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La Grande Mosquée

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La Grande Mosquée
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La Grande Mosquée abrite la Kaaba, un édifice qui représente la Qibla pour les musulmans. Il s’agit pour eux du lieu le plus sacré de la planète, puisque c’est vers celui-ci qu’ils se tournent durant la prière, où qu’ils se trouvent sur la planète. La mosquée doit son nom, Masjid al-Haram, à l’interdiction de combat sur son territoire. Située à La Mecque, elle est directement supervisée par la Présidence générale des affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète. C’est la plus ancienne mosquée du monde. Avec une surface d’environ 1,5 million de m, elle peut accueillir environ trois millions de fidèles, ce qui en fait également la plus grande mosquée au monde et celle qui dispose de la plus grande capacité d’accueil. Elle peut par ailleurs accueillir 107 000 fidèles effectuant le Tawaf (circumambulation) par heure.

Importance de la Grande Mosquée

Pour ceux qui sont en mesure de le faire, visiter la Grande Mosquée constitue l’un des cinq piliers de l’islam, puisque celle-ci est étroitement liée aux rites du Hadj et de l’Oumra. Prier en son sein est 100 000 fois plus méritoire que de prier dans toute autre mosquée. Elle abrite également plusieurs monuments religieux tels que la Maqam Ibrahim, la Pierre noire et le puits de Zamzam.

Localisation de la Grande Mosquée

La Grande Mosquée est située au centre de La Mecque et la zone qui l’entoure est appelée la partie centrale. Elle est supervisée par la Présidence générale des affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète. Elle peut accueillir environ 2 000 000 de fidèles. Au cours de l’histoire du pays, la Grande Mosquée n’a fermé ses portes qu’à une seule reprise à cause de l’attaque terroriste de Juhayman en 1979. Cette fermeture complète a duré deux semaines afin de protéger la vie des fidèles. Par ailleurs, en raison de la pandémie de Covid-19, la mosquée a partiellement fermé ses portes en 2020 pour protéger les fidèles et les visiteurs.

Superficie de la Grande Mosquée

La superficie totale de la Grande Mosquée s’élève à environ 1,5 million de m, pour une capacité d’accueil estimée à trois millions de fidèles, ainsi que 107 000 fidèles effectuant le Tawaf (circumambulation) par heure.

Aire de Tawaf dans la Grande Mosquée de La Mecque (Saudipedia)
Aire de Tawaf dans la Grande Mosquée de La Mecque (Saudipedia)

L’architecture de la Grande Mosquée

La Grande Mosquée inclut dans son architecture l’esplanade Sahn al-Mataf, et tout ce qui l’entoure tel que la Maqam Ibrahim, le puits de Zamzam, le minbar (chaire), les plateformes et le Maqamat. Tous ces éléments ont été rénovés et modifiés à de nombreuses reprises.

Mataf

Le Mataf est la cour pavée de marbre blanc entourant la Kaaba qui est désormais appelée le «Sahn » (la cour). Les musulmans la parcourent pour accomplir leTawaf (circumambulation) autour de la Kaaba. Les divers califes, rois et souverains du pays lui ont porté une attention particulière en œuvrant à sa construction et à son agrandissement. Après avoir bâti la Kaaba et achevé sa construction en 684, Abd Allah ibn az-Zubayr (qu’Allah soit satisfait de lui) a été le premier à carreler le Mataf. Avec les pierres restantes, il a pavé le pourtour de la Kaaba sur une dizaine de longueurs de bras. Rapidement, d’autres pierres ont été ajoutées et ont recouvert le reste de la cour. Walid ibn Abd Al-Malik l’a recouverte de marbre blanc en l’an 709. Elle a été à nouveau carrelée et rénovée à de nombreuses reprises au fil du temps.

À l’origine, la Grande Mosquée était une cour à ciel ouvert entourant la Kaaba et conçue pour le Tawaf des pèlerins. Au temps du prophète Mohammed(que la paix soit sur lui) et d’Abu Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui), il n’y avait aucun mur d’enceinte. À la place, des enceintes avec des portes permettaient aux personnes d’entrer de toutes parts. Lorsqu’il est devenu calife, Omar Ibn Al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) a agrandi la mosquée pour faire face à la croissance démographique. Il a acheté les enclos adjacents, les a démolis et les a incorporés à la mosquée, qu’il a entourée d’un muret moins grand que ses propres murs et sur lequel il a placé des lampes. Omar a été le premier à utiliser les murs pour la mosquée. Puis, en 647, le calife Othman ibn Affan (qu’Allah soit satisfait de lui) a acheté des maisons et a ainsi agrandi le sanctuaire. Il a construit la mosquée et a été le premier à ajouter des colonnades à la Grande Mosquée. Ensuite, des poutres et des piliers ont été ajoutés autour du Mataf afin d’y suspendre des luminaires. Ils ont également servi à marquer la délimitation de la Grande Mosquée, notamment au temps du prophète Mohammed (que la paix soit sur lui) et d’Abu Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui). Les autres ajouts sont ultérieurs à cette période.

Suite à son agrandissement en 1968, la nouvelle cour a pris la forme d’un chemin circulaire d’un diamètre de 64,8 m, avec pour point central la Kaaba. Deux couloirs adjacents l’entourent, chacun d’une largeur de 2,5 m et d’une hauteur de 20 cm. Ainsi, le Mataf encerclant la Kaaba fait 3 058 m. Lors de l’agrandissement de 1979, les barrières et les sentiers furent retirés. La plateforme du muezzin et le minbar furent quant à eux déplacés. L’ouverture du puits de Zamzam a été abaissée sous le Mataf, près du cercle extérieur de la cour. Cette dernière a été agrandie jusqu’à atteindre la délimitation de l’ancienne Grande Mosquée, avec un diamètre de 95,2 m et une surface de 8 500 m, et a ainsi augmenté sa capacité d’accueil. En 2003, les entrées du sous-sol de Zamzam ont été recouvertes pour une utilisation optimale de la surface du Mataf qui a été portée à 400 m.

La colonnade saoudienne correspond à l’agrandissement du Mataf dans la Grande Mosquée. (SPA)
La colonnade saoudienne correspond à l’agrandissement du Mataf dans la Grande Mosquée. (SPA)

Le minbar : les califes et les gouverneurs avaient pour habitude de prononcer des sermons le vendredi, au sein de la Grande Mosquée, debout et tournés vers la Kaaba ainsi que vers la Pierre noire. Cette pratique a perduré jusqu’en 664, lorsque Muawiyah Ibn Abi Sufyan (qu’Allah soit satisfait de lui), venu de Syrie pour effectuer son pèlerinage, a apporté avec lui un minbar en bois à trois marches. Il a été le premier à prononcer le sermon rituel de la Grande Mosquée depuis un minbar. Le minbar a été rénové régulièrement au fil du temps et a continué à servir pour les sermons jusqu’à ce que le gouverneur d’Égypte, Musa Bin Isa, offre un splendide minbar en bois finement sculpté à neuf marches à Haroun al-Rashid lorsque celui-ci effectua le Hadj. Ce minbar est devenu la chaire de la mosquée. La chaire originale a alors été déplacée à Arafat. Al-Wathiq, le calife abbasside, a ordonné la construction d’un minbar pour la mosquée, mais également pour Mina et Arafat. Une grande chaire a été érigée en l’honneur d’al-Muntasir Ibn al-Mutawakkil al-’Abbasi, le calife abbasside, lorsqu’il a effectué le Hadj durant le règne de son père. Il a prononcé un sermon à La Mecque et a ensuite dirigé les prières. Par la suite, plusieurs chaires ont été ajoutées à la mosquée, la dernière étant la chaire du sultan Soliman, offerte à la Grande Mosquée en 1559. Ce minbar a été confectionné en marbre blanc pur et lumineux. Il compte 13 marches, surmontées de quatre colonnes de marbre, et un dôme rectangulaire en bois robuste au sommet des colonnes. Les surfaces sont plaquées d’argent et ornées d’un or éclatant. Les dorures du dôme carré ont traversé diverses époques et ont gardé leur lustre durant 388 années. Du sol de la cour du Mataf jusqu’au croissant du dôme, ce minbar mesure environ 12 mètres. Il possède une qualité unique puisque les rayons du soleil n’atteignent pas la place de l’orateur, quelle que soit la saison. Lorsque les orateurs prononçaient un sermon dans la mosquée, ils plaçaient le minbar contre le mur de la Kaaba, entre la Pierre noire et le Coin yéménite. Lorsque l’orateur désirait faire un sermon, il devait d’abord toucher et embrasser la Pierre noire, puis réciter une prière et monter sur le minbar. Après le sermon, le minbar retrouvait sa place près de Zamzam. Lorsque le sultan Soliman a offert son minbar à la Grande Mosquée, elle est restée à sa place et les sermons ont continué à y être prononcés jusqu’à l’ère saoudienne. Lorsqu’il a fallu agrandir le Mataf, tous les éléments qui gênaient l’accomplissement du Tawaf, y compris le minbar, ont été retirés. Il a été placé à l’intérieur du Rowaq (portique) ottoman, vers le quartier d’Ajyad. Il était placé près de la Kaaba durant le sermon du vendredi et au terme de celui-ci, il retrouvait sa place initiale. Ce minbar a servi jusqu’en 1980, lorsqu’il a été abîmé durant l’attaque de Juhayman. Certaines parties ont été préservées et ont intégré l’exposition des Deux Saintes Mosquées à Umm Al-Joud. Un nouveau minbar en bois a été fabriqué durant le règne du Roi Khaled ben Abdelaziz afin de remplacer celui qui avait été cassé. Il a servi pour les sermons avant d’être remplacé par un nouveau modèle télécommandé. Ce minbar combine authenticité, avec ses ornements islamiques, et technologie avancée. Les constatations faites après utilisation ont mené à quelques ajustements, puis il a été reçu et mis en service le premier vendredi du mois béni de ramadan en 2002.

