Hamad Al-Jasser

Hamad ben Mohammed Al-Jasser (1909-2000) était écrivain, historien et généalogiste. Il est l'un des fondateurs du journalisme et de l'édition au Royaume d'Arabie saoudite. Il a notamment publié la revue Al-Yamamah en 1953. Il a ensuite créé l'« Arab Bookstore » (Librairie arabe) à Riyad en 1954 et a fondé, la même année, la National Printing and Publishing Company (Société nationale d'impression et d'édition), qui a contribué à la création des imprimeries de Riyad et a répondu aux besoins de la région en matière d'édition et de distribution.
Hamad Al-Jasser a supervisé la création de la presse d'Al-Yamamah en 1965. Celle-ci donna naissance au quotidien Al-Riyadh et à l'hebdomadaire d'Al-Yamamah. Il a ensuite créé les « Dar al-Yamamah Publications for Research, Translation and Publishing » (Publications Dar al-Yamamah pour la recherche, la traduction et l'édition), qui ont publié la revue mensuelle « Al-Arab » en 1966.

Hamad Al-Jasser est né dans le village d'al-Burood, au nord de la ville de Riyad. Il a étudié dans des Katatib (écoles traditionnelles) pendant les premières années de sa vie et est devenu plus tard professeur pour les jeunes dans l'une des mosquées de Riyad. Il a ensuite été nommé rédacteur pour l'un des juges d'une colonie bédouine avant de s'installer à La Mecque en 1930, afin d'obtenir une qualification en droit de la charia auprès de l'Institut scientifique saoudien.

Al-Jasser renouvelle son expérience d'enseignant après avoir obtenu son diplôme à l'institut et est nommé dans la ville de Yanbu en 1935. Deux ans plus tard, il entre dans la magistrature et est nommé juge du gouvernorat de Duba, dans la province de Tabuk, en 1937. Il n'y restera qu'un an et retournera enseigner à Djeddah, jusqu'à ce qu'il obtienne une bourse pour terminer ses études universitaires au Caire en 1939.
Cependant, Hamad al-Jasser n'était pas destiné à terminer ses études. Au bout de six mois passés à la faculté des arts de l'université Fouad I (actuellement université du Caire), la Seconde Guerre mondiale contraint les étudiants expatriés à rentrer au Royaume pour se mettre à l'abri des événements et des bouleversements de la guerre. À son retour, il reprend son travail d'enseignant dans le gouvernorat d’Al-Kharj, dans la province de Riyad.

En 1944, Hamad al-Jasser est nommé par une ordonnance royale responsable de la supervision de l'éducation à Al-Dhahran et a pour mission de superviser l'éducation dans les villes de la province orientale. En 1949, il part travailler au Najd et supervise le développement de l'éducation dans la province de Riyad. À Riyad, il travaille comme assistant du Grand mufti du Royaume, Mohammed ben Ibrahim Al al-Sheikh. À ce titre, il a pu superviser la création du premier institut scientifique de la province, le « Riyadh Scientific Institute » (Institut scientifique de Riyad), qui préparait les enseignants à enseigner dans les villes de la province et de ses gouvernorats affiliés.

Hamad Al-Jasser a commencé à publier ses écrits en 1950, sa première publication portant sur l'histoire de Souk Okaz. Il a ensuite publié des ouvrages dans les domaines de l'histoire, de la géographie, de l'archéologie et de la généalogie. Ces livres sont considérés comme des références authentiques dans leur domaine. Ils comprennent Madinat ar-Riyad 'abr at-tawar at-taareekh (La ville de Riyad à travers les phases de l'histoire), l'Index géographique des territoires d'Arabie saoudite en huit volumes, et al-Durar al-Fara'd al-Munazzamah bi Akhbar al-Hajj wa Tariq Makkah al-Mu'azzamah (Les perles organisées et les actualités sur le pèlerinage et la route vers la sainte Mecque), par al-Jaziri, ouvrage pour lequel il a reçu le prix international du roi Fayçal en 1996 pour ses services rendus au patrimoine arabe.
En 1954, Hamad Al-Jasser dirige les deux universités qui ont été créées successivement dans la ville de Riyad, le « College of Sharia » (Université de la charia) et le «College of Arabic Language » (Université de la langue arabe). Il a reçu des prix saoudiens, notamment le prix d'appréciation de l'État pour la littérature en 1984 et la médaille du roi Abdelaziz de première classe en 1997. Il a également reçu un doctorat honorifique de l'université du Roi Saoud en 1996.

Hamad Al-Jasser a vécu environ quatre-vingt-treize ans, consacrant près de quatre-vingts ans de sa vie au journalisme, à la fondation de l'édition et à l'histoire. Après sa mort, en 2000, ses étudiants et amis ont créé la Fondation caritative Hamad Al-Jasser à l'origine du Centre culturel Hamad Al-Jasser.