La Mosquée du Prophète

La mosquée du Prophète est celle du prophète Mahomet, que la paix soit sur lui, et la dernière mosquée des prophètes. Il s’agit de la meilleure mosquée après la Grande Mosquée. Elle fait partie des deux Saintes Mosquées et est considérée comme la deuxième mosquée la plus sacrée de l’Islam, derrière la Grande Mosquée. Le minbar et le mihrab (l’endroit où l’imam se tient pour mener la prière) du Prophète se trouvent au sein de la mosquée du Prophète. De plus, l’appel à l’Islam a été lancé depuis cette mosquée.

L’importance de la mosquée du Prophète (PSL) réside dans ses caractéristiques. Prier dans la mosquée du Prophète est mille fois plus méritoire que prier dans toute autre mosquée, à l’exception de la Grande Mosquée. De plus, elle est l’une des trois mosquées auxquelles les voyageurs aspirent à se rendre en raison de sa grande vertu et son statut devant Allah Tout-Puissant. La mosquée du Prophète comprend la Rawda al-Charifa, l’un des jardins du paradis, selon les dires du Prophète (PSL). Elle compte également de célèbres monuments de l’histoire de l’Islam qui attirent des visiteurs du monde entier toute l’année, tels que : la chambre et la tombe sacrée du Noble Prophète, ses mihrab et minbar, la Rawda al-Charifa et ses piliers, ainsi que le dôme vert.

La mosquée du Prophète se trouve à Médine, à l’ouest du Royaume d’Arabie saoudite. L’Autorité générale des affaires des deux Saintes Mosquées (anciennement connue comme la Présidence générale pour les affaires de la Grande Mosquée et de la mosquée du Prophète) veille sur les affaires religieuses et les services de la mosquée du Prophète et de la Grande Mosquée depuis 1977, en plus d’assurer des commodités à leurs visiteurs.

La mosquée du Prophète a connu sa première expansion en 628 du fait du Prophète (PSL), après son arrivée de Khaybar. 1 425 m lui ont été ajoutés pour atteindre une superficie de 2 475 m. La ville de Médine a été construite autour de la mosquée. Son architecture et sa construction ont fait l’objet d’une grande attention de la part des califes et des rois à travers les âges. En outre, Omar ibn Al-Khattab et Othman ibn Affan (qu’Allah soit satisfait d’eux) ont poursuivi l’expansion en ajoutant respectivement à sa superficie 1 100 m, en 638, et 496 m, en 649-650. À l’époque de la dynastie omeyyade, la superficie de la mosquée du Prophète a augmenté de 2 369 m sous Al-Walid ibn Abd al-Malik entre 706 et 709. L’expansion s’est poursuivie durant l’ère de l’État abbasside entre 777 et 781, atteignant 2 450 m à l’ère du Mahdi. Enfin, entre les mains de Sultan al-Ashraf Qaitbay, la superficie a augmenté de 120 m en 1483, marquant la dernière expansion de la mosquée avant l’ère saoudienne sous le sultan ottoman Abdulmajid entre 1848 et 1860, l’augmentant encore de 1 293 m.

La mosquée du Prophète s’est distinguée dans sa construction par ses piliers, minarets, portes et cours extérieures qui entourent la structure principale. Elle a connu des changements manifestes de forme, taille et superficie au fil du temps. Ces projets d’expansion se sont déroulés avec l’intention de préserver les caractéristiques architecturales de la mosquée, notamment :

Les minarets de la mosquée du Prophète à Médine. (Agence de presse saoudienne)

Avant l’ère saoudienne, la mosquée du Prophète ne possédait pas de minaret du haut duquel le muezzin pouvait appeler les fidèles à la prière du temps du Prophète (PSL) ou des Califes bien guidés. Bilal ibn Rabah (qu’Allah soit satisfait de lui) appelait à la prière de l’aube (Fajr) depuis le toit de la maison d’une femme des Banu Najjar, car celle-ci était la plus haute aux alentours de la mosquée. Il est dit que Bilal montait sur le pilier d’Abdallah ibn Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) en empruntant sept escaliers proches de la mosquée du Prophète. Le premier minaret a été bâti sous le règne d’Omar ibn Abdelaziz, pendant l’expansion de la mosquée du Prophète d’Al-Walid ibn Abd al-Malik. Il a placé un minaret à chaque coin de la mosquée, dont un fut détruit par la suite. Pendant le règne du sultan al-Ashraf Qaitbay, celui-ci a édifié un petit minaret, entre Bab al-Salam (la Porte de la paix) et Bab al-Rahmah (la Porte de la miséricorde), connu ensuite comme le minaret de Bab al-Rahmah. Après l’expansion du sultan Abdulmajid, la mosquée du Prophète possédait cinq minarets. Les minarets nord-ouest, nord-est et ouest ont été remplacés dans l’architecture saoudienne pour des structures plus grandes et plus esthétiques. En outre, les minarets sud-est et sud-ouest ont conservé leur structure et ont fait l’objet de rénovations occasionnelles à l’initiative du gouvernement saoudien.