Les quatre Maqamat (sanctuaires), situés dans la Grande Mosquée, sont dédiés aux quatre imams : Abou Hanifa, Ash Shafi’i, Ahmad ibn Hanbal et Malik. Ces sanctuaires sont des espaces abrités, avec des toits soutenus par des colonnes, disposant chacun d’un mihrab (une niche). L’imam respectif de chaque courant de pensée mène la prière dans le sanctuaire qui lui est attribué. Ces quatre sanctuaires sont situés derrière le Mataf et derrière le puits de Zamzam. Leur date de construction n’est pas connue, mais il est probable qu’ils aient été bâtis entre 940 et 1095.

Les quatre sanctuaires ont été préservés jusqu’à ce que le Roi Abdelaziz Al Saoud approuve le projet d’agrandissement du Mataf. Ils ont été démolis en 1958, en commençant par le sanctuaire hanbalite, suivi du sanctuaire de l’imam Malik, celui de l’imam Hanifa et enfin celui de l’imam Shafi’i. La démolition du sanctuaire chaféite a été retardée, car celui-ci ne disposait pas d’une structure indépendante, contrairement aux trois autres. Il est situé au-dessus du bâtiment du puits de Zamzam et sa destruction a été repoussée jusqu’à la complétion de ce dernier en 1963.

Le premier à installer des lampes et des lanternes pour le Tawaf et les visiteurs de la Grande Mosquée aurait été Uqbah ibn al-Azraq ibn Amr al-Ghassani. Il avait pour habitude de placer une grande lampe au bord de sa maison, éclairant ainsi les individus accomplissant le Tawaf et les visiteurs de la mosquée. Sa maison était adjacente à la mosquée qui, à l’époque, était petite, entourée de maisons, mais sans murs. Durant le règne d’Abd Al-Malik ibn Marwan, une lampe Zamzam était placée près de la Pierre noire. Omar ibn Abd al-Aziz avait pour habitude d’ordonner à la population, la nuit de Mouharram durant laquelle le croissant de lune était visible, d’allumer des feux dans les environs de La Mecque et d’accrocher des lampes pour les pèlerins, afin d’éviter les vols. Durant le califat d’Al-Ma’mun, en 831 ou 832, une grande colonne a été placée face à la lampe Zamzam, à l’angle du côté occidental. Lorsque Mohammed ibn Dawud est devenu le souverain de La Mecque, il a installé deux grandes colonnes : l’une près du Coin yéménite, et l’autre près de l’angle du Levant (Coin syrien). Lorsqu’Haroun al-Wathiq bi-llah est arrivé au pouvoir, il a ordonné la construction de colonnes d’une hauteur équivalente à une dizaine de longueurs de bras. Ces piliers ont été placés autour de l’espace de Tawaf pour le confort de ceux qui effectuent la circumambulation. Il a également ordonné l’installation de huit grands chandeliers, dont deux ont été suspendus dans chaque direction de la Grande Mosquée. Il est dit que la première personne à allumer des lampes dans la Grande Mosquée a été Mohammed bin Ahmad al-Mansouri, qui a mis en place des piliers de bois, au milieu de la mosquée, entre lesquels il a accroché des cordes. Il a fait placer des lanternes pour l’éclairage et les divers princes, califes et sultans ont poursuivi cette coutume en plaçant des lampes Zamzam tout au long des saisons et de l’année.

La porte Bani Shaybah est l’arche existante située près de la Station d’Abraham (que la paix soit sur lui), face à la porte de la Kaaba. Avant l’agrandissement de la Grande Mosquée, elle se nommait « Bab al-Salam » (Porte de la paix). Elle est attribuée au clan de Bani Shaybah, car elle se trouve près de la résidence de Shaybah Bin Uthman al-Hajbi, un des responsables de la Kaaba. Cette porte, ainsi que d’autres barrières, ont été retirées lors de l’agrandissement du Mataf, durant la deuxième étape de la première expansion saoudienne, entre 1962 et 1969.

La ligne désignant la Pierre noire : un cercle contenant des repères désignant la Pierre noire et le Coin yéménite se trouvait autrefois dans le Mataf. Il a été enlevé et remplacé, au même endroit, par une ligne indiquant l’emplacement de la Pierre noire. Des marques montrant le point de départ et de fin de la circumambulation ont également été ajoutées. Par la suite, des études ont démontré que la foule avait tendance à s’amasser et à trébucher au niveau de cette ligne. C’est pourquoi elle a été retirée. En effet, son retrait a facilité la circumambulation des pèlerins autour de la Kaaba et réduit l’affluence près de la Pierre noire.

Image aérienne du Masa’a qui est considéré comme la plus longue allée de ce type au monde. (SPA)
Image aérienne du Masa’a qui est considéré comme la plus longue allée de ce type au monde. (SPA)

Masa’a

Il s’agit d’une route ou d’une rue à l’est de la Grande Mosquée, délimitée au sud par Safa et au nord par Marwa. Safa et Marwa sont deux montagnes situées entre les plaines de La Mecque et la mosquée. Lors du Hadj et de l’Oumra, les musulmans doivent exécuter le Sa’y entre Safa (point de départ) et Marwa à sept reprises. Le premier tour s’effectue de Safa à Marwa, suivi d’un tour inverse, de Marwa à Safa, et ainsi de suite, jusqu’au septième tour qui se termine à Marwa.

Le Masa’a a été un espace à ciel ouvert pendant 13 siècles et demi. La personne qui souhaitait accomplir le Sa’y devait grimper la colline de Safa jusqu’à apercevoir la Kaaba, se tourner vers la Qibla et prier Allah, le Tout-Puissant. Ensuite, il devait se rendre à Marwa, et sur le chemin, après avoir légèrement dépassé Safa, il trouvait une vallée dans laquelle il posait les pieds et qu’il traversait en courant pour atteindre la rive opposée. Il poursuivait ensuite le Sa’y vers Marwa. Il grimpait ensuite la colline de Marwa jusqu’à apercevoir la Kaaba et prier Allah, le Tout-Puissant. Cette pratique s’est poursuivie jusqu’au califat d’Abû Ja`far al-Mansûr, lorsque le gouverneur de La Mecque, Abdulsamad Ibn Ali Ibn Abdullah Ibn Abbas, construisit 12 marches à Safa et 15 marches à Marwa pour faciliter leur ascension. Ces marches ont été rénovées et réparées à plusieurs reprises à travers l’histoire. En 1923, durant le règne de Sharif Hussein, une canopée a été construite par-dessus le Masa’a pour protéger les pèlerins de la chaleur de l’après-midi. C’est ainsi qu’un toit a été intégré pour la première fois (auvents) au Masa’a. Quant à son sol, Al-Mahdi s’est occupé, durant son règne, des premières réparations et de son nivellement. Il a également agrandi chaque côté de la Grande Mosquée. Cette expansion concernait une partie du Masa’a : le sol a été nivelé et certaines crevasses ont été remplies de terre ainsi que de pierres provenant de cette construction. Lorsque l’opportunité se présentait, les souverains ont poursuivi la réparation du sol du Masa’a, et ce, jusqu’à l’arrivée au pouvoir du Roi Abdelaziz Al Saoud. En 1926, ce dernier a ordonné que le Masa’a soit pavé de pierres carrées. C’est ainsi que la rue fut pavée de pierres pour la première fois, remplaçant le chemin de terre qui soulevait de la poussière. Les canopées du Masa’a ont été également été rénovées par le roi en 1949. Le toit faisait une largeur totale de 20,5 m. Avant l’expansion saoudienne, complétée en 1956, cette canopée a été démontée et réassemblée. Elle est restée jusqu’en 2001 avant d’être complètement retirée.

Lorsque le Roi Abdelaziz a constaté qu’il existait un problème de surpeuplement des fidèles et des pèlerins, dont le nombre augmentait d’année en année, il a exigé que des études soient menées et que des plans soient présentés pour l’agrandissement de la Grande Mosquée. Ces premiers plans ont vu le jour en 1956, après la mort du Roi Abdelaziz, durant le règne de son fils, le Roi Saoud. Ce dernier était déterminé à poursuivre les efforts de son père pour agrandir la Grande Mosquée, en commençant par la construction du Masa’a. En 1957, une fissure est apparue sur l’arche située à Marwa. De peur qu’elle ne s’effondre sur les fidèles accomplissant le Sa’y, elle a été démolie. L’immeuble situé à Safa a également été détruit en 1958. Puis, entre 1958 et 1962, un nouvel escalier a été construit à Safa et un autre à Marwa pour l’ascension et la descente. Par la suite, ils ont été remplacés par un chemin de marbre.

Le Masa’a est désormais considéré comme la plus longue allée de ce type au monde. Il s’agit désormais d’un bâtiment à deux étages, de 394 m de long et de 20 m de large. Il a été conçu en béton armé et adopte la forme d’un immeuble doté d’une structure en béton. Cette structure a été fondée dans une section longitudinale sur une couche sableuse compacte de la vallée. Les sections de cette structure situées près de Safa et Marwa sont fondées sur des roches ignées. D’une hauteur de 11,75 m, le Masa’a dispose de 16 portes. 11 de ces portes se trouvent du côté oriental, face à Qushashiyah Street, et 5 autres se trouvent du côté occidental, derrière Bab al-Salam. De chaque côté, des barrières forment un double passage pour les personnes âgées ou malades en fauteuil roulant accomplissant le Sa’y. Le Masa’a est équipé de 228 fenêtres, sur les flancs, pour la ventilation. Par ailleurs, il dispose aussi de systèmes de climatisation et de ventilateurs pour gérer la température à l’intérieur. Les sols, ainsi que les murs jusqu’aux fenêtres, sont pavés de marbre. Le Masa’a compte 64 arches (encadrements de portes), situées à cinq mètres les unes des autres. Les colonnes les soutenant sont couvertes de marbre et de pierre artificielle. Les pentes de Safa et Marwa sont pavées de pièces de marbre séparées pour éviter aux pèlerins de glisser durant le Sa’y. Un dôme a été érigé au-dessus de Safa. La surface de Marwa prend la forme d’une pyramide et a été recouverte de carreaux verts semi-circulaires. Il a été nécessaire d’ajouter un étage au-dessus du rez-de-chaussée pour accueillir un nombre toujours croissant de pèlerins. Le premier étage, tout comme le rez-de-chaussée, fait 394 m de long, 20 m de large et mesure 8,5 m. Des balcons circulaires et rectangulaires ont été ajoutés, respectivement, à chaque extrémité pour permettre aux fidèles accomplissant le Sa’y et se trouvant au premier étage d’observer Safa et Marwa. Chacun d’entre eux dispose d’escaliers avec des plateformes menant au Masa’a. À Marwa, un pont a été construit à l’extrémité du Masa’a, le reliant ainsi à al-Qarara Street au nord. La surface totale des deux étages est de 16 700 m.

