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Ville historique de Djeddah

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Ville historique de Djeddah
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La ville historique de Djeddah, ou al-Balad (littéralement « la ville »), est un site du patrimoine culturel mondial, un centre archéologique, commercial et touristique, situé au centre-ville de Djeddah, sur la côte ouest du Royaume d’Arabie saoudite. Elle est composée des quartiers de Djeddah à l’intérieur des anciennes murailles, de portes, d’allées, de mosquées, de maisons, de marchés, de bâtiments, de sièges du gouvernement, de zones vides entre les maisons (barha), de lieux emblématiques, de parcs publics, de musées privés et d’anciennes mosquées. La ville historique de Djeddah est l’un des six sites archéologiques saoudiens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Elle est entourée d’une muraille érigée au XV siècle. À l’intérieur, elle est divisée en quatre quartiers principaux (Harat) : Harat al-Sham (le Levant), Harat al-Yemen, Harat al-Mazloum et Harat al-Bahr (la mer). Ces quartiers contiennent des lieux emblématiques qui ont influencé l’Arabie saoudite moderne, notamment Bait Nassif (Maison Nassif), où le roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al-Saoud a résidé pendant près de dix ans, ainsi que quatre-cent autres bâtiments, dont le plus ancien date du VIIsiècle, et le plus récent, du XX siècle.

En 2021, le Prince héritier et Premier ministre, Son Altesse Royale le prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud, a lancé le projet de restauration de la ville historique de Djeddah, dans le but de transformer le district en une zone motrice pour l’économie, qui contribue à la croissance du PIB et qui participe aux objectifs de la Vision 2030. En 2022, la création de l’Autorité de développement du gouvernorat de Djeddah a été approuvée.

La visite de la ville historique de Djeddah est un rituel très suivi par les habitants de Djeddah pendant la période de l’Aïd et le mois du Ramadan. Le quartier accueille chaque année le festival historique de Djeddah, un événement du patrimoine culturel du pays, qui attire plus de cinq cent mille visiteurs.

Histoire de la ville historique de Djeddah

La ville de Djeddah a une grande richesse historique, avec des éléments remontant à des centaines d’années avant l’islam, et son importance économique et son statut étaient étayés par le fait qu’elle était la porte d’entrée de La Mecque depuis 647. Le Calife Othman ibn Affan (qu’Allah l’agrée) a fait de Djeddah un port majeur pour l’accueil des pèlerins vers les lieux saints de La Mecque. De nos jours, elle a toujours un rôle stratégique et commercial, grâce à son port donnant sur les côtes de la mer Rouge.

Ville historique de Djeddah avant l’ère islamique

La ville historique de Djeddah date d’environ trois mille ans. Elle a d’abord servi de lieu de repos pour les pêcheurs après leurs excursions sur la mer Rouge. Au fil du temps, Djeddah est devenue une ville prospère où le commerce, la pêche, les bâtiments et l’artisanat ont fleuri.

La ville historique de Djeddah à l’ère islamique

L’importance économique de la ville historique de Djeddah et son statut étaient étayés par le fait qu’elle était la porte d’entrée de La Mecque depuis 647. Le Calife Othman ibn Affan (qu’Allah l’agrée) a fait de Djeddah un port majeur pour l’accueil des pèlerins vers les lieux saints de La Mecque. De nos jours, elle a toujours un rôle stratégique et commercial, grâce à son port donnant sur les côtes de la mer Rouge.

La ville historique de Djeddah à l’ère saoudienne

À l’ère saoudienne, la ville historique de Djeddah a attiré l’attention des dirigeants saoudiens depuis la création du Royaume jusqu’à nos jours. Le fondateur, le roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al-Saoud, s’y est installé en 1925, et a résidé à Bait Nassif pendant près de dix ans. Il a également installé ses majlis (assemblées) et un musalla (lieu de prière) près de la mosquée al-Hanafi.

