Découverte de pétrole en Arabie Saoudite
La découverte de pétrole dans le Royaume d'Arabie saoudite est l'un des deux événements cruciaux s'étant déroulés simultanément. Le premier événement correspond à la publication d'un décret royal, le 23 septembre 1932, annonçant la réunification du pays. Le deuxième événement correspond à la découverte de pétrole après que des indicateurs géologiques ont indiqué la présence de réserves pétrolières dans le sous-sol de la province d'Ach-Charqiya. Cela a incité le Roi fondateur, Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, à signer l'accord de concession pour l'exploration pétrolière avec la Standard Oil Company of California (SoCal) le 29 mai 1933. Un décret royal a ainsi été émis le 7 juillet 1933, avant d'être publié au Journal officiel d’Oumm al-Qura.
Date de signature des accords de découverte de pétrole dans le Royaume
Ce n'est pas le premier accord de concession pétrolière signé dans le Royaume. Le Roi Abdelaziz avait auparavant signé une concession pétrolière, avec la société britannique Eastern and General Syndicate Ltd, le 10 avril 1923. Le journal Times a annoncé la signature de cette concession le 21 mai 1923. Une fois approuvé, l'accord comprenait 25 articles, délimitant la zone de concession à environ 36000 m² sur une durée de 70 ans. Il était associé à un bail annuel de 3 000 livres sterling à titre de frais de protection.
En raison des difficultés rencontrées au niveau de l'exploration pétrolière et des contraintes financières qui empêchaient la société de poursuivre ses activités et de respecter ses engagements, le Roi Abdelaziz a annulé l'accord de concession en 1928. L'année suivante, en 1929, le début de la crise économique mondiale a entraîné une baisse des ressources de l'État. Le gouvernement saoudien a chargé une nouvelle société, possédée par l'Américain Charles Crane, de rechercher des sources d'eau.
Le Roi Abdelaziz a accueilli Charles Crane à Djeddah le 25 février 1931. Un accord a été conclu pour envoyer un expert, le géologue Karl Twitchell, pour parcourir les différentes régions du Royaume, en commençant par la région occidentale, puis la région centrale, et enfin la province d'Ach-Charqiya. Il a présenté les résultats de son enquête sur les ressources en eau au début de l'année 1932. Il a informé le Roi Abdelaziz de son intuition concernant la présence de pétrole au sein des formations rocheuses sédimentaires situées sous les terres d'Al-Hassa. Il a également soutenu l'idée de construire un port à Ras Tanura. Il n'a cependant pas confirmé la présence de pétrole en quantités commerciales de manière définitive.
À cette époque, la Bahrain Petroleum Company a découvert des quantités commerciales de pétrole à Jabal Al-Dukhan, à Bahreïn, le 21 mai 1932. Cette découverte a ravivé l'espoir et encouragé le Roi Abdelaziz à rechercher des investisseurs pour tenter de découvrir et d'extraire du pétrole. Cet effort a rapidement abouti à la signature du deuxième accord de concession avec la Standard Oil Company of California (SoCal), le 29 mai 1933.
Cet accord se compose de 37 articles, dont les dispositions les plus notables sont les suivantes : La durée de la concession est de 60 ans, et la compagnie doit fournir un prêt au gouvernement d'un montant de 50 000 livres sterling en or, payable en deux fois. La société doit également au gouvernement un versement annuel de 5 000 livres sterling en or. De plus, elle est tenue de payer d'autres prêts lors de la découverte de pétrole en quantités commerciales, en plus des redevances payées au gouvernement par la société sur le pétrole brut.
Après la signature, la première expédition géologique a débuté dans la ville côtière d'Al-Jubayl, au niveau du golfe Arabique, le 3 octobre 1934. En 1933, la société a transformé la concession en California Arabian Standard Oil Company (CASOC).
Le 30 avril 1935, il a été décidé de commencer le forage du « puits de Dammam n° 1 ». Au bout de sept mois, le puits a produit un fort débit de gaz, en plus d'un peu de pétrole. Un dysfonctionnement de l'équipement a cependant contraint l'équipe de forage à interrompre l'écoulement du puits, qui a été bouché avec du ciment. Le 8 février 1936, le forage du « puits de Dammam n° 2 » a commencé. Ce dernier a produit un débit de 335 barils par jour. Ce débit a fini par atteindre 3 840 barils par jour. Cela a entraîné le forage des puits n° 3, 4, 5 et 6 à Dammam. Il a ensuite été décidé de préparer le « puits n° 7 » pour des tests en profondeur en juillet.