Puits de Zamzam

Il est situé à l’est de la Kaaba, sur le Mataf, près du Multazam. C’est un puits antique datant du temps d’Ismaël (que la paix soit sur lui). Il est également appelé « eau de Zamzam », ou encore : Zamzam, Maktooma, Madnoona, Shubaa, Suqya al-Rawa, Rakadat Jibreel, Hazmatu Jibreel, Shifa Suqam, Taam Tu’am et Hafirat Abdul-Muttalib. Ces noms font référence à ses qualités ainsi qu’à l’origine de son emplacement. Des études modernes ont conclu que le puits de Zamzam reçoit son eau d’un ancien substrat rocheux, à travers trois fractures rocheuses qui s’étirent sous la Kaaba, depuis le flanc de Safa jusqu’au flanc de Marwa. L’eau s’amasse dans le puits. Le puits est actuellement tordu et penché en direction de la Kaaba, à tel point que son ouverture n’est pas visible depuis le fond. À partir de l’ouverture et jusqu’à une profondeur de 14,80 m, le mur du puits présente un revêtement intérieur. Au-delà de cette profondeur, deux ouvertures alimentent le puits : l’une est orientée vers la Kaaba et l’autre vers Ajyad. Une partie est ensuite creusée dans la montagne jusqu’à une profondeur de 17,20 m. Ces différences de mesure sont minimes et sont dues à l’emplacement du puits. En effet, celui-ci se trouve maintenant bien en dessous de la surface du Mataf, tandis qu’il se trouvait auparavant à la surface du Mataf, la mesure étant alors prise de cet emplacement.

Les califes, rois et souverains qui se sont succédé à travers les âges ont tous porté une attention particulière au puits de Zamzam. Ils l’ont construit et l’ont amélioré à la hauteur de son statut. Abû Ja`far al-Mansûr a été le premier à utiliser du marbre sur le puits et sur la grille, mais également sur le sol. Après son règne, d’autres réparations ont été effectuées et d’autres améliorations apportées, jusqu’à l’ère saoudienne. Le Roi Abdelaziz ordonna alors l’installation d’une pompe pour acheminer l’eau de Zamzam vers deux réservoirs de zinc placés en surface. Chaque réservoir était connecté à 12 robinets positionnés autour du puits, où des seaux étaient utilisés pour extraire l’eau de Zamzam du puits. Puis, les infrastructures construites sur le puits furent détruites. En 1962, le Roi Saoud a promulgué un ordre suprême pour agrandir le Mataf. L’ouverture du puits a alors été abaissée sous le Mataf dans un sous-sol d’une profondeur de 2,7 m, accessible par un escalier séparé en deux sections (l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes). C’est ainsi qu’en 1963, les seaux furent remplacés par des robinets. En 1979, le Roi Khalid a ordonné que le puits de Zamzam soit nettoyé par des plongeurs confirmés en utilisant les techniques les plus récentes. C’est ainsi qu’a été effectué l’un des nettoyages les plus profonds de l’histoire du puits. En conséquence, le puits a reçu beaucoup plus d’eau qu’avant, par la grâce d’Allah. Durant le règne du Roi Fahd, des études ont démontré qu’il était nécessaire de couvrir les entrées du sous-sol de Zamzam afin d’optimiser l’utilisation du Mataf qui est rempli de pèlerins lors des périodes de pointe. Pour simplifier leur parcours et assurer leur sécurité, les entrées du sous-sol menant au puits ont été recouvertes et les fontaines à eau ont été déplacées sur le côté de la cour du Mataf. Ces travaux ont permis d’augmenter la superficie de la cour du Mataf de 400 m, d’accueillir un maximum de fidèles et de faciliter la circumambulation autour de la Kaaba. Les fontaines à eau ont été placées dans deux espaces (pour les hommes et pour les femmes) situés sous les nouvelles arcades qui ont été construites dans le cadre du projet d’agrandissement du Mataf de la Grande Mosquée.

Il est intéressant de noter que l’eau de Zamzam, puisée directement dans le puits, est maintenant disponible dans environ 27 000 récipients, ou plus selon les saisons, répartis de manière homogène à travers la Grande Mosquée. Outre plus de 550 fontaines à eau disponibles dans la mosquée et les places environnantes, il y a désormais 3 000 robinets. Il y a également des complexes de Zamzam en dehors de la mosquée pour remplir des récipients et des stations de remplissage dans la zone de Kady. Le puits pompe entre 11 et 18,5 litres par seconde. L’eau de Zamzam est rafraîchie dans une station de refroidissement, établie en 1984, située en face de Bab al-Fath. Le projet du roi Abdallah pour la distribution de l’eau de Zamzam, créé en 2010 dans la zone de Kady, est considéré comme une avancée significative en matière de distribution de l’eau de Zamzam et de réponse à la demande croissante. Depuis son inauguration, le projet a permis de répondre aux besoins de plus de dix-huit millions de bénéficiaires. Depuis sa création en 1980, l’Administration d’approvisionnement en eau de Zamzam de la Grande Mosquée est responsable de la supervision du puits de Zamzam et de la distribution de l’eau de Zamzam fraîche et normale dans des récipients. Elle nettoie les récipients et fournit les verres en plastiques nécessaires, en plus de nettoyer les fontaines à eau, de surveiller leur température et de laver les verres en métal. Pour garantir la propreté de l’eau de Zamzam et l’absence de polluants, la Présidence générale des affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète (anciennement) met à disposition un laboratoire pour l’analyse de cette eau. Ce laboratoire supervise chaque étape de la stérilisation de l’eau de Zamzam et surveille également le remplissage des camions-citernes transportant le liquide vers la Mosquée du Prophète. Les stations de remplissage de Kady approvisionnent constamment la Mosquée du Prophète en eau de Zamzam. Celle-ci est stérilisée grâce à des rayons ultraviolets sans aucun ajout de produit chimique. Le taux de stérilisation des bactéries et des virus atteint les 99,77 %. Un kilowatt d’électricité permet de stériliser près de 45 500 litres d’eau. Cette méthode de stérilisation permet notamment de garantir que la couleur, le goût et l’odeur de l’eau de Zamzam ne changent pas. L’eau de Zamzam fait l’objet d’un certain nombre de mesures sanitaires et préventives, à commencer par le pompage de l’eau du puits de Zamzam dans un cercle fermé, en passant par des filtres qui bloquent les saletés et les impuretés, et par des tuyaux en acier inoxydable.

Image de la Maqam Ibrahim entourée de visiteurs de la Grande Mosquée. (Saudipedia)
Image de la Maqam Ibrahim entourée de visiteurs de la Grande Mosquée. (Saudipedia)

Maqam Ibrahim (station d’Abraham)

Il s’agit de la pierre historique sur laquelle le prophète Ibrahim (que la paix soit sur lui) s’est appuyé lors de la construction de la Kaaba. Elle revêt une importance significative pour les musulmans puisqu’Allah l’a choisie en tant que lieu de prière durant le Hadj et l’Oumra. L’historien Basamalah l’a décrite comme une pierre douce, entrant dans la catégorie des pierres à eau, et non comme un silex. Il s’agit d’une pierre carrée d’environ 50 cm de longueur, largeur et hauteur, ce qui équivaut à une longueur de bras. En son centre se trouvent deux empreintes ovales qui seraient les empreintes de pieds du prophète Abraham (que la paix soit sur lui). Ces marques ont été faites par les pèlerins qui mouillaient leurs mains et plaçaient de l’eau de Zamzam à l’intérieur à plusieurs reprises, ce qui a conduit au remplacement des empreintes originales. Au départ, la Maqam Ibrahim était à côté du mur de la Kaaba elle-même. Cependant, durant le califat d’Omar ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui), elle en a été éloignée. Les califes et les rois ont continué à y porter une attention particulière. Le calife al-Mahdi a été le premier à décorer la Maqam Ibrahim, en l’an 777, en ordonnant qu’elle soit plaquée d’or. Elle a été rénovée à plusieurs reprises au cours des siècles. En 1967, durant le règne du Roi Fayçal, avec l’approbation du Conseil constitutif de la Ligue islamique mondiale, elle a été de nouveau éloignée pour accueillir un nombre croissant de pèlerins. La structure existante a été démolie et remplacée par un dôme de cristal placé sur la Maqam. Cela a permis d’avoir une vue dégagée de la Maqam et des empreintes du prophète Abraham (que la paix soit sur lui). Une infrastructure de métal dorée a été installée par-dessus, avec un petit dôme et un croissant au sommet. Le tout se trouve sur une base en béton armé ovale couverte de granit noir. Elle a de nouveau été rénovée en 1996, durant le règne du Roi Fahd ben Abdelaziz. La structure en métal a été remplacée par une structure en laiton et une grille intérieure en plaqué or a été ajoutée. La base en béton, au départ réalisé en granit noir, a été remplacée par du marbre blanc de Carrare local orné de granit vert dont l’apparence rappelle le marbre original d’Hijr. Cette transformation confère au Maqam une forme organique et fluide différente de sa forme polygonale antérieure.