Depuis 1977, la ville historique de Djeddah a connu une activité intense de développement, de restauration, de pavage et d’éclairage, ce qui correspond à la création de son ancienne municipalité, et a été suivie par la préparation de schémas de développement, puis de travaux de mise en œuvre, à partir de 1980 et jusqu’en 1984. Plus tard, en 1992, un département du gouvernement a été créé afin de protéger les bâtiments historiques. Entre 2012 et 2019, environ 270 millions de SAR ont été employés pour la conservation et le développement de ce lieu. Le Projet de conservation de la ville historique de Djeddah du roi Abdealziz, le programme d’attention au patrimoine culturel du Royaume du Gardien des Deux Saintes Mosquées, et le projet de restauration de la ville historique de Djeddah sont les projets les plus importants qui ont contribué à la préservation des bâtiments de la ville historique de Djeddah et à relancer le tourisme dans la région.

Anciens bâtiments de la ville historique de Djeddah. George Randall - 1937. (Fondation de Darah)
Anciens bâtiments de la ville historique de Djeddah. George Randall - 1937. (Fondation de Darah)

Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

La décision n° 5455 du Conseil des ministres du 13 août 2006 a approuvé l’inscription de trois sites historiques à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : Madain Saleh, la ville historique de Diriyah, et la ville historique de Djeddah. Deux ans avant cette décision, la municipalité de Djeddah a commencé à attirer l’attention des dirigeants sur la ville historique à l’aide de plans et de projets, en collaboration avec plusieurs entités gouvernementales, pour préserver le quartier historique de Djeddah, afin qu’il demeure le cœur historique de la ville. Ces mesures ont été mises en œuvre grâce à l’élaboration de plans de construction et d’un code qui préserve l’idiosyncrasie historique de la région, en classant les bâtiments historiques, en pavant les rues et en les éclairant avec des lanternes traditionnelles. Ainsi, un organisme gouvernemental a été créé et chargé de la conservation et l’entretien des anciens bâtiments de la ville historique de Djeddah.

L’inscription de la ville historique de Djeddah au patrimoine mondial de l’UNESCO a été votée par le Comité du patrimoine mondial lors de sa trente-huitième session au Qatar et a été acceptée le samedi 21 juin 2014.

Développement de la ville historique de Djeddah

Depuis la visite du roi Abdelaziz en 1925, la ville de Djeddah a connu une activité intense de développement, de restauration, de pavage et d’éclairage. Des organismes administratifs, économiques et scientifiques pour la ville ont été créés. En 1927, le roi Abdelaziz Al-Saoud a demandé l’import de deux grandes unités de dessalement de l’eau de mer après la panne de la distillerie de Kindasa, et de l’eau de source de Wadi Fatima al-Jumum a été transportée à Djeddah en 1947. Ce projet a été nommé al-Ain al-Aziziya en l’honneur de son fondateur, le roi Abdelaziz.

La municipalité de la ville historique de Djeddah a été créée en 1980, et le département de la protection du quartier historique a été créé en 1991. Il est devenu plus tard la Direction de la protection des quartiers historiques. En 2005, le projet du roi Abdelaziz a été créé afin de préserver la ville historique de Djeddah, ainsi qu’un département dédié à la supervision du développement et des travaux de modernisation.

Restauration de cinquante-six bâtiments de la ville historique de Djeddah

En 2018, le Gardien des Deux Saintes Mosquées, le roi Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud, a publié un décret royal pour la création d’un département indépendant nommé le département pour le projet de la ville historique de Djeddah, doté de son propre budget et sous la direction du ministère de la Culture. Il est fondé sur la présentation du Prince héritier et Premier ministre, Sa Majesté le prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud, à la tête du Comité des grands projets nationaux.

En 2019, le prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz a employé à l’origine 50 millions de SAR pour soutenir la restauration de cinquante-six bâtiments délabrés de la ville historique de Djeddah, qui comportent des éléments architecturaux du patrimoine culturel de Djeddah. Ce geste du Prince héritier avait pour but de soutenir les projets de préservation des éléments historiques et civilisationnels du Royaume.

