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Le Jour de la Fondation de l’Arabie saoudite

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Le Jour de la Fondation de l’Arabie saoudite
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Le Jour de la Fondation de l’Arabie saoudite est un événement national au Royaume d’Arabie saoudite, qui célèbre la fondation du premier État saoudien en 1727 par l’imam Mohammed ben Saoud. Ce jour a été approuvé le 27 janvier 2022 par un décret royal émis par le Gardien des Deux Saintes Mosquées, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud. Le 22 février de chaque année marque l’anniversaire de la fondation du Royaume, et constitue un jour férié officiel.

Contrairement à la croyance populaire selon laquelle l’histoire de l’État saoudien serait récente, cette dernière remonte en réalité à une époque très lointaine. La fondation du premier État saoudien remonte à plus de trois siècles, au cours desquels il est parvenu à maintenir sa résilience et son indépendance face à toute influence étrangère. Depuis sa création et jusqu’à aujourd’hui, le Royaume a su préserver son identité arabe tant en termes de dirigeants que de population.

Qu’est-ce que le Jour de la Fondation ?

L’histoire du Jour de la Fondation

Il s’agit du jour où le premier État saoudien a été fondé par l’imam Mohammed ben Saoud, le 22 février 1727. Il a choisi Diriyah comme capitale de son État moderne. Jusqu’à une période récente, certaines sources associaient l’origine du premier État saoudien à l’arrivée du Cheikh Mohammed ben Abdelwahhab à Diriyah et à l’annonce de son appel religieux. Toutefois, cette date est nettement postérieure à la date de la fondation et n’est pas associée à l’émergence de l’État. La véritable date de l’émergence du premier État saoudien correspond à la prise de pouvoir de l’imam Mohammed ben Saoud à Diriyah où il a établi le premier État saoudien.

Bien que ce jour n’ait été connu sous le nom de Jour de la Fondation qu’après la publication d’un décret royal adoptant ce nom et célébrant ce jour comme un événement national, il était déjà reconnu dans les sources de documentation historique du Royaume comme la date de la fondation.

L’annonce du Jour de la Fondation

La célébration du Jour de la Fondation a été adoptée à la suite d’un décret royal le 27 janvier 2022. Ce décret royal stipule que le 22 février constitue la date de commémoration annuelle de la fondation de l’État saoudien. Ce jour sera célébré comme le Jour de la Fondation et deviendra un jour férié officiel, en l’honneur de l’histoire profondément ancrée de l’État saoudien, et des liens solides entre ses citoyens et leurs dirigeants, depuis l’époque de l’imam Mohammed ben Saoud il y a trois siècles jusqu’à aujourd’hui.

Les objectifs de la commémoration du Jour de la Fondation

Le fait de choisir le Jour de la Fondation pour célébrer la gloire du premier État saoudien constitue un appel à la fierté vis-à-vis des origines profondément ancrées de l’État depuis une époque très lointaine. Il s’agit également d’un appel visant à renforcer le lien entre les citoyens et leurs dirigeants qui ont conduit ce pays à sa gloire, et à mettre l’accent sur la fierté que suscitent l’unité nationale, la sécurité et la stabilité, instaurées par l’État saoudien. Enfin, cet appel veut célébrer les réussites des rois, les fils du roi fondateur, Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, qui ont contribué à renforcer le développement et l’unité du pays.

L’identité visuelle du Jour de la Fondation

Le Royaume a établi une identité visuelle propre au Jour de la Fondation ; il s’agit d’un logo regroupant cinq symboles historiques du premier État saoudien. Au centre du logo, on peut observer un homme tenant un drapeau, entouré de symboles représentant des éléments importants du patrimoine : le palmier, le drapeau saoudien, le cheval arabe, le faucon et le souk. Le logo porte l’inscription « Jour de la Fondation 1727 » dans l’un des styles d’écriture historiques, inspiré d’un manuscrit ancien relatant les événements du premier État saoudien.