La Kaaba dans la Grande Mosquée

Construction de la Kaaba

La Kaaba est la première maison bâtie pour l’humanité comme mentionnée dans le verset suivant : « La première Maison qui a été édifiée pour les gens, c’est bien celle de Bakkah bénie et une bonne direction pour l’univers. » Les historiens ne s’accordent pas sur l’identité du constructeur originel, mais l’opinion la plus répandue est qu’elle a été bâtie avant l’ère du prophète Adam (que la paix soit sur lui). Il est dit que les anges étaient les premiers bâtisseurs de la Kaaba et qu’elle a été érigée sous le trône céleste, à l’image de la Maison peuplée (al-Bayt al-Ma’mur). La Kaaba, une structure majestueuse située au centre de la Grande Mosquée, sert de point focal et de centre d’attention pour les musulmans. Au fil du temps, divers peuples, y compris les Amalécites, les Jurhum, les Banû Khazraj, les Quraysh, et bien d’autres encore, ont résidé à tour de rôle dans ses environs. Ils vénéraient la Kaaba qui était une source de fierté et d’honneur pour eux. Avec l’arrivée de l’islam, le caractère sacré de la Kaaba a été renforcé, accentuant l’importance de l’honorer et de la vénérer. La Kaaba a été reconstruite plusieurs fois à travers l’histoire. Par exemple, les Quraysh ont reconstruit la Kaaba, mais ont laissé une partie de l’édifice attachée à la Pierre noire, car leurs moyens étaient limités. Le Prophète (que la paix soit sur lui) souhaitait la reconstruire sur les fondations d’Abraham (que la paix soit sur lui) en intégrant la partie qu’ils avaient laissée à l’extérieur et en y ajoutant deux portes attachées au sol. Cependant, ce projet n’a pas été réalisé avant l’an 684, alors qu’Abd Allah ibn az-Zubayr était gouverneur de Hedjaz. Il a construit la Kaaba telle que le Prophète (que la paix soit sur lui) l’imaginait. En 693, le calife Abd Al-Malik ibn Marwan a ordonné que la Kaaba soit reconstruite sur l’infrastructure originale que les Quraysh avaient bâtie. Elle est restée ainsi jusqu’en 1631 lorsque les inondations ont détruit la face nord de la Kaaba, ainsi qu’une partie des murs est et ouest. Les érudits ont accepté de détruire les murs restants et le sultan Murad Khan a ainsi ordonné sa démolition et sa reconstruction. La Kaaba n’a plus jamais été détruite. Seules des réparations et des rénovations ont été réalisées. Certaines parties de la Kaaba étaient endommagées, y compris le bois, le toit et les piliers de bois, jusqu’à ce que le Roi Fahd ben Abdelaziz, durant son règne, ordonne, en 1996, sa rénovation complète, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Les historiens ne s’accordent pas sur les dimensions de la Kaaba en raison des différences de mesures. Les différences de longueur de bras peuvent mener à des divergences et à des mesures variées. Les dernières mesures, menées par le Centre de recherche du Hadj de l’université d’Oumm al-Qura, sont les suivantes : 11,68 m entre la Pierre noire et l’angle du Levant (la porte de la Kaaba est incluse) ; 12,04 m entre le Coin yéménite et l’angle ouest ; 10,18 m entre la Pierre noire et le Coin yéménite ; et 9,90 m entre l’angle du Levant et l’angle ouest.

Noms de la Kaaba

La Kaaba est connue sous divers noms reflétant son honorable statut. L’un de ses noms est « Kaaba » à cause de sa forme carrée. Elle est également nommée « Bakka », car face à elle, les tyrans baissent la tête en signe d’émerveillement. Cependant, les opinions divergent sur ce sujet. Elle est appelée « Al-Bait al-Haram » (la Maison sacrée) comme mentionnée dans le verset suivant : Allah a institué la Kaaba, la Maison sacrée, une station pour les hommes. Elle adopte également le nom « Al-Bait al-Atiq » (la Maison antique). Il n’y a pas de consensus sur la signification exacte de ce nom. Selon certains, l’édifice porte ce nom parce qu’Allah l’a libéré des mains des tyrans et qu’aucun ennemi n’a plus jamais repris son contrôle, ou parce qu’aucun oppresseur ne pourrait en reprendre le contrôle. Cependant, d’autres attribuent une autre signification à ce nom. La Kaaba est également nommée « Al-Banea » et elle s’appelait autrefois « Banea Ibrahim », c’est-à-dire la « Structure d’Abraham », car c’est lui qui l’a construite. Les gens prêtaient souvent serment au Dieu de cette Banea. L’édifice est aussi appelé « Al-Dawwar » (le Rotatif). Le bâtiment est aussi appelé « Al-Masjid al-Haram » (la Mosquée sacrée), comme mentionné dans le verset suivant : « Tourne ton visage vers la Mosquée sacrée. » Cela fait référence à la Kaaba. Ses autres noms sont : Qadis, Nadir, et al-Qaryah al-Qadimah (la Ville antique).

Description de l’intérieur de la Kaaba

L’intérieur de la Kaaba est une structure rectangulaire solide sans fenêtres. Trois piliers soutiennent le toit de la Kaaba. Ils sont confectionnés dans les bois les plus robustes et présentent un coloris marron tirant légèrement vers le noir. La circonférence de chaque pilier est d’environ 150 cm, avec un diamètre de 44 cm, et chacun possède une base carrée en bois sculptée, en plus de trois anneaux de renforcement. Les piliers s’élèvent jusqu’au premier plafond de la Kaaba et ne vont pas jusqu’au plafond supérieur qui donne sur l’extérieur. Cependant, divers morceaux de bois ont été placés les uns au-dessus des autres au sommet de ces trois piliers et entre les deux plafonds afin d’atteindre le plafond supérieur. Ainsi, ces piliers soutiennent les deux plafonds. Ces ajouts ont été faits par Abd Allah ibn az-Zubayr (qu’Allah soit satisfait de lui), en 684.

Le mur, y compris avec la porte, fait 225 cm de long. L’escalier menant au toit se trouve à droite de l’entrée de la Kaaba (dans l’angle du Levant). Au bout, avant d’atteindre le toit, se trouve deux petites portes. Chacune d’entre elles mène à un espace entre les deux plafonds de la Kaaba, qui ont un écart de 120 cm. L’escalier mène au toit qui est doté d’une fenêtre avec une protection hermétique pour éviter que l’eau de pluie ne s’infiltre. Cette protection est ouverte lorsqu’on accède au toit. Le sol de la Kaaba est couvert de marbre coloré, principalement blanc, tout comme les murs qui affichent également de petites sculptures. Un rideau de soie rose, avec des broderies blanches de la chahada (profession de foi) et de certains noms sacrés d’Allah, est suspendu sur les murs et le plafond. Neuf pierres de marbre se trouvent à l’intérieur de la Kaaba. Elles ont été gravées en écriture thuluth, à l’exception d’une pierre, écrite en coufique. Sur cette plaque, les lettres de chaque terme sont réalisées avec des morceaux de marbre coloré précieux, collées ensemble sur la base carrée en écriture coufique. Toutes ces pierres ont été écrites après le XII siècle. Le document du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Fahd ben Abdelaziz, a également été placé, gravé sur une plaque de marbre, dans le mur oriental, entre la porte de la Kaaba et la Porte du repentir. Il fait référence à la date de rénovation complète de la Kaaba. Ainsi, 10 pierres gravées se trouvent désormais à l’intérieur de la Kaaba, toutes en marbre blanc. Toutes ces plaques s’élèvent à 144 cm du sol, à l’exception de la pierre placée au-dessus de l’arc de la porte de la Kaaba, sur le flanc interne, qui, elle, s’élève à plus de deux mètres.

Événements menant à l’ouverture de la Kaaba

Pour le nettoyage interne : l’intérieur de la Kaaba est lavé une fois par an, le 15 du mois de Mouharram. Cette tâche est accomplie sous la supervision du Gardien des Deux Saintes Mosquées ou de son représentant. Le président général des affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète, son adjoint pour les affaires de la Grande Mosquée, un certain nombre d’ambassadeurs de pays islamiques, des chefs de missions du Hadj ainsi que d’autres hauts fonctionnaires sont également présents.

L’ouverture pour certains dirigeants : certains dirigeants de pays islamiques, ainsi que leurs hauts dignitaires, tels que les ministres, viennent dans le Royaume pour des missions officielles et non officielles. Ils visitent la Grande Mosquée dans le cadre du pèlerinage du Hadj ou de l’Oumra. Ils sont accueillis par les hauts dignitaires de la Présidence générale des affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète. La Kaaba leur est ouverte en symbole d’honneur et de reconnaissance de leur statut, puisqu’ils représentent les musulmans de leurs pays respectifs. Ils y font des prières, suivant l’exemple du prophète Mahomet (que la paix soit sur lui).

Le verrou de la porte de La Mecque. (Saudipedia)
Le verrou de la porte de La Mecque. (Saudipedia)

La porte de la Kaaba

La porte de la Kaaba est située sur le flanc est, à 222 cm au-dessus du sol par rapport au châdharwân. Elle fait 318 cm de long, 171 cm de large et un demi-mètre de profondeur. Les historiens ne s’accordent pas sur l’identité du premier homme à avoir placé une porte sur la Kaaba. Néanmoins, il est probable que Tubba’a III, l’un des rois du Yémen ayant vécu bien avant la mission du prophète, a été le premier à ajouter une porte et une clé à la Kaaba. Lorsque la Kaaba fut reconstruite par les Quraysh, ils utilisèrent deux feuilles. Les portes qui ont été placées sur la Kaaba au cours du temps diffèrent par leur qualité, leur matériau et leur forme. Cependant, la dernière porte, encore en place aujourd’hui, date de l’ère saoudienne. Elle a été fabriquée, tout comme la Porte du repentir (la porte de l’échelle menant au toit de la Kaaba), en or pur, sur ordre du roi Khaled ben Abdelaziz. Le coût de fabrication des deux portes s’est élevé à 13 420 000 SAR, sans compter le montant d’or apporté par l’Autorité monétaire d’Arabie saoudite (désormais la Banque centrale saoudienne), c’est-à-dire 280 kg d’or pur à 99,99 %. Il a fallu 12 mois pour la construire.

