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Hégra (Mada’in Saleh)

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Hégra (Mada’in Saleh)
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Hégra ou Hijir (Mada’in Saleh) est un monument saoudien touristique et historique inscrit au patrimoine mondial. Il se situe dans le gouvernorat d’Al-’Ula, affilié à la province de Médine, au nord-ouest du Royaume d’Arabie saoudite. Le site de Hégra, longtemps connu sous le nom de « Mada’in Saleh », abrite des ruines qui témoignent de différentes périodes historiques, notamment les périodes nabatéenne, lihyanite et islamique. Ses monuments les plus célèbres sont les tombes historiques taillées sur les façades des rochers en grès.

Ajouté en 2008, le site de Hégra a été l’un des premiers sites saoudiens inscrits sur la liste de l’UNESCO.

Hégra constitue un musée archéologique à ciel ouvert au milieu des sables de Wadi al-Qura. Ses 116 tombes ont été classées par groupes selon leur proximité et leur cohérence en termes d’inscriptions et d’architecture. Hégra fait partie du Programme d’héritage culturel du Gardien des Deux Saintes Mosquées, et les fouilles, le développement ainsi que la restauration de ses monuments sont toujours en cours.

Importance historique du site de Hégra

Situation géographique de Hégra

Hégra se situe dans le gouvernorat d’Al-’Ula, au nord-ouest du Royaume, et relève, sur le plan administratif, de Médine. Il se situe à 22 km du centre du gouvernorat d’Al-’Ula et à une heure et demie en avion de Riyad, la capitale. Il se situe à mi-chemin entre Tabuk au nord, à une distance d’environ 270 km, et Médine au sud, à environ 355 km. Par ailleurs, Hégra se situe à environ 353 km du Red Sea Project.

Hégra constitue un musée archéologique à ciel ouvert au milieu des sables de Wadi al-Qura, couvrant une superficie de plus de 13 km, d’où l’on aperçoit les hautes montagnes et leurs façades minutieusement taillées. Bien que ses monuments célèbres soient associés aux Nabatéens, les monuments et les inscriptions datant des royaumes de Lihyan et de Dadan, installés dans la vallée avant les Nabatéens, sont toujours visibles sur une cinquantaine d’inscriptions, de dessins et de textes.

Jabal al-Banat, un site archéologique à Hégra, près d’Al-’Ula. (Saudipedia)
Jabal al-Banat, un site archéologique à Hégra, près d’Al-’Ula. (Saudipedia)

Importance historique de Hégra

Hégra était un lieu de rencontre pour les caravanes commerciales qui empruntaient la route de l’encens depuis la Grèce, Rome, l’Afrique du Nord et le sud de la péninsule arabique. Il constitue le deuxième plus grand témoignage de la civilisation nabatéenne, derrière l’ancienne cité de Pétra en Jordanie. Hégra a accueilli d’anciens royaumes ainsi que d’anciennes tribus arabes, telles que les Minéens, les Thamoudéens, les Lihyanites et les Nabatéens. Sous le règne des Nabatéens, d’une durée d’environ sept cents ans, Hégra a prospéré et atteint un statut économique de premier plan, devenant ainsi la capitale commerciale de leur royaume.

Le site revêt une importance religieuse du fait qu’il a été habité par les Thamoudéens, mentionnés dans le Saint Coran comme étant les « Thamouds » : « Et avec les Thamouds qui taillaient [leurs maisons dans] les rochers dans la vallée [de la pierre] » (al-Fajr : 9) ainsi que les « résidents de la vallée de la pierre » : « Certes, les habitants de la vallée de la pierre ont traité de menteurs les messagers » (al-Hijr : 80). La période au cours de laquelle les Thamoudéens ont vécu à Hégra est estimée à 3 000 ans avant J.-C. Les textes sacrés islamiques rapportent qu’ils ont taillé les montagnes pour en faire leurs maisons, et qu’Allah leur a envoyé un prophète nommé Saleh.