Projet de restauration de la ville historique de Djeddah

Le projet de restauration de la ville historique de Djeddah fait partie du programme de développement de la ville de Djeddah, qui est centré sur le développement des revenus du quartier pour qu’il devienne un lieu abritant des monuments anciens et afin de tirer parti de sa localisation et de ses sites culturels et urbains. L’objectif est l’amélioration de la qualité de vie et la préservation de ces sites comme patrimoine culturel reflétant l’identité et la nature du quartier, et la promotion de ses aspects urbains, pour que la ville historique de Djeddah devienne un lieu attractif mondial au sein du Royaume. Les travaux du projet doivent se tenir sur quinze ans, en suivant un ensemble de voies et de plans.

Les travaux du projet de restauration de la ville historique de Djeddah suivent plusieurs voies, y compris l’infrastructure et les services, le renforcement des aspects urbains, l’amélioration et l’augmentation de l’efficacité de la qualité de vie, et le développement et la préparation du domaine environnemental et naturel en mettant en avant les caractéristiques historiques de Djeddah. Parmi ces dernières, il y a trente-six mosquées, plus de six cents bâtiments, cinq marchés culturels majeurs, ainsi que des cours, des passages et des sites d’importance historique.

Ce projet inclut la création d’un environnement entier avec des espaces naturels, dont des jardins ouverts, des espaces verts recouvrant 15 % de la surface totale de la ville historique de Djeddah, et des fronts de mer de près de 15 km de long.

Anciennes murailles de Djeddah

La ville historique de Djeddah est entourée de murailles érigées dans le but de protéger la ville des navires de guerre portugais. Elles comprennent huit portes (babs), nommées Bab Makkah, qui donne vers La Mecque, Bab al-Madinah, Bab Shareef, Bab al-Sabbah, Bab al-Maghariba, Bab Suraif et Bab al-Nafe’a, ainsi que la nouvelle porte construite par le roi fondateur Abdelaziz Al-Saoud. En 1947, les murailles empiétaient sur les bâtiments de la ville en expansion, ce qui a conduit à sa démolition. Cependant, certaines de ses portes ont été conservées, comme Bab Makkah et Bab Jadeed.

Histoire des anciennes murailles et portes de Djeddah

Les murailles qui entourent la ville historique de Djeddah ont été construites au XVsiècle, sur les ordres du Sultan Abu Al Nasr Qansuh Al Ashraf Qaitbay, le dernier Sultan Burji Mamluks d’Égypte, en 1509. Elles ont été érigées par l’un de ses dirigeants, Hussein al-Kurdi, pour fortifier la ville de Djeddah et la protéger des navires de guerre portugais. Il a commencé à fortifier les murailles en construisant des forts et des tours, en installant des canons, et en creusant une tranchée à l’extérieur pour davantage protéger la ville des menaces.

Construction des anciennes murailles de Djeddah

Les murailles de la ville historique de Djeddah ont été érigées avec l’aide de son peuple. Elles comprennent sept portes construites par étapes : Bab Makkah, Bab al-Shareef, Bab al-Sabbah (aussi appelée Bab al-Bunt), Bab al-Maghariba, Bab al-Nafe’a et Bab al-Madinah. Plus tard, pendant l’ère saoudienne, une nouvelle porte, nommée Bab Jadeed, a été ajoutée au nord de la muraille.

Portes de la muraille nord

Les portes de la muraille nord sont :

Bab al-Madinah : située au nord du Parc du siège de l’administrateur du district à Harat al-Sham, en face de Bait Bajnaid à l’est, séparée du parc par une grande rue, qui est plus tard devenue la Route du roi Abdelaziz. Cette porte avait plusieurs fonctions. Elle était utilisée pour aller à al-Qashla, la caserne militaire qui existe encore de nos jours, par les voyageurs pour aller et revenir de Médine et de La Mecque. Elle servait également pour le passage de chariots chargés de pierres provenant des carrières du nord de la ville de Djeddah, et de la vase extraite de la Mer vaseuse, aujourd’hui connue sous le nom de lac al-Arbaeen, autrefois utilisées pour construire les maisons de Djeddah.

