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Oasis d’Al-Ahsa

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Oasis d’Al-Ahsa
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L'oasis d'Al-Ahsa est un site culturel du patrimoine mondial et une destination culturelle touristique au sein du Royaume d'Arabie saoudite. Ses terres fertiles, ses palmiers abondants et ses sources d'eau en ont fait la plus grande oasis de palmiers entourée de sable au monde. Il s'agit du plus grand gouvernorat du Royaume, avec une superficie de 375 000 km², et l'un des gouvernorats de la province d'Ach-Charqiya, la plus grande du Royaume avec une superficie de 540 000 km². C'est le cinquième site saoudien à être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

À propos de l'oasis d'Al-Ahsa

Origine du nom

Localement, l'oasis d'Al-Ahsa est connue sous le nom de « Al-Hasa ». Al-Hasa est dérivé de l'arabe « Al-Hasi », qui fait référence à un terrain rocheux recouvert d'une couche de sable qui retient l'eau de pluie. On peut y puiser de l'eau en creusant à très faible profondeur. Historiquement, elle était connue sous le nom d'Al-Ahsa, comme le mentionne Yaqut dans son livre Mu'jam al-Buldan.

Localisation et frontières

L'oasis d'Al-Ahsa est la plus grande oasis du Royaume en termes de superficie. Elle est bordée au nord par les provinces de Buqayq, An-Nu'ayriyyah, et de Qaryat Al-Ulya, à l'est par le golfe Persique, le Qatar et les Émirats arabes unis, au sud par le Sultanat d'Oman et à l'ouest par le désert ad-Dahna et le plateau as-Summan. Elle se situe sur le champ de Ghawar, le plus grand champ pétrolier du monde.

Ressources économiques

L'oasis d'Al-Ahsa est décrite comme le garde-manger de la province d'Ach-Charqiya, réputée pour sa production de dattes, de blé, de riz et de fruits. Elle abrite environ 3 millions de palmiers. Par conséquent, le gouvernement saoudien encourage l'agriculture en améliorant la rentabilité des agriculteurs. La région propose également un marché aux chameaux et un marché hebdomadaire chaque jeudi à Al-Hofuf où les produits agricoles tels que les dattes, le blé, le riz et les fruits sont présentés. Parmi les autres activités économiques de la région figurent la fabrication de textile et l'élevage de chevaux arabes.

L'oasis d'Al-Ahsa est également connue pour sa production de riz Hassawi, localement appelé « Al-Aysh Al-Hassawi », l'une de ses cultures agricoles essentielles depuis les anciens temps. La région connaît des températures élevées atteignant jusqu'à 50 °C pendant l'été, ce qui est propice à la culture du riz Hassawi. Le riz Hassawi est une plante herbacée estivale caractérisée par ses grains rouges, d'une longueur pouvant aller jusqu'à 10 mm. Pendant ses phases de croissance, il requiert une température de 48 °C, ainsi qu'une grande quantité d'eau et un sol argileux lourd avec une légère acidité qui retient l'humidité, des conditions qu'offre le sol d'Al-Ahsa. Les agriculteurs d'Al-Ahsa appellent la saison de la récolte du riz « Al-Wasmi », qui se déroule généralement entre les mois de septembre et d'octobre. Cette période est considérée comme un moment de joie à Al-Ahsa. La récolte se fait manuellement et le riz est laissé au soleil pendant plusieurs jours pour sécher. Ensuite, le processus de vannage ou de battage a lieu, ce qui implique la séparation de la cosse de la plante de riz d'origine.

Oasis d'Al-Ahsa, est du Royaume. (Saudipedia)
Oasis d'Al-Ahsa, est du Royaume. (Saudipedia)

L'oasis d'Al-Ahsa dans le monde

L'oasis d'Al-Ahsa sur la Liste du patrimoine mondial

Le représentant permanent du Royaume auprès de l'UNESCO a soumis une demande d'inscription de 10 sites sur la Liste indicative au Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Par la suite, la Commission saoudienne pour le tourisme et le patrimoine national (actuellement le ministère du Tourisme) a préparé le dossier d'inscription de l'oasis d'Al-Ahsa sur la Liste du patrimoine mondial en 2015. Un premier dossier de proposition d'inscription a été rédigé et soumis à l'UNESCO sous le nom de « Oasis d'Al-Ahsa, un paysage culturel en évolution ». Le dossier de nomination du site a été soumis au Centre du patrimoine mondial en janvier 2017. Après examen, le dossier a été accepté et une copie a été envoyée au Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) pour lancer l'évaluation du dossier sur le terrain.