Hégra dans le patrimoine arabe

Par ailleurs, la littérature arabe glorifie la vallée (Wadi al-Qura) où se situe le site de Hégra, qui est à l’origine d’une célèbre histoire d’amour entre le poète arabe Jamil ibn Ma’mar al-Udhri et Buthaina bint Haba’ Bin Rabiaa.

Si mes poèmes devaient rester à Wadi al-Qura pour une nuit, mon cœur se réjouirait.

Si je devais rencontrer Buthaina ne serait-ce qu’une fois, nous nous envolerions avec notre amour vers les cieux.

Hégra sur la liste du patrimoine mondial

Le site de Hégra (Mada’in Saleh) a été inscrit sur la liste de l’UNESCO en juillet 2008. L’étude pour l’inscription de Hégra sur la liste a débuté en 2001 lorsqu’un comité ministériel a été formé en vue de mener cette étude. Puis une décision d’approbation a été rendue le 13 août 2006 pour l’inscription de trois sites : Hégra, la ville historique de Diriyah et la ville historique de Djeddah. Le Royaume a ensuite soumis la liste préliminaire de ces trois sites au Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’approbation initiale de ces sites a eu lieu le 17 octobre 2006.

Trois experts de l’UNESCO ont visité le site de Hégra et examiné le dossier de candidature. Ils ont également présenté le dossier de candidature du site de Hégra soumis par le Royaume, accompagné d’un plan holistique pour la gestion, la protection et la restauration du site. Il s’agit de la toute première candidature du Royaume pour une inscription sur la liste du patrimoine mondial, soumise le 30 janvier 2007. Au terme d’une visite du site et de l’examen du dossier de candidature par un expert du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), le comité a soumis un plan de protection et de gestion du site de Hégra au Centre du patrimoine mondial. En outre, une exposition présentant les monuments de Hégra a été organisée au siège de l’UNESCO à Paris dans le cadre des efforts visant à faire inscrire Mada’in Saleh sur la liste du patrimoine mondial en septembre 2007.

Ères de peuplement humain à Hégra

Ère préislamique des royaumes arabes

L’histoire du premier peuplement humain à Hégra remonte au troisième millénaire avant J.-C., lorsque le Royaume de Lihyan occupait cette région, comme en témoignent les études scientifiques, les outils en pierre, les tombes en ruines, et les nombreuses inscriptions rupestres retrouvées sur le site. En effet, environ trente-six inscriptions rupestres ont été découvertes sur le Jabal Ithlib, remontant aux périodes dédanite et lihyanite. Ces inscriptions constituent un témoignage historique du Royaume de Lihyan, préservant le nom de ses rois, sa civilisation, ainsi que les aspects culturels et religieux de sa société. Ces informations ont permis de mieux comprendre la chronologie des règnes et les étapes de développement de l’écriture dans la région.

Ère des royaumes arabes récents

La véritable et importante prospérité du site de Hégra a été atteinte au cours de l’ère nabatéenne, par les tribus arabes qui ont établi un royaume sur trois siècles. Ses frontières s’étendaient de Damas au nord à Hégra et Tayma au sud, et de Duma à l’est jusqu’à la mer Rouge à l’ouest. Par la suite, les Nabatéens ont été contraints de quitter leur première capitale, Pétra, et se sont installés à Hégra, dont ils ont fait leur deuxième capitale et leur nouveau siège. Au cours de la période située entre le premier siècle avant J.-C. et le deuxième siècle après J.-C., Hégra a connu une période de prospérité sous leur règne, devenant un centre important dans la région. En effet, les inscriptions nabatéennes indiquent qu’Hégra a occupé la deuxième place en termes d’importance, derrière Pétra, qui a été la première capitale des Nabatéens.

Présence romaine à Hégra

Hégra a suscité davantage d’intérêt durant les périodes qui ont suivi avec la présence des Romains dans la péninsule arabique après la chute de l’État nabatéen au premier siècle après J.-C. Avec l’avènement de l’islam, Hégra a acquis une importance historique en tant qu’étape sur la route du Hadj levantin. La présence romaine dans la région a perduré jusqu’aux alentours du quatrième siècle après J.-C.