Bab Jadeed : une des portes des murailles nord et la dernière construite au début de l’ère saoudienne, située à l’est de Bab al-Madinah et en face de Bait al-Hazzazi. Il s’agit d’une double porte assez grande pour que des voitures la traversent.

Portes de la muraille est

Bab Makkah : l’entrée de Djeddah du côté est, située en face du souk al-Badu (marché bédouin) et qui donne sur les marchés al-Haraj et al-Hakaqat à l’extérieur des murailles. Elle est souvent traversée lors de funérailles pour aller au cimetière d’Al-Asad, à l’extérieur des murailles.

Portes de la muraille sud

Bab al-Shareef : l’entrée de Djeddah du côté du sud, située en face de Barhat al-Aqili. Elle donne sur l’extérieur du marché Haraj al-’Asr, où les habitants se rendaient pour faire leurs achats à l’extérieur des murailles. Elle mène également vers un lieu nommé Qawz ou al-Hamla, une grande colline qui était un endroit où les habitants de Djeddah, et en particulier les personnes âgées, venaient respirer, car il surplombe Barhat Bab al-Shareef et Haraj al-’Asr, ainsi qu’un point de jonction reliant al-Balad aux quartiers de Bisha et Barra, entre autres.

Portes de la muraille ouest

La muraille ouest comporte plusieurs portes :

Bab al-Nafe’a : la première porte de la muraille ouest, du côté sud, également appelée Bab al-Farda, située dans la partie sud du site de Burj al-Mahmal, à l’opposé du centre commercial al-Mahmal dans la rue du Roi Abdelaziz. Cette porte était un point de passage pour les personnes qui travaillaient au souk al-Bunt ou en mer, qui habitaient principalement Harat al-Bahr et Harat al-Yemen.

Al-Sabbah : il s’agit de la seconde porte de la muraille ouest, et la plus importante, car elle est entourée de plusieurs départements gouvernementaux majeurs, comme la municipalité, au nord, le département postal et du télégramme, et le poste de police, au sud, ainsi que le palais de justice. Elle a été nommée ainsi, car le grain importé était versé, tamisé et mis en sac, puis pesé à cet endroit, pour ensuite être transporté dans des entrepôts de marchands. Elle est située à l’entrée du souk al-Bunt et de la mosquée Barhat Akkash du côté ouest de la place al-Bunt.

Bab al-Maghariba : la troisième porte de la muraille ouest, située au sud d’al-Jafali, dans la rue du roi Abdelaziz de nos jours. Elle était l’unique sortie pour les pèlerins venus de la mer pour aller à La Mecque et à Médine qui passaient par Bab al-Madinah.

Bab Suraif : la seconde porte de la muraille ouest, aussi connue sous le nom de Bab al-Arbaeen, située entre l’hôtel de la mer Rouge et le bâtiment d’al-Salhiya (actuellement le bâtiment d’al-Faisaliyah).

Un ancien bâtiment de la ville historique de Djeddah (Agence de presse saoudienne)
Un ancien bâtiment de la ville historique de Djeddah (Agence de presse saoudienne)
Image montrant un quartier de la ville historique de Djeddah. (Agence de presse saoudienne)
Image montrant un quartier de la ville historique de Djeddah. (Agence de presse saoudienne)