L'inscription de l'oasis d'Al-Ahsa sur la Liste du patrimoine mondial a connu plusieurs étapes importantes. L’Autorité générale du tourisme et du patrimoine national (actuellement le ministère du Tourisme) a envoyé une équipe rencontrer le comité d'ICOMOS chargé d'étudier et de discuter le dossier de candidature à Paris. Après avoir étudié et effectué plusieurs visites sur le terrain, l'équipe du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO a fait quelques observations concernant le site. Une équipe a été constituée pour répondre à ces observations et tout a été mis en œuvre pour assurer le succès du dossier de candidature. L'équipe a travaillé en coordination et en collaboration avec la municipalité d'al-Ahsa, avec le soutien et la coopération d'hommes d'affaires et de la communauté locale, afin de répondre aux observations et de modifier la situation existante de certains bâtiments et projets pour se conformer aux exigences de l'ICOMOS sur la préservation de la valeur et de l'identité historiques et patrimoniales.

L'Autorité générale du tourisme et du patrimoine national (actuellement le ministère du Tourisme) correspondait avec les membres du Comité du patrimoine mondial, composé de 21 pays, par l'intermédiaire du ministère des Affaires étrangères. Ils ont reçu une copie de la déclaration de valeur universelle exceptionnelle. Par ailleurs, l'autorité leur a organisé plusieurs visites de l'oasis d'Al-Ahsa. Une équipe d'experts a également été formée pour superviser les étapes finales de l'inscription de l'oasis sur la Liste du patrimoine mondial. En juin 2018, la délégation officielle de l'UNESCO s'est rendue sur certains sites environnementaux et patrimoniaux de l'oasis. Une présentation a été faite sur les efforts des comités supérieurs et techniques pour préserver les éléments de l'oasis. La dernière étape du processus d'inscription a eu lieu lors d'une réunion du Comité du patrimoine mondial qui s'est tenue le 29 juin 2018 à Manama, la capitale de Bahreïn.

Les efforts considérables et collaboratifs déployés ont permis d'inscrire l'oasis d'Al-Ahsa sur la Liste du patrimoine mondial. L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a publié une déclaration affirmant que l'oasis d'Al-Ahsa est un paysage naturel, culturel et patrimonial, ainsi qu'un exemple exceptionnel de l'interaction entre l'Homme et son environnement, ce qui la qualifie pour entrer dans la liste du patrimoine mondial. La déclaration souligne que cette oasis, située dans la partie orientale de la péninsule arabique, regorge de jardins, de canaux d'irrigation, de sources d'eau douce et de puits, et qu'elle abrite le lac d'Al-Asfar. On y trouve également des bâtiments historiques, un tissu urbain et des sites archéologiques qui témoignent de l'implantation humaine et de la stabilité de la région du Golfe depuis la période néolithique jusqu'à aujourd'hui. La déclaration reconnaît le caractère unique de l'oasis d'Al-Ahsa, qui est la plus grande oasis de palmiers dattiers au monde.

L'oasis d'Al-Ahsa dans le Guinness des records

En octobre 2020, l'oasis d'Al-Ahsa est entrée dans le Guinness des records en tant que plus grande oasis autonome au monde. Elle abrite 2,5 millions de palmiers dattiers alimentés par une nappe phréatique massive grâce à 280 puits artésiens, couvrant une superficie de plus de 85,4 km², comme l'indique le site web du Guinness des records. L'Autorité du patrimoine a entrepris de présenter l'oasis d'Al-Ahsa à l'encyclopédie mondiale.

Liste des villes créatives de l'UNESCO

Al-Ahsa a rejoint le réseau des villes créatives de l'UNESCO, un groupe de villes qui ont identifié la créativité comme un facteur stratégique pour le développement urbain durable. Cette démarche est conforme aux sept domaines créatifs approuvés par l'organisation, à savoir : l'artisanat et l'art populaire, la littérature, la musique, les arts culinaires, le cinéma, les arts médiatiques et le design. Al-Ahsa a demandé à être nommée et est devenue membre du réseau fin novembre 2015, notamment dans le domaine de l'artisanat et de l'art populaire, très présents à Al-Ahsa.

