En Arabie saoudite, le mouvement de la traduction est un mouvement littéraire, scientifique et culturel. Il permet de favoriser le développement économique et les échanges culturels avec d’autres pays et personnes à travers le monde. Il a été lancé dans le Royaume le 29 août 1926, avec la création officielle du Conseil de la Choura qui s’efforce de connaître et de comprendre les politiques, lois, cultures et civilisations des autres pays. Le mouvement vise également à favoriser les relations politiques et diplomatiques avec ces derniers grâce à la traduction.
L’intérêt académique pour le mouvement de la traduction dans le Royaume
Les universités saoudiennes accueillent plusieurs facultés de langues et de traduction, y compris la faculté de langues et de traduction de l’université du Roi Saoud, avec les cinq départements suivants : le département de la langue anglaise et de la traduction, le département de linguistique, le département de la langue française et de la traduction, le département des langues modernes et de la traduction, ainsi que le département de préparation linguistique pour les personnes non arabophones. L’université de la Princesse Nora bint Abdul Rahman possède également une faculté de langues qui propose notamment des programmes d’anglais, de français, de chinois, de linguistiques appliquées, de littérature anglaise, d’études culturelles, ainsi qu’un diplôme de master en traduction anglaise et française. Par ailleurs, les universités de Djeddah et de Najran possèdent également des facultés de langues et de traduction. L’université du Roi Abdelaziz dispose, quant à lui, d’une faculté d’art et de lettres, avec notamment le département de langues et de littérature moderne. Par ailleurs, cette université propose désormais l’étude du chinois en plus de l’anglais et du français. Il est ainsi possible d’obtenir une licence, un master, et des diplômes dans les trois langues.
L’université du Prince Sultan, quant à elle, a inauguré un centre de traduction et de création d'œuvres qui propose des bourses pour la création d'œuvres et la traduction. Elle organise également des concours de traduction entre les différentes universités saoudiennes. Elle a aussi organisé une exposition liée à la traduction pour mettre en valeur les œuvres des étudiants et étudiantes en traduction, avec la participation de centres de langue et de traduction spécialisés. L'université du prince Fahd ben Sultan ben Abdelaziz possède un département de langue anglaise et de traduction dans sa faculté de science et de sciences humaines, avec un centre de traduction et de rédaction linguistique.
Depuis le début de l'année scolaire 2014, la Saudi Electronic University dispose d'un département de langue anglaise et de traduction. Elle propose une licence, un master et des diplômes d'anglais et de sciences de la traduction à travers un programme qui adopte une méthode d'enseignement scientifique, renforçant ainsi la diversité des méthodes d'enseignement. Le programme utilise la technologie ainsi que des outils éducatifs modernes pour toutes ses formations, quel que soit le niveau académique. Il vise à préparer les étudiants aux aspects pratiques de la traduction, aussi bien écrite qu’orale, à localiser l’enseignement de la langue anglaise et à atteindre un public plus large pour améliorer ses compétences linguistiques. Le département propose une licence en langue anglaise et en traduction, suivie d’un master en technologies de la traduction. De plus, depuis l’année scolaire 2021, il propose également un diplôme d’anglais.
L'Observatoire saoudien de la traduction
L’Observatoire saoudien de la traduction fournit des informations sur les divers aspects du mouvement de la traduction grâce à des normes de documentations accréditées. Il a établi une base de données qui permet aux entités du secteur de la traduction d'avoir une idée concrète de leur production et de contribuer au développement de plans stratégiques pour leurs activités de traduction. Cela favorise la création d’un plan national unifié pour le mouvement de la traduction dans le Royaume, contribuant ainsi au transfert et à la localisation de connaissances.
En 84 ans, l’Observatoire saoudien de la traduction a traduit 3 116 livres publiés dans le Royaume. Il a remporté ler Prix du Gardien des deux Saintes Mosquées en 2007.
Commission de la littérature, de l’édition et de la traduction
Affiliée au ministère de la Culture, la Commission de la littérature, de l’édition et de la traduction a été créée le 4 février 2020. Elle est responsable de la gestion et de la régulation des secteurs littéraire, de l’édition et de la traduction, et leur sert également de référence officielle dans le Royaume. La Commission vise à favoriser la réalisation du programme Saudi Vision 2030 et à mettre en œuvre la Stratégie culturelle nationale, qui vise à faire de la culture une partie intégrante de la vie des citoyens, à renforcer son rôle dans le développement économique et à améliorer l'image du Royaume à l’international.