Quartiers de la ville historique de Djeddah

Après la destruction de la muraille de la ville historique de Djeddah pour faire place à l’expansion urbaine en 1947, la ville dans l’enceinte des murs a été divisée en plusieurs quartiers, anciennement connus sous le nom harat (allées). Ces quartiers ont été nommés en fonction de leur emplacement géographique dans la ville ou d’événement qui s’y sont tenus : Harat al-Sham, Harat al-Yemen, Harat al-Mazloum et Harat al-Bahr. Ils comprennent des lieux emblématiques qui ont influencé le cours de l’histoire saoudienne moderne, comme Bait Nassif ou l’École al-Falah, la première école fondée à Hijaz, trente-trois ans avec l’unification du Royaume, qui a ouvert en 1905, et qui est aujourd’hui l’un des sites les plus importants de Harat al-Mazloum. Ils comprennent aussi les mosquées les plus anciennes de la ville de Djeddah, comme la mosquée al-Shafei âgée de 1 400 ans, située à Harat al-Mazloum, la mosquée al-Mimar, construite en 1682, et la mosquée Uthman ben Affan.

Harat al-Yemen

Harat al-Yemen est situé au sein des murs de la ville historique de Djeddah, au sud de la rue al-Alawi. Ce lieu est nommé ainsi, car il est orienté vers le Yémen. Dar al-Nassif, Dar al-Jamjoom, Dar al-Shaarawi et Dar al-Abdualsamad figurent parmi les éléments les plus importants de ce quartier.

Harat al-Bahr

Harat al-Bahr a été construit dans l’enceinte des murailles de la ville historique de Djeddah. Il est situé au sud-ouest de la ville et surplombe la mer Rouge, d’où il tient son nom. Dar al-Radwan, connu à l’époque sous le nom de Radwan al-Bahr, est l’un des éléments principaux qu’il comprend.

Harat al-Mazloum

Harat al-Mazloum (l’allée des lésés) est l’un des quartiers situés au sein des murailles de la ville historique de Djeddah. Il a été nommé ainsi après la mort de M. Abdulkarim al-Barzanji, injustement tué par le gouvernement ottoman. Harat al-Mazloum est situé dans la partie nord-est de la muraille, au nord de la rue al-Alawi. Il comprend plusieurs éléments importants tels que Dar al-Qabil, la mosquée al-Shafei et le souk al-Jami.

Harat al-Sham

Harat al-Sham est un des quartiers situé au sein des murailles de la ville historique de Djeddah. Il est nommé ainsi, car il est orienté vers le Levant. Il est situé au nord des murailles et comprend plusieurs éléments importants, notamment Dar al-Sarti et Dar al-Zuhd.

Des anciens bâtiments de la ville historique de Djeddah en 1918. (Fondation du Roi Abdelaziz (Darah))
Des anciens bâtiments de la ville historique de Djeddah en 1918. (Fondation du Roi Abdelaziz (Darah))

Maisons de la ville historique de Djeddah

La ville historique de Djeddah comprend environ six cents bâtiments archéologiques. Le plus ancien date du VIIsiècle, et le plus récent, du XXsiècle. La plupart de ces bâtiments ont été construits en accord avec le style architectural prédominant dans le bassin de la mer Rouge, qui repose sur l’argile et la pierre, des portes et des fenêtres en bois, et des Rawashins séparés peints en marron, vert et bleu. Les bâtiments plus récents ont été construits avec des matériaux plus modernes. Parmi les bâtiments les plus anciens qui ont traversé les siècles jusqu’à nos jours, Dar al-Nassif et Dar al-Jamjoom sont les plus importants de Harat al-Yemen ; Dar al-Baeshen, Dar al-Qabil et la mosquée al-Shafei sont ceux de Harat al-Mazloum ; et Dar al-Banajah et Dar al-Zuhd sont ceux de Harat al-Sham.

Constructions des maisons de la ville historique de Djeddah

Les maisons de la ville historique de Djeddah étaient construites à partir de pierres extraites du site du lac al-Arbaeen (qui était alors appelé la Mer vaseuse) qui étaient ensuite travaillées grâce à des machines actionnées à la main, puis moulées, ainsi qu’avec du bois provenant des régions voisines, telles que Wadi Fatima, ou à partir de matériaux importés via le port maritime, notamment en provenance d’Inde. En outre, la vase extraite de la Mer vaseuse était utilisée pour stabiliser les pierres et les briques.