En décembre 1936, des spécialistes du forage exploratoire ont commencé à forer le puits de test profond « n° 7 ». Du pétrole s'est écoulé de ce puits dès la première semaine de mars 1938, à une profondeur de 1 440 m sous la surface. Sa production a atteint 1 585 barils par jour. Elle a ensuite continué à augmenter.
En quelques mois, des réservoirs pour le stockage, des pipelines et une petite station de chargement ont été construits à Dammam. En septembre 1938, la société a commencé à expédier du pétrole à la raffinerie Bapco de Bahreïn. La production commerciale a été officiellement annoncée le 16 octobre 1938.
Le 1ᵉʳ mai 1939, le Roi Abdelaziz s'est rendu à Dhahran pour célébrer le chargement du premier pétrolier à Ras Tanura. Cela a coïncidé avec l'achèvement du pipeline partant du gisement de Dammam au port de Ras Tanura, long de 69 km. Le pétrolier « D. G. Scofield » y a accosté et le Roi Abdelaziz a personnellement actionné la vanne pour le remplir avec la première cargaison de pétrole saoudien. Cela représentait alors la première cargaison de pétrole brut exportée par le Royaume sur un pétrolier.
Les activités d'exploration se sont poursuivies par la suite et ont abouti à la découverte du premier puits de pétrole dans le gouvernorat d'Abqaiq en 1941. Ce dernier s'appelait à l'époque « puits d'Abqaiq n° 1 ». Cette découverte a été suivie par celle du « puits d'Abqaiq n° 2 », dont les opérations de forage se sont achevées en 1942. Le « puits d'Abqaiq n° 3 » a ensuite été découvert et le forage a été achevé en janvier 1943.
Le Royaume détient actuellement 19 % des réserves mondiales et 12 % de la production mondiale, pour plus de 20 % des ventes de pétrole sur le marché mondial. Le pays dispose également d'une capacité de raffinage supérieure à cinq millions de barils par jour, que ce soit au niveau national ou international. Les réserves fixes de pétrole du Royaume sont estimées à environ 267 milliards de barils. Le Royaume est également le septième marché de gaz naturel au monde.
Saudi Aramco
Les débuts de Saudi Aramco sont liés à la conclusion de l'accord de concession entre le Royaume et la Standard Oil Company of California (SoCal). À l'époque, une filiale a été créée sous le nom de California Arabian Standard Oil Company (CASOC) pour gérer cet accord.
En 1936, Texaco a acquis 50 % de la CASOC. La CASOC a connu son premier succès commercial en 1938 au niveau du gisement de Dammam, dans la ville de Dhahran. Ce site a immédiatement commencé à produire plus de 1 500 barils de pétrole brut par jour. En 1944, la « California Arabian Standard Oil Company (CASOC) » a pris le nom d'« Arabian American Oil Company ».
L'entreprise connait une croissance régulière et, en 1948, la « Standard Oil Company of New Jersey », qui deviendra plus tard « Exxon », acquiert 30 % dans l'entreprise. Par la suite, la « Socony Vacuum Oil Company », qui deviendra plus tard « Mobil », en acquiert 10 % pour aider à fournir des débouchés commerciaux et des capitaux pour les réserves d'hydrocarbures du Royaume.
Avec l'augmentation rapide de la production de pétrole, il est devenu nécessaire pour l'entreprise d'étendre ses activités au secteur de la distribution. En 1950, la société achève la construction de l'Arabian Pipeline, également connu sous le nom de « Tapline ». Celui-ci s'étend de la côte du golfe Arabique à la côte de la mer Rouge, sur une longueur de 1 700 km, dont 1 200 km à l'intérieur du territoire saoudien. Il était considéré, à l'époque, comme le plus long du monde.
Le siège social de la société a été transféré de New York à Dhahran en 1952, ce qui constitue un événement historique. Le Royaume acquiert ensuite une participation initiale de 25 % dans la société en 1973, avant de porter sa part à 60 % en 1974.
La société a poursuivi ses efforts d'exploration et a découvert en 1951 le « gisement offshore de Safaniya », qui est considéré comme le plus grand gisement pétrolier offshore du monde. En 1958, la production de pétrole brut de Saudi Aramco a dépassé le million de barils sur une seule année civile.
