter des érudits et des sages avant de se lancer dans toute entreprise comportant des risques. Lorsqu'il s'agissait de questions concernant les Bédouins, il convoquait leur peuple et le sollicitait activement pour connaître son avis. Le courage de l'Imam Saoud était si réputé que ses ennemis redoutaient de l'affronter ; lorsqu'ils apprenaient sa venue, ils se retiraient précipitamment à son approche, abandonnant tout ce qu'ils possédaient. Les récits historiques affirment que l'imam Saoud n'a jamais subi de défaite dans aucune des batailles qu'il a commandées.
Participation de l'imam Saoud ben Abdelaziz aux combats pour l'unification du premier État saoudien
L'imam Saoud ben Abdelaziz a participé aux côtés de son père aux batailles visant à unifier le premier État saoudien contre ses opposants. Il réussit à s'emparer d'al-Ahsa et du Hedjaz, et entre à La Mecque après le départ d'al-Sharif Ghalib pour Djeddah, laissant son frère Abdul-Mu'in ben Musaid à sa tête. À l'arrivée de l'imam Saoud, Abdul-Mu'in lui prêta allégeance à condition qu'il reste maître de La Mecque. L'imam Saoud accepta l'offre et entra pacifiquement à La Mecque, démantelant les fortifications et abolissant les impôts injustes. Il échangea une correspondance avec le sultan Selim III, lui demandant d'empêcher les gouverneurs d'Égypte et de Damas d'envoyer la caravane rituelle accompagnée de tambours. Par la suite, l'imam Saoud assiégea Djeddah, mais il se heurta à de redoutables fortifications et finit par se retirer à Dariya. Après son départ, al-Sharif Ghalib récupéra La Mecque. Entre-temps, l'imam Abdelaziz fut assassiné, laissant son fils, l'imam Saoud, alors engagé dans un conflit avec le gouverneur ottoman en Irak. Malgré ces difficultés, l'imam Saoud retourna à La Mecque pour y réaffirmer son autorité.
L'accession au pouvoir de l'imam Saoud ben Abdelaziz
L'imam Saoud ben Abdelaziz est nommé prince héritier sous le règne de son père, l'imam Abdelaziz, en 1788, à l'âge de quarante-et-un ans. Après l'assassinat de son père, il est nommé Imam de l'État saoudien en 1803. L'imam Saoud a mené à bien les efforts entrepris par son père et son grand-père pour la construction de l'État et l'unification de la région. Il a continué de remporter des victoires militaires, menant l'État à l'apogée de sa grandeur et de son expansion sous son règne, ce qui lui a valu le titre de « Saoud le Grand ».
Dès son arrivée au pouvoir, la première mesure prise par l'imam Saoud ben Abdelaziz fut de préparer son armée à envahir Bassora en Irak. Il marcha sur la ville et l'assiégea, démolissant toutes les fortifications qui l'entouraient. En outre, il assiégea la ville d'al-Zubayr pendant douze jours et mena des campagnes contre plusieurs tribus. L'imam Saoud remarqua également le retour d'al-Sharif Ghalib à La Mecque, le renvoi du gouverneur qu'il avait nommé et le risque de vengeance, ce qui l'incita à ordonner la construction d'une forteresse à Wadi Fatimah, près de La Mecque, afin d'exercer une pression sur al-Sharif Ghalib. En outre, il chargea le commandant Abdulwahab Abu Nuqtah de lancer une attaque sur Djeddah. Les forces d'Abu Nuqtah débarquèrent près de la côte, à environ un jour et demi de La Mecque. En apprenant cela, al-Sharif Ghalib mobilisa ses forces pour les affronter et empêcher les renforts de Dariya. Les deux armées s'affrontèrent et les forces de l'imam Saoud sortirent victorieuses, obligeant al-Sharif Ghalib à disperser ses troupes et à se retirer à La Mecque.
La pression sur al-Sharif Ghalib s'intensifia. En plus du blocus militaire et économique, la péninsule arabique fut frappée par une sécheresse qui dura environ huit ans, touchant principalement la région du Hedjaz. Dariya, quant à elle, était approvisionnée par les ports du golfe Arabo-persique, ce qui resserra le siège d'al-Sharif à La Mecque. L'imam Saoud ordonna à ses commandants, Abdulwahab Abu Nuqtah, Uthman al-Mudayfi et Salem ben Shukban, de conduire leurs forces à La Mecque et d'empêcher les caravanes armées d'y pénétrer. Témoin de la faiblesse de sa position et de son incapacité à résister, al-Sharif Ghalib chercha à faire la paix avec l'imam Saoud, acceptant de se rendre à Dariya immédiatement après le Hadj pour lui prêter allégeance, obéissance et loyauté. Les commandants de l'armée saoudienne acceptèrent et entrèrent à La Mecque en tant que pèlerins en toute sécurité. Ainsi, La Mecque passa sous la domination saoudienne. Après avoir accompli les rituels du Hadj, chaque commandant retourna au quartier général de son émirat.
Tandis que les commandants militaires concluaient un traité de paix avec al-Sharif Ghalib, un traité similaire était conclu à Médine avec les chefs tribaux locaux, qui prêtaient allégeance à l'imam Saoud, promettant obéissance et loyauté. Il envoya des érudits pour éduquer la population et propager une interprétation tolérante de l'islam. L'ensemble du Hedjaz passa alors sous la domination de l'État saoudien.
Campagnes de l'État ottoman contre le premier État saoudien
L'État ottoman n'était pas satisfait du passage de La Mecque sous l'autorité saoudienne, ce qui incita le sultan ottoman à ordonner à son gouverneur en Égypte, Mohammed Ali Pacha, d'organiser une campagne militaire ciblant le Hedjaz. Mohammed Ali confia à son fils Tusun la direction de la campagne, qui commença en 1811, avec 14 000 combattants équipés de canons, d'armes et de chevaux. Tusun prit le contrôle de Yanbu et avança ensuite jusqu'à Médine. Cependant, une importante force d'opposition avait déjà été mobilisée par l'imam Saoud sous la direction de son fils Abdallah, totalisant 18 000 combattants, dont huit cents cavaliers. Les deux armées s'affrontèrent à Wadi Al-Safra, et le conflit dura trois jours. La campagne de Tusun se solda par une défaite, l'obligeant à battre en retraite avec ses troupes vers Yanbu, où ses navires étaient amarrés.
Après sa défaite à Médine, Tusun demanda des renforts à son père, qui les lui envoya en 1812. Il s'en servit pour soudoyer et attirer quelques hommes de la tribu dans son armée. Il se dirigea ensuite vers Médine et s'en empara, puis se rendit à Djeddah où il ne rencontra aucune résistance, grâce à un accord secret avec al-Sharif Ghalib. Après le départ de l'imam Saoud pour Dariya, Tusun et son armée avancèrent vers La Mecque, où ils entrèrent en 1813. Pendant ce temps, le prince Abdallah dirigeait ses forces vers al-'Ubaylah, à l'est de Taïf, et envoyait un détachement à Turbah sous le commandement de Mustafa Pacha. Cependant, ils subirent une défaite et se replièrent sur Taïf, où ils affrontèrent son commandant, Uthman al-Mudayfi, soutenu par des forces supplémentaires dirigées par al-Sharif Ghalib. Ils finirent tout de même par vaincre les forces d'Uthman al-Mudayfi et prirent le contrôle de Taïf.
En 1813, l'imam Saoud attaqua les forces de Tusun qui campaient dans la ville d'Al-Henakiyah, près de Médine, et les obligea à se rendre. Ensuite, il prit pour cible les tribus alliées de l'armée de Tusun et avança vers la périphérie de Médine. Pendant ce temps, Mohammed Ali Pacha mena personnellement une expédition militaire dans le Hedjaz, ce qui entraîna l'exil d'al-Sharif Ghalib et son remplacement par al-Sharif Rajeh. Al-Sharif Rajeh se réfugia ensuite à Turbah et s'allia avec l'armée saoudienne. L'imam Saoud retourna alors à Dariya, tout en renforçant ses forces à Turbah. Malgré un siège et un bombardement sévères par les forces ottomanes, Turbah tint bon jusqu'à ce que les troupes de Tusun soient vaincues et forcées de battre en retraite.
La mort de l'imam Saoud ben Abdelaziz
L'imam Saoud ben Abdelaziz est décédé en 1814 à Dariya, après onze ans de règne. Il avait environ soixante-huit ans. Il a eu douze fils : Abdallah (futur Imam Abdallah), Fayçal, Nasir, Turki, Ibrahim, Sa'd, Fahd, Mish'ari, Abdulrahman, Umar, Hasan et Khalid.
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