Les maisons de la ville historique de Djeddah étaient construites avec des pierres de taille renforcées par des séparateurs en bois, appelés couronnes, pour la répartition de la charge sur presque chaque mètre de murs. Les bâtiments anciens sont très similaires aux bâtiments en béton. Le bois qui allège le poids de leur structure est comparable aux murs extérieurs des constructions en béton. Grâce à la durabilité et à la qualité de ces constructions, certaines maisons sont encore intactes et ont gardé leur aspect d’origine.

Ces maisons ont plusieurs caractéristiques distinctives, comme la présence de badguirs au-dessus de chaque pièce pour rafraîchir l’intérieur, l’utilisation de Rawashin en grandes quantités, des ornements en bois sur les murs pour améliorer la circulation de l’air à l’intérieur, et le fait qu’elles soient toutes à l’ombre afin de baisser les températures. Les maisons étaient placées en zigzag pour que leur façade projette de l’ombre sur les autres.

Une photographie d’une ancienne mosquée dans la ville historique de Djeddah (Agence de presse saoudienne) (Fondation de Darah)
Une photographie d’une ancienne mosquée dans la ville historique de Djeddah (Agence de presse saoudienne) (Fondation de Darah)

Mosquées de la ville historique de Djeddah

La ville historique de Djeddah abrite de nombreuses mosquées, comme celle d’al-Shafei à Harat al-Mazloum, qui date des débuts de l’ère islamique, celle d’al-Mimar, construite en 1682, celle d’al-Abanous, aujourd’hui connue sous le nom de la mosquée Uthman ben Affan, et celle d’al-Hanafi, où le roi fondateur Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud priait, qui date de 1825.

Mosquées les plus importantes

La mosquée d’al-Shafei est l’un des lieux les plus importants d’Harat al-Mazloum par son ancienneté, qui a traversé les premiers siècles de l’ère islamique. Elle a été construite lors de l’ère du Calife Umar ben al-Khattab (qu’Allah l’agrée) à partir de matériaux traditionnels comme du bois, de la vase et de la pierre de taille, qui étaient les matériaux principalement utilisés dans la région à l’époque. Elle a été complètement restaurée, et le Gardien des Deux Saintes Mosquées, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, lui a accordé une attention particulière. Il a suivi les différentes étapes de son développement en 2014 lorsqu’il était Prince héritier lors de sa visite de la ville historique de Djeddah. Les travaux de restauration ont été terminés, et la mosquée a ouvert à nouveau en 2015.

La mosquée al-Mimar, dans Harat al-Mazloum, l’un des quartiers de la ville historique de Djeddah, est située dans la rue al-Alawi, à l’ouest de Mahallat al-Mazloum, près de la renommée Barhat Nassif, et date de 1682. En 2018, elle a rouvert à la fin de ses travaux de restauration, menés aux frais de la fondation du roi Abdallah ben Abdelaziz.

La mosquée d’al-Basha, une des mosquées de Harat al-Mazloum dans la ville historique de Djeddah, a été construite par Bakr Basha, le gouverneur de Djeddah en 1735. Il s’agit de l’une des plus anciennes mosquées érigées dans la ville de Djeddah. Elle est connue pour son minaret emblématique de la ville qui est resté intact jusqu’en 1978, lorsque la mosquée a été détruite, et qu’une nouvelle a été érigée.

La mosquée Uthman ben Affan, construite entre le XVet XVIsiècle, est aussi nommée la mosquée d’ébène d’après les deux piliers d’ébène à l’intérieur de la mosquée. Elle est l’une des mosquées de la ville historique de Djeddah mentionnées par Ibn Battuta et Ibn Jubeir dans leurs récits de voyage.

La mosquée Akkash, érigée en 1786, est située dans Harat al-Mazloum, dans la rue Qabil, à l’ouest. Elle a été construite sur une plateforme surélevée, accessible en montant cinq marches en bois dur de noyer, qui se distingue par sa couleur sombre. La mosquée a conservé son bâtiment d’origine et des prières s’y tiennent régulièrement.