En 1962, la société a franchi une nouvelle étape importante en atteignant une production cumulée de pétrole brut de cinq milliards de barils. En 1973, le Royaume acquiert une participation de 25 % dans Aramco. Saudi Aramco a conçu, développé et commencé à exploiter le réseau principal de gaz à partir de 1975. Ce dernier a été décrit comme l'un des projets énergétiques les plus ambitieux de l'histoire.
En 1981, pour la première fois, les expéditions de pétrole brut et de produits pétroliers à partir du terminal maritime de Ras Tanura ont dépassé le milliard de barils par an.
La société a continué à se développer. En 1976, elle est devenue le plus grand producteur de pétrole mondial concernant les quantités produites sur une seule année, étant la première à produire plus de trois milliards de barils de pétrole par an. Entre 1980 et 1981, le gouvernement a porté à 100 % sa participation aux droits de la société concernant les concessions de pétrole brut, la production et les installations de production.
Durant les années 1980, la société a augmenté sa production et développé ses infrastructures en construisant le pipeline est-ouest. Ce dernier, long de 1 200 km, est destiné à transporter le pétrole brut de Dhahran à la ville de Yanbu, qui surplombe la mer Rouge.
La nationalisation de la société s'est achevée en 1980, le gouvernement saoudien devenant seul propriétaire d'Aramco. Huit ans plus tard, la Saudi Arabian Oil Company (Saudi Aramco) a été officiellement créée par le décret royal n° M/8 du 13 novembre 1988. Ce décret a permis de transférer les droits et concessions de l'Arabian American Oil Company à Saudi Aramco. À l'époque, la société était dirigée par l'ingénieur Ali Ben Ibrahim Al-Naimi. Ce dernier est devenu le premier président saoudien de la société en 1984, avant de devenir le premier président et PDG de Saudi Aramco en 1988.
Saudi Aramco a continué à se développer et, en 1995, elle a achevé la construction de quinze énormes pétroliers. En 1998, la production a commencé au niveau du gisement de Shaybah, situé dans le désert du Quart Vide, qui est considéré comme l'un des plus grands projets de ce type au monde.
En 2020, le développement du gisement géant de Jafurah, dans la province d'Ach-Charqiya, a été officiellement annoncé. Ce dernier représente le plus grand gisement de gaz non conventionnel non associé découvert dans le Royaume. Avec une réserve de gaz estimée à environ 200 trillion de pieds cube de gaz humide, il contient des liquides de gaz essentiels à l'industrie pétrochimique et des condensats de grande valeur.
Découvertes récentes
Les efforts d'exploration se sont poursuivis dans le Royaume, comme en témoigne la découverte en 2020 par Saudi Aramco de deux nouveaux gisements de pétrole et de gaz dans le nord du Royaume. Ceux-ci sont le gisement gazier de Hadabat Al-Hajara, dans la province d'Al-Jawf, et le gisement pétrolier et gazier d'Abraq Al-Toloul, dans la province d’Al-Houdoud ach-Chamaliya. Du gaz riche, contenant des condensats, s'est écoulé du réservoir Sara au sein du gisement de Hadabat Al - Hajara, à l'est de la ville de Sakaka, à un taux de 16 million de pieds cube par jour, accompagné d'environ 1944 barils de condensats. Au même moment, du pétrole arabe léger non conventionnel provenant du réservoir de Sharurah s'est écoulé depuis le gisement d'Abraq Al-Toloul, situé au sud-est de la ville d'Arar, à un taux de 3 189 barils par jour, accompagné d'environ 1.1 million de pieds cube standard de gaz par jour. De plus, du gaz s'est écoulé du réservoir de Qawwarah au niveau du même gisement, à un taux de 2.4 million de pieds cube standard par jour, accompagné de 49 barils par jour de condensats.
En 2020, la découverte de pétrole non conventionnel a été annoncée dans le gisement d'Al-Reesh, au nord-ouest de la ville de Dhahran. Du pétrole arabe très léger s'est écoulé du puits Al-Reesh n° 2 à un taux de 4 452 barils par jour, accompagné de 3.2 million de pieds cube standard de gaz par jour. Pour déterminer l'étendue du gisement d'Al-Reesh, la société a foré les puits Al-Reesh n° 3 et n° 4. La production initiale du puits Al-Reesh n° 3 a atteint 2 745 barils par jour du même type de pétrole, accompagnés de 3 million de pieds cube standard de gaz par jour. par ailleurs, le débit de pétrole arabe très léger provenant du puits Al-Reesh n° 4 a atteint 3 654 barils par jour, en plus de 1.6 million de pieds cube standard de gaz par jour.
Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir d'Al-Sara, dans le puits de Munhaz, au sud-ouest du gisement de Ghawar, et dans le puits de Sahba, au sud du même gisement. Le gaz s'écoule de puits Munhaz à un taux de 18 million de pieds cube standard par jour, en plus de 98 barils de condensats par jour. Le gaz s'écoule de puits Sahba à un taux de 32 million de pieds cube standard par jour. Enfin, du pétrole a été découvert dans le puits Ajramiyah n° 1, au nord-ouest de la ville de Rafha, dans la province d'Al-Houdoud ach-Chamaliya. Là-bas, les essais réalisés au niveau du puits ont permis d'obtenir un débit de pétrole de 3 850 barils par jour.
En 2022, la découverte du gisement de gaz naturel "Shdgum" a été annoncée dans la région centrale, à 180 km au sud- est de la ville de Riyad. cela fait suite à la découverte du gisement de gaz s'écoulant du puits Shedgum- 1 à un taux de 27 million de pieds cube standard par jour, en plus 3300 barils de condensats.
Le gisement de gaz naturel non conventionnel de « Samna » a également été découvert dans la province d’Ach-Charqiya, au sud du gisement de Ghawar, à 211 km au sud-ouest de la ville de Dhahran.
En 2022, Saudi Aramco a découvert le gisement de gaz naturel non conventionnel « Awtad » au sud-ouest du gisement de Ghawar, à 142 km au sud-ouest de la ville d'Al-Hufuf.
Développement du système énergétique
Le Royaume cherche à développer ses systèmes énergétiques et ses institutions pour suivre le rythme des progrès en matière d'exploration, de forage et de production. Dans ce but, il a mis en place le Programme de durabilité de la demande d'hydrocarbures, sous l'égide du Comité suprême des affaires des hydrocarbures. Ce programme implique la participation de diverses entités gouvernementales, de centres de recherche et d'entreprises connexes. Le programme vise à soutenir et à renforcer la demande de matériaux hydrocarbonés en tant que l'une des principales sources d'énergie dans les décennies à venir. Pour ce faire, l'accent est mis sur la recherche, l'innovation, la durabilité et le développement des utilisations traditionnelles et innovantes des matériaux hydrocarbonés.
Le Centre d’études et de recherche sur le pétrole du Roi Abdallah (KAPSARC) a été créé dans le but de renforcer la sécurité et la durabilité énergétiques. Il vise aussi à suivre l'évolution des politiques énergétiques qui sont au cœur des études et des recherches intellectuelles menées par les groupes de réflexion du monde entier. Le KAPSARC mène des recherches objectives dans les domaines de l'énergie, de l'environnement et des sujets connexes, y compris l'économie, la politique et les technologies. Il joue également un rôle de premier plan dans le concept d'économie circulaire du carbone. Il a dévoilé, en collaboration avec cinq groupes de réflexion internationaux, le Guide de l'économie circulaire du carbone.
Le centre mène des recherches objectives dans le domaine de l'énergie et des sujets connexes, y compris l'économie, la politique et les technologies. Il apporte des services de conseil au système énergétique saoudien et travaille à l'élaboration de modèles et d'outils à code source ouvert dans le domaine de l'énergie. L'objectif est de fournir des recommandations aux décideurs pour l'élaboration des futurs plans énergétiques.
Dans le cadre de son système de développement de la recherche, le KAPSARC met en place dix initiatives. On peut ainsi citer l'évaluation des projets d'investissement public, l'avenir des transports et de la demande de carburant, les marchés régionaux de l'énergie, les politiques et la gouvernance en matière de changement climatique et l'avenir des marchés mondiaux du pétrole. On peut également citer l'avenir des marchés du gaz naturel, les transitions du secteur de l'électricité, la vulnérabilité énergétique et économique, la productivité et la diversification économique, ainsi que la création de modèles, de données et d'outils. De plus, il joue un rôle de premier plan dans le concept d'économie circulaire du carbone. Il a dévoilé, en collaboration avec cinq groupes de réflexion internationaux, le Guide de l'économie circulaire du carbone.
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