Jabal Ithlib, situé au nord-est du site de Hégra, affilié au gouvernorat d’Al-’Ula. (Saudipedia)
Jabal Ithlib, situé au nord-est du site de Hégra, affilié au gouvernorat d’Al-’Ula. (Saudipedia)

Monuments archéologiques à Hégra

Les 116 tombes de Hégra ont été classées par groupes selon leur proximité et leur cohérence en termes d’inscriptions et d’architecture. Les Nabatéens utilisaient des tombes et des cavités rocheuses pour enterrer les défunts. Les inscriptions extérieures et les textes, ainsi que les styles de sculpture, illustrent les symboles religieux nabatéens. En outre, les tombes et leurs longueurs donnent des indices sur le statut social et économique de leurs propriétaires. L’emplacement d’une tombe et sa distance par rapport aux autres tombes et au village habité sont d’autres indicateurs de l’importance et du statut social des propriétaires.

Qasr al-Farid

Qasr al-Farid, le monument le plus célèbre du site de Hégra, se distingue des autres groupes de tombes. Il s’agit de la tombe de Lahyan Ibn Koza, taillée dans un seul bloc de roche à une hauteur d’environ vingt-deux mètres. Elle arbore une façade unique à quatre pilastres, contrairement à toutes les autres tombes à deux pilastres. Situé au sud-est de Hégra, Qasr al-Farid se distingue par sa taille considérable, qui lui a valu son nom (qui se traduit littéralement par « château solitaire »), ainsi que par ses éléments architecturaux uniques. Malgré sa construction inachevée, Qasr al-Farid offre un aperçu des étapes et des techniques utilisées par les Nabatéens pour tailler les façades des tombes. Grâce au Qasr al-Farid, la méthode de préparation de la façade des tombes avant même leur construction est évidente. Le processus de construction commençait au sommet de la masse rocheuse et progressait vers le bas. Cela montre que la façade peut être divisée en trois parties distinctes. La partie supérieure comprend cinq marches, comme les autres tombes. La deuxième partie comprend une corniche égyptienne à sa base, puis une autre corniche parallèle. La troisième partie se démarque par ses éléments artistiques uniques, dont quatre pilastres ornés de chapiteaux nabatéens. Au-dessus de l’entrée, une façade triangulaire incomplète, surmontée d’un aigle à la tête cassée, est perceptible. À côté de l’entrée, on peut observer deux urnes inachevées et des pilastres partiellement construits.

Tombes du Jabal Ithlib

Les tombes du Jabal Ithlib se situent dans la partie est du site de Hégra. Le Jabal Ithlib est la plus haute montagne du site, et surplombe une grande partie de ses environs. Il est probable qu’il ait servi de poste de surveillance le long de la route commerciale à l’époque, compte tenu de l’abondance des inscriptions lihyanites qui y ont été découvertes ainsi que du fait qu’il offrait un aperçu sur l’extrémité nord de Wadi Al-Ula. En outre, il est probable que cette montagne ait abrité un centre religieux utilisé par la suite par les Nabatéens. Le Jabal Ithlib compte une multitude d’inscriptions arabes anciennes datant des périodes lihyanite, thamudique, nabatéenne et islamique. La montagne se caractérise par des éléments architecturaux, à savoir : le Diwan, une vaste salle taillée dans la partie nord de la montagne. Sa façade est encadrée par deux colonnes et trois bancs se trouvent à l’intérieur. On pense que le Diwan était utilisé pour les réunions d’ordre politique ou les cérémonies religieuses.

Le Jabal Ithlib abrite également des mosquées et des temples archéologiques. Les inscriptions montrent la répartition des lieux sacrés dédiés au culte, appelés mosquées. En outre, les temples étaient bâtis au sommet de la montagne, accessibles par des escaliers taillés dans la roche. Parmi les exemples, on peut citer le temple de Qasr al-Ajouz et les niches réparties devant le Diwan, le long du corridor al-Siq et sur le flanc de la vallée. À la cime de la montagne, on trouve également des réservoirs d’eau et des canaux. Les Nabatéens excellaient en matière d’excavation de puits et de canaux souterrains visant à relier les sources d’eau. Ils ont construit des réservoirs au cœur des rochers et y ont acheminé l’eau de pluie grâce à des canaux taillés dans la montagne. Environ 130 puits ont été découverts sur le site.