À l’ère saoudienne, la mosquée du Prophète possédait de quatre minarets pendant de la première expansion saoudienne. Les minarets nord-ouest et nord-est, ainsi que le minaret Bab al-Rahmah ont été remplacés par un du côté nord-est et un autre du côté nord-ouest. Pendant l’expansion saoudienne, les minarets mesuraient 17 m de profondeur et 70 m de hauteur. Ils se composaient de quatre étages de formes différentes : la première, carrée ; la deuxième, octogonale ; la troisième, ronde ; et la quatrième, conique et surplombée d’un dôme. Durant la deuxième expansion, six minarets ont été ajoutés à la mosquée du Prophète. Ces derniers possédaient cinq étages, atteignant une profondeur de 50,45 m et une hauteur de 104 m, soit 32 mètres de plus que les minarets de la première expansion saoudienne. Le nombre de minarets était alors de dix tout au long de la période de l’expansion.

Le minaret de la mosquée et son dôme vert sont les symboles de la ville du Prophète. Le minaret sud-est mesurait 60 m de haut. La construction du premier minaret (alors appelé Manara en arabe) est associée au calife Omar ibn Abdelaziz. Celui-ci a reçu les instructions d’Al-Walid ibn Abd al-Malik afin de construire un minaret à chaque coin de la mosquée. Il existe actuellement dix minarets, s’élevant à 70 et 104 m de hauteur.

La première construction de la mosquée du Prophète comprenait trois portes principales dont les noms sont restés les mêmes. Il existe une porte à l’arrière de la mosquée, orientée dans la direction de la Qibla. À l’époque, cette dernière faisait face à Jérusalem. Lorsque la Qibla a été tournée en direction de la Kaaba, la porte du mur sud a été fermée et remplacée par une autre au mur nord. Trois riwaqs (portiques) ont été construits du côté sud, semblables à ceux du côté nord. En outre, Bab Othman et une porte du côté ouest appelée Bab Atika (actuellement appelée Bab al-Rahmah) sont toujours présentes dans la mosquée. Bab Atika a reçu le nom d’une femme de La Mecque appelée Atika ; il s’agissait de la fille de Zayd ibn Omar du clan des Banu Adi, qui s’est convertie à l’Islam et a migré à Médine, où sa maison se tenait face à la mosquée. Elle était également connue sous le nom de Bab al-Souk (la Porte du marché), car elle conduisait à celui-ci. Quant à son nom, Bab al-Rahma, il est dit dans le Sahih d’Al-Bukhari qu’il a plu pendant sept jours après qu’un homme est entré dans la mosquée et a demandé qu’il pleuve au Prophète (PSL). La semaine suivante, le même homme a prié pour que la pluie s’arrête et pour éviter la submersion. En conséquence, le ciel s’est éclairci et cet événement a été perçu comme un acte de miséricorde, à l’origine de son nom Bab al-Rahmah (la Porte de la miséricorde). Elle portait aussi le nom de Porte du Prophète, car le Prophète (PSL) l’utilisait pour entrer dans la mosquée. Enfin, la troisième porte située du côté est et connue sous le nom de Bab Othman parce qu’elle se trouvait en face de la maison d’Othman ben Affan.

Après l’expansion d’Omar ibn Al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui), la mosquée possédait six portes, c.-à-d. trois nouvelles portes ont été ajoutées aux portes existantes qui se trouvaient dans les murs de la mosquée à l’époque du Prophète (PSL). Par la suite, deux portes ont été installées à chacun des murs nord, est et ouest. Le nombre de portes de la mosquée du Prophète a continué d’augmenter avec son expansion au fil du temps, jusqu’à atteindre cent portes extérieures, pour un total de portes intérieures et extérieures confondues s’élevant à 229.