Projet du Prince Mohammed ben Salmane pour le développement des mosquées historiques

Ces mosquées constituent l’un des éléments les plus majeurs du patrimoine architectural et civilisationnel et que leurs caractéristiques sont représentatives de leur importance historique, culturelle et sociale. Le projet pour le développement des mosquées historiques du prince Mohammed ben Salmane a reconstruit et rénové les mosquées historiques de Djeddah lors de sa seconde phase. Ce projet cherche à renforcer le statut religieux et culturel des mosquées historiques dans le cadre de la Vision 2030, en préservant leurs caractéristiques architecturales authentiques et afin de les utiliser dans le développement et la conception des mosquées modernes.

La deuxième phase du projet est consacrée à la réhabilitation et au développement de la mosquée Abu Inabah, située à Harat al-Sham dans la ville historique de Djeddah. Elle a plus de neuf cents ans, s’étend sur 339,98 m et peut accueillir 360 fidèles. Les travaux de réhabilitation ont pour objectif d’agrandir la surface de la mosquée de 335,31 m et changer sa capacité pour qu’elle puisse accueillir 357 fidèles, tout en respectant des méthodes pour la préservation de l’importance historique de la mosquée et pour se rapprocher autant que possible de son aspect d’origine. Le projet a aussi pour but de restaurer et réhabiliter la mosquée d’al-Khader, située à al-Balad, qui date de sept cents ans et dispose d’une surface totale de 357,53 m, avec une capacité d’accueil de 372 fidèles, en modifiant sa surface pour atteindre les 355,09 m et atteindre une capacité d’accueil de 355 fidèles.

Anciens marchés et petites échoppes

La ville historique de Djeddah est connue depuis longtemps pour ses marchés qui ont contribué à l’attractivité économique de la région. Certains marchés existent toujours, comme le marché al-Badu, dans Bab Makkah, qui date de plus de 140 ans, où les habitants bédouins faisaient leurs achats, ou le marché al-Nada, qui date de plus de 150 ans et qui propose principalement des échoppes vendant des chaussures, et le marché Qabil.

La ville accueille aussi plusieurs marchés spécialisés, comme le marché aux poissons (Banqala). Vers le bout de la rue Qabil, se tient un marché où l’on peut trouver des légumes et de la viande à al-Nowariya. Le souk al-Kabeer propose de petites et de grandes échoppes remplies de tous types de tissus. Il y a également le marché al-Khaskeya, situé derrière la maison du cheikh Mohammed Nassif, le marché al-Habbaba, situé à Bab Makkah, le marché al-Jami, près de la mosquée al-Shafei, et le marché al-Haraj à Bab al-Shareef. Le marché al-’Asr, également à Bab al-Shareef, se tenait toujours les jours après la prière ’Asr. Le marché al-Baraghiya, spécialisé dans la fabrication de selles pour les ânes, les mules et les chevaux, se tient quant à lui dans le bâtiment al-Sharbatly. Le marché d’al-Subahiya est consacré à la vente et à la fabrication des misbahas (chapelets).

La ville historique de Djeddah comprenait aussi des petites échoppes appelées khans ou Qisarya. Il s’agit d’un marché avec des rangées d’échoppes qui s’ouvrent et se ferment les unes en face des autres. Parmi les khans les plus importants de la ville historique de Djeddah, on retrouve Khan al-Qasba, un marché qui propose des tissus et des étoffes, Khan al-Hunood (Indiens), Khan al-Dallaleen (intermédiaires), et Khan al-Attareen (parfumeurs).