Capitale du tourisme arabe 2019

Le Conseil ministériel arabe du tourisme, lors de sa 21ᵉ session tenue à Alexandrie, en présence des ministres arabes du tourisme, des chefs d'organisations et des fédérations arabes, a décidé de désigner la ville d'Al-Ahsa comme Capitale du tourisme arabe 2019. Cette décision a été prise parce qu'Al-Ahsa répond à toutes les conditions de référence fixées par l'Organisation arabe du tourisme, grâce aux éléments touristiques qui distinguent cette oasis historique. Sous le règne du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, et de Son Altesse Royale, le prince héritier et Premier ministre, le prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, Al-Ahsa a bénéficié d'un développement complet dans diverses infrastructures, y compris celles liées au tourisme. Cette oasis verte a été reconnue par l'UNESCO comme l'une des villes du patrimoine mondial en raison de sa richesse représentée par ses palais historiques, la mosquée historique de Jawatha et une série de découvertes remarquables remontant à des milliers d'années.

Le statut historique, culturel et touristique d'Al-Ahsa lui a permis d'être choisie comme la capitale du tourisme arabe. Cette désignation renforce la croissance et le développement des recettes touristiques du gouvernorat d'Al-Ahsa. Ces dernières années, al-Ahsa a connu l'émergence de nombreux projets touristiques qui lui permettront de devenir une destination touristique de premier plan dans un avenir proche, pas uniquement pour les résidents de la province d’Ach-Charqiya, des provinces du Royaume ou des pays du Golfe, mais aussi pour les touristes du monde entier.

Mont Al-Qarah à Al-Ahsa. (Ministère de la Culture)
Mont Al-Qarah à Al-Ahsa. (Ministère de la Culture)

Sites naturels à l'oasis d'Al-Ahsa

Mont Al-Qarah

L'oasis d'Al-Ahsa est connue pour ses nombreuses montagnes, dont les plus importantes sont le mont Al-Qarah, le mont Ash-Shu'bah, le mont Bureiqah, le mont Al-Arba', le mont Abu al-Dalasis et le mont Abu Hasis. Le mont Al-Qarah, situé à 12 km d'Al-Hofuf, est considéré comme l'un des plus importants sites touristiques. Sa base couvre une superficie de 14 km² et culmine à 45,72 m. Elle est entourée par quatre villages : Al-Qarah, Al-Twaitheer, Al-Tuhaimiyah, et Al-Dalwah. Les grottes du mont Al-Qarah se distinguent par leur extrême fraîcheur en été et leur chaleur en hiver. Elles se démarquent par leurs formations rocheuses particulières, et leurs cavernes varient en taille et ressemblent souvent à des chambres. Parmi ces grottes, on retrouve celle d'Al-Naqa qui compte de nombreuses cavernes. C'est la plus grande et la plus fraîche, pouvant accueillir au moins 400 personnes. Elle comprend une zone appelée « Al-Thalaja » (le congélateur) en raison de sa grande froideur, avec une minuscule ouverture appelée « congélateur ». Il est possible qu'à certains endroits, les visiteurs doivent se pencher, marcher sur les genoux ou ramper. On retrouve également la grotte de l'« Aïd », dont l'entrée se situe près du marché du dimanche. Elle possède de larges entrées et ne nécessite aucun éclairage artificiel. Elle comporte également de vastes zones surélevées ressemblant à des théâtres romains, facilement accessibles aux visiteurs.

Il existe une autre grotte appelée « Al-Mayhoub », connue pour sa hauteur, son obscurité et son entrée proche de celle de la grotte de l'« Aïd ». ll existe également une autre grotte appelée « Al-Maghara », dont l'entrée se situe entre les villages d'Al-'Twaitheer' et d'Al-Tuhaimiyah. Cette grotte est dotée d'un éclairage. Au milieu d'Al-Qarah, les visiteurs ont la possibilité d'admirer« Al-Mashqar », également connu sous le nom de « Ras Al-Qarah », une colline à la forme particulière et à l'histoire riche qui remonte à l'ère préislamique. Son nom apparaît dans des textes historiques et littéraires sur la péninsule arabique. « Al-Mashqar » était la résidence des rois de Kindah, l'un des anciens royaumes arabes. Al-Mashqar, l'un des Ayyam Al-Arab (jours des Arabes), a été mentionné dans la poésie arabe tout au long de l'histoire, par des poètes comme Imru' Al-Qais ben Hujr Al-Kindi. On retrouve également un autre site historique, « Al-Safa », aujourd'hui connu sous le nom de « Mont Abu Hasis ». Il se situe au nord du village d'Al-Twaitheer, près du mont Al-Qarah.

