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Structures en pierre dans le Royaume d'Arabie saoudite

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Structures en pierre dans le Royaume d'Arabie saoudite
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Les structures en pierre dans le Royaume d’Arabie saoudite sont des monuments archéologiques en pierre construits par les civilisations anciennes qui se sont succédé à différentes époques dans la terre du Royaume. Ces structures en pierre, sous leurs multiples formes, témoignent de l’ancienneté historique du territoire du Royaume et du niveau de développement des civilisations ayant vécu successivement dans la région. Elles constituent des témoignages architecturaux de bâtiments de formes, de fonctions et de périodes historiques diverses, dont la plupart ont été documentées par des images satellites. Ces structures sont réparties dans tout le Royaume, en particulier dans les zones volcaniques (Harrat), à proximité d’oasis et de centres de civilisations anciennes, et forment des clusters qui s’étendent sur des dizaines de kilomètres.

Le concept des structures en pierre

La loi sur les antiquités, les musées et le patrimoine urbain, promulguée par décret royal en 2014, définit les structures en pierre en tant qu’antiquités liées à la terre, comme les grottes naturelles ou creusées par l’homme, les dessins rupestres, les gravures rupestres, les inscriptions rupestres, les piles de pierres, les cercles de pierre, les ruines urbaines et rurales, les structures saillantes ou enterrées, les structures d’eau, les anciennes routes de pèlerinage et de commerce, les villes, villages et quartiers traditionnels, les bâtiments construits pour différents usages ainsi que leurs ruines et tout élément architectural connexe.

Histoire des structures archéologiques en pierre dans le Royaume

Le Royaume possède de nombreux vestiges historiques d’architecture humaine tout au long de son histoire, avec des structures en pierre réparties dans la plupart de ses régions. Leur première apparition date du troisième millénaire avant notre ère, servant de structures fixes associées à des groupes de population semi-installés et interdépendants.

Les origines de ces structures remontent aux civilisations et ères préhistoriques, les découvertes les plus anciennes sur ces sites datant du Chalcolithique (âge du cuivre). Elles ont disparu après la première moitié du début de l’âge du bronze moyen, vers 1850 av. J.-C. Les raisons pour lesquelles ces structures en pierre étaient utilisées sont encore inconnues. Certaines de ces structures étaient peut-être utilisées en tant qu’hébergements, tandis que d’autres étaient utilisées pour des sépultures, comme dans des structures à la forme effilée (dont l’épaisseur diminue vers l’extrémité).

L’importance des structures archéologiques en pierre dans le Royaume

Malgré leur exposition à divers facteurs climatiques qui affectent leur préservation, les structures en pierre servent de musées naturels qui mettent en lumière l’histoire d’anciennes civilisations ayant habité la péninsule arabique. Réparties sur 868 sites, certaines remontent au septième millénaire avant notre ère.

Il existe différentes interprétations concernant les fonctions et les utilisations des structures en pierre, toutes relevant de catégories définies par des érudits. Pour certains, elles étaient des tombes, tandis que pour d’autres, elles servaient à l’orientation géographique et à l’indication des itinéraires des caravanes. Certains pensent qu’elles ont été utilisées comme des pièges dans le désert, tandis que d’autres suggèrent qu’elles servaient de murs pour des exploitations agricoles et résidentielles, ou d’enclos pour animaux.

Les catégorisations archéologiques de ces structures en pierre, qui sont au nombre de 10, varient indépendamment de leurs fonctions et de leurs utilisations. Ces catégories sont les suivantes : cercles de pierre, clôtures en pierre, tumulus, structures en pierre avec une forme effilée, bassins, bâtiments en pierre en forme de « pièges », cimetières sur des collines, plateformes, colonnes et cimetières du début de l’âge du fer.

Cimetières en pierre dans le Royaume

Les fouilles archéologiques révèlent que les structures en pierre utilisées comme tombes datent de la période préislamique, mais la majorité remonte à l’âge du bronze. Leurs formes varient en fonction de l’époque, de la région géographique et de la culture. Certaines tombes sont simples, sans décorations, telles que les décombres à plusieurs niveaux, les tumulus et les tombes en forme de tour, tandis que d’autres possèdent des éléments de décorations comme des enceintes, des triangles, des rectangles, des dentelures et des clés.

