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Antiquités millénaires du Royaume d'Arabie Saoudite

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Antiquités millénaires du Royaume d'Arabie Saoudite
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Les antiquités millénaires du Royaume d’Arabie saoudite font référence aux sites archéologiques se trouvant à l’intérieur des frontières du pays qui contiennent des objets mobiles ou immobiles, qu’ils soient situés sous terre ou sous l’eau. Le Royaume possède de nombreux sites et monuments historiques qui retracent non seulement l’histoire du Royaume, mais aussi celle, plus large, de la péninsule arabique. Le Royaume est reconnu comme l’une des plus anciennes colonies humaines, ainsi que pour son statut de carrefour pour de nombreuses civilisations anciennes ayant influencé l’histoire de l’humanité. Certains des sites archéologiques du Royaume remontent à 1,3 million d’années avant J.-C.

Antiquités de la province de Riyad

Le centre du Royaume abrite l’un de ses plus anciens sites archéologiques, connu sous le nom de site de la Civilisation d’Al-Magar. Le site se trouve entre le gouvernorat de Wadi Al-Dawasir, dans la province de Riyad, et le gouvernorat de Tathleeth, dans la province d’Asir. Des équipes de recherche ont découvert des statues représentant les animaux domestiqués par les hommes de l’époque ou utilisés dans leur vie quotidienne. Elles ont également découvert des représentations de la chasse et des techniques agricoles de l’époque. Cela comprend notamment des statues de moutons, de chèvres, d’autruches, de chiens, de faucons, de poissons et de chevaux. Ces découvertes remontent au Néolithique, il y a environ 9 000 ans.

Le village de Qaryat Al-Faw, qui était autrefois la capitale du Royaume de Kinda, se trouve au sud-ouest de Riyad. Ce site archéologique faisait office de centre économique, religieux et culturel. Sa particularité tient à sa situation le long de l’ancienne route commerciale de Najran-Gerra. Les inscriptions archéologiques trouvées à Al-Faw révèlent que le site a servi de capitale pour le Royaume de Kinda du IVe siècle avant J.-C. au IVe siècle après J.-C. Il servait également de lieu de commerce ou de halte. Des fouilles effectuées sur le site ont également révélé la présence de rares sculptures en bronze, d’une série de fresques, qui sont des peintures colorées utilisant du plâtre, et d’une structure massive en bronze. Le portrait d’une grande figure du Royaume de Kinda, datant du premier siècle avant J.-C. a été retrouvé parmi les dessins du site. Le personnage est représenté avec une épaisse chevelure, entouré de deux serviteurs, durant une scène de banquet.

Parmi les objets trouvés à Al-Faw figure une pièce appelée « la dame d’Al-Faw », représentant une tête de femme en bronze datant du premier siècle avant J.-C. Deux autres statues en bronze ont également été découvertes. La première est une statue d’Hercule, un des empereurs de l’Empire byzantin, brandissant une massue d’une main et saisissant la peau d’un lion de l’autre. Cette statue, unique en son genre dans le monde entier, représente Hercule âgé de plus de 40 ans. La seconde statue représente le personnage mythologique égyptien Harpocrate, portant la double couronne des pharaons. Cette statue de 25,3 cm de haut a été réalisée entre le IIIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle après J.-C.

Les tombes historiques du village d’Al-Faw témoignent de la présence d’anciennes civilisations et d’anciens royaumes. Trois types de sépultures sont présents, à savoir des tombes familiales collectives appartenant à des familles d’importance politique et sociale, des tombes destinées à la noblesse et des tombes destinées aux gens du commun.

Antiquités de Médine

Le gouvernorat d’Al-’Ula se situe au nord de Médine. Il servait de capitale à la civilisation nabatéenne environ trois cents ans avant J.-C. On y trouve divers sites archéologiques et inscriptions rupestres ornant ses montagnes, et plusieurs découvertes y ont été effectuées. La ville historique de Hegra (ou Mada’in Saleh), dans la province d’Al-’Ula, en fait partie. Le site contient environ 111 tombes creusées dans la montagne, ornées à l’extérieur d’inscriptions et de dessins représentatifs de ces civilisations. Il est le premier site du Royaume à avoir été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

La ville de Dadan se trouve également dans la région d’Al-’Ula. Elle servait de capitale aux royaumes de Lihyan et de Dadan. L’histoire de la ville remonte à l’époque du Royaume de Dadan, présent dans la région à la fin du IXe et au début du VIIIe siècle avant J.-C. Elle est aussi liée au Royaume de Lihyan, qui a existé entre le Ve et le IIe siècle avant J.-C. La ville comprend 12 tombes sculptées dans la roche, ainsi que des structures massives en pierre apparentées à des rectangles. Ces structures, construites en forme de grands rectangles, ont récemment été classées parmi les plus anciens artefacts humains du Royaume. Des sculptures de lions couchés sont présentes sur certaines tombes, indiquant que celles-ci appartenaient possiblement à l’élite de la société ou à des membres de la famille régnante de l’époque.