La porte a été fabriquée dans un atelier conçu spécifiquement à cet effet, en ayant recours aux techniques artistiques les plus modernes. Il a été convenu qu’une décoration homogène l’ornerait. Les éléments les plus importants sont la décoration du cadre en relief, qui descend jusqu’à l’emplacement de la serrure, mettant suffisamment l’accent sur son importance. En effet, la serrure de la Kaaba a une caractéristique particulière avec sa forme traditionnelle et fonctionnelle. Des décorations distinctives ont été ajoutées dans les coins supérieurs pour mettre en évidence le motif en arc entourant le nom majestueux d’Allah et le nom du Messager d’Allah (que la paix soit sur lui), ainsi que les versets coraniques suivants : « Entrez-y en paix et en sécurité », « Ô mon Seigneur ! Admets-moi d’une honorable admission et laisse-moi partir d’un honorable départ, et accorde-moi de Ta part un puissant soutien », « Votre Seigneur S’est prescrit à Lui-même la miséricorde », « Appelez-Moi, Je vous répondrai. » On trouve également deux cercles pleins en forme de soleils éclatants au milieu desquels se trouvent les paroles des deux professions de foi, sous forme de cadre circulaire. Les anneaux de la porte, quant à eux, ont été fixés au bas des cercles supérieurs, qui forment une unité homogène et harmonieuse avec la serrure, notamment par sa forme. Le verset coranique suivant a été écrit sous les cercles supérieurs : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Car Dieu pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux. » Quant aux décorations qui se trouvent sous la serrure, la sourate coranique al-Fatiha a été inscrite en leur centre sous la forme de deux disques saillants. Les côtés montrent également une volonté artistique et ont été arrangés en fonction des motifs décoratifs, après avoir pris en compte les plaques circulaires saillantes portant les noms d’Allah le Tout-Puissant. En effet, 15 noms figurent au-dessus de la porte : Ô Vaste, Ô Prévenant, Ô Bienfaisant ; sur le côté droit : Ô Connaisseur, Ô Omniscient, Ô Indulgent, Ô Grand, Ô Sage, Ô Miséricordieux ; sur le côté gauche : Ô Riche, Ô Enrichisseur, Ô Loué, Ô Glorieux, Ô Bienfaiteur.

La porte et la clé de la Kaaba

Les serrures et les clés de la Kaaba se sont multipliées avec l’augmentation du nombre de califes, de princes et de sultans. La plus ancienne serrure date du VIII ou du IX siècle. Elle était en bois, avec des inscriptions incrustées de fils d’étain et de plomb. Par la suite, les clés et les serrures ont été fabriquées en fer, et les inscriptions ont été réalisées en or ou en argent avec la méthode de l’incrustation. Les dernières serrures et clés de la Kaaba ont été fabriquées durant l’ère saoudienne sur ordre du Roi Khaled ben Abdelaziz, et elles existent encore aujourd’hui. Quant à la serrure en elle-même, elle est longue, hexagonale, en fer et fait 38 cm de long et 3 cm de large sur chacun de ses six côtés, soit un périmètre total de 18 cm. Sur chacune des six faces, une fine pièce de laiton d’environ 8 cm de long et 2 cm de large porte des phrases et des versets gravés dans un style thuluth. Quant à la clé de cette serrure, elle est décrite comme longue, ressemblant à la poignée d’un mortier à ses extrémités. L’épaisseur entre elles correspond à l’épaisseur d’un des petits doigts (c’est-à-dire l’annulaire). La clé fait 40 cm de long (elle peut être légèrement inférieure d’un demi-centimètre au maximum). Sa tête est circulaire, comme la rainure d’une meule, et le cercle fait 3,5 cm de diamètre et 1 cm d’épaisseur. Elle est divisée en trois rainures égales.

Al-Mizab

Il s’agit de la partie rattachée au toit de la Kaaba du côté nord, qui s’étend vers l’Hijr. Elle sert à évacuer l’eau accumulée sur le toit de la Kaaba, lorsqu’il pleut ou lorsque le toit est lavé, vers le Hijr. Les Quraysh furent les premiers à construire et à placer un mizab sur la Kaaba, ainsi qu’à lui donner un toit. Abdellah Ibn al-Zubair en a fait de même lorsqu’il l’a reconstruite, tout comme les pèlerins durant le règne d’Abd Al-Malik ibn Marwan. Cependant, Walid ibn Abd Al-Malik a été le premier à y apposer de l’or. L’Al-Mizab a changé à plusieurs reprises au cours de l’histoire, et c’est aujourd’hui celle du sultan Abdulmajid Khan qui est encore présente. Elle a été réparée et restaurée en même temps que le toit de la Kaaba, sous le règne du Roi Saoud ben Abdelaziz. Elle est en argent pur et est plaquée d’or pur sur toutes ses faces. Elle a la forme d’un rectangle et la date de sa fabrication ainsi que de sa rénovation sont inscrites sur les côtés dans le style thuluth. Elle a été remplacée lors de la rénovation complète de la Kaaba sous le règne du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Fahd ben Abdelaziz, par une autre dotée des mêmes caractéristiques. Elle mesure 258 cm de long, depuis son point de départ à l’intérieur du mur de la Kaaba, 26 cm de large, 23 cm de haut de chaque côté et 58 cm de profondeur dans la paroi du toit.

La Pierre noire est située sur le flanc sud-est de la Kaaba. (Saudipedia)
La Pierre noire est située sur le flanc sud-est de la Kaaba. (Saudipedia)

La Pierre noire

Elle est située à l’extérieur du flanc sud-est de la Kaaba. Située à 1,5 m au-dessus du sol, elle marque le point de départ et de fin du Tawaf. Noire et creuse, elle est entourée d’un cadre en argent pur pour la protéger. La pierre paraît ovale et huit petits morceaux de tailles différentes sont maintenant visibles. Le plus grand fait la taille d’une unique datte. Le reste se trouve à l’intérieur de la Kaaba. Seul l’extérieur de la pierre est noire. Le corps est blanc. La pierre noire a été placée dans la Kaaba après la construction de cette dernière par les Quraysh, avant l’ère du Prophète (que la paix soit sur lui). Elle est restée à sa place jusqu’à l’incendie qui s’est déclenché lors du siège d’Abd Allah ibn az-Zubayr (qu’Allah soit satisfait de lui), lorsque le coin s’est fissuré et Ibn Zubair l’a rattaché avec de l’argent.

L’une des vertus réputées de la pierre est liée à l’ange Djibril qui a apporté la Pierre noire du ciel pour Abraham (que la paix soit sur lui) afin qu’il la place dans sa maison. Ibn Abbas, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) a dit : « La Pierre noire est descendue du paradis, plus blanche que le lait, mais les péchés des descendants d’Adam l’ont noircie. » Al-Tirmidhi raconte qu’Omar, qu’Allah soit satisfait de lui, s’est approché de la Pierre noire et l’a embrassée. Il a dit : Je sais que tu n’es qu’une pierre, qui ne peut ni nuire, ni être d’aucune utilité. Al-Bukhari ajoute qu’il dit : Et si je n’avais vu le Prophète (que la paix soit sur lui) t’embrasser, je ne t’aurais pas embrassée.

La Pierre noire a fait face à un certain nombre d’incidents, le plus célèbre étant son extraction et son vol lors de l’incident des Qarmates en 929. L’emplacement lui étant réservé est resté vide pendant environ 22 ans avant qu’elle ne soit ramenée à La Mecque et remplacée en 950. En 974, un Romain venu de son pays avec une grande pioche d’acier, a frappé le coin de la pierre d’un coup violent jusqu’à ce qu’elle se détache légèrement. Lorsqu’il a voulu la frapper de nouveau, un homme l’a intercepté et tué. En 1023, un homme venu d’Égypte, muni d’une épée et d’un poignard, s’est approché de la Pierre noire et l’a frappé trois fois avec son poignard. Un homme l’a attrapé et l’a tué, ce qui a entraîné une émeute entre le groupe de celui-ci et ceux qui étaient présents dans la Grande Mosquée. En 1932, un homme perse venu d’Afghanistan a extrait un morceau de la Pierre noire, un morceau de l’étoffe de la Kaaba et un morceau d’argent de son escalier. Les gardiens de la Grande Mosquée l’ont attrapé et il a été condamné à mort. Une équipe de spécialistes a été chargée de la réassembler. Elle a ainsi fabriqué un composé chimique à base de musc et d’ambre pour réparer la pièce. Le Roi Abdelaziz a ensuite pris le morceau de Pierre noire dans sa main et l’a remis à sa place, en signe de bon augure, en présence des gardiens de la Kaaba et d’un groupe de dignitaires. Les spécialistes l’ont fermement rattachée.

Le Multazam correspond à l’espace entre la Pierre noire et la porte de la Kaaba. (Saudipedia)
Le Multazam correspond à l’espace entre la Pierre noire et la porte de la Kaaba. (Saudipedia)

Multazam

Situé entre la Pierre noire et la porte de la Kaaba, le Multazam est un endroit auquel les gens s’accrochent pour faire des supplications. Il porte ce nom parce que les pèlerins s’y accrochent et supplient Allah à cet emplacement. Comme l’indiquent les compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) dans Al-Sahih, le Multazam est la zone située entre la Pierre noire et la porte de la Kaaba. Il est recommandé de poser la joue, d’écarter la main et de presser le visage et la poitrine à cet emplacement. Shaykh al-Islam Ibn Taymiyyah a dit : « S’il souhaite se rendre à Multazam, c’est-à-dire la zone située entre la Pierre noire et la porte, et placer sa poitrine, son visage, ses bras et ses paumes contre cet emplacement, implorer et demander à Allah le Tout-Puissant de répondre à ses besoins, il peut le faire. » Il peut accomplir cet acte avant le Tawaf d’adieu ou non, car cet iltizaam (accrochage) peut être fait à tout moment. Les compagnons du prophète avaient l’habitude de le faire lorsqu’ils entraient à La Mecque.