Ces tombes, qui sont apparues à de multiples périodes, notamment lors du Néolithique, de l’âge du bronze, de l’âge du fer ainsi que des périodes classique et romaine, se distinguent par leurs diverses formations géométriques. En guise d’exemple, nous pouvons citer les structures en pierre découvertes à proximité d’Uqaylah Al-Misha’an à Sakaka, ainsi que dans la province d’Al-Jawf.

Structures de pièges en pierre dans le Royaume

En ce qui concerne les structures en pierre qui ont la forme de pièges, elles se composent de deux parties : des murs longs et bas qui convergent pour former une enceinte appelée tête, qui prend souvent la forme d’un cercle entouré de petits cercles représentant des creusements. Certains de ces murs s’étendent sur plus de 5 km, tandis que le diamètre de la tête dépasse parfois les 100 m.

Ce type de structure en pierre s’est répandu du Yémen dans le sud, jusqu’en Arménie, au nord et l’Asie centrale. 5 809 pièges ont été documentés, 868 d’entre eux se trouvent dans le Royaume et datent du septième millénaire avant notre ère.

Cercles archéologiques de pierre dans le Royaume

Les cercles de pierre du Royaume prennent diverses formes circulaires ou demi-circulaires, notamment sous forme de regroupements complexes, de cercles sans divisions internes, de cercles avec divisions internes et de cercles complexes. Ces cercles de pierre sont répartis dans tout le Royaume et datent de différentes époques selon leur finalité.

Structures archéologiques rectangulaires dans le Royaume

Les structures rectangulaires, ou « portes d’entrée », ont été construites pour des rituels à la fois religieux et sociaux. Elles ont une forme rectangulaire, dont certaines dépassent les 500 m de long. Ces structures en pierre, datant du Néolithique, s’étendent du nord-est de la zone d’Harrat Khaybar jusqu’au nord de la ville d’Haïl.

Les longs murs archéologiques

Parmi les différents groupes de structures en pierre, il existe la catégorie des murs qui s’étendent depuis les sommets des montagnes jusqu’aux contreforts et à travers les terrains plats. Leur utilisation n’a pas encore été établie avec certitude, mais ils étaient probablement utilisés comme des tombes ou des barrières. Ils sont dispersés dans diverses provinces du Royaume, et la période de ces découvertes est encore inconnue.

Les colonnes archéologiques érigées

Le groupe des colonnes a la caractéristique d’être érigé. Les archéologues estiment que les colonnes ont été érigées par l’Homme il y a des milliers d’années avant notre ère. Elles possèdent plusieurs formes : les menhirs allongés, les menhirs opposés et les trilithes. Des scientifiques ont suggéré, sans certitude, qu’il pourrait s’agir de tombes de personnes disparues, tandis que pour d’autres, elles représentent des symboles ayant une signification astronomique.

Sites des structures archéologiques en pierre

Grâce aux recherches et aux fouilles archéologiques, plusieurs sites contenant des structures en pierre ont été découverts dans diverses provinces du Royaume, notamment les tombes dans la zone sud de Dhahran, les tombes dans le gouvernorat d’Al-Kharj et dans la ville de Wadi Ad-Dawasir, le site de Rajm Sa’asa dans le gouvernorat de Tayma ainsi que Wadi Sharmah dans la province de Tabuk.

De manière générale, toutes les provinces du Royaume abritent des structures en pierres, en particulier les zones volcaniques, à proximité des oasis et les centres de civilisations anciennes. Ces structures forment des clusters qui s’étendent sur des dizaines de kilomètres, comme en témoignent les structures archéologiques en pierre entourant le village de Zabaran dans le gouvernorat de Khaybar situé dans la province de Médine. La zone de Khaybar se trouve dans le périmètre d’Harrat Khaybar. C’est pour cette raison qu’on y trouve de nombreuses structures en pierre.

Structures archéologiques en pierre du désert d’An-Nafud

En 2020, une équipe scientifique a découvert des structures en pierre dans le désert d’An-Nufud. Ces découvertes étaient des pièges à animaux, considérés comme les plus anciens pièges en pierre du monde, datant de plus de 7 000 ans.

Ces découvertes confirment une succession culturelle ininterrompue dans les territoires du Royaume à travers l’histoire, révélant que les régions du nord du Royaume ont connu un développement civilisationnel il y a environ 5 000 ans. Cela est prouvé par la construction massive de complexes contenant des centaines de grandes structures en pierre.