Les origines de la fondation

La lignée des Al Saoud

La lignée des Al Saoud remonte à leur ancêtre, le prince Mani' ibn Rabi'a Al-Muraydi. Ils descendent du clan Al-Marada de la tribu Al-Duru', qui faisait partie des Banu Hanifa, installés dans la partie orientale de la péninsule arabique, le long de la côte du golfe Arabo -Persique. Ils ont fondé une ville qu’ils ont nommée Diriyah, la première ville de Diriyah, après leur migration du centre de la péninsule arabique au dixième siècle en raison de la sécheresse et des conditions arides. Plus tard, les tribus des Banu Hanifa sont retournées à Hajar Al-Yamamah après que la stabilité y a été restaurée. À cette époque, Mani' ibn Rabi'a Al-Muraydi Al-Hanafi, qui se trouvait alors à Diriyah, sa ville natale, dans la partie orientale de la péninsule arabique, a reçu une invitation de son cousin, Ibn Dira', le dirigeant de la ville de Hajar Al-Yamamah, le priant d’amener sa tribu et de s’installer dans la région de ses ancêtres.

Une illustration de l’imam Mohammed ben Saoud (Darah).
Une illustration de l’imam Mohammed ben Saoud (Darah).

L’installation des Banu Hanifa à Al-Yamamah

Le prince Mani' ibn Rabi'a Al-Muraydi Al-Hanafi, treizième ancêtre du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, accompagné des membres de sa tribu, a quitté l’est de la péninsule arabique pour s’installer au centre, plus précisément dans la vallée de Hanifa, dans la région d’Al-Yamamah. Cette région abrite la célèbre chaîne de montagnes Tuwaiq, qui symbolise aujourd’hui la détermination et la force du peuple du Royaume.

À son arrivée à Wadi Hanifa, le prince Mani' a fondé la ville de Diriyah, la deuxième ville de Diriyah, dans les régions de Ghasayba et d’Al-Mulaybeed. En 1446, il a choisi Ghasayba comme siège du pouvoir et Al-Mulaybeed comme siège de l’agriculture. La ville a été nommée Diriyah en référence au nom du clan du prince Mani', qui résidait autrefois dans la partie orientale de la péninsule arabique. Plus tard, l’émirat a été gouverné par les fils et petits-fils de Mani' Al-Muraydi, pendant 280 ans. Il s’agit du point de départ de la création du premier État saoudien.

La première capitale

La localisation de Diriyah

Diriyah, la capitale du premier État saoudien, se situe au centre de la péninsule arabique, plus précisément dans la région d’Al-Yamamah, qui occupe une grande partie de la péninsule. Elle s’étend sur plus de mille kilomètres du nord au sud et sur cinq cents kilomètres de large. La célèbre chaîne de montagnes Tuwaiq, louée par les poètes, se situe en son centre. Al-Yamamah abrite plusieurs régions, les plus connues étant Al-Arid, Al-Washm, Sudair, Al-Far', Al-Aflaj, et Wadi Al-Dawasir. Des dizaines de vallées entrecoupent ses plaines et ses montagnes. Elle abrite également plusieurs sources célèbres, telles que Al-Khadra et Al-Hait. Al-Yamamah, autrefois connue sous le nom d’Al-Khadra en raison de son sol fertile et de ses arbres abondants, abrite le Wadi Hanifa, l’une des vallées les plus importantes de la péninsule arabique. Le Wadi Hanifa occupe un emplacement stratégique dans la région d’Al-Yamamah, servant de centre pour le peuplement humain depuis une époque très lointaine et de station importante au centre de la péninsule pour les pèlerinages et les caravanes commerciales à différentes périodes de l’histoire.