La Commission a organisé le Forum international de la traduction pour discuter des activités de traduction. En novembre 2022, lors de la seconde édition, il a mis en avant les techniques et les tendances récentes dans l’industrie de la traduction, ainsi que les nouvelles opportunités qu’offrent les avancées technologiques dans le développement de la traduction. Par ailleurs, la Commission a créé « l’Observatoire arabe de la traduction », en 2022, pour coordonner les efforts du monde arabe en matière de traduction et l’aider à progresser. Cet observatoire s’efforce de documenter le mouvement de la traduction dans le monde arabe, tout en faisant office de référence et de point central pour l’échange de connaissances et l'échange culturel. Il dispose de quatre comités : le comité supérieur de science, le comité d’étude et de recherche, le comité de surveillance et de documentation et le comité de développement commercial.
Dans ses efforts pour soutenir le mouvement de la traduction dans le Royaume et pour enrichir les contenus arabes avec d’importantes œuvres traduites depuis diverses langues, la Commission a lancé l’initiative « Tarjim ». Celle-ci est mise en œuvre de deux façons : à travers des bourses de traduction et des journaux académiques.
Journée internationale de la traduction
Chaque année, le Royaume célèbre la Journée internationale de la traduction le 30 septembre. La bibliothèque publique du Roi Abdelaziz, située à Riyad, a publié des douzaines de livres traduits et localisés, particulièrement sur l’histoire de la péninsule arabique et du Royaume.
Prix international du Roi Abdallah ben Abdelaziz pour la traduction
Le Prix international du Roi Abdallah ben Abdelaziz pour la traduction a été établi en 2006 avec l'approbation du Conseil d’administration de la bibliothèque publique du Roi Abdelaziz à Riyad. Il s’agit d’un prix de reconnaissance international remis tous les deux ans pour travail exceptionnel et efforts notables dans le domaine de la traduction vers et depuis l’arabe. Le prix vise à favoriser la traduction entre langues, à renforcer la communication culturelle et à soutenir les traducteurs à travers le monde en honorant les œuvres, les institutions et les individus d'exception dans le domaine de la traduction.
Le prix est remis dans six catégories : le Prix de la traduction dans le domaine des lettres depuis l’arabe vers d’autres langues, le Prix de la traduction dans le domaine des lettres depuis d’autres langues vers l’arabe, le Prix de la traduction dans le domaine des sciences naturelles de l’arabe vers d’autres langues, le Prix de la traduction pour efforts institutionnels ou organisationnels et le Prix de la traduction pour efforts individuels.
Les lauréats du prix reçoivent un certificat de reconnaissance indiquant les raisons pour lesquelles ils reçoivent cette récompense, ainsi que 750 000 SAR (200 000 dollars US) pour chaque prix, et 500 000 SAR (133 000 dollars US) pour le Prix de la traduction pour efforts individuels, en plus d’une médaille commémorative.
Depuis son lancement jusqu'en 2023, 60 pays arabes et étrangers ont participé à ces concours. Entre la première et dixième édition, plus de 1 500 œuvres, traduites en 41 langues, ont été nommées, avec 123 lauréats.
Le Prix de la traduction, affilié au ministère de la Culture
Le Prix de la traduction est l'un des prix culturels nationaux décernés par le ministère de la Culture. Il est décerné pour récompenser les efforts des traducteurs, encourager la traduction et célébrer des traductions d'œuvres exceptionnelles qui contribuent à renforcer les échanges culturels mondiaux et à élargir les horizons de la connaissance.
Le Prix de la traduction vise à obtenir une reconnaissance, à la fois dans le monde arabe et à l'international, grâce à ses méthodes et à sa durabilité. Il a pour objectif de stimuler la compétitivité sur le marché de la traduction et d'encourager les personnes, les institutions arabes et mondiales, ainsi que toute personne intéressée par ce domaine, à y contribuer. Par ailleurs, le prix vise à honorer les personnes qui contribuent au domaine de la traduction et de la localisation, à diffuser des connaissances, à améliorer les normes de traduction et à enrichir la littérature du monde arabe avec des œuvres culturelles mondiales.