Lac d’Al-Asfar

Le lac d'Al-Asfar est situé à cinq kilomètres à l'est d'Al-Umran, à Al-Ahsa. Le lac est entouré de diverses plantes désertiques et abrite plusieurs espèces de poissons que l'on peut observer. Le lac sert de halte à de nombreux oiseaux migrateurs.

Oasis d'Al-Sifa

L'oasis d'Al-Ahsa borde le secteur central de l'oasis d'Al-Sifa à Al-Hufuf, couvrant une superficie d'environ 1,08 km. Elle se compose de palmeraies plantées de manière dense. Le cimetière historique d'Al-Hufuf définit en grande partie ses limites orientales, tandis que sa forme est irrégulière dans les directions de l'ouest, du nord et du sud. Il est entouré d'une ceinture verte d'une profondeur de 200 m, qui sert de zone de protection contre les hameaux urbains voisins.

L'oasis du Nord

L'oasis du Nord englobe une grande partie de l'oasis d'Al-Ahsa, avec une superficie totale de 20,1 km². Elle est bordée par le principal canal de drainage qui s'étend du nord-est au sud. Le réseau de canaux, qui date des années 1970, forme les limites de l'oasis au sud, à l'ouest et au nord. Le site prend en quelque sorte une forme circulaire intégrée, comme s'il avait été sculpté à partir de l'ancien axe central du village d'Al-Qurayn et de trois grandes zones situées respectivement au sud, à l'ouest et au nord, où se trouvent les villages historiques et leurs extensions modernes.

Site d'Ain Qannas

Ain Qannas est situé au nord du gouvernorat d'Al-Ahsa, à 15 km de la ville d'Al-Mubarraz, et au nord-est du village d'Al-Marah, à seulement 1,5 km. Le site d'Ain Qannas est décrit comme le plus grand site de la civilisation ubaïde du Royaume. La surface est parsemée de fragments de poterie qui caractérisent la civilisation ubaïde de l'âge de pierre, et couvre une superficie de 2 km². Des fouilles ont été menées jusqu'à une profondeur de cinq mètres sous la surface du sol, révélant la découverte de 14 couches résidentielles successives représentant les étapes du peuplement humain sur le site.

Histoire du peuplement humain à l'oasis d'Al-Ahsa

L'âge de pierre moderne

Les découvertes archéologiques dans l'oasis d'Al-Ahsa révèlent une histoire qui remonte aux anciens temps, plus précisément à la civilisation des Ubaïdes à l'âge de pierre moderne. Parmi ces découvertes, on retrouve notamment des pièces de poterie colorée, dont on sait qu'elles ont été fabriquées à l'ère des Ubaïdes, en particulier sur le site d'Ain Qannas.

L'âge du bronze

L'étude archéologique de l'oasis d'Al-Ahsa a révélé des preuves de peuplement remontant au troisième millénaire avant notre ère, historiquement connu sous le nom d'âge du bronze. Cette découverte se base sur l'identification d'un type spécifique de poterie brute non marquée connue sous le nom de « poterie de Dilmun à bords rouges ». Ces jarres sombres, à la teinte jaune, reflètent les styles de poterie trouvés dans la région de la Mésopotamie. Des poteries similaires ont été trouvées dans les champs de tumulus au sud de l'aéroport de Dhahran, ressemblant à la poterie noire friable avec une teinte rougeâtre et à la poterie rouge découverte dans les oasis d'Al-Hofuf et de Yabree ainsi que dans le sud de Buqayq.