Des fouilles et des recherches ont identifié 104 structures en pierre autour de la périphérie sud du désert d’An-Nufud, ce qui indique leur dispersion loin de Harrat Khaybar. Selon des recherches, la séquence chronologique des structures rectangulaires a révélé un lien entre les résultats de la recherche et les précédentes recherches, elles-mêmes, dans le Royaume. Ces structures sont datées de 5 000 à 2 000 ans avant notre ère.

Documentation des structures archéologiques en pierre du Royaume

La Commission du patrimoine, affiliée au ministère de la Culture, a lancé un projet scientifique en 2021 visant à documenter et à étudier les structures en pierre dans le Royaume. Il a été lancé en collaboration avec les entités et les centres nationaux et internationaux concernés, dans le cadre du programme de recherches et de fouilles de la Commission du patrimoine.

Ce projet fait partie d’un ensemble d’efforts visant à préserver les antiquités saoudiennes. Ainsi, il constitue l’un des projets de recherche archéologique les plus importants dans les années à venir. Il implique la création d’une stratégie à long terme, développée et implémentée par une équipe nationale qualifiée, afin d’enrichir le patrimoine historique du Royaume avec des informations précieuses et des résultats fructueux. Le projet a pour objectif de couvrir tous les sites archéologiques et de documenter environ 500 000 sites à des fins d’étude et d’analyse.

Aire culturelle de Hima à Najran

En 2021, l’aire culturelle de Hima à Najran a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en tant que site culturel d’une valeur universelle et exceptionnelle pour le patrimoine humain.

Cette région regorge d’un patrimoine de pierres varié dont les arts et les inscriptions reflètent la documentation écrite, artistique, historique et même ethnographique des événements relatifs au changement climatique survenus au cours de la période en question. Les nombreux vestiges archéologiques découverts sur le site de Hima, sous la forme de structures, d’installations et de tumulus, ainsi que les ateliers de fabrication d’outils en pierre tels que les haches, les pilons et les pointes de flèches en pierre, en témoignent, tout comme les anciens puits encore utilisés aujourd’hui.

Structures en pierre de la montagne d’al-Dhulayat à Al Jawf

Une équipe d’archéologues saoudiens et internationaux a découvert l’une des plus anciennes structures en pierre construites par l’Homme sur la montagne d’al-Dhulayat, dans la province d’Al Jawf, située au nord du Royaume. Elle remonte à une période située entre huit mille et neuf mille ans avant notre ère. Ces découvertes ont eu lieu dans le cadre de projets d’étude archéologique menés récemment par la Commission du patrimoine, en collaboration avec des centres scientifiques internationaux.

Le 17 mai 2023, la revue « PLOS One » a publié un article scientifique sur ces structures en pierre qui, selon l’article, seraient des pièges en pierre. Il s’agit de structures imposantes utilisées comme pièges pour les animaux, datant de la préhistoire, qui témoignent de la capacité de l’Homme d’autrefois à s’adapter à l’environnement en transformant une grande surface en une petite surface en deux dimensions. Elles représentent une étape remarquable dans le comportement intelligent de l’Homme et permettent de mieux comprendre comment les pièges en pierre du désert ont été élaborés et construits. Selon l’article scientifique, ces pièges en pierre ont été observés pour la première fois depuis des avions dans les années 1920. À l’origine, ils étaient considérés comme des structures archéologiques complexes constituées de murs et de formes en pierre s’étendant sur plus de 5 km de long, convergeant dans une grande zone et reliées à des pièces plus petites, en particulier dans les coins et les angles extérieurs. Cependant, leur fonctionnement et leur utilisation en tant que pièges pour les animaux sauvages, ainsi que leur datation, n’ont été confirmés qu’au cours des dernières années, avec la découverte de plus de six mille structures de ce type à ce jour.

Sur la montagne d’al-Dhulayat, deux types de pièges en pierre du désert ont été découverts, espacés d’environ 3,5 km. En outre, un petit tableau représentant un piège en pierre du désert a été découvert dans cette zone, dessiné sur une pierre de 382 cm de long et 235 cm de large, datant d’il y a environ huit mille ans. D’autres structures miniatures de ces immenses bâtiments ont été découvertes dans la région, mais elles ne présentaient pas le même niveau de précision que celles trouvées à al-Dhulayat.