Antiquités de la province de Tabuk

Des antiquités remontant à l’âge du bronze et aux civilisations madianite, assyrienne, babylonienne, lihyanite et nabatéenne ont été découvertes dans le gouvernorat de Tayma de la province de Tabuk. Tayma était la capitale opérationnelle du Royaume de Babylone sous le règne du Roi Nabonide. Parmi les sites archéologiques, on trouve la Grande Muraille, une construction de pierre et de brique qui entoure l’ancienne ville. Cette muraille s’étend sur 11 km et remonte à 1200 avant J.-C. Les découvertes archéologiques réalisées dans la région datent de l’époque des Madianites et des Édomites, au début du premier millénaire avant J.-C. La région contient également des inscriptions datant du VIe siècle avant J.-C., dont celles de Qasr al-Hamra, une structure construite au milieu du VIe avant J.-C. servant pour les rituels religieux et comme résidence. Le Puits de Hadaj remonte également au VIe avant J.-C. Le palais d’al-Radm est une autre structure notable et constitue une imposante construction connue sous le nom d’Al-Abliq qui date du IIIe siècle après J.-C. Le site d’Um Sarf, situé au sud de Tayma, est aussi un site important de la région. Celui-ci consiste en une grotte se trouvant à l’intérieur d’une montagne, utilisée pour pratiquer des rituels religieux à l’époque préhistorique. Ses murs arborent des dessins de bovins sauvages.

Le gouvernorat d’Al-Bada’a est également riche de sites archéologiques, comme le puits d’Al-Saidani et les grottes de Shu’ayb. Il s’agit de façades rocheuses et de tombes creusées dans la montagne. Le site comprend 360 tombes individuelles et collectives datant de la période hellénistique.

Antiquités de la province de Najran

Najran a connu une longue période de colonisation au niveau du site d’Al-Ukhdood. Les ruines d’Al-Ukhdood ont été découvertes dans le village d’Al-Qabil, au niveau de la rive sud de la vallée de Najran. Des preuves de l’existence de sites d’implantation humaine remontant à l’ère mésolithique, datant d’il y a environ 50 000 ans, comme le puits de Hima, ont aussi été découvertes. Le puits se trouve au sein de la zone culturelle de Hima, inscrite en 2021 en tant que sixième site archéologique du Royaume par l’UNESCO. Le site de Hima présente des inscriptions rupestres s’étendant sur plus de 557 km². Cela inclut 550 parois décorées d’art rupestre et comportant des centaines de milliers d’inscriptions et de dessins rupestres. Ces inscriptions sont rédigées en plusieurs langues anciennes, dont le thamoudite, le nabatéen, l’alphabet sudarabique, le syriaque et le grec. On trouve également des inscriptions arabes anciennes qui marquent les débuts de l’écriture arabe moderne. Les antiquités du site de Hima incluent des inscriptions, des structures, des cairns et des ateliers de fabrication d’outils en pierre, tels que des haches, des burins et des pointes de flèches en pierre.

Antiquités de la province de Haïl

Les sites d’inscriptions rupestres de Jubbah et d’Al-Shuwaymis, dans la province de Haïl, font partie des sites archéologiques importants du Royaume. Ces sites contiennent environ 10 000 représentations sculptées de scènes de chasse, d’animaux et de figures humaines, remontant à 10 000 ans avant J.-C. Ces sites ont été enregistrés en tant que quatrième site archéologique du Royaume par l’UNESCO en 2015. L’histoire du site de Jubbah remonte au Néolithique, il y a environ 7 000 ans. Le site est connu pour l’omniprésence de son art rupestre, qui témoigne de trois périodes historiques éloignées ayant marqué la région. La période la plus ancienne, qui date d’il y a 7 000 ans, est connue sous le nom d’ancienne période de Jubbah. Les gravures de cette période se caractérisent par des dessins d’hommes et d’animaux. La deuxième période, ou période thamudique, se distingue quant à elle par ses dessins représentant des chameaux, des chevaux, des bouquetins et des palmiers, en plus des inscriptions thamudiques. La présence de sculptures d’hommes à dos de chameau témoigne de la dernière période, celle où les caravanes transportaient les marchandises.