Hijr

Il s’agit du mur semi-circulaire situé au nord de la Kaaba. Il mesure 8 m et 46,5 cm de long depuis le centre du cercle, de son mur intérieur au mur extérieur nord de la Kaaba. Il est appelé « Hijr » parce que les Quraysh, en le construisant, se sont éloignés des fondations d’Abraham (que la paix soit sur lui) par manque de fonds. Ils ont muré l’emplacement pour indiquer qu’il fait partie de la Kaaba. Le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) a dit à Aïcha (qu’Allah soit satisfait d’elle) : « Les gens de votre peuple avaient réduit la superficie de la Kaaba lorsqu’ils l’ont construite. S’ils n’avaient pas récemment été polythéistes, je la construirais sur le modèle original. Alors, s’il semble bon à votre peuple de la construire d’après moi, venez à moi que je puisse vous montrer ce qu’ils ont laissé de côté. » Puis, il lui montra environ sept coudées. Ce récit a été rapporté par Sahih Muslim. Lorsqu’Abdellah Ibn al-Zubair est devenu gouverneur de La Mecque, il a reconstruit la Kaaba conformément à ce que désirait le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui). Lors de la construction, il a inclus les fondations d’Abraham (que la paix soit sur lui) que les Quraysh avaient laissées. Après la mort d’Ibn al-Zubair, al-Hajjaj a écrit à Abd Al-Malik ibn Marwan pour l’informer qu’Ibn al-Zubair avait placé le bâtiment sur des fondations que les honnêtes gens de La Mecque considéraient comme défectueuses. Abd Al-Malik a démoli de ce qu’il avait construit et a ordonné de reprendre la construction des Quraysh.

Le calife Abû Ja`far al-Mansûr a été la première personne à marbrer la Pierre noire. Avant cela, elle était faite avec des pierres. Son marbre a été rénové à plusieurs reprises à travers l’histoire. Il a également été rénové à deux reprises sous l’ère saoudienne. La première fois était en 1977 et il a été rénové presque parfaitement. Son sol a été pavé de pierres froides apportées de Grèce, comme c’est le cas pour le Mataf. Trois lanternes métalliques ont été placées sur le mur, éclairées à l’électricité. En 1996, après la restauration complète de la Kaaba qui a eu lieu sous le règne du Roi Fahd ben Abdelaziz, le marbre des murs et du sol de la Pierre Noire a été remplacé par du marbre neuf. Les lanternes ont été remises à leur emplacement originel. Une corde de barrière a été placée à l’entrée de la Pierre Noire. Solide dans sa structure et élégante dans sa forme, elle est adaptée au statut de la Pierre Noire et à sa grandeur. La barrière est ouverte en permanence et n’est fermée qu’en cas de besoin.

Le Coin yéménite

Le Coin yéménite se réfère à l’angle sud-ouest de la Kaaba. Il est parallèle à l’angle sud-est, où se situe la Pierre noire et précède ce dernier lors du Tawaf. On l’appelle le Coin yéménite parce qu’il est orienté vers le Yémen. Il se trouve sur les fondations originales de la maison érigée par Abraham et Ismaël, que la paix soit sur eux. Selon la sunna, le pèlerin qui effectue la circumambulation doit toucher le Coin yéménite de sa main à chaque tawaf, mais il ne doit pas l’embrasser. S’il ne peut pas le toucher, il n’est pas autorisé à le montrer du doigt. Entre lui et la Pierre noire, il dit « Notre Seigneur ! Accorde-nous une belle part ici-bas, et une belle part aussi dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du Feu. » Voici quelques-unes de ses vertus : Ibn Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que « Le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) a dit "Nettoyer la Pierre noire et le Coin yéménite efface complètement les péchés." » Rapporté par Ahmad au nom d’al-Sahih.

Sudanat al-Kaaba (garde de la Kaaba)

Sudanat al-Kaaba se réfère au service, à la gestion, à l’ouverture et à la fermeture de la porte de la Kaaba. Cet acte est également connu sous le nom d’Hijabah. Les responsables des affaires de la Kaaba sont appelés Al-Suddanah. À l’origine, Ismaël (que la paix soit sur lui) était responsable de la Sudanat al-Kaaba. Il était chargé, avec son père Abraham (que la paix soit sur lui), d’élever les fondations de la Kaaba et de rester à proximité de l’édifice pour s’en occuper. Les descendants d’Ismaël ont perpétué ce devoir sacré jusqu’à ce que leurs voisins et leurs oncles maternels, appartenant à la tribu Jurhum, s’en emparent de force. Par la suite, c’est la tribu des Banu Khuzaah, puis Qusay Ibn Kilab, descendant d’Ismaël (et quatrième grand-père du prophète Mohammed), qui s’en est chargé. Sa famille a continué à assumer cette responsabilité, qui a été transmise à son fils aîné, Abd al-Dar, puis à la tribu des Banu Abd al-Dar, pendant les périodes préislamique et islamique. Ses descendants ont continué à se charger de la Sudanat al-Kaaba jusqu’à ce que Uthman ibn Talha ne prenne le relais. Lorsque La Mecque fut conquise, le prophète Mohammed (que la paix soit sur lui) convoqua Uthman ibn Talha et lui dit : « Apportez-moi la clé. » Uthman l’apporta au Prophète (que la paix soit sur lui) et la lui remit. Le Prophète (que la paix soit sur lui) ouvrit alors la porte et entra dans la Kaaba avec Bilal, Usama Ibn Zaid et Uthman ibn Talha. Après être sorti, le Prophète (que la paix soit sur lui) rendit la clé à Uthman ibn Talha et dit : « Prenez-la, ô fils d’Abu Talha (en référence à la Sudanat al-Kaaba), vous en aurez le contrôle et seul un mécréant vous l’enlèverait injustement. » Uthman étant décédé sans héritier, c’est son cousin, Shibah ibn Uthman, qui a hérité de cette responsabilité. Cette tâche incombe encore aujourd’hui à ses descendants.

Les infrastructures de la Grande Mosquée

Université d’Al-Haram al-Makki

Il s’agit d’une université qui s’efforce de dispenser un enseignement religieux de haut niveau dans la Grande Mosquée, en enseignant des compétences scientifiques spécifiques, en utilisant des technologies éducationnelles modernes, en établissant des partenariats institutionnels et en favorisant la participation de la communauté. Elle compte cinq départements : le département de la charia, le département du Coran et de ses sciences, le département de la sunna et de ses sciences, le département de l’aqîda (croyance) et le département de la langue arabe. Cet établissement tâche de servir la Grande Mosquée en enseignant la loi islamique, en qualifiant les étudiants en sciences spécialisés dans les sciences islamiques, en renforçant la méthodologie de la modération et de l’équilibre, et en établissant des relations scientifiques et culturelles avec les universités et les institutions scientifiques internationales ainsi qu’en les documentant afin de les mettre au service de l’islam.

Institut d’Al-Haram al-Makki

Créé en 1965 sur ordre du Roi Fayçal ben Abdelaziz, cet établissement éducatif, situé dans la Grande Mosquée, se consacre à l’enseignement des sciences islamiques. Il délivre des certificats accrédités par le ministère de l’Éducation nationale à ses diplômés de tous les niveaux (intermédiaire, secondaire et supérieur). Il s’efforce de servir la Grande Mosquée en étudiant la loi islamique, en renforçant la méthodologie de la modération, en simplifiant les voies de la connaissance et en préparant des étudiants en sciences bien formés et des érudits influents.

Section des livres dans la bibliothèque de la Grande Mosquée. (SPA)
Section des livres dans la bibliothèque de la Grande Mosquée. (SPA)

Bibliothèque de la Grande Mosquée

Créée vers l’an 777 (VIII siècle), au début de l’ère abbasside, c’est l’une des plus anciennes bibliothèques du monde islamique. Son nom remonte à 1938, lorsque le Roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud a ordonné la formation d’un comité d’intellectuels de La Mecque pour étudier ses conditions. À cette époque, elle s’appelait Bibliothèque de la Grande Mosquée. La bibliothèque est restée affiliée au ministère du Hadj et des dotations (l’actuel ministère du Hadj et de l’Oumra) jusqu’en 1965, date à laquelle elle a été intégrée à la Présidence générale des affaires de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète (l’actuelle Autorité générale pour l’entretien de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète) pour devenir une bibliothèque publique qui offre ses services aux étudiants. La bibliothèque a déménagé à plusieurs endroits avant de s’installer dans son bâtiment actuel, à Bathah Quraish, à La Mecque. Elle comprend plusieurs sections, dont le Hall Sheikh Nasser al-Rashid consacré à la lecture et à la recherche, abritant plus de 200 000 livres et volumes arabes, et le Hall Sheikh Suleiman Obaid pour les périodiques et les revues. Elle abrite environ 14 899 revues scientifiques, anciennes et modernes, et environ 714 titres. La section des manuscrits compte 7 525 manuscrits papier et plus de 900 000 manuscrits numériques. La section des bibliothèques spécialisées comprend des ressources documentaires rares et modernes provenant des dotations de bibliothèques. La section Journaux compte environ 4 443 anciens journaux. La section d’approvisionnement s’efforce de répondre à tous les besoins de la bibliothèque. La section Dons et échanges enrichit les ressources de la bibliothèque en échangeant des sources documentaires avec des particuliers et des institutions scientifiques. La section Reliure, stérilisation et restauration s’occupe des livres et des manuscrits endommagés en les reliant à nouveau. La section Indexation et classification facilite l’accès aux ressources documentaires et permet de répondre aux besoins des bénéficiaires. La section d’imagerie est chargée de photographier les manuscrits et les livres rares et de les numériser, à l’aide d’appareils numériques et de microfilms, afin d’éviter d’éventuels dommages. La section des programmes scientifiques s’efforce de mettre en place des programmes et des activités scientifiques pour la bibliothèque. La section électronique répond aux besoins des bénéficiaires en fournissant des ressources documentaires en ligne. La section des livres rares se concentre sur les livres historiques rares. La bibliothèque s’efforce de renforcer la mission scientifique et religieuse des Deux Saintes Mosquées et de diffuser la culture islamique auprès des visiteurs de la Grande Mosquée venus du monde entier.