Les ères des royaumes arabes et la période islamique

Lors du premier millénaire de notre ère, les côtes et l'intérieur d'Al-Ahsa ont été colonisés par des tribus arabes, telles que les Tasm, les Jadis, et les Bani Abdul Qais. Lorsque l'islam est arrivé par l'intermédiaire du Prophète Mahomet, que la paix soit sur lui, la population a adopté la religion islamique sous le règne du gouverneur, Al-Mundhir ben Sawi. Al-Ahsa est restée sous la domination du califat Rachidun, qui a gouverné la région après la mort du Prophète Mahomet (que la paix soit sur lui), puis sous les califats Omeyyade et Abbasside.

En 899, Abu Sa'id Al-Hasan ben Bahram Al-Janabi Al-Qarmati s'empare de la région et fonde une ville appelée « Al-Ahsa ». Il en fait la base de son État qarmate en 929. Al-Ahsa reste sous la domination qarmate jusqu'en 1074. À cette époque, « Abdellah ben Ali Al-Ayouni » leur prend l'émirat et fonde l'État des Ayounides, qui gouverne pendant plus d'un siècle et demi. « Al Jabr de la tribu de Bani Aqeel » leur succède, suivi par Al Mghamis. En 1520, les Portugais envahissent Al-Ahsa, suivis par l'Empire ottoman en 1547. Ils continuent à gouverner jusqu'à ce que leur pouvoir s'affaiblisse et que le leadership d'Al-Ahsa soit assumé par les Bani Khalid, dirigés par « Barak ben Ghurair » en 1671.

Al-Ahsa à l'ère saoudienne

Al-Ahsa est tombée sous l'autorité saoudienne pendant toutes les phases du premier État saoudien, du deuxième État saoudien et du Royaume. Depuis l'établissement du premier État saoudien par l'imam Mohammed ben Saoud Al Saoud dans la région de Najd en 1727, Al-Ahsa est entrée dans le régime saoudien après un long conflit avec ses dirigeants, les Bani Khalid, en 1794. Après la fin du régime du premier État saoudien dans le Najd, Al-Ahsa est retournée sous la domination des Bani Khalid. Cependant, leur règne n'a pas duré longtemps. Le deuxième État saoudien, rapidement établi par l'imam Turki ben Abdellah ben Mohammed Al Saoud, reprend le contrôle d'Al-Ahsa, l'incorporant à ses territoires en 1830. Al-Ahsa est restée dans le régime saoudien jusqu'à la mort de l'imam Fayçal ben Turki ben Abdellah en 1865. Un conflit interne a explosé concernant le régime, permettant aux Ottomans de revenir à Al-Ahsa et de s'en emparer de nouveau en 1871.

Le Roi fondateur Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud reprend le pouvoir d'Al Saoud après la bataille de Riyad le 14 janvier 1902, et unifie les régions entourant Riyad. Il cherche ensuite à unifier les régions orientales de la péninsule arabique et souhaite annexer Al-Ahsa afin d'étendre les frontières de son État jusqu'à la mer, gagnant ainsi en importance économique. En 1913, il quitte Riyad en direction d'Al-Ahsa. Lorsqu'ils atteignent le mur d'Al-Kut qui entoure la ville d'Al-Ahsa, les hommes du Roi Abdelaziz grimpent à l'intérieur et déclarent l'entrée du territoire sous le régime d'Al Saoud. Les forces ottomanes s'en trouvent affaiblies et se rendent. Elles repartent en Irak par la mer, donnant ainsi la possibilité au Roi Abdelaziz d'annexer les zones restantes d'Al-Ahsa à l'État saoudien.

Patrimoine urbain de l'oasis d'Al-Ahsa

Maison de l'Allégeance

La Maison de l'Allégeance est située dans la rue Al-Ruwaidah, dans le quartier d'Al-Kut, l'un des quartiers célèbres de la ville historique d'Al-Hofuf. Elle représente un exemple de maisons traditionnelles du gouvernorat d'Al-Ahsa. Cette maison a été fondée par le cheikh Abderrahmane ben Omar ben Mohammed ben Omar Al-Mulla en 1788. Le cheikh Abderrahmane a été nommé gouverneur d'Al-Ahsa sous le règne de l'imam Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud, le troisième imam du premier État saoudien (1803-1814). La propriété de la maison a ensuite été transférée à l'État après son achat aux propriétaires d'origine, qui ont été dûment indemnisés.