Le tourisme dans la ville historique de Djeddah

Un événement du festival historique de Djeddah. (Agence de presse saoudienne)
Un événement du festival historique de Djeddah. (Agence de presse saoudienne)
Un événement du festival historique de Djeddah. (Agence de presse saoudienne)
Un événement du festival historique de Djeddah. (Agence de presse saoudienne)

La ville historique de Djeddah est un lieu majeur pour l’organisation de festivals, fêtes, activités culturelles et de loisir annuelles et saisonnières, ainsi que l’accueil de touristes. Elle est l’un des sites les plus attractifs où les habitants de Djeddah se rendent pendant la saison de l’Aïd Al-Fitr et l’Aïd Al-Adha, ainsi que durant le mois du Ramadan. Le quartier accueille chaque année un événement du patrimoine culturel du pays, le festival historique de Djeddah, qui attire plus de cinq cent mille visiteurs.

Festival historique de Djeddah

La première édition du festival historique de Djeddah a été lancée le 16 janvier 2014. Il s’agit d’un festival annuel qui plonge ses visiteurs dans l’atmosphère de la ville de Djeddah, il y a plus d’un demi-siècle. Le festival a pour objectif de renforcer la position du Royaume sur le plan de la culture, la littérature et l’histoire arabe et islamique, de préserver son patrimoine et sa culture, de relier le passé et le présent, de présenter le passé de Djeddah à ses visiteurs, et de familiariser la nouvelle génération avec l’histoire de cette région, ainsi que les coutumes, les traditions et le patrimoine de son peuple.

La seconde édition du festival s’est tenue sur le thème Shamsik Ashraqat (Votre soleil s’est levé) et proposait plus de quatre-vingt-neuf événements du patrimoine, de loisir, culturels et promotionnels. La troisième édition s’est tenue le 8 juin 2016 et avait pour thème Ramadanuna Keda 3 (Voilà comment nous fêtons le Ramadan). La quatrième édition s’est tenue le 29 mars 2017 avec pour thème Atareek (Alors voilà qui vous êtes vraiment !). En outre, la Fondation « Misk » du prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz a lancé le 20 septembre 2018 l’édition Tareekhuna Misk (Notre histoire est belle), à la même date que la quatre-vingt-huitième fête nationale du Royaume. Elle proposait vingt-deux événements culturels, éducatifs et de divertissement, au cœur d’un environnement mêlant patrimoine, art et technologie.

Depuis le lancement de Jeddah Season en 2019, une multitude d’événements culturels et de divertissement ont été proposés dans la ville historique de Djeddah, comme des spectacles de comédie dans le théâtre du Festival international du film de la mer Rouge.

Festival international du film de la Mer Rouge

Le Festival international du film de la mer Rouge a été lancé dans son siège, situé dans le quartier nord de la ville historique de Djeddah, et plus particulièrement à Bait Zainal (Maison de Hollande), qui est un site classé au patrimoine mondial de l’humanité. Il s’agit du premier festival international du film à se tenir dans le Royaume. Il soutient le cinéma local et les contenus cinématographiques sur le plan local et dans l’ensemble de la région arabe.

Musées

Bait Nassif est une des maisons les plus importantes de la ville historique de Djeddah, car elle reflète l’histoire et le patrimoine de cet endroit de la ville. Elle a été convertie en un musée et une bibliothèque, et elle accueille désormais des activités culturelles. Le Musée de la mer Rouge figure parmi les musées établis par le ministère de la Culture dans le bâtiment Bab al-Bunt. Il présente des artéfacts rares, des manuscrits, des photographies et des livres. Le musée présente l’histoire du patrimoine de Bab al-Bunt, qui a une valeur historique importante, car elle a servi de point de contact entre les habitants de la côte de la mer Rouge et le reste du monde, et de point d’entrée principal pour les pèlerins, les commerçants et les touristes vers la ville de Djeddah. Le musée contient également plus de cent œuvres d’art et accueille quatre expositions temporaires annuelles, ainsi que des programmes éducatifs accessibles à tous.

En outre, d’autres musées sont situés dans la ville historique de Djeddah, comme le Musée de la maison Matbouli, situé dans le marché al-Alawi à Harat al-Yemen, le musée Bait al-Balad, ainsi que le musée al-Diyafa (de l’hospitalité), qui présente des antiquités datant de plus de cent ans.