Le minbar de la mosquée du Prophète à Médine. (Agence de presse saoudienne)

En arabe, assateen, la forme plurielle d’ustuwanah, fait référence aux piliers et aux colonnes qui servent de fondation aux bâtiments. Sous le règne du Prophète (PSL), les piliers de la mosquée étaient en fabriqués en tronc de palmier. Si une colonne était nommée, son nom faisait référence au pôle qui l’a remplacée. Ceux qui ont participé à l’expansion de la mosquée du Prophète se sont assurés de préserver l’emplacement de ces piliers. Par conséquent, chaque colonne a été placée au même endroit où se tenait le pilier ou le pôle pendant l’ère du Prophète (PSL). Les piliers situés dans la partie de la Qibla de la mosquée du Prophète ont été édifiés lors de l’expansion du sultan Abdulmajid. Huit de ces piliers sont devenus célèbres grâce à leurs caractéristiques uniques appréciées. Ces piliers sont :

Le pilier de Mukhallaq, aussi connu comme le lieu de prière du Prophète (PSL). En arabe, le terme mukhallaq signifie parfum ou fragrance. Il est dit qu’Othman ben Mazoon a accidentellement craché dans la mosquée et en est tombé en dépression. « Pourquoi es-tu déprimé ? » lui demanda sa femme. Il répondit « Ce ne rien, j’ai craché sur la Qibla en priant ». Sa femme a alors lavé et parfumé la Qibla, devenant ainsi la première personne à le faire. Ce pilier a légèrement été déplacé vers la Qibla et certaines de ses parties ont été introduites au sein du Mihrab du Prophète. Son nom, le pilier du Mukhallaq, a été inscrit sur le pilier.

Le pilier d’al-Qurah : est le troisième en partant du minbar, de la tombe et de la Qibla. Son nom est issu des contes d’Aisha (qu’Allah soit satisfait d’elle), qui ont rapporté les paroles du Prophète : Dans cette mosquée, il existe une place proche de ce pilier, dont la connaissance de (ses secrets) obligerait les gens à tirer au sort pour pouvoir y prier. Lorsque les gens ont regardé son emplacement, plusieurs compagnons et voyageurs se tenaient au même endroit, le pilier d’al-Qurah.

Le pilier de Tawbah, le quatrième pilier en partant du minbar, le deuxième en partant de la tombe et le troisième en partant de la Qibla. Il a été nommé d’après Abou Lubaba. Lorsque Banu Quraiza s’entretint avec ce dernier en tant qu’allié pour décider de se soumettre ou non au Prophète (PSL), il répondit par l’affirmative et fit un geste le long de sa gorge, comme pour signifier la mort. Il se rendit compte par la suite qu’à travers cet acte, il avait été infidèle envers Allah et le Prophète. C’est à cette occasion que le verset suivant fut révélé : « Ô vous qui croyez ! Ne trahissez pas Allah et Son Messager, ni sciemment ce qui vous a été confié » (Sourate Al-Anfal, Verset 27). Il ne retourna pas auprès du Prophète (PSL), mais à la mosquée. Il s’attacha à l’actuel emplacement du pilier de Tawbah et jura que tant que sa repentance ne serait pas acceptée par Allah, lui ou quiconque ne le détacherait, si ce n’est le Prophète (PSL). Lorsque le Prophète entendit ceci, il rapporta avoir dit : « S’il était venu me voir, j’aurais imploré le pardon en son nom. Maintenant qu’il a agi de sa propre initiative, je ne peux pas le détacher jusqu’à ce que sa repentance soit acceptée. « Après ces événements, Allah révéla sa repentance au Prophète (PSL) chez Oum Salama, qu’Allah soit satisfait d’elle, qui a entendu le Prophète rire, et lui demanda si Allah le divertissait. » Le Prophète lui répondit : « La repentance d’Abou Lubaba a été acceptée. » « Ai-je ta permission pour l’informer de la bonne nouvelle ? » lui demanda Oum Salama. « Tu peux si tu le souhaites » lui répondit-il. Elle se tint à l’intérieur de la pièce, avant que le Hijab leur soit imposé, et s’exclama : « Ô Abou Lubaba ! Allah a accepté ta repentance. » « Lorsque les musulmans voulurent le détacher, Abou Lubaba dit "Je te mets sous le serment d’Allah que quiconque, à l’exception du Prophète, ne devrait me détacher" ». Quand le Prophète arriva à son niveau en allant effectuer la prière du matin, il détacha Abou Lubaba, donnant ainsi son nom au pilier Tawaba.

