Mishlah

Mishlah ou Bisht sont les noms donnés localement au manteau arabe traditionnel. Il s’agit d’un vêtement extérieur ample, ouvert sur le devant, qui revêt une importance culturelle et sociale dans les régions du Golfe et arabes. Le mishlah est une tenue traditionnelle du Royaume d’Arabie saoudite, généralement porté lors d’occasions spéciales, de cérémonies et de fêtes.

Le mishlah est souvent brodé avec différents types de fils de soie et de zari dans des couleurs or, jaune, argent, blanc et rouge. Des tissus foncés et clairs sont utilisés pour sa confection, afin de répondre aux goûts de chacun.

Le mishlah est traditionnellement porté dans le Royaume par-dessus le Thobe. Il n’est pas uniquement porté par la génération ancienne. Au contraire, c’est avec fierté que les jeunes hommes et les enfants le portent. Lorsque le vêtement est fait à la main, les prix varient en fonction de la fabrication, des détails, de la qualité et du point de tricot, ainsi que du tissu et du type de fil zari. Il peut aller de 1 500 SAR à 7 000 SAR. Le zari allemand et le tissu japonais peuvent atteindre les 3 000 SAR, tandis que le cachemire peut atteindre les 5 000, voire les 6 000 SAR. Les prix peuvent être encore plus élevés.

Les demandes de mishlah augmentent généralement lors d’occasions spéciales, telles que l’Aïd al-Fitr, l’Aïd al-Adha, les événements nationaux et les mariages. Les prix augmentent souvent avant les fêtes.

Les mishlahs fabriqués dans le gouvernorat d’Al-Hassa, situé à l’est du Royaume, sont réputés pour leurs broderies de grande qualité et leur artisanat méticuleux. Le savoir-faire de la fabrication et du tissage des mishlahs est étroitement associé à Al-Hassa, ce qui en fait l’un des principaux producteurs et exportateurs au sein du Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). De nombreuses familles d’Al-Hassa maîtrisent ce savoir-faire.

Le mishlah d’Al-Hassa, confectionné à la main, que l’on appelle localement « Hasawi Mishlah », se caractérise par son tissage soigné, dans lequel viennent s’imbriquer des fils de soie, de coton ou de laine. Les bords sont ornés avec de la broderie de zari de couleur or ou argent. La période de couture va de 10 jours à 6 mois et se divise en 7 étapes : Al-Tarkeeb, al-Tawq, al-Hilah, al-Burooj, al-Meqsser, al-Qitan, al-Khibanah et, pour finir, l’étape al-Berdakh, lors de laquelle le zari est travaillé et sa couleur or accentuée. Cinq personnes sont spécialisées dans un domaine de la fabrication du mishlah, qui comprend : Al-Tarkeeb al-Hila, al-Samout, al-Burooj et Tarkeeb al-Meqsser.

Outre le gouvernorat d’Al-Hassa, plusieurs provinces, telles que la province de La Mecque ou de Médine, abritent des usines qui confectionnent le mishlah à l’aide de méthodes automatisées. On trouve par ailleurs de nombreux points de vente. À Riyad, la capitale, les mishlahs sont vendus dans le souk historique Al-Zal, où ils se déclinent dans une grande variété de couleurs et de types pour répondre aux besoins et aux goûts de chacun.

Les types de tissus utilisés pour la confection du mishlah varient selon les conditions météorologiques. Il existe des mishlahs d’été, réputés pour leur douceur, qui sont plus chers, en raison de la qualité des fils et du temps nécessaire à leur tissage. Parmi les types de mishlahs, on trouve les mishlahs Hasawi, Najafi, suisse, Durqi, Abu Ghat, Abu Ghatein, londonien et japonais. Les mishlahs Hasawi sont de la plus haute qualité.

À la différence des tissus utilisés pour les mishlahs d’été, les mishlahs d’hiver sont fabriqués à partir d’épais fils de laine afin d’apporter de la chaleur. Parmi les types de laine, on retrouve la laine Booshehr, la laine Super Kashmir et la laine Jabrlox. Les mishlahs de printemps, quant à eux, présentent une épaisseur moyenne.

Divers tissus, dans les tons foncés et clairs, sont utilisés pour les tailles et les détails du mishlah, afin de répondre aux préférences individuelles. Certains préfèrent porter une couleur particulière, notamment le beige, pour son effet apaisant, le noir, le blanc, le marron et le bordeaux.

Le port du mishlah est considéré comme un signe de respect lors des occasions officielles dans le Royaume. Un ordre suprême promulgué le 12 février 2004 met l’accent sur l’importance du port du mishlah lors des événements officiels, en particulier s’il s’agit de représenter le Royaume lors d’événements internationaux. Il stipule par ailleurs que lorsque le roi ou le prince héritier est présent, il convient de porter le mishlah dans une couleur spécifique correspondant à ce jour-là.

Les protocoles de port du mishlah dans le Royaume reposent sur des couleurs spécifiques attribuées à chaque jour de la semaine : le mishlah blanc est porté le vendredi, le mishlah marron le samedi, le mishlah crème ou jaune le dimanche, le mishlah bordeaux le lundi, le mishlah noir le mardi, le mishlah marron clair ou fauve le mercredi et le mishlah beige le jeudi.

À travers une exposition documentant la valeur du bisht, les ateliers en direct de fabrication de bishts et une célébration de l’artisanat national, le ministère de la Culture célèbre le Hasawi bisht comme un symbole culturel de l’identité saoudienne. En juin 2022, le ministère de la Culture a organisé le festival Hasawi Bisht au marché du mercredi dans le gouvernorat d’Al-Hassa, dans le cadre du programme d’ouverture officiel du traditionnel marché du mercredi.

Plus tard, en décembre 2023, la Commission du patrimoine, relevant du ministère de la Culture, a organisé le festival Hasawi Bisht au palais historique d’Ibrahim, dans la ville d’Al-Hufuf, dans le gouvernorat d’Al-Hassa. Le festival proposait diverses activités, notamment des spectacles folkloriques traditionnels, la danse saoudienne Ardah, des concours culturels, une présentation du processus de confection du Bisht et des démonstrations sur la manière correcte de le porter. La section « Leaders et Bisht » exposait des photos personnelles du roi fondateur Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud et de ses fils portant le Bisht.