L’histoire et le statut de Diriyah

La ville de Diriyah occupe un emplacement stratégique idéal pour une grande capitale d’État et possède des caractéristiques remarquables en raison de sa localisation sur les rives de l’une des vallées les plus importantes du Najd, le Wadi Hanifa. Sa localisation en plein cœur de l’une des principales routes commerciales a également renforcé son importance. Cette route débutait au sud de la péninsule arabique, traversait Najran, remontait vers le nord jusqu’à Al-Yamamah puis Diriyah, avant de se diviser au nord en direction de Dumat Al-Jandal, à l’est en direction de l’Irak et à l’ouest en direction du Hedjaz. Cette route faisait également partie de la route du Hadj en provenance de Perse, d’Irak et d’Asie centrale. Les voyageurs empruntaient cette route et traversaient Diriyah pour se rendre à La Mecque. L’importance de Diriyah s’est accentuée après sa fondation par Mani' Al-Muraydi, qui, accompagné de ses fils et petits-fils, s’est employé à sécuriser et à entretenir cette route. Après la création du premier État saoudien par l’imam Mohammed ben Saoud, cette route essentielle est devenue encore plus importante pour les caravanes de commerce et de pèlerinage en raison de la politique de l’imam Mohammed ben Saoud visant à sécuriser la route et à établir des relations avec les tribus dont les territoires étaient traversés, en convenant avec elles de préserver la sécurité et de fournir les services nécessaires aux usagers de cette route.

Dans les anciennes villes de la péninsule arabique, la coutume voulait qu’une ville, à ses débuts, soit exclusivement habitée par une seule famille. Ce n’est qu’après quelques décennies que cette famille autorisait des personnes ou des familles spécifiques à s’installer dans leur ville, en vertu d’un accord conclu entre elles. Néanmoins, cette règle n’a pas été pas appliquée dans la ville de Diriyah. Dès sa création, Diriyah a accueilli des migrants venus de diverses parties de la péninsule arabique et même au-delà de cette dernière. De nombreuses personnes originaires de différentes régions de la péninsule arabique ont vécu ou ont visité Diriyah. La ville était également flexible en ce qui concerne son expansion, qui dépendait de sa stabilité politique. Ces facteurs et les expériences accumulées à Diriyah ont été parfaitement assimilés par l’imam Mohammed ben Saoud, sous la direction duquel la ville-État de Diriyah s’est transformée en un État plus important, appelé « premier État saoudien ».

L’émirat de Diriyah

Depuis sa création, plusieurs princes se sont succédé à la tête de l’émirat de Diriyah, chacun ayant eu un impact significatif sur son histoire. Le plus important d’entre eux est Mani' Al-Muraydi, le fondateur de la ville et de l’émirat. Il a été suivi par Rabiah ben Mani', qui a achevé la création de l’émirat, et Musa ben Rabiah, sous lequel l’influence de l’émirat s’est accentuée. Ibrahim ben Musa est reconnu pour avoir sécurisé les routes de pèlerinage et les routes commerciales qui traversaient Diriyah. Markhan ben Ibrahim a renforcé l’influence de l’émirat, et, sous le règne de Muqrin ben Markhan, l’émirat de Diriyah s’est étendu. Le règne de Mohammed ben Muqrin a duré longtemps, et sous le règne de Saoud ben Mohammed ben Muqrin, le pouvoir de l’émirat de Diriyah s’est encore renforcé. Il se voit attribuer les honneurs et les expressions de fierté tels que le titre de Chevalier d’Al-Auja ainsi que la déclaration « Je suis le fils de Muqrin ». Enfin vient Mohammed ben Saoud, le fondateur du premier État saoudien et son premier imam.

Photo historique de Diriyah, Philippi, 1917. (Fondation du roi Abdelaziz pour la recherche et les archives (Darah))
Photo historique de Diriyah, Philippi, 1917. (Fondation du roi Abdelaziz pour la recherche et les archives (Darah))

La fondation du premier État saoudien

L’imam Mohammed ben Saoud

L’imam Mohammed ben Saoud ben Mohammed ben Muqrin est né en 1679 et a grandi à Diriyah. Au cours de sa jeunesse, il a acquis une grande expérience politique en travaillant aux côtés de son père dans la gestion des affaires de l’émirat, ce qui lui a permis d’en comprendre parfaitement les conditions. L’imam Mohammed ben Saoud s’est engagé dans la défense de Diriyah lorsque la ville a été attaquée par Sa'dun ben Mohammed, le chef des Bani Khalid à Al-Hassa. Il a résisté à l’armée des envahisseurs et est parvenu à les repousser. L’imam Mohammed ben Saoud a été élevé dans un foyer où régnaient l’honneur et le leadership. Il a appris la politique ainsi que des moyens de gérer les émirats voisins et les tribus nomades. Il a contribué de manière significative à stabiliser les conditions dans l’émirat avant de prendre le pouvoir.