Tombes de Qasr al-Bint

Il s’agit d’un groupement de tombes contiguës qui couvre la majeure partie du Jabal al-Banat. Situé au nord-est de la zone résidentielle et à l’ouest du Jabal Ithlib, il se compose de deux formations rocheuses. La première abrite trente et une tombes, tandis que la deuxième, plus petite, n’en abrite que deux. Le groupement de Qasr al-Bint présente des différences en termes de taille et d’éléments décoratifs. Certaines tombes contiennent des noms et des symboles, tandis que d’autres sont accompagnées de statues d’humains et d’animaux.

Tombe d’Al-Sanea

Les personnes qui entrent à Hégra par la porte sud peuvent observer un groupement de tombes situé au milieu de deux formations rocheuses, à travers lesquelles passe le chemin de fer. La formation occidentale abrite une tombe dont la façade est complètement intacte, construite par Malkyun al-Arraf pour son père, Hunayn Hefastyon, autrefois chef et capitaine. Cette tombe date du mois d’avril de la dix-septième année du règne du roi Arétas IV. Par ailleurs, la formation orientale abrite six tombes dont les façades sont incomplètes, probablement affectées par des facteurs d’érosion. Ces façades sont dépourvues de tout travail artistique.

Jabal al-Ahmar

Il s’agit de deux formations rocheuses connues sous le nom de Jabal al-Ahmar, situées au sud de la zone résidentielle et au nord des tombes d’al-Farid. La première formation comprend dix-huit tombes aux façades variées ; il s’agit probablement des tombes les plus anciennes. Certaines de ces tombes sont accompagnées d’inscriptions où l’on peut voir les noms de leurs propriétaires. La deuxième formation, plus petite, n’abrite qu’une seule tombe.

Al-Khuraymat

Al-Khuraymat se situe à l’ouest de la zone résidentielle. Il se compose de sept blocs de roche contigus, abritant cinquante-trois tombes. Les tombes d’Al-Khuraymat se distinguent par la multitude d’éléments artistiques présents sur leurs façades. Elles sont considérées comme les tombes du site de Hégra les plus diversifiées en termes d’inscriptions. En outre, elles se distinguent par l’absence de certaines caractéristiques retrouvées sur les façades d’autres tombes, telles que les pilastres et les chapiteaux nabatéens, la façade triangulaire ou encore les corniches saillantes. Certaines de ces tombes présentent une série de balcons en terrasses sur leurs façades. Leurs portes sont dépourvues de pilastres, et il semblerait que les facteurs naturels aient entraîné la destruction d’une partie des façades de certaines tombes.

Qasr al-Farid, l’une des tombes archéologiques du site de Hégra, dans le gouvernorat d’Al-’Ula. (Saudipedia)
Qasr al-Farid, l’une des tombes archéologiques du site de Hégra, dans le gouvernorat d’Al-’Ula. (Saudipedia)

Éléments architecturaux des tombes de Hégra

Types de tombes

Les types de tombes du site de Hégra varient en termes de taille, de formation et de méthode de construction. Selon les archéologues, les tombes sont classées en cinq groupes. Le premier groupe rassemble les tombes simples, plus petites et plus courtes que les autres. Elles possèdent une ou deux rangées parallèles de petits balcons décorés, dont le bas est orné d’étoiles ou de fleurs. Le deuxième groupe est constitué de tombes qui ne comportent pas de balcons, mais deux grandes rangées d’escaliers opposées, de quatre ou cinq marches chacune.

Le troisième groupe se distingue par la précision et la maîtrise des sculptures. Dans ce groupe, chaque tombe est surmontée d’un demi-balcon avec deux terrasses face à face ainsi que deux corniches égyptiennes parallèles. Elles possèdent quatre pilastres de hauteurs différentes, des entrées ornées de façades triangulaires et décorées de frises d’étoiles et de fleurs. Au sommet de ces tombes, on peut trouver les inscriptions d’une urne, d’un aigle et d’un animal mythique. Cependant, elles sont dépourvues de symboles religieux tels que des visages humains ou des serpents. Le quatrième groupe rassemble les tombes dotées de deux pilastres rectangulaires surmontés de simples chapiteaux biseautés. Au sommet, on trouve deux arcs parallèles et une bande de formes ovales au milieu. À l’intérieur des arcs se trouve une étoile à six branches, accompagnée de trois urnes. Le cinquième groupe comprend les tombes aux façades unies, dépourvues de toute décoration. Ces tombes présentent des entrées rectangulaires menant à la chambre funéraire, ou bien des entrées carrées surélevées par rapport au sol. Il est probable que ce soient des tombes individuelles, comme mentionné dans l’une d’entre elles.

Éléments décoratifs

Les éléments décoratifs des tombes de Hégra sont concentrés sur les façades principales, avec notamment les façades triangulaires et arquées, ainsi que la corniche — c’est-à-dire la partie saillante de la façade qui conserve une forme plate ou qui s’incline vers le bas. La corniche est minutieusement taillée sur toute la largeur de la façade de la tombe. Il y a également la corniche égyptienne, qui part du haut et se courbe gracieusement vers le bas. Une autre caractéristique remarquable est la frise, une bande saillante qui peut consister en une, deux ou même trois sculptures, la plus basse étant moins proéminente. Certaines frises sont ornées d’inscriptions décoratives. Le chapiteau nabatéen est l’élément qui surmonte les pilastres, tandis que ces derniers, de forme rectangulaire des deux côtés de la façade, constituent l’élément principal de la plupart des façades. Les façades, tout comme les entrées, sont toujours de forme rectangulaire, bien que certaines manquent de décorations. Les éléments décoratifs humains sont représentés sous forme de visages et de masques sur les façades des tombes, tandis que les éléments décoratifs animaliers revêtent une importance particulière dans la culture nabatéenne en raison de leur signification dans les croyances religieuses et du symbole de pouvoir qu’ils représentent. Parmi ces animaux, on trouve le lion, l’aigle, le serpent et le sphinx, une créature mythique. En outre, des éléments décoratifs inspirés des plantes sont présents, la plus importante étant la fleur étoilée. Les éléments décoratifs comprennent également les urnes sculptées, symbole religieux en lien avec l’eau en tant que source de vie.

Patrimoine urbain de Hégra

Château islamique de Hégra

Il se situe au nord du site de Hégra, le long de la route du Hadj levantin. Ce château à deux étages a été construit dans le style des châteaux ottomans par le gouverneur de Damas de l’époque, Assad Pacha al-Azem. Il est de forme carrée et ses murs atteignent une hauteur de 8,35 mètres. Son entrée est surmontée d’une tour d’observation, et il abrite deux puits — l’un dans la cour du château, l’autre à l’est du château. En outre, la cour du château abrite quatre tours d’observation supplémentaires, ainsi que deux salles de prière — l’une au rez-de-chaussée, l’autre à l’étage supérieur. Tout autour de la cour, on trouve de nombreuses salles, sans oublier les salles qui se trouvent à l’étage.

Gares du Hedjaz

Il s’agit des vestiges du chemin de fer du Hedjaz, construit sous l’ère ottomane. Il compte soixante-quinze gares principales et secondaires. La gare de Hégra a été inaugurée en 1907 et comprend seize bâtiments aux fonctions diverses, dont une maison de repos pour les employés, des hébergements pour le personnel, des tours de garde, des toilettes, des entrepôts de stockage du mobilier, des ateliers dédiés à l’entretien et un réservoir d’eau.

Tourisme à Hégra

Le développement de Hégra

Les fouilles, le développement, la construction ainsi que la restauration et la préservation des ruines se poursuivent sans relâche à Hégra. Le site a été ajouté au Programme d’héritage culturel du Gardien des Deux Saintes Mosquées. La Commission royale pour Al-’Ula (RCU) a été fondée dans le but de préserver les sites historiques et archéologiques du gouvernorat par le biais de plusieurs programmes et initiatives. En outre, elle entend activer et préparer ces sites archéologiques à accueillir des visiteurs du monde entier. Par ailleurs, la RCU cherche à impliquer les citoyens dans la préservation de ces monuments, à l’aide d’études d’exploration, d’opportunités d’emplois et de formation, et d’un programme de bourse destiné aux étudiantes et étudiants.

La RCU préserve la réserve naturelle de Sharaan afin de protéger les habitats naturels et écologiques les plus importants, ainsi que leur biodiversité.

Le plan d'ensemble « Voyage à travers le temps »

Afin d’atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, Son Altesse Royale, le Prince héritier Mohammed ben Salmane, Premier ministre et président du conseil d’administration de la Commission Royale pour Al-’Ula (RCU), a lancé, en 2021, la vision du concept pour le plan d’ensemble « Voyage à travers le temps ». Ce dernier représente une étape majeure du programme de développement d’Al-’Ula, qui cherche à transformer la ville en une destination internationale pionnière en matière d’art, de patrimoine, de culture et de nature.

Le plan d’ensemble a été établi à partir d’études scientifiques approfondies sur les modèles humains et le développement environnemental et géologique d’Al-’Ula. Une équipe d’experts saoudiens et internationaux a supervisé le projet pendant trois ans. Le plan d’ensemble « Voyage à travers le temps » se divise en trois phases principales, dont la première devrait être achevée d’ici à la fin de 2023. Le plan d’ensemble fait partie intégrante du programme de développement global d’Al-’Ula, supervisé par la RCU. Une fois terminée en 2035, la stratégie de développement devrait contribuer à hauteur de 120 milliards de SAR au PIB du Royaume et créer 38 000 nouvelles opportunités d’emploi.

Le plan d’ensemble « Voyage à travers le temps » fournit une carte historique des civilisations qui se sont installées dans les oasis d’Al-’Ula pendant plus de 7 000 ans au cours de l’histoire de l’humanité. Cinq quartiers s’étendant sur plus de 20 km à partir du centre d’Al-’Ula serviront d’étapes pour le plan d’ensemble « Voyage à travers le temps » : il commencera par la vieille ville au sud, puis passera par le centre de l’oasis de Dadan, l’oasis de Jabal Ikmah et l’oasis nabatéenne, pour se terminer par la ville historique de Hégra au nord. Dans la mesure où Al-’Ula constitue un carrefour et un centre de liaison pour le nord-ouest de la péninsule arabique, une ligne de tramway touristique reliera l’aéroport international d’Al-’Ula aux cinq quartiers.

Au sein de ces quartiers, quinze nouvelles infrastructures culturelles seront mises en place, dont des musées, des expositions et des attractions touristiques. Ces infrastructures constitueront des points d’intérêt pour chaque quartier. En outre, plus de cinq mille hébergements et lieux de séjour seront construits. Chaque quartier proposera son propre éventail d’options de séjour et d’accueil, allant des hôtels et des stations d’écotourisme aux hôtels de luxe et aux fermes de canyons creusées dans les rochers en grès.

Le Kingdoms Institute à Al-’Ula

En 2021, Son Altesse Royale, le Prince héritier Mohammed ben Salmane a fondé le Kingdoms Institute, un centre international dédié à l’étude des civilisations qui se sont installées dans le nord-ouest de la péninsule arabique pendant 7 000 ans au cours de l’histoire de l’humanité. Parmi ces anciens royaumes arabes de la ville historique de Hégra, on peut citer le royaume de Dadan, de Lihyan et le royaume nabatéen. L’institut représente le projet le plus important du plan d’ensemble « Voyage à travers le temps ».

L’institut cherche à préserver et à protéger l’héritage et le patrimoine d’Al-’Ula, dans la mesure où Al-’Ula constitue un carrefour historique reliant trois continents. Dans le cadre de ses activités, l’institut effectue des missions de fouilles archéologiques réunissant des experts saoudiens et internationaux de diverses spécialisations afin de travailler ensemble dans toute la région d’Al-’Ula.

Programme « After Dark » de Hégra

Il s’agit d’un programme touristique dans le cadre du festival des anciens royaumes organisé par la RCU. Ce programme propose une expérience nocturne en trois étapes aux visiteurs, leur permettant d’explorer les vestiges archéologiques de la civilisation nabatéenne à Hégra. La nuit, des bougies sont disposées partout autour des tombes de Hégra et des sessions spéciales sont organisées, accompagnées de scènes et de mélodies traditionnelles jouées avec des instruments anciens, ainsi que de spécialités issues du patrimoine de la région. La deuxième étape consiste en une promenade en chars tirés par des chevaux sous les étoiles. Enfin, la troisième étape est une promenade le long du sentier d’art rupestre, qui guide les visiteurs à travers les sculptures et inscriptions rupestres réalisées par les voyageurs et les habitants d’Al-’Ula il y a des milliers d’années.

Montagnes sur le site de Hégra, affilié au gouvernorat d’Al-’Ula. (Saudipedia)
Montagnes sur le site de Hégra, affilié au gouvernorat d’Al-’Ula. (Saudipedia)

Hégra dans le métaverse

La RCU a mis en place une présence numérique de la cité archéologique de Hégra dans le monde virtuel. Cela permet aux visiteurs de toutes les régions du monde de l’explorer. Conçue sur la plateforme de réalité virtuelle 3D Decentraland, cette nouvelle destination en ligne est le premier monument de l’UNESCO à figurer dans l’univers virtuel. La RCU continue d’explorer les nouvelles méthodes visant à attirer les visiteurs, de manière innovante et inspirante.

Créée à l’aide d’une technologie immersive de pointe pour reproduire Hégra dans le monde numérique, la plateforme virtuelle de la ville de Hégra permet aux personnes intéressées de partir à la découverte des sites les plus célèbres d’Al-’Ula dans le métaverse, dans un environnement virtuel qui reproduit la réalité du terrain. Le métaverse représente la destination ultime dans le cadre de la revitalisation globale d’Al-’Ula par la RCU, qui fera du gouvernorat le plus grand musée vivant du monde, désormais accessible à la fois dans le monde réel et dans le monde virtuel.

La plateforme permet aux visiteurs de naviguer à travers le site à l’aide de leur avatar et d’explorer l’environnement naturel et culturel. Des portails d’information ont été élaborés afin de guider les visiteurs à travers les différents sites qui présentent la richesse de l’histoire et de la civilisation d’Al-’Ula, contribuant ainsi à faire connaître les 200 000 années d’histoire de l’humanité. Ce projet de métaverse est une initiative menée par la RCU visant à repenser le riche patrimoine de la région et à le rendre accessible aux personnes intéressées. Le but est de renforcer les connaissances des visiteurs du 21ᵉ siècle sur le gouvernorat en leur permettant de l’explorer virtuellement avant de le visiter en personne.

Reconstruction de la structure faciale d’une femme de l’ère nabatéenne

Dans le cadre des efforts déployés par la RCU pour mettre en valeur le patrimoine historique de la région, des experts en archéologie sont parvenus à réaliser une reconstruction numérique de la structure faciale d’une femme connue sous le nom de Hinat, dont les restes découverts à Hégra remontent à l’ère nabatéenne. Les archéologues pensent qu’elle est décédée au premier siècle avant J.-C. et qu’elle a été enterrée dans une tombe à Hégra. Son corps y est resté pendant deux mille ans avant d’être découvert en 2008. Les sources historiques et les études menées confirment que Hinat occupait un statut social élevé dans la société nabatéenne et qu’elle possédait une richesse importante, dans la mesure où seules les personnes importantes de la société avaient accès aux tombes privées à cette époque. Un dossier introductif a été préparé par les experts spécialistes de la civilisation nabatéenne, avec des détails sur ses vêtements et ses bijoux, afin de servir de référence scientifique et de fournir des instructions précises pour le processus de reconstruction faciale numérique, qui a été réalisé par une équipe d’experts en anthropologie, en reconstruction et en modélisation physique.