Le pilier de Sareer se situe à l’est du pilier de tawbah, adjacent à la fenêtre donnant sur la Rawda al-Charifa. Il a été rapporté qu’il s’agit du lieu où le Prophète (PSL) effectuait l’itikaf, une pratique qui consiste à s’isoler dans une mosquée ou chez soi avec l’intention de se consacrer uniquement à l’adoration d’Allah. Le Prophète (PSL) a placé un lit fait de feuilles de palmier et un oreiller pour s’allonger à côté du pilier.

Le pilier d’Al-Mahras, se trouve derrière le pilier de Sareer en partant du nord. Il fait face à la porte que le Prophète (PSL) utilise pour sortir de la maison d’Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle, afin d’atteindre la Rawda al-Charifa pour prier. En outre, il est aussi appelé le pilier d’Ali ibn Abi Talib, car il se situe là où il s’asseyait pour protéger le Prophète (PSL).

Le pilier de Wufood, se trouve derrière le pilier d’Al-Mahras en partant du nord. Le Prophète (PSL) s’asseyait là pour rencontrer des groupes d’Arabes. Il est également connu comme Majlis al-Qiladah, où les Compagnons et leurs anciens, qu’Allah soit satisfait d’eux, s’asseyaient.

Le pilier de Murabat al-Qabr, se trouve sur le mur d’Omar ibn Abdelaziz, qu’Allah soit satisfait de lui, du mur ouest au mur nord, sur la même rangée que le pilier de Wufood. Il se situe à l’intérieur du mur d’enceinte de la tombe sacrée, ce qui le rend inaccessible aux visiteurs. Il est aussi connu comme le pilier de Jibril (PSL) et au même emplacement se trouve la porte de la maison de Fatima, la fille du Prophète (PSL), par laquelle entrait Ali ibn Ali Talib.

Le pilier de tahajjud, se situe derrière la maison de Fatima, la fille du Prophète (PSL), en partant du nord. Si des visiteurs se tiennent à côté du petit mihrab à cet endroit, le pilier devrait se trouver sur leur gauche, en direction de la Porte de Jibril, précédemment connue comme la Porte d’Othman, qu’Allah soit satisfait de lui. La phrase suivante était inscrite sur une pièce de marbre : Voici le lieu de Tahajjud du Prophète (PSL).

Le dôme vert de la mosquée du prophète à Médine. (Agence de presse saoudienne)

Le dôme vert est connu sous de nombreux noms, y compris : le dôme parfumé, le dôme bleu, le dôme blanc, le dôme de Médine ou le dôme du Prophète. Il s’agit du dôme construit au-dessus de la chambre du Prophète, au sein de la mosquée du Prophète, plus précisément au-dessus de la chambre de la mère des croyants, Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle. Le dôme a reçu une grande attention des gardiens des deux Saintes Mosquées Il a fait l’objet de travaux d’amélioration et de restauration tous les trois à cinq ans. Son importance réside dans le fait que la tombe du Prophète (PSL) se trouve sous le dôme. Le dôme vert ne date pas de l’ère des compagnons ou des fidèles, mais a été construit en 1279. Il est de forme carrée à la base et octogonale au sommet. Il est fait de bois et construit sur les piliers qui encerclent la chambre. Des plaques de plomb ont été clouées à la structure en bois et recouvertes de plâtre. En 1837, Sultan Abdulhamid a ordonné que le dôme soit peint en vert plutôt qu’en bleu, devenant ainsi le premier souverain à le peindre en vert. Depuis lors, le dôme a été repeint en vert à chaque entretien de rigueur. Pendant l’ère saoudienne, du temps du Roi Fondateur Abdelaziz Al Saoud, des travaux de réparation ont été menés dans la chambre du Prophète, rendant le dôme plus éblouissant que jamais.

La mosquée du Prophète comporte des parties qui la distingue des autres mosquées, notamment le minbar du Prophète, la chambre du Noble Prophète, la Rawda al-Charifa, le mihrab et la bibliothèque. La plupart d’entre elles ont connu nombre de réformes, d’expansions et de développements au fil du temps.