Les interprètes comme les traducteurs sont éligibles au Prix de la traduction. Pour ce qui est de la participation et du processus de nomination, les candidats peuvent se nommer eux-mêmes en passant par la plateforme en ligne, ou ils peuvent être nommés par d'autres personnes. Des comités spécialisés au sein du ministère de la Culture proposent également des candidats.
Traduction dans les Deux Saintes Mosquées
L’Autorité générale pour les affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète fournit des services de traduction aux fidèles, aux pèlerins, aux pèlerins de l’Oumra et aux visiteurs de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète dans le cadre du Projet de traduction, qui fait partie du projet du Gardien des deux Saintes Mosquées dans le domaine de l'interprétation à la Grande Mosquée.
C’est en 2014 que ce dernier a été lancé pour les visiteurs des deux Saintes Mosquées. Les sermons du vendredi, à la Grande Mosquée et à la Mosquée du Prophète, sont notamment traduits pour les fidèles non arabophones, ce qui permet de garantir que le message des sermons parvient aux musulmans dans leur propre langue. De plus, les leçons et les sermons sont traduits dans les langues des pèlerins, des pèlerins de l’Oumra et des visiteurs. L'Autorité générale pour les affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète a fourni des traducteurs spécialisés pour expliquer le projet ainsi que ses applications aux visiteurs non arabophones de ces deux mosquées.
Parmi les services qu'elle propose, l'Autorité générale a notamment lancé l'application « Deux Saintes Mosquées », qui fournit des traductions écrites et audio des sermons. Ce service électronique permet aux utilisateurs de lire et d'écouter les sermons et d'en traduire le contenu.
Depuis 2018, l'Agence des langues et de la traduction de L’Autorité générale des affaires des deux Saintes Mosquées assure la traduction du sermon d'Arafat. Dans le cadre du projet du Gardien des deux Saintes Mosquées, le sermon d'Arafat est traduit en 20 langues : français, anglais, persan, ourdou, haoussa, russe, turc, pendjabi, chinois, malais, swahili, espagnol, portugais, amharique, allemand, suédois, italien, malayalam, bosniaque et pilipino. Les traductions sont diffusées via la plateforme Manarat al-Haramain pour atteindre la plupart des régions du monde, sur les chaînes de télévision consacrées au Coran et à la Sunna ainsi que sur 10 stations de radio FM.
L’Autorité générale des affaires des deux Saintes Mosquées propose également des services de traduction en 10 langues : anglais, français, ourdou, persan, turc, malais, russe, chinois, bengali et haoussa, dans le cadre de l'Initiative de la chaire de la Grande Mosquée sur les langues rares.
Cela comprend la traduction du sermon du vendredi et sa diffusion sur les ondes radio FM, la traduction de livres et de brochures dans les langues approuvées, la traduction de panneaux didactiques et d'écrans électroniques, le don de Corans traduits, la traduction de leçons scientifiques et religieuses ainsi que leur diffusion sur la plateforme en ligne Manarat al-Haramain, la réponse aux demandes, la fourniture d'indications de localisation dans diverses langues dans les zones de prière et les comptoirs, la mise à disposition de cartes interactives via des QR codes pour les pèlerins et les visiteurs de la Grande Mosquée, ainsi que des liens vers l'initiative « Dans votre langue » pour écouter les traductions des sermons tout au long de l'année grâce à des casques fournies.
Traduction des significations du Coran
Le Complexe du Roi Fahd pour l’impression du Saint Coran à Médine, affilié au ministère des Affaires islamiques, de l’Appel et de l’Orientation, publie les traductions des significations du Coran dans différentes langues afin de faciliter la compréhension du Livre d'Allah pour les non-arabophones.
Jusqu'en mai 2024, le Complexe du Roi Fahd pour l’impression du Saint Coran avait publié un total d'œuvres traduites en 77 langues, dont 39 langues asiatiques, 12 langues européennes et 18 langues africaines.
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