La troisième expansion de la Grande Mosquée de La Mecque. (Saudipedia)
La troisième expansion de la Grande Mosquée de La Mecque. (Saudipedia)

Les efforts du Royaume dans l’entretien de la Grande Mosquée

Services à l’ère saoudienne

La Grande Mosquée propose 77 services à ses visiteurs, notamment : un système de navigation électronique permettant d’identifier les entités et les infrastructures, la recharge des téléphones pour les visiteurs et les personnes accomplissant l’Oumra, la traduction des sermons, des Corans rédigés en braille pour les personnes malvoyantes, des voiturettes électriques pour les personnes âgées, des guides pour répondre aux questions des fidèles, des postes désignés pour les personnes perdues, des bureaux pour les objets trouvés, des centres de santé, un hôpital pour les visiteurs et les personnes accomplissant l’Oumra.

Expansions durant l’ère saoudienne

L‘expansion saoudienne de la Grande Mosquée, la plus importante de son histoire, a marqué le renouveau des projets d‘expansion de la mosquée qui avaient été interrompus pendant plus de dix siècles. L’État saoudien a commencé à s’intéresser à la Grande Mosquée lorsque le Roi fondateur, Abdelaziz ben Abdelrahmane Al Saoud, a ordonné son agrandissement en 1925. Ce projet s’est poursuivi durant le règne de ses fils, les rois, avec trois grandes expansions successives:

La première expansion saoudienne

Sous le règne du Roi Abdelaziz Al Saoud

Dès son accession au pouvoir et son entrée à La Mecque en 1925, le Roi Abdelaziz Al Saoud a porté une attention particulière à la Grande Mosquée. Il a ordonné sa rénovation complète en 1926, y compris la rénovation de l’intégralité de la mosquée et l’installation de marbrures sur les piliers. En 1927, il a ordonné que des auvents soient installés dans la cour de la mosquée afin de protéger les fidèles du soleil. En 1928, il a ordonné la réparation de la Maqam Ibrahim, du dôme de Zamzam et de la base de la Kaaba. La même année, il a ordonné la construction d’auvents solides et fixes, faits de bois javanais et recouverts d’une épaisse étoffe blanche, le long du Mataf. Des auvents fixes ont également été ajoutés aux extrémités de la cour, reliés aux couloirs, pouvant être déployés et repliés selon les besoins. Il a également ordonné la création de la première usine dédiée au revêtement de la Kaaba. Entre 1927 et 1928, des pierres de Nurah ont été utilisées pour bâtir le Masa’a qui a été pavé pour la première fois (avec des silex carrés). Il a également ordonné le retrait des anciens stands qui avaient rétréci le Masa’a, en plus de la construction de deux voies d’acheminement pour l’eau de Zamzam, ainsi que la rénovation de l’ancien sentier. En 1935, il a ordonné la réparation de la moquette autour du Mataf, la réparation des sols des couloirs, la rénovation et le placage de l’ensemble de la mosquée, l’amélioration des couleurs et le retrait de tout élément endommagé. Les anciens galets ont également été enlevés et remplacés par de nouveaux. En 1947, il a ordonné la rénovation artistique et précise du plafond de la Masa’a. L’auvent du plafond s’étendait sur toute la longueur de la Masa’a, de Safa à Marwa, à l’exception de huit mètres en face de la porte d’Ali (qu’Allah soit satisfait de lui), qui ont été laissés découverts pour des raisons esthétiques. La largeur totale du plafond était de 20,5 m. Il a également demandé la création d’une nouvelle porte, recouverte de feuilles d’argent pur et gravée de versets coraniques en or, pour la Kaaba. De plus, les charnières de la porte ont été remplacées par de l’argent pur, plaqué or. En 1951, il a ordonné le placage complet des façades de la Grande Mosquée et de ses cours.

Sous le règne du Roi Saoud ben Abdelaziz

Le Roi Saoud ben Abdelaziz a poursuivi les projets d’agrandissements et d’améliorations durant son règne. Il a ordonné l’ouverture d’une rue derrière Safa et la déviation des personnes et des voitures de la rue du Masa'a. En 1954, il a ordonné l’installation d’une pompe pour tirer l’eau de Zamzam et, l’année suivante, il a construit un bâtiment destiné à l’approvisionnement en eau de Zamzam, en face du puits. En 1956, il a ordonné le remplacement des six chandeliers du Hijr d’Ismaël (que la paix soit sur lui) par cinq chandeliers en cuivre, éclairés à l’électricité, ainsi que le pavage au ciment du sol du Mataf. Le 21 octobre 1955, le Roi Saoud a prononcé un discours historique annonçant le début des travaux d’agrandissement de la Grande Mosquée, ordonnés par son père, le Roi Abdelaziz. Le projet a commencé par l’expropriation des propriétés situées dans la zone d’agrandissement, après avoir estimé leur prix et indemnisé leurs propriétaires. Cette expansion comprenait la construction de trois étages : le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage, ainsi que la construction du Mataf sur deux étages et son expansion. Ainsi, le puits de Zamzam s’est retrouvé au sous-sol. Par la suite, le sous-sol de Zamzam a été équipé de robinets d’eau et d’un canal d’eau usagé. L’expansion comprenait également la suppression des bâtiments à l’intérieur de la Grande Mosquée qui gênaient les fidèles et les pèlerins dans la cour de Mataf, comme le parapluie de Zamzam, la porte Bani Shaybah et les quatre sanctuaires. Il incluait également la déviation du cours d’eau de pluie entre le mont Safa et le bâtiment ottoman. Il a également ajouté des places, des rues, des parkings automobiles, des infrastructures hydriques et des lieux d’ablution à travers toute la Grande Mosquée, selon le système le plus moderne connu à l’époque. En 1956, il a ordonné la construction d’un escalator en argent gravé d’or pour la Kaaba. En 1957, il a également ordonné la restauration de l’édifice et le remplacement de son ancien toit supérieur par un nouveau toit, tout en conservant le toit inférieur après sa restauration.

Sous le règne du Roi Fayçal ben Abdelaziz

Le Roi Fayçal ben Abdelaziz a terminé les travaux d’agrandissement de la Grande Mosquée commencés sous le règne de son frère, le Roi Saoud, et ordonnés par leur père, le Roi Abdelaziz. En 1967, il a placé la Maqam Ibrahim dans un coffre de cristal et a enlevé le bâtiment qui se trouvait par-dessus afin d’agrandir l’espace attribué aux personnes accomplissant le Tawaf. En 1971, il a ordonné la construction d’un bâtiment pour la bibliothèque de la Grande Mosquée. L’année suivante, il a ordonné la construction de l’usine de kiswa (étoffe) de la Kaaba à son nouvel emplacement, c’est-à-dire à Umm al-Jud, et l’expansion de ses tâches.

Sous le règne du Roi Khaled ben Abdelaziz

En 1976, le Roi Khaled ben Abdelaziz a achevé les travaux restants de construction et d’agrandissement de la Grande Mosquée. Il a finalisé le projet d’expansion initié par le Roi Abdelaziz, commencé par le Roi Saoud et achevé par le Roi Fayçal. L’usine de kiswa a également été inaugurée, après son achèvement, en 1977. En 1978, durant son règne, le Roi Khaled a agrandi le Mataf qui a adopté sa forme actuelle. Son sol a été pavé de marbre résistant à la chaleur, importé de Grèce. Ces travaux d’agrandissement nécessitaient le retrait de la porte Bani Shaybah et du minbar en marbre du Mataf. Le puits de Zamzam a également été agrandi et son entrée a été rapprochée de la délimitation de l’ancienne mosquée, en direction de la Masa’a. Il a été séparé en sections réservées aux hommes ou aux femmes. Des fontaines d’eau froide ont été installées et une barrière de verre a été placée autour du puits. En 1979, le Roi Khaled a ordonné la création d’une sublime porte pour la Kaaba, à grands frais. Par ailleurs, une porte a été ajoutée pour l’escalier interne menant au toit de la Kaaba. En 1980, un nettoyage complet du puits de Zamzam a été effectué après la première opération d’exploration du puits.

La première expansion saoudienne a donc connu quatre phases :

La première phase (1955-1961) comprenait la construction des deux étages de la Masa’a ainsi que d’une courte barrière en son centre afin de la séparer en deux sections pour la marche entre Safa et Marwa. Des escaliers circulaires ont été construits pour Safa et pour Marwa. Huit portes ont été installées sur la façade est du premier étage de la Masa’a, donnant sur la rue principale, et permettant d’accéder à la Grande Mosquée. Deux entrées à l’extérieur de la Grance Mosquée et deux ascenseurs ont également été ajoutés au second étage.

La deuxième phase (1961-1969) incluait la construction de la Grande Mosquée et l’extérieur du nouveau bâtiment. Cette phase comprenait également l’agrandissement du Mataf et la construction d’escaliers pour le puits de Zamzam.

La troisième phase (1969-1972) comprenait la construction de minarets, l’ouverture de routes et la création de places autour de la Grande Mosquée.

La quatrième phase (1973-1976) comprenait la rénovation de l’ancienne mosquée, avec ses quatre coins, pour créer les trois portes principales.