Le minbar est la plateforme surélevée de la mosquée du haut de laquelle le prédicateur prononce son sermon. Tout a débuté lorsque le Prophète (PSL) a prononcé son sermon en s’appuyant sur le tronc d’un palmier placé dans l’enceinte de la mosquée. Quand tenir debout est devenu difficile pour le Prophète, un minbar de trois marches a été conçu pour lui et placé à l’ouest de son lieu de prière. Il s’asseyait dessus et prêchait à ses fidèles, et chacun autour de lui pouvait alors le voir. Le minbar du Prophète (PSL) était fabriqué en bois de tamaris ou « athl », apporté par un menuisier. Pendant l’ère du Prophète (PSL) et des Califes bien guidés, le minbar consistait en deux marches et un siège. Au passage de la dynastie omeyyade au pouvoir, six marches ont été ajoutées au minbar, atteignant alors neuf marches au total. Il a été le premier à être rénové à l’ère de l’État abbasside, car il commençait à se décomposer. En 1258, le roi du Yémen, al-Malik al-Muzaffar, a envoyé un nouveau minbar puisque le précédent a été détruit cette même année dans l’incendie de la mosquée du Prophète. En 1266, al-Zahir Baybars al-Band Qadari a décidé de l’enlever et de le remplacer par un nouveau minbar, lequel a servi jusqu’à sa détérioration. En 1417, Al-Muayyad Chaykh a envoyé un nouveau minbar, qui a brûlé lors de l’incendie de la mosquée du Prophète en 1481. Les habitants de la ville ont fabriqué un minbar en brique enduit de mortier de chaux. Celui-ci a été remplacé par un minbar en marbre en 1483 par al-Achraf Qaitbay. Enfin, entre 1589 et 1590, le sultan ottoman Mourad III a envoyé un minbar gravé et décoré, fabriqué en marbre et peint à l’eau dorée. Ce minbar est constitué de douze marches, trois du côté extérieur de la porte et neuf du côté intérieur. À son sommet domine un dôme pyramidal soutenu par quatre colonnes. Il s’agit du minbar utilisé à ce jour dans la mosquée du Prophète.

Elle fait référence à la maison du Prophète (PSL), où il vivait avec la mère des croyants, Aisha, la fille d’Abou Bakr al-Siddiq, qu’Allah soit satisfait d’eux. Elle a été construite par le Prophète (PSL) lorsqu’il est arrivé à Médine et a construit sa noble mosquée. La chambre se trouve à l’est de la mosquée du Prophète et sa porte s’ouvre sur la Rawda al-Charifa. La chambre est constituée d’une pièce principale et d’un cabinet. La pièce principale est la maison couverte où le Prophète (PSL) vivait et passait ses nuits, accompagné de son épouse Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle. Le côté sud mesure 4,9 m de long, le côté nord mesure 5,24 m de long et les côtés ouest et est mesurent chacun 3,5 m de long. La pièce principale occupe une superficie de 17,75 m et mesure deux mètres de haut. Quant au cabinet, celui-ci consiste en un espace non couvert situé en face de la porte de la pièce principale et possède sa propre porte. Ses côtés nord et sud mesurent chacun 5,24 m de long, ses côtés est et ouest mesurent 2,5 m de long, et son mur mesure 1,6 m de long. Le Prophète (PSL) a été enterré dans la maison d’Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle, aux côtés de ses deux compagnons Abou Bakr et Omar, qu’Allah soit satisfait d’eux.

La première bibliothèque de la mosquée du Prophète a été construite avant que cette dernière ne prenne feu en 1481. L’auteur des Trésors des livres arabes déclare que ceux-ci contenaient les corans et des livres de valeurs. La bibliothèque actuelle a été construite en 1933, sur la recommandation d’Obaid Madani, le directeur des dotations de Médine de l’époque. La bibliothèque contient certains livres qui ont été placés dans la mosquée du Prophète avant sa création. Tous les visiteurs de la mosquée du Prophète ont accès à la bibliothèque et à ses services. Elle se trouve au sein de la mosquée et comprend trois salles pour les hommes, les femmes et les enfants. Elle dispose également d’une section dédiée aux manuscrits, située au deuxième étage de la Porte d’Othman ibn Affan, qu’Allah soit satisfait de lui, au bout de la section réservée à la première expansion saoudienne. La section technique regroupe les manuscrits reliés, restaurés et stérilisés. Elle est rattachée à la section des manuscrits et est accessible par la Porte (22) au niveau de la section dédiée à l’expansion du roi Fahd ben Abdelaziz. La bibliothèque comprend également une section pour les fichiers audio qui documente les leçons, les prières et les sermons prononcés dans l’enceinte de la mosquée du Prophète. Cette section est accessible par la Porte (17). Les autres sections incluent : les livres rares ; le catalogage, la classification et l’approvisionnement ; les périodiques et les recueils ; la bibliothèque numérique ; la recherche, la traduction et la sécurité ; dons et échanges ; et emprunts.

Le pilier de Sareer dans la Rawda al-Charifa, entre le minbar du Prophète (PSL) et sa maison. (Agence de presse saoudienne)

Il s’agit de l’espace se trouvant entre la maison du Prophète (PSL), qui est la maison d’Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle, et le minbar du Prophète. Le nom Rawda est issu des paroles du Prophète (PSL) : « L’espace entre ma maison et mon minbar est l’un des jardins du Paradis. » De nombreux hadiths attestent de la grande vertu de la Rawda et rendent grâce à cet honorable lieu. La prière dans la Rawda al-Charifa surpasse celle faite n’importe où ailleurs dans la mosquée, à l’exception de la prière écrite (salat), car elle constitue une prière de premier rang. Les autres rangs accomplis dans la Rawda constituent aussi les meilleures prières. D’après les historiens, la maison d’Aisha, qu’Allah soit satisfait d’elle, se situe à l’est de la Rawda, tandis que le minbar du Prophète se trouve à l’ouest, la Qibla au sud et la ligne parallèle à l’extrémité de la maison d’Aisha est au nord. La Rawda est rectangulaire et mesure 26,5 m de long. La grille entourant la chambre dissimule une partie de la Rawda, comme elle cache le riwaq (portique) entre les piliers rattachés à la grille entourant la chambre. Ainsi, la longueur de la Rawda peut être ramenée à 22 m. La largeur de la Rawda al-Charifa, en partant du début de la chambre jusqu’au pilier Wufood, équivaut à trois riwaqs (portiques) et leur équivalent à l’ouest, c.-à-d. environ 15 m. À partir de toutes ces informations, la superficie totale de la Rawda al-Charifa, la partie dissimulée par la grille de la chambre incluse, est de 397.5 m.

Le mihrab est connu comme la place de l’imam dans la mosquée. Le Mihrab al-Nabawi est l’endroit depuis lequel le Prophète (PSL) priait. Durant l’expansion d’Omar ibn al-Khattab, qu’Allah soit satisfait de lui, le mihrab de l’imam a été déplacé à l’extrémité sud. Au cours de l’expansion d’Othman, qu’Allah soit satisfait de lui, une niche ottomane a été construite et sert de mihrab fonctionnel, là où se tient aujourd’hui l’imam. La mosquée du Prophète n’a jamais eu de mihrab vide, ni lors de l’ère du Prophète (PSL) ni lors de l’ère des Califes bien guidés. Les sources historiques indiquent que le premier mihrab vide a été découvert sous le règne d’Al-Walid ibn Abd al-Malik al-Umayyad entre 707 et 710. Les musulmans ont prêté une grande attention aux mihrabs lorsqu’ils les utilisaient au sein des mosquées. Ils les décoraient d’inscriptions islamiques et y gravaient les versets coraniques reflétant une image pure de l’Islam. En outre, ils les ont placés au cœur des moquées, en faisant des indications distinctes de l’orientation de la Qibla, à laquelle chaque fidèle doit faire face lorsqu’il prie. Plusieurs mihrabs ont été ajoutés à la mosquée du Prophète :

1- Le Mihrab al-Nabawi : se situe dans la Rawda al-Charifa, à gauche du minbar.

2- Le Mihrab al-Uthmani : placé sur le mur de la Qibla, où l’imam prie.

3- Le Mihrab al-Suleimani : connu comme le Mihrab al-Hanafi, situé à l’ouest du minbar.

4- Le Mihrab de Fatima : situé au sud du mihrab de Tahajjud, dans l’enceinte de la chambre sacrée.

5- Le Mihrab du Cheick al-Haram : situé derrière Dikkat al-Aghwat, le dernier de l’architecture Medgidia.

La mosquée du Prophète est associée à un certain nombre d’installations au service de ses visiteurs, notamment la faculté de la mosquée du Prophète, l’institut de la mosquée du Prophète, la bibliothèque de la mosquée du Prophète, l’académie de la mosquée du Prophète, l’académie du Coran et de la Sunna, la Porte des deux Saintes Mosquées et l’encyclopédie complète de la mosquée du Prophète.

Une faculté scientifique sur la charia inaugurée en 2010. Elle se situe au sein des riwaqs (portiques) de la mosquée du Prophète. Elle vise à apporter une éminente éducation académique sur la charia au sein de la mosquée du Prophète au moyen de compétences scientifiques et de technologies éducatives contemporaines. De plus, la faculté a établi des partenariats institutionnels et une participation communautaire afin de servir les étudiants du savoir et la société. La faculté permet aux titulaires d’un diplôme de fin d’études secondaires de poursuivre des études universitaires dans l’un de ses départements, sans condition d’âge. La faculté comprend cinq départements scientifiques qui octroient des licences dans les domaines de spécialité suivants : la charia, la langue arabe, le Saint Coran et ses sciences, la Sunna et ses sciences, ainsi que l’Aqida.

Un institut scientifique sur la charia visant à diplômer les spécialistes et les prédicateurs possédant une doctrine saine et une connaissance avancée de la charia. Il se trouve dans l’enceinte des riwaqs (portiques) de la mosquée du Prophète. Il offre la possibilité aux élèves détenteurs d’un certificat de fin d’études primaires de poursuivre leur apprentissage de l’Islam au collège et au lycée, sans condition d’âge.

L’académie de la mosquée du Prophète enseigne le Saint Coran. Elle aborde également les textes de la Sunna et l’al-Sira al-Nabawiyya (la biographie du Prophète). L’académie collecte, corrige, organise et diffuse ces textes auprès des étudiants du savoir. L’académie du Saint Coran ; l’académie de la Sunna et de l’al-Sira al-Nabawiyya ; l’académie de la formation et de la qualification ; l’académie des services aux visiteurs ; et l’unité de formation et d’apprentissage à distance en ligne.

Les cours entourant la mosquée du Prophète à Médine. (Agence de presse saoudienne)

La mosquée du Prophète a reçu une grande attention du Royaume, comme l’expansion, l’entretien et les activités de développement depuis l’ère du Roi Fondateur Abdelaziz Al Saoud à nos jours. Ces activités comprennent:

Le gouvernement saoudien a pris soin et entretenu la vieille structure de la mosquée du Prophète, dans le cadre de ses activités d’expansion étendue. Cet entretien implique : la préservation de l’esthétique de la mosquée et de tous les éléments qui la composent ; la restauration du Mihrab du Saint Prophète ; renforcer et recouvrir toutes les colonnes de la Rawda al-Charifa d’un nouveau marbre blanc ; le renforcement de toutes les colonnes de la vieille structure ; la finalisation de leur base en cuivre ; et l’installation de barrières en cuivre autour d’elles, d’une hauteur de 2,5 m. D’autres opérations prévoient : l’installation d’une unité de climatisation centrale ; le recouvrement des façades est, sud et ouest de granit, et leur élévation au niveau de l’expansion de manière cohérente avec l’esthétique générale de la structure saoudienne ; en outre, repeindre l’intérieur de la mosquée en beige de sorte à être en accord avec l’esthétique intérieure des expansions saoudiennes ; la restauration des inscriptions et des textes gravés sur les dômes et les murs afin de préserver leur beauté et leur splendeur ; la restauration du minaret principal et du Minaret Bab al-Salam ; ouvrir une porte à l’angle sud-est appelée Bab al-Baqi ; ouvrir une porte du riwaq (portique) de la Qibla, accessible à l’imam, ainsi qu’aux fidèles lors de funérailles ou en cas de foule ; repeindre le dôme vert quand nécessaire ; et l’installation de nouveaux éclairages et chandeliers. À ce jour, des opérations de restauration et d’entretien sont effectuées quotidiennement.

La première expansion saoudienne a été réalisée par le roi Abdelaziz en 1949. L’année 1953 a marqué la reprise des projets d’expansion de la mosquée du Prophète, interrompus pendant douze siècles. Cette expansion a permis de couvrir une superficie de 6 024 m. Au cours de cette expansion, des bâtiments et des maisons des côtés est, ouest et nord ont été achetés. De plus, la partie nord du bâtiment du Sultan Abdulmajid a été supprimée en raison de sa structure fragile, et une nouvelle zone adjacente l’a remplacée, tandis que le côté sud est resté inchangé. Ainsi, la mosquée du Prophète couvre une superficie de 16 548 m. Sous le règne du roi Fayçal ben Abdelaziz, un ordre d’expansion de la mosquée du Prophète a été émis en 1973. Celui-ci a mené à l’achat de propriétés, de maisons et de résidences à l’ouest de la mosquée, qui ont été détruites après leur expropriation et l’indemnisation des anciens propriétaires. Par la suite, elles ont été remplacées par des auvents en dôme couvrant une superficie estimée à 40 500 m et équipées des installations nécessaires à la prière. Sous le règne du roi Khaled, un feu s’est déclenché dans la partie sud-ouest de la mosquée. Les bâtiments situés dans cette zone ont été enlevés et les propriétaires ont été indemnisés. Ces bâtiments sont venus s’ajouter aux cours de la mosquée du Prophète et une superficie de 43 000 m a été ombragée. En raison de l’augmentation du nombre de pèlerins, de participants à l’Oumra et de visiteurs, ainsi que du besoin d’agrandir la mosquée, la deuxième expansion saoudienne a été entreprise par le roi Fahd ben Abdelaziz. Celle-ci a accru la superficie de la mosquée d’approximativement 82 000 m. Elle comprend les cours entourant la mosquée du Prophète, couvrant une superficie totale de 235 000 m. Cette expansion est la plus importante de l’histoire de la mosquée du Prophète, non seulement par sa taille et son ampleur, mais aussi par sa robustesse, la qualité de sa construction, son offre de services disponibles et ses installations. En 2012, la troisième expansion saoudienne a été lancée sous le règne du roi Abdallah ben Abdelaziz. Celle-ci a mené à l’évacuation et à la démolition des propriétés situées à l’intérieur du domaine de la mosquée, après avoir indemnisé les propriétaires. Le nombre de propriétés est estimé à environ cent, réparties sur les côtés est et ouest de la mosquée du Prophète. Une fois achevée, cette expansion portera la superficie de la mosquée à 1 020 500 m, ce qui inclut les places couvertes et les bâtiments. Au cours de la première phase de la troisième expansion, la capacité de la mosquée du Prophète atteignait les 800 000 fidèles. En revanche, les deuxième et troisième phases se sont concentrées sur l’agrandissement des cours extérieures sur les côtés ouest et est, autour de la mosquée. Lors du règne du Gardien des deux Saintes Mosquées, le roi Salmane ben Abdelaziz, un décret a été émis pour mettre fin à la troisième expansion saoudienne de la Grande Mosquée et de la mosquée du Prophète.

L’Autorité générale des affaires des deux Saintes Mosquées a été créée afin de permettre aux visiteurs d’exprimer leur admiration et de pratiquer leurs rituels dans un environnement sûr et pur. En outre, elle met en avant la resplendissante image mondiale des deux Saintes Mosquées et montre les véritables valeurs de l’Islam et des musulmans. La Direction générale des affaires de la mosquée du Prophète est l’un des départements de l’Autorité générale des affaires des deux Saintes Mosquées. La direction est responsable de toutes ses affaires d’ordres religieux et des services. Par ailleurs, elle permet aux visiteurs de pratiquer leur culte et leurs rituels, ainsi que de remplir la mission scientifique et de plaidoyer des deux Saintes Mosquées.

Manarat Al-Haramain : cette plateforme est une extension des services lancés par la Direction générale des affaires de la mosquée du Prophète. Elle facilite l’apport de prédications et de conseils religieux, et accorde aux visiteurs l’accès à des services qui se rattachent aux deux Saintes Mosquées grâce des plateformes numériques fluides de haute qualité. L’initiative – présentée par le ministère des Communications et des Technologies de l’information, et la Présidence générale pour les affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète (de son précédent nom) – a été lancée dans le but de prévenir la propagation de la COVID-19. Les prières ont été suspendues dans les deux Saintes Mosquées. Cela a conduit à la nécessité de créer une plateforme pour diffuser le sermon du jeudi des deux Saintes Mosquées, ainsi que les leçons scientifiques, les sermons, les lectures et les prédications. Ces étapes ont complété les efforts pour répandre le savoir, atteindre les apprentis et enrichir à distance l’expérience réaliste, spirituelle et de dévotion.

Le gouvernement saoudien fournit l’eau de Zamzam à la mosquée du Prophète en la transportant de la station de remplissage de La Mecque au réservoir de Zamzam de la mosquée du Prophète. Pour ce faire, la réserve de transport est équipée selon des spécifications particulières afin de protéger l’eau de toute contamination. Un volume de 300 tonnes est transféré quotidiennement les jours normaux, et jusqu’à 400 tonnes lors de certaines saisons. Environ quatorze mille conteneurs réfrigérés de Zamzam sont placés dans la mosquée du Prophète et ses cours, en plus du site (Zamzam Sabeel) dans la cour est de la mosquée du Prophète.