L’imam Mohammed ben Saoud avait une approche visionnaire. Il a étudié les conditions de son émirat et des émirats voisins, en particulier, mais aussi du centre de la péninsule arabique de manière plus générale. Dès son arrivée au pouvoir, il a commencé à planifier des changements par rapport au modèle dominant de l’époque. Il a marqué un nouveau tournant dans l’histoire de la région, caractérisé par l’unité, l’éducation, la diffusion de la culture, l’amélioration de la communication entre les membres de la communauté et le maintien de la sécurité. Il a eu six fils : Abdelaziz, Abdallah, Saoud, Fayçal, Ali et Markhan, ainsi que deux filles, Haya et Tarfa.

L’ascension au pouvoir de l’imam Mohammed ben Saoud à Diriyah

Avant que l’imam Mohammed ben Saoud n’accède au pouvoir, Diriyah était en proie au chaos et à l’instabilité, avec de nombreux dirigeants et émirats se disputant le pouvoir des villes voisines. Diriyah était tout autant affectée ; la ville avait subi plusieurs conflits internes ayant entraîné des faiblesses et des divisions. Parmi ces événements, on peut citer le conflit concernant l’émirat de Diriyah entre le prince Zaid ben Markhan et son oncle, le prince Mouqrin ben Mohammed, ainsi que la propagation de la peste dans la péninsule arabique qui a entraîné le décès de nombreux membres des tribus. Cependant, l’imam Mohammed ben Saoud est parvenu à surmonter toutes ces difficultés, à unifier Diriyah et à y répandre la sécurité et la stabilité.

La perspective d’établir l’unité à Diriyah a commencé à mener l’imam Mohammed ben Saoud à mettre en place un État centralisé et unifié, le premier État saoudien. Il a d’abord unifié les deux parties de Diriyah, à savoir Ghasayba et Al-Mulaybeed, et s’est efforcé d’y assurer la stabilité, ainsi que dans les tribus et les villes voisines. Il était soucieux de protéger les routes de pèlerinage et les routes commerciales qui traversaient Diriyah, en provenance de l’est et du nord-est de la péninsule arabique, faisant de la ville un centre essentiel au commerce. Il s’est également employé à améliorer la situation économique de l’État et à organiser ses ressources, ainsi qu’à développer la construction à Diriyah. Il a construit le quartier de Tarafiyah à Samhan, qui est alors devenu le centre du gouvernement à cette époque, ainsi que le mur de Diriyah afin de protéger la ville.

Les frontières du premier État saoudien

Après avoir géré les affaires internes de l’État et instauré la sécurité et la stabilité, l’imam Mohammed ben Saoud a entrepris d’unifier les régions voisines dans la province de Najd. Il a personnellement mené les campagnes d’unification et a dû faire face à de nombreuses attaques extérieures à cette époque, visant à détruire l’État. Les tribus et les villes ont cédé leurs émirats aux mains de l’imam Mohammed afin d’être intégrées sous la protection de l’État saoudien, et l’imam a désigné un prince parmi les habitants. Cette étape est considérée comme la première phase de l’unification de l’État saoudien, qui s’est achevée sous les règnes de ses fils et petits-fils. Quatre imams se sont succédé et ont unifié l’État sur une période de quatre-vingt-quatorze ans.

L’imam Mohammed ben Saoud est décédé en 1765, après avoir fondé l’État et l’avoir dirigé pendant quarante ans. Son fils, l’imam Abdelaziz ben Mohammed, lui a succédé à la tête de l’État. Il a agrandi le premier État saoudien en annexant les régions du Najd et a bâti le quartier d’Al-Turaïf, déplaçant le centre du gouvernement à cet endroit plutôt qu’à Tarafiyah. Le quartier d’Al-Turaïf est aujourd’hui un site archéologique important de l’histoire du Royaume et a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 2010. C’est dans ce quartier qu’il a construit le palais Salwa, qui est plus tard devenu le siège administratif et politique des imams du premier État saoudