Le premier État saoudien est l’état fondé par l’imam Mohammed ben Saoud en 1727, dont Diriyah était la capitale. Par conséquent, le premier État saoudien a été fondé quarante-neuf ans avant les États-Unis d’Amérique. L’État a été fondé dans le Najd dans le but de libérer et d’unifier la péninsule arabique, fragilisée et marquée par l’instabilité politique et sécuritaire depuis des siècles. Au cours de son histoire, le premier État saoudien a été gouverné par quatre souverains de la famille Al Saoud, appelés « Imams ». Le premier d’entre eux est le fondateur, l’imam Mohammed ben Saoud, qui a choisi le palais Salwa dans le quartier d’At-Turaif pour établir le siège de son gouvernement. Il a également construit la plus grande mosquée de la région juste à côté, en guise de symbole de l’autorité et du statut de l’État. Son fils, l’imam Abdelaziz, lui a succédé, suivi de l’imam Saoud ben Abdelaziz, puis de son fils, l’imam Abdallah. Le premier État saoudien a perduré pendant quatre-vingt-quatorze ans, de 1727 à 1818.
Les souverains du premier État saoudien
Les souverains du premier État saoudien sont des hommes de la famille Al Saoud qui ont fondé le premier État arabe qui s’étendait sur la majeure partie de la péninsule arabique, après des siècles de fragmentation et d’instabilité politique et sécuritaire qui ont affecté la région à la suite du déclin et de la chute de l’État abbasside. Les souverains du premier État saoudien possédaient le titre d’imam, et le souverain était l’imam. Quatre souverains se sont succédé à la tête du premier État saoudien. Le premier d’entre eux est le fondateur, l’imam Mohammed ben Saoud. Son fils, Abdelaziz, lui a succédé, suivi de son petit-fils Saoud ben Abdelaziz, et enfin de l’imam Abdallah ben Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud.
Le règne des imams du premier État saoudien a duré quatre-vingt-quatorze ans, de 1727 jusqu’en 1818.
La création du premier État saoudien a coïncidé avec l’adoption de l’appel du cheikh Mohammed ben Abdelwahhab par l’imam Mohammed ben Saoud. La politique mise en œuvre par l’imam en adoptant l’appel du cheikh Mohammed ben Abdelwahhab dans le cadre de l’État a contribué à l’approbation de l’appel et à la croissance rapide de l’État saoudien. Par conséquent, plusieurs émirats voisins l’ont rejoint, et des tribus autrefois faibles et marginales sont devenues plus fortes et ont étendu leur influence territoriale à de nombreux villages et régions du Najd et d’Al-Yamamah.
Les quatre imams sont parvenus à libérer le Hedjaz à l’ouest, la majeure partie de la côte occidentale du golfe Persique à l’est, puis ont atteint l’Irak au nord et le Yémen au sud. Ils ont ainsi fondé le premier État arabe à s’étendre sur la majorité des territoires de la péninsule arabique, dont ils ont pris le pouvoir pendant plus de neuf décennies.
Chaque règne des imams du premier État saoudien présente des caractéristiques distinctes. Le règne de l’imam Mohammed ben Saoud a été marqué par la consolidation des piliers de la stabilité, la formation d’alliances, ainsi que la conquête des villes voisines. Son fils, Abdelaziz, s’est tourné vers une politique visant à libérer les régions de la péninsule arabique afin d’y établir le pouvoir de l’État saoudien. L’imam Saoud ben Abdelaziz, suivant les traces de son père, a poursuivi les efforts d’expansion du territoire, s’aventurant au-delà des frontières de l’Irak pour atteindre le Levant. La mission de l’imam Abdallah a quant à elle consisté à repousser et affronter les envahisseurs ottomans, qui ont été vaincus au terme d’une série de batailles. Cependant, les forces ottomanes ont assiégé Diriyah durant sept mois, entraînant sa destruction par des bombardements à l’artillerie et à la poudre à canon en 1818. Cela a conduit à la conquête de la ville, au pillage et au déplacement de ses derniers habitants.
L’imam Mohammed ben Saoud
L’imam Mohammed ben Saoud a été le premier souverain du premier État saoudien, ainsi que l’émir de Diriyah. Il s’agit de l’imam Mohammed ben Saoud ben Mohammed ben Muqrin ben Mirkhan ben Ibrahim ben Musa ben Rabiah ben Mani’ al-Muraydi, l’un des chefs de la tribu Anizah ben Asad ben Rabiah ben Nizar ben Maad ben Adnan dès 1727.
Mohammed ben Saoud est né à Diriyah en 1679, où il a été ensuite élevé. Il a gagné en expérience en travaillant aux côtés de son père et de son grand-père lorsqu’ils dirigeaient l’émirat. À l’âge de quarante-huit ans, il a entrepris de fonder l’État, qu’il a gouverné de 1727 à 1765, en commençant par Diriyah. La fondation du premier État saoudien a marqué la naissance d’une nouvelle ère dans l’histoire de la péninsule arabique. La politique de l’imam, combinée à l’adoption de l’appel du cheikh Mohammed ben Abdelwahhab au sein de son État, a contribué à l’approbation de l’appel et à la croissance rapide de l’État saoudien. L’imam Mohammed ben Saoud est l’un des fondateurs d’État les plus célèbres et admirés de l’histoire de la péninsule arabique et de ses environs, compte tenu de son héritage politique et diplomatique. Il a jeté les bases de trois États successifs, aboutissant à l’actuel Royaume d’Arabie saoudite.
L’imam Mohammed ben Saoud a transformé Diriyah, autrefois dans un état de faiblesse et de division, en un état d’unité et d’indépendance politique. L’imam Mohammed ben Saoud est parvenu à libérer avec succès de nombreuses villes et cités du contrôle et de l’influence des forces qui s’opposaient à la formation de l’État. Ses deux fils, Fayçal et Saoud, ont perdu la vie sur le champ de bataille. Il est décédé en septembre 1765, après quarante ans de règne. Son fils, l’imam Abdelaziz, lui a succédé au pouvoir.
L’imam Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud
Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud, le fils de l’imam Mohammed ben Saoud, lui a succédé au pouvoir, devenant ainsi le deuxième souverain du premier État saoudien. Sous son règne, les frontières de l’État se sont élargies du golfe Persique à la mer Rouge. Il est parvenu à libérer et unifier la plupart des régions de la péninsule arabique et à les soumettre à son autorité. L’imam Abdelaziz a gardé le commandement des forces armées de l’État pendant vingt-cinq ans, dès le début de la bataille contre les ennemis du premier État saoudien en 1746. Il est parvenu à intégrer Riyad au sein des frontières de l’État en 1773, sans aucun combat.
Au cours de son règne, l’imam Abdelaziz a réussi à battre les campagnes ottomanes, l’émirat d’Al Hamid, les chérifs du Hedjaz ainsi que les campagnes des dirigeants de Najran et de Mascate. Il a continué à construire l’État et a réussi à libérer toutes les régions de Najd, d’Al-Hassa et d’Al-Qatif, ainsi que de nombreuses régions de l’est de la péninsule arabique, en plus des régions du sud, notamment Asir, Najran, Jizan et certaines parties de la région du Hedjaz.
L’imam Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud a été assassiné en novembre 1803, alors qu’il priait dans la mosquée Al-Tarif à Diriyah.
L’imam Saoud ben Abdelaziz
Né à Diriyah en 1748, Il a dirigé les armées de son père, l’imam Abdelaziz, pendant les trente-six années de son règne. Il est parvenu à étendre l’influence de l’État saoudien au sud-ouest de l’Irak et au sud du Levant.
L’imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud a été le troisième souverain du premier État saoudien. Il a prêté allégeance en 1803 et a été surnommé « Saoud al-Kabir », car c’est sous son règne que l’État a atteint son expansion et sa puissance maximales.
Sous le règne de l’imam Saoud, les ressources de l’État ont prospéré. Il a drapé la Kaaba à deux reprises et a sécurisé les routes des Deux Saintes Mosquées. Il est décédé la nuit du samedi 30 avril 1814.
L’imam Abdallah ben Saoud
L’imam Abdallah ben Saoud ben Abdelaziz a été le dernier souverain et le quatrième imam du premier État saoudien. Né à Diriyah en 1771, il était réputé pour son courage. Il a maîtrisé l’équitation dès son plus jeune âge, dressant et montant même des chevaux dès l’âge de cinq ans. Arrivé au pouvoir en 1814, il était l’arrière-petit-fils du fondateur du premier État saoudien. L’imam Abdallah ben Saoud a été présenté comme ayant surpassé les érudits eux-mêmes en matière de jurisprudence. Il était éloquent, intelligent et humble. L’imam Abdallah ben Saoud a dirigé la bataille de Diriyah pendant six mois. Soucieux de son peuple qui souffrait de l’oppression ottomane, il a capitulé en échange de leur sécurité. Il a été tué à Istanbul en 1819, se sacrifiant pour son peuple et sa nation.
Mani’ Al-Muraydi
Mani’ ben Rabiah Al-Muraydi est l’ancêtre de la Maison des Saoud (le septième arrière-grand-père du fondateur du premier État saoudien, l’imam Mohammed ben Saoud, le neuvième arrière-grand-père de l’imam Turki ben Abdallah et le treizième arrière-grand-père du Roi Abdelaziz ben Abderrahmane) ainsi que le chef de la tribu Al-Duru’, de l’est de la péninsule arabique. Il est considéré comme une personnalité importante de l’histoire de la péninsule arabique et de ses schémas migratoires. Il a fondé Diriyah, la capitale du premier État saoudien, en 1446. Sa descendance compte seize souverains, dont certains portent le titre d’imams, tandis que d’autres portent celui de rois. Les ancêtres de Mani’ Al-Muraydi remontent aux Banu Hanifa de la tribu des Bakr ben Wa’il Adnanite. Il partage sa lignée avec celle du Prophète Mahomet (que la paix soit sur lui) par leur grand-père commun, Nizar ben Ma’ed ben Adnan.
Les ancêtres de Mani’ Al-Muraydi remontent aux Banu Hanifa de la tribu des Bakr ben Wa’il Adnanite. Il partage sa lignée avec celle du Prophète Mahomet (que la paix soit sur lui) par Nizar. Sa famille faisait partie des tribus qui ont quitté Wadi Hanifa dans le Najd pour se rendre à l’est de la péninsule arabique à divers moments de l’histoire. Ils se sont installés à Diriyah, la capitale du premier État saoudien.
Le développement et l’expansion du premier État saoudien
Les réformes politiques du premier État saoudien ont été principalement marquées par la contestation de la domination des puissances économiques, l’éradication des distinctions de classe entre les individus, le développement de l’éducation et l’ouverture de l’économie au commerce entre les régions orientales et occidentales de l’État saoudien. Par conséquent, l’influence de Diriyah s’est intensifiée, devenant alors le seul centre politique arabe de la péninsule arabique. La ville a étendu son autorité aux régions voisines et a consolidé son statut économique.
La population dans son ensemble a adhéré aux réformes politiques et économiques de l’État saoudien. Toutefois, l’élite intellectuelle du Najd a perçu ces changements comme une profonde menace, compte tenu du fait que l’État saoudien a proscrit la corruption et l’exploitation judiciaire. En outre, les politiques réformistes menées par les dirigeants de l’État saoudien ont pris de l’ampleur.
Le processus d’unification du Najd a débuté lorsque les dirigeants du premier État saoudien ont défendu le peuple de Manfuha et l’ont libéré de l’influence et du contrôle des acteurs régionaux. Les dirigeants du premier État saoudien se sont opposés à l’oppression infligée par ces acteurs régionaux envers ceux qui ont soutenu l’appel et l’autorité du premier État saoudien, en particulier le peuple de Manfuha. Cela a conduit le souverain du premier État saoudien à former une alliance militaire contre ces pratiques d’oppression et d’assujettissement infligées à leurs partisans.
Par conséquent, la volonté de l’État saoudien de se libérer de l’oppression et de l’injustice a servi d’impulsion à l’annexion des régions voisines. Grâce à des efforts permanents, les régions de Najd ont été rassemblées après une période de quarante ans. Huraymila, à Al-Uyaynah, a été la première ville à tomber sous l’autorité de l’État saoudien après sa conquête, tandis qu’Al Quwaiiyah a été la première ville a prêté volontairement allégeance à l’État.
Après l’unification du Najd et des régions voisines, au nord comme au sud, dans l’État saoudien, les efforts d’expansion se sont tournés en direction de l’est, vers l’émirat d’Al Hamid Banu Khalid à Al-Hassa. Cette région était devenue un refuge pour les opposants de l’État saoudien et de son autorité. La nature des affrontements entre l’État saoudien et l’émirat est passée de la défensive à l’offensive. L’émirat d’Al Hamid Banu Khalid a été l’instigateur des attaques dès les premiers jours après la création de l’État, bien qu’il ait par la suite adopté une position de défense face à l’expansion géographique, politique et militaire de l’État saoudien. Le message de l’appel, porteur d’impressions positives et d’une bonne réputation, a atteint les tribus et les régions de la péninsule arabique avant les armées de l’État saoudien.
Les affrontements entre les dirigeants de l’État saoudien et l’émirat d’Al Hamid à Al-Hassa ont duré douze ans, de 1784 jusqu’en 1796. La région d’Ach-Charqiya est finalement tombée sous l’autorité de l’État saoudien.
Le dirigeant d’Al-Kharj a cherché à obtenir le soutien de son homologue à Najran pour s’opposer à ses côtés à l’État saoudien, mais ce soutien était conditionné par des motivations financières. L’armée de l’État saoudien a affronté les forces alliées à de nombreuses reprises ; le dernier affrontement a eu lieu à Dhurma, où Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud, fils du souverain saoudien et commandant des forces saoudiennes, est ressorti victorieux.
Le Hedjaz était sous le contrôle politique ottoman, mais nombre de ses habitants souhaitaient ardemment rejoindre l’État saoudien en quête d’appel et de prospérité. Conscients de l’importance et du rôle essentiel de La Mecque, les souverains de l’État saoudien ont cherché à convaincre les nobles de leurs bonnes intentions en nouant des relations amicales avec eux. Cependant, ils ont été confrontés à des tentatives visant à discréditer l’appel parmi les pèlerins. Les relations entre les deux parties ont oscillé entre proximité et divergence jusqu’en 1806, lorsque l’État saoudien a assiégé l’armée du chérif Ghalib. Le chérif Ghalib a demandé à devenir l’émir de La Mecque en échange d’une subordination totale à l’État saoudien. Par conséquent, La Mecque a été pleinement intégrée à l’État saoudien, suivie de Médine.
L’État saoudien s’est ensuite étendu davantage dans les régions du sud, puisque ses souverains ont lancé des campagnes à Bisha et dans les villes d’Asir. En outre, les étudiants de Diriyah ont joué un rôle dans la diffusion de l’appel associé au règne du premier État saoudien, alors parvenu jusqu’à Abou Arish à l’époque.
Par la suite, Al-Qassim a rejoint l’État saoudien en commençant par Buraydah en 1768, suivie d’Unayzah vingt ans plus tard. L’intégration de Haïl dans l’État saoudien a conduit au contrôle de Tayma et de Dumat al-Jandal.
Les vêtements traditionnels à l’époque du premier État saoudien
Les vêtements pour hommes à l’époque du premier État saoudien
La mode a contribué à façonner le patrimoine et l’histoire de la société à l’époque du premier État saoudien. Elle reflétait surtout les modes de vie de cette époque. L’histoire de la mode remonte aux choix vestimentaires de l’imam Mohammed ben Saoud ben Abdelaziz, qui avait un penchant pour les vêtements confectionnés à partir de tissus luxueux en coton et en lin.
À l’époque du premier État saoudien, les vêtements pour hommes étaient remarquablement identiques à ceux d’aujourd’hui. Le Thawb fait partie intégrante de l’évolution de leur tenue vestimentaire jusqu’à sa forme actuelle, en commençant par le Thawb Muqatta caractérisé par des manches plus courtes s’étendant jusqu’au poignet. Au fil du temps, ce vêtement a été combiné avec le Mardon, connu pour ses manches longues et amples, ainsi que son tissu léger et transparent. Le Mardon est généralement porté sur un Thawb classique ou un Thawb Muqatta.
Dans le contexte des vêtements traditionnels du premier État saoudien, l’imam Abdelaziz ben Mohammed ne portait pas le turban. À la place, il préférait porter le keffieh, une variante de la Ghutrah traditionnelle saoudienne. La Ghutrah est un vêtement en coton ou en lin, caractérisée par sa couleur : rouge et blanc, blanc, ou un mélange de noir et de blanc. Elle est de forme carrée, souvent pliée en triangle et attachée à l’aide d’un tissu enroulé comme un turban ; elle ressemble à un Agal moderne. Ces vêtements étaient fabriqués localement à Diriyah.
L’imam Abdallah ben Saoud portait le keffieh dans sa forme classique, à savoir un tissu rouge avec des rayures jaunes aux extrémités, drapé sur les épaules. Il l’enveloppait d’un bandeau ou d’un turban, habilement enroulé en cercle autour de sa tête et attaché à l’arrière.
Outre l’Agal, le Thawb et la Ghutrah, la cape ou le Bisht faisait partie intégrante de la tenue traditionnelle des hommes saoudiens dans le premier État saoudien. Outre le prestige qu’elle conférait à celui qui la portait et la chaleur qu’elle procurait en hiver, elle se déclinait en différents styles, dont la cape Qaylani. Cette cape noire était confectionnée en laine douce, brodée de fils dorés ou verts, et méticuleusement parfumée de civette et de curcuma. L’imam Saoud ben Abdelaziz la portait ; la sienne, en soie rouge et ornée de soie dorée aux extrémités, était confectionnée à Al-Hassa, aujourd’hui devenue la région saoudienne la plus réputée pour la production de Bisht saoudien.
Outre la cape Qaylani, la cape Barqa peut être considérée comme l’un des choix les plus répandus parmi les tenues traditionnelles pour hommes dans le premier État saoudien. Ce Bisht est tissé en laine de chèvre filée à la main, et se caractérise par un design ouvert sur le devant, ainsi que des manches et une taille amples. Il présente de longues et larges rayures blanches, noires ou marron, séparées par de fines lignes blanches. C’est une extension de la fourrure moderne, souvent portée en hiver. L’imam Abdallah ben Saoud faisait partie des imams qui portaient la cape Barqa.
Les vêtements pour femmes à l’époque du premier État saoudien
Les femmes de la famille de l’imam Abdallah ben Saoud, à l’époque du premier État saoudien, ont montré un remarquable sens de sophistication à travers leurs choix vestimentaires traditionnels. Outre le fait qu’elles portaient les vêtements féminins les plus populaires à l’époque du premier État saoudien, tels que le Zari, la Durra’ah, le Thawb, le Bukhnag, la Ghatwa et la Burqa, qui dissimulait la tête et le visage, la plupart des vêtements féminins étaient fabriqués à partir de soie d’Inde ou du Levant, dans un éventail de couleurs telles que le rouge, le jaune, le vert, le bleu et le rose. Ils étaient ornés de broderies dorées. Les femmes aimaient mettre en valeur leurs vêtements avec de l’or serti de pierres précieuses telles que des rubis rouges et des turquoises. En général, les femmes de la famille de l’imam Abdallah ben Saoud manifestaient un vif intérêt à se parer de bijoux tels que les perles et les rubis.
La mode féminine traditionnelle du premier État saoudien reposait sur le choix de tissus naturels, qui variaient selon le climat et les saisons. Les vêtements d’été étaient fabriqués en tissus légers, tels que le coton, la soie naturelle et le jacquard. En hiver, des tissus plus épais étaient utilisés, tels que la laine de cachemire. Les femmes portaient deux types de vêtements. L’un était appelé « Thawb Karbas », de préférence noir ou vert, tandis que l’autre était un vêtement en soie de diverses couleurs. Les femmes se paraient de bijoux en or et de pierres précieuses.
Les femmes du premier État saoudien portaient également la Durra’ah ou la Muqatta, un long vêtement ample dont les styles et les noms varient en fonction de la technique de confection et du pays d’origine. Cela inclut le Zari Muqatta, dont le tissu est agrémenté de fils de Zari et orné de décorations, telles que deux épées et un palmier sur le devant. Les broderies sont de plus en plus complexes sous la poitrine. Par ailleurs, le Thawb est le vêtement que les femmes portaient par-dessus la Durra’ah. Il était confectionné dans des tissus fins et délicats, tels que le tulle, la mousseline de soie et la dentelle. Il se caractérise par sa longueur et sa largeur considérables. Il était désigné par différentes appellations telles que Thawb al-Masrah et Thawb Mukhtam, et était orné de larges rayures. Ils étaient tous deux réservés aux occasions spéciales et aux fêtes.
L’Abaya faisait également partie de la tenue traditionnelle des femmes dans le premier État saoudien lorsqu’elles sortaient. Elle était confectionnée en laine de chameau et de mouton et coupée en forme rectangulaire avec deux petites ouvertures aux coins droit et gauche. Elle se place sur la tête. Il existait différents types d’abayas, dont l’abaya Qaylaniyya, faite à la main par les femmes avec de la laine et décorée de divers motifs. Parmi les autres variantes de l’abaya, il y avait l’al-Mi’sama, que les femmes portaient lors d’occasions spéciales ou de mariages, les abayas Faisul et al-Murshidah, et l’abaya Dafat al-Mahud, souvent présente dans le trousseau de la mariée. La méthode d’incrustation était utilisée pour l’orner de fils de soie noirs, de coton et de fils de Zari dorés.
Les frontières du premier État saoudien
Sous le règne de l’imam Saoud ben Abdelaziz, les frontières du premier État saoudien se sont étendues jusqu’en Irak et ont englobé la majorité des régions de la péninsule arabique, à l’exception du Koweït et de l’Hadramao
L’émergence du premier État saoudien a été un événement intriguant dans la péninsule arabique, dans la mesure où il s’agissait du premier État du Najd après les Banu Ukhaidhir, qui avaient été éradiqués par les Qarmates au 11ᵉ siècle. Auparavant, la région abritait de petits émirats dépourvus d’entité unifiée, en conflit permanent pour étendre leur influence et leur contrôle.
Les affrontements entre l’État saoudien et les Ottomans
L’émergence de l’État saoudien et son pouvoir sur le Hedjaz ont posé un nouveau défi et une menace imminente d’expulsion de l’Empire ottoman de la région, d’autant plus que les frontières territoriales saoudiennes s’étendaient à l’Irak, au Levant, au golfe Persique et au Yémen. Les Ottomans ont essayé de combattre l’État pour mettre fin à son règne. Leurs premières tentatives se sont concentrées au Levant et en Irak, mais se sont révélées infructueuses.
L’Empire ottoman a tenté de déjouer la politique de libération et d’unification de la péninsule arabique menée par les imams saoudiens. Ils ont chargé leur gouverneur d’Égypte, Méhémet Ali Pacha, de lancer une invasion de l’État saoudien. La bataille a commencé en 1811, lorsque Tusun, le fils de Méhémet Ali Pacha, a dirigé la première armée partie au sud de Médine. Cependant, après avoir été vaincu lors de sa première rencontre avec les forces de l’État saoudien, il s’est retranché à Yanbu où il a cherché le ravitaillement nécessaire au contrôle de Médine, de Djeddah et de La Mecque par le biais d’accords secrets avec le chérif Ghalib, qui lui ont en fin de compte permis de contrôler le Hedjaz.
En 1816, l’Empire ottoman a organisé des flottes ayant pour but d’éradiquer l’État saoudien, notamment par le biais de Yanbu, sous le commandement d’Ibrahim Pacha. Les forces ottomanes ont avancé jusqu’au centre des territoires contrôlés par l’État saoudien et assiégé la ville d’Al-Rass pendant trois mois afin d’y isoler la présence de l’imam Abdallah ben Saoud. Cependant, les armées ottomanes ne sont parvenues à obtenir le contrôle que par la réconciliation. Elles se sont alors dirigées en direction de Buraydah, puis vers la région d’Al-Washm et Dhurma, où elles ont subi de lourdes pertes.
L’armée ottomane dirigée par Ibrahim Pacha a assiégé Diriyah pendant six mois consécutifs. Pour mettre fin au siège qui pesait lourdement sur ses habitants, l’Imam Abdullah ben Saoud décida de quitter Diriyah, la capitale du premier État saoudien, en échange de la sécurité des habitants et de la préservation de la ville contre la destruction. Ibrahim Pacha accepta cette initiative, mais il ne tint pas sa promesse. Il donna ensuite l’ordre à son armée de détruire Diriyah, qui fut bombardée et ravagée devant ses habitants. Les forces ottomanes capturèrent l’Imam et le transfèrent à Istanbul, où il fut exécuté par les Ottomans. Cet événement a conduit plus tard à le nommer “l’Imam martyr”. Ainsi prit fin le règne du premier État saoudien en 1818.