À la fin de la première expansion saoudienne, la Grande Mosquée faisait 160 168 m727 et pouvait accueillir plus de 300 000 fidèles. En cas d’affluence, elle pouvait accueillir plus de 400 000 fidèles. La mosquée compte aujourd’hui 64 portes réparties sur ses différents flancs et sept minarets qui mettent en valeur les dimensions de la Grande Mosquée, d’une hauteur de 89 m.

La deuxième expansion saoudienne

En 1983, le Roi Fahd ben Abdelaziz a ordonné l’expropriation des propriétés situées dans le Petit marché à l’ouest de la Grande Mosquée. Il a indemnisé leurs propriétaires en leur offrant des montants satisfaisants. L’objectif était d’effectuer des travaux d’agrandissement majeurs pour la Grande Mosquée. Les propriétés expropriées s’étendaient sur une surface de 30 000 m828 qui a été transformée en espaces de prière temporaires avant le début de la construction. En 1986, le Roi Fahd a ordonné le pavage de cette première expansion saoudienne avec du marbre froid, résistant à la chaleur, pour pouvoir utiliser la surface. Au départ, des travaux électriques devaient être effectués dans cette zone, mais les réseaux électriques dispersés en surface gênaient les fidèles. Le Roi Fahd a ordonné qu’ils soient regroupés en dômes élégants, permettant d’accueillir jusqu’à 90 000 fidèles, sur une surface de 61 000 m929. Il a également fait installer cinq escalators dans la Grande Mosquée pour faciliter les déplacements entre les étages. Par ailleurs, cinq ponts surélevés ont été construits pour l’entrée et la sortie des fidèles par le premier étage, du côté nord. En 1989, le Roi Fahd ben Abdelaziz a lancé la deuxième expansion saoudienne en commençant les travaux dans la partie ouest, entre la porte de l’Oumra et la Porte du Roi Abdelaziz, connue sous le nom de Petit marché. Cette extension incluait un bâtiment composé d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage, conçu dans la même esthétique générale que la première extension. Avec l’ajout de 14 nouvelles portes, la Grande Mosquée était dotée d’un total de 112 portes. Ces portes ont été fabriquées dans le bois local le plus fin et ornées de laiton poli. De plus, cet agrandissement comprenait la construction de deux escalators au niveau des flancs nord et sud, ainsi que de deux escaliers intérieurs. En 1991, de grandes cours ont été créées autour de la Grande Mosquée, couvrant une surface de 88 000 m10210. Elles ont été revêtues de marbre froid résistant à la chaleur, ont bénéficié d’un éclairage et ont été meublées afin de les rendre adaptées à la prière. L’année suivante, l’espace de Safa, au premier étage, a été agrandi en réduisant l’ouverture sous le dôme de Safa. Par ailleurs, en 1996, certains bâtiments situés autour de l’espace de Marwa ont été démolis et le passage, au premier étage, entre Marwa et le Masa’a a été agrandi. De nouvelles portes ont été ajoutées au rez-de-chaussée et au premier étage pour l’entrée et la sortie des pèlerins du côté de la colline de Marwa. La superficie de la zone a ainsi été portée à 375 m11211. En 1997, le pont Raqubah a été construit et a permis de relier le toit de la Grande Mosquée à l’espace de Raqubah, du côté de Marwa, afin de faciliter l’entrée et la sortie des fidèles sur le toit de la Grande Mosquée. De plus, le passage adjacent au Masa’a, utilisé pour la circumambulation au premier étage en cas d’affluence, a été élargi de la zone de la Safa jusqu’à environ la moitié du Masa’a, de façon à atteindre 9 m de large et 70 m de long. La même année, la protection de la Maqam Ibrahim a été rénovée et remplacée par une structure en laiton recouverte d’or, de cristal et de verre décoré. Une magnifique protection solide et résistante à la chaleur ainsi qu’à la casse a ainsi été placée sur la station.

La troisième expansion saoudienne

La troisième expansion de la Grande Mosquée a commencé sous le règne du Roi Abdallah ben Abdelaziz et s’est poursuivie durant le règne du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salmane ben Abdelaziz. Un certain nombre de projets principaux ont été lancés dans le cadre du projet global de la troisième expansion de la Grande Mosquée le 12 juillet 2015. La superficie des bâtiments a atteint 1,47 million de mètres carrés, l’expansion ayant permis d’ajouter une superficie équivalente aux deux tiers de l’ancienne superficie de la Grande Mosquée. Le projet comprend douze éléments principaux, notamment : l’agrandissement du bâtiment principal, l’agrandissement du Masa'a commencé auparavant, l’agrandissement du Mataf, les cours extérieures, les ponts, les plateformes, le complexe de bâtiments de services centraux, le tunnel de service, les bâtiments de sécurité, un hôpital, des tunnels piétons, des stations de transport, des ponts menant à la Grande Mosquée, le premier périphérique entourant la zone de la Grande Mosquée et l’infrastructure comprenant des stations électriques et des réservoirs d’eau.

Partie de la colonnade saoudienne de la Grande Mosquée. (SPA)
Partie de la colonnade saoudienne de la Grande Mosquée. (SPA)

La colonnade saoudienne (Ruwaq)

En arabe, le mot Ruwaq signifie « l’espace qui entoure un élément. » Dans l’architecture islamique, une colonnade est un espace ou un passage situé entre deux colonnes. Il comporte des arches verticales ou parallèles au mur de la Qibla, ainsi que des rangées de colonnes. Ces arches peuvent se croiser, ce qui signifie qu’elles sont orientées de manière parallèle et perpendiculaire à la Qibla. La colonnade saoudienne entoure la colonnade abbasside, qui a été construite par al-Mahdi entre 778 et 785 et qui entoure la Kaaba. Elle a perduré et a représenté l’édifice de la Grande Mosquée pendant près de 1 200 ans, au cours desquels des rénovations et des réaménagements ont été effectués sur les bâtiments de la Grande Mosquée. Néanmoins, les éléments de la mosquée, ses matériaux et sa superficie sont restés les mêmes et n’ont pas changé. La construction de la colonnade saoudienne a commencé sous le règne du Roi Saoud en 1955. Dans une déclaration historique, le Roi Saoud a annoncé qu’il comptait réaliser le souhait du Roi Abdelaziz et commencer l’agrandissement de la Grande Mosquée. La construction de la colonnade s’est poursuivie sous les règnes du Roi Saoud, du Roi Fayçal et du Roi Khalid, entre 1955 et 1976. L’aménagement de la colonnade, quant à elle, a été poursuivi ultérieurement.

La colonnade saoudienne compte quatre étages : la cour, le rez-de-chaussée, le premier étage et la mezzanine. Elle a été agrandie sur le flanc ouest lorsque le Roi Fahd ben Abdelaziz a décidé d’effectuer un ajout à la colonnade saoudienne. 1 500 colonnes ont été recouvertes de marbre blanc et plusieurs dômes sur la surface des arcades ont été ajoutés lors de cet agrandissement. Sous le règne du Roi Fahd ben Abdelaziz, la Grande Mosquée a atteint une superficie d’environ 365 000 m12212 lui permettant d’accueillir environ 1 000 000 de fidèles. Suite à cette extension, une nouvelle porte a été intégrée à la colonnade saoudienne : la Porte du Roi Fahd. La colonnade saoudienne s’est agrandie du côté nord, avec un nouvel ajout qui a commencé sous le règne du Roi Abdallah ben Abdelaziz et qui s’est achevé sous le règne du Roi Salmane ben Abdelaziz. La superficie de la Grande Mosquée est passée à environ 1 500 000 m13213 avec une capacité d’accueil d’environ 3 000 000 de fidèles. L’édifice intégrait un grand nombre de colonnes et une porte nommée la porte du Roi Abdallah ben Abdelaziz. Ces dernières années, les différents rois du Royaume ont achevé la construction de la colonnade saoudienne. La superficie de la Grande Mosquée est passée d’environ 12 000 m14214 à environ 1,47 million de m15215, et la capacité d’accueil a considérablement augmenté par rapport à ce qu’elle était auparavant.

Complexe du Roi Abdelaziz pour la kiswa

Le fondateur du Royaume, le Roi Abdelaziz Al Saoud, a été le premier à ordonner la création d’un atelier dédié à la fabrication de la kiswa de la Kaaba, en 1927. Il est désormais appelé Complexe du Roi Abdelaziz pour la kiswa de la Kaaba et relève de l’Autorité générale de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète. La kiswa est tissée avec des fils de soie, d’or et d’argent, et la plus grande section est renouvelée et remise au responsable du Sudanah de la Grande Mosquée le plus âgé le premier jour de chaque année hégirienne. Sa valeur a dépassé les 20 millions de SAR en 2022. L’étoffe pèse 850 kg, est divisée en 47 morceaux de tissu, chacun d’une largeur de 98 cm et d’une hauteur de 14 mètres. L’usine de kiswa, qui dispose de plusieurs départements techniques et opérationnels, emploie 200 artisans et techniciens. Parmi ses sections se trouve le département de teinture où débute la production de kiswa, en utilisant la soie naturelle la plus fine au monde. Il y a aussi la section de tissage automatisé, où des versets et des phrases du Coran sont tissés. Le laboratoire, quant à lui, s’assure que les fils répondent aux normes requises en termes de résistance à la traction et aux intempéries. Les autres départements comprennent la section des ceintures et des broderies, la section de couture de la kiswa et, enfin, l’unité chargée d’entretenir la kiswa de la Kaaba. La première couverture saoudienne pour la Kaaba a été produite au Complexe du Roi Abdelaziz en 1927. Sous le règne du Roi Abdallah ben Abdelaziz, les systèmes électroniques, les dispositifs électriques et les équipements mécaniques de l’usine de kiswa ont été mis à jour et remplacés par des systèmes plus modernes. Cette étape a marqué une réelle avancée dans le domaine de la fabrication de la couverture de la Kaaba. En 2018, le Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salmane ben Abdelaziz, a approuvé le changement de nom de l’usine de fabrication de la kiswa de la Kaaba. Elle est ainsi devenue le « Complexe du Roi Abdelaziz pour la kiswa de la Kaaba. »