Le site d’Al-Shuwaymis, situé au sud-ouest de Haïl, contient des panneaux artistiques finement gravés. Ces gravures comprennent des dessins de groupes et d’individus, ainsi que des dessins d’animaux tels que des chiens, des ânes, des léopards, des lions et du bétail sauvage. Les gravures remontent à trois périodes différentes. La première correspond à la fin de l’âge de pierre, il y a 12 000 à 14 000 ans, et se caractérise par des dessins d’hommes et d’animaux grandeur nature. La deuxième période s’apparente à la première, à l’exception du processus de patine, qui semble moins épaisse. La troisième période, la plus récente, appelée période thamudique, est caractérisée par des dessins d’autruches et de chameaux. L’une des vallées dispose d’une inscription représentant un groupe de chameaux, datant d’une période tardive du Néolithique. Celle-ci arbore également des textes thamudiques citant des noms de personnes, de divinités, ainsi que des phrases commémoratives.

La statue de l’homme souffrant est aussi une des antiquités de la région de Haïl. Celle-ci est une ancienne statue de grès réputée pour être l’une des reliques les plus célèbres du Royaume. Les yeux de la statue sont profonds et expriment la douleur, tandis que sa main semble levée et serrée sur son cœur. Elle a été découverte lors de fouilles et recherches archéologiques dans le village d’al-Kahafa, situé à 200 km au sud de la ville de Haïl.

La statue est vieille d’environ 6 000 ans, et date de la fin de la période néolithique. Elle est considérée comme une pièce d’une grande rareté en raison de ses expressions complexes. De nombreuses études et recherches archéologiques internationales spécialisées ont été menées sur cette statue.

Antiquités de la province d’Ach-Charqiya

Les antiquités de la province d’Ach-Charqiya comprennent le site archéologique de Thaj, à l’ouest de la ville de Jubayl. Celui-ci contient les vestiges d’une ville entourée de murs et de quatre tours. On y trouve cinq différentes périodes d’occupation humaine, datant d’entre 500 et 300 avant J.-C. On peut citer, parmi les découvertes réalisées en ce lieu, la statue de la jeune fille de Thaj, découverte au sein du trésor de Thaj. Ce dernier comprenait des colliers et des parures en or, une petite statue de jeune fille, ainsi que deux bagues en or serties de rubis rouges. La statue de la jeune fille date du premier siècle après J.-C. et est faite d’asphalte, de fer et de plomb. Elle mesure 46 cm de haut et a été trouvée dans une tombe en 1998. D’après des scientifiques saoudiens, cette tombe date d’il y a 2 000 ans, ce qui correspond à la période hellénistique.

Antiquités de la province de Jizan

Jizan est riche en sites archéologiques datant de différentes périodes historiques. On trouve parmi ces sites la ville d’Either, située à l’ouest du gouvernorat de Sabia. Celle-ci date du IVe siècle après J.-C. et était l’un des célèbres marchés arabes. Le site d’Al-Sehi se trouve également dans la région. Il est affilié au centre de Deihmah et date d’il y a environ 3 000 ans. Des coquillages marins et une collection de tessons de poterie ont été découverts sur le site. Wadi Matar, au sud de l’île de Farasan, arbore des façades rocheuses avec des inscriptions et des écrits himyarites. Le site d’Al-Kadmi a quant à lui été découvert dans le village d’Al-Qassar sur l’île de Farasan. Celui-ci possède des vestiges d’anciennes structures construites avec de grosses pierres, ainsi que des fragments de pierres ressemblant étrangement à des colonnes romaines.

Antiquités de la région d’Al-Jawf

Al-Shuwayhatiya, dans la région d’Al-Jawf, est l’un des plus anciens sites archéologiques historiques habités par l’homme dans la péninsule arabique. On estime qu’il date de 1,3 million d’années avant J.-C. Il se trouve à environ 45 km au nord de Sakaka, la capitale administrative de la région d’Al-Jawf, et s’étend au sein d’une grande vallée au nord du village d’Al-Shuwayhatiya.

Il remonte à l’Oldowayen, au début de l’âge de pierre. Des équipes sur le terrain ont découvert seize colonies, dans lesquelles environ 2 000 outils en pierre ont été trouvés. Ceux-ci consistent notamment en des couteaux en pierre, des marteaux, des pointes de flèches et quelques outils sphériques et à plusieurs facettes.