Lors de l'annexion d'Al-Ahsa et de son passage sous l'autorité saoudiene pendant la période d'unification saoudienne dirigée par le roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, le roi Abdelaziz a rendu visite au cheikh Abdellatif ben Abderrahmane Al-Mulla à la Maison de l'Allégeance dans la nuit du 11 avril 1913. Cette nuit-là, le Roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud a reçu le serment d’allégeance des habitants d’Al-Ahsa, qui se sont engagés à respecter le livre d’Allah et la Sunnah de Son Prophète (que la paix soit sur lui). Le roi séjourne dans l'une des chambres de la maison avec ses frères Mohammed, Saad et Abdellah.

Mosquée historique Jawatha

La mosquée historique de Jawatha, à Al-Ahsa, revêt une importance particulière, car elle a été la première mosquée à accueillir les prières du vendredi dans l'islam après la mosquée du Prophète (que la paix soit sur lui). Située à environ 20 km d'Al-Hofuf, au nord-est, la mosquée a été construite à l'époque du Prophète Mahomet (que la paix soit sur lui) par la tribu Bani Abdul Qais qui vivait à Al-Ahsa à l'époque. L'histoire de la mosquée remonte au début de l'ère islamique, lorsque la région était habitée par la tribu des Bani Abdul Qais, qui fut l'une des premières tribus à adopter l'islam. Il est mentionné que le chef des Bani Abdul Qais, Al-Mundhir ben 'A'idh, surnommé « al-Ashaj », ayant appris l'appel du Prophète Mahomet (que la paix soit sur lui), envoya un messager à La Mecque. Lui et tous les membres de sa tribu adoptèrent l'islam, et la mosquée fut construite à cette époque.

Palais historique d'Ibrahim

L'un des plus célèbres palais historiques d'Al-Ahsa et de la province d'Ach-Charqiya en général, situé à Al-Hofuf, connu sous le nom de Palais d'Ibrahim, du nom d'Ibrahim ben Ufaysan. Il a été construit en 1555 et s'étend sur une superficie de 16 500 m². L'architecture du palais se distingue par la fusion des styles architecturaux islamiques et modernes. Le palais comprend plusieurs structures militaires et a été rénové en 1801 par Ibrahim ben Ufaysan. Les conceptions architecturales des rénovations ont mis en valeur les caractéristiques uniques d'Al-Ahsa, en incorporant des éléments modernes, tels que des arches, des dômes et des détails ornementaux. La grandeur du palais reflète la richesse et la puissance de la région, située le long de l'une des plus importantes routes commerciales du monde. 73

Après le passage d'Al-Ahsa sous l'autorité du Roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud en 1913, le roi fondateur ajoute un autre style architectural que celui d'origine au palais. Des éléments religieux, comme les arches en demi-cercle et les dômes islamiques, sont notamment ajoutés. De plus, le style militaire se manifeste par la construction de tours massives entourant le palais, ainsi que de casernes de soldats situées à l'est du palais. Ce dernier englobe diverses infrastructures construites à l'aide de matériaux locaux. Les murs sont construits en boue mélangée à de la paille, tandis qu'on utilise des troncs de palmiers, du bois de santal et des pierres pour les plafonds. À l'intérieur du palais, on retrouve une mosquée à plusieurs dômes à côté du mur principal. On y trouve un grand hammam ressemblant à une structure en dôme, situé dans le coin opposé au mihrab, ainsi qu'un grand minaret, accessible par un escalier en colimaçon fait en pierre. Au sommet, l'espace de détente du muezzin est orné de rideaux de bois. La mosquée du palais se distingue par son dôme massif, dont les aspects architecturaux ont fait l'objet d'une attention particulière pour la répartition des charges. Elle comporte plusieurs fenêtres en gypse ornées de motifs géométriques.

La mosquée dispose d'un troisième couloir sur le côté est, à l'entrée principale, comprenant un portail en bois massif fermé par une clé en bois. Près de la mosquée se trouve un troisième bâtiment en forme de dôme. Les salles du palais d'Ibrahim forment un bâtiment de forme carrée surmonté d'un dôme circulaire. Le palais comprend également une aile de service, des écuries, des dortoirs pour les officiers, un dépôt de munition, une salle de communication, des salles de bains et plusieurs tours. Le palais d'Ibrahim présente une porte principale minimaliste, suivie d'une autre grande porte, ornée de quelques dessins, menant à un grand couloir guidant les visiteurs dans le palais. Ce dernier est centré par un espace vide entouré de diverses infrastructures au sud. Le palais se distingue par les casernes destinées aux soldats affiliés à Al-Ahsa. Au milieu de ces casernes, on retrouve le quartier principal, doté d'un escalier à deux niveaux. Cette zone est utilisée par les officiers et ceux qui supervisent la gestion des affaires du gouvernorat, lui valant le nom de quartiers de commandement. Situé au milieu du mur est du palais, il se compose de quatre pièces, deux au niveau inférieur et deux autres au niveau supérieur. Un espace de réception se situe entre chaque paire de pièces. L'accès aux deux pièces supérieures se fait par deux escaliers, l'un pour monter et l'autre pour descendre. Les quartiers donnent sur toutes les parties du palais et ne sont accessibles qu'avec l'autorisation des gardes.

Marché d'Al-Qaisariya

Ce marché historique se situe dans le quartier d'Al-Rafiah à Al-Ahsa. Il s'agit de l'un des plus anciens marchés traditionnels du Golfe Persique, représentant un héritage historique vieux de deux siècles. Le marché a été construit en 1822 et est conçu sous la forme de rangées de boutiques très proches les unes des autres, à l'intérieur de couloirs couverts et fermés. Le marché d'Al-Qaisariya est l'un des sites touristiques et patrimoniaux les plus importants de la ville d'Al-Hofuf, attirant des visiteurs de toutes les régions du Royaume et des pays du Golfe. Le marché a été reconstruit selon l'ancien style architectural, caractérisé par des gravures et des décorations uniques.

Le marché d'Al-Qaisariya abrite environ 400 boutiques réparties sur une surface estimée à 15 000 m². Le marché est divisé en deux sections principales, la plus grande s'étendant entre les rues Al-Khabbaz et Al-Haddadin, et l'autre entre la rue Al-Haddadin et le marché Harim (bédouin). Le marché d'Al-Qaisariya est donc le plus grand marché couvert du Royaume et du golfe Persique. Par ailleurs, il constitue une attraction touristique majeure dans le gouvernorat d'Al-Ahsa, situé au milieu d'un ensemble de sites historiques du patrimoine urbain, tels que le palais d'Ibrahim et l'école des Princes — la première école d'Al-Ahsa.

Palais de Khuzam

Cette forteresse historique, qui fait partie des célèbres sites historiques d'Al-Ahsa, a été construite à l'entrée sud-est du centre historique d'Al-Hofuf, à l'ouest du quartier d'Al-Naathil, entre 1793 et 1795. Elle a été construite par l'imam Saoud ben Mohammed ben Abdelaziz Al-Kabeer, le troisième imam du premier État saoudien. La forteresse a été construite à cet emplacement pour servir de protection militaire et organiser la vie des Bédouins qui s'installaient dans cette région à certaines saisons. Les Bédouins se rendaient à al-Ahsa pour acheter leurs produits de première nécessité.

Village d'Al-Oyoun

Le village d'Al-Oyoun est un village historique dont l'histoire est profondément ancrée dans les anciens temps. Il est mentionné dans de nombreuses sources historiques, géographiques et littéraires. Le village tire son nom, « Al-Oyoun » (source en arabe), de l'abondance des sources dans la région.

Le village se compose de deux parties reliées entre elles : le village traditionnel d'Al-Oyoun et les palmeraies, situées dans le coin nord de l'oasis d'Al-Ahsa. Il occupe une superficie de 633 500 m², avec une frontière au sud ayant une forme circulaire. Il comprend la zone qui s'étend du bord de l'oasis la plus proche du village jusqu'au principal canal de drainage des eaux qui traverse l'oasis d'Al-Oyoun du sud-ouest au nord-est. Le village est entouré de canaux d'eau et de bordures de fermes sur tous les côtés.

Image de l'extérieur du palais Sahoud à Al-Ahsa
Image de l'extérieur du palais Sahoud à Al-Ahsa

Palais Sahoud

Il s'agit d'une forteresse construite sur un haut plateau de la partie ouest, à l'extérieur de l'ancienne ville d'Al-Mubarraz, face au quartier d'Al-Hazm à Al-Mubarraz. Le but de sa construction était de protéger la ville et les terres agricoles contre les raids. La date exacte de sa construction n'est pas précisée, mais on estime qu'elle se situe entre 1790 et 1800. Le palais est entouré d'un mur de défense extérieur peu élevé, entouré de douves sèches. Les murs défensifs du palais Sahoud diffèrent de ceux des autres forts d'Al-Ahsa, car ils comprennent des murs extérieurs et intérieurs au niveau des barricades, ainsi que des tours au design particulier.

Des bâtiments internes sont construits le long du mur ouest, et l'escalier principal est situé à côté de l'entrée. À l'intérieur, une mosquée spacieuse est divisée en deux cours séparées par trois colonnes cylindriques en pierre. Le mihrab et le minbar se situent dans des niches à l'intérieur du mur du palais. Le palais était utilisé pour défendre la ville et les terres agricoles environnantes, ainsi que pour surveiller les campements saisonniers des Bédouins. Le palais tient son nom d'un canon installé à l'intérieur, appelé Sahoud. L'importance du palais Sahoud s'explique par son emplacement à l'extérieur de la nouvelle capitale et par sa capacité à se défendre contre toute attaque venant du nord. En 1913, Al-Ahsa est passée sous domination saoudienne et certaines caractéristiques du palais Sahoud ont changé. En 1951, il est devenu un camp militaire pour les soldats. Récemment, des morceaux d'anciens lanceurs de guerre ont été découverts lors de fouilles effectuées dans le cadre du processus de restauration du palais Sahoud, ainsi qu'un vieux canon et des objets archéologiques datant de plusieurs centaines d'années.

Patrimoine culturel de l'oasis d'Al-Ahsa

Architecture traditionnelle à Al-Ahsa

Les oasis d'Al-Ahsa et d'Al-Qatif sont considérées comme des régions anciennes en termes de construction. C'est dans ces régions qu'ont été construits des châteaux et des forteresses avec de hautes tours. La région étant réputée pour ses palmiers, les feuilles et les troncs de palmiers étaient utilisés pour couvrir les bâtiments, ainsi que pour construire des portes et des fenêtres. Souvent, les habitants construisaient leurs huttes avec des troncs, des feuilles et des branches de palmiers, comme c'était la coutume dans les villages de Dammam et d'Al-Khubar, construits par la tribu Dawasir après sa migration de Bahreïn.

Parmi les autres matériaux de construction de cette région, on retrouve le limon argileux issu de la mer ou de trous creusés à cet effet dans les sabkhas. On le mélangeait souvent à du foin pour en renforcer la solidité et la cohésion. Le gypse extrait localement était utilisé pour enduire les murs des bâtiments de l'intérieur. On utilisait également des roseaux et du chaume pour couvrir les bâtiments. La plupart des maisons d'Al-Ahsa et d'Al-Qatif se composaient d'un seul étage avec une petite porte étroite menant à un espace de réception (majlis) à moitié couvert et à moitié ouvert. Ce majlis servait d'espace estival que les habitants recouvraient de feuilles de palmier et utilisaient comme petit coin salon. En raison des fréquentes tempêtes de sable dans la région, les fenêtres de ces vieux bâtiments étaient étroites et hautes.

Marchés traditionnels

Al-Ahsa est connue pour ses divers marchés traditionnels, notamment le « marché du jeudi », qui se tient tous les jeudis matin dans le complexe du marché situé derrière celui des ministères dans les villes d'Al-Hofuf et d'Al-Mubarraz. Une grande variété de marchandises y est vendue, telles que des légumes, des fruits, des dattes, des arbres, des fleurs, des vêtements, des appareils électriques, des outils anciens, de l'artisanat local, quelques aliments secs, des pigeons, des oiseaux et des poulets locaux. Le marché est fréquenté par un grand nombre de Bédouins, ainsi que par des habitants des villes et des campagnes.

Des marchés traditionnels se tiennent également tout au long de la semaine, chaque jour dans un village différent : le samedi à Hulaylah, le dimanche à Al-Qarah, le lundi à Al-Jafr, le mercredi à Al-Mubarraz et dans la ville d'Al-Marah, et le vendredi à Al-Tarf. De plus, de petits marchés traditionnels sont organisés dans certains des quartiers modernes d'Al-Hofuf et d'Al-Mubarraz. Tous les vendredis après-midi, le marché de Haraj se tient à Al-Hufuf, où une variété de marchandises anciennes, nouvelles et usées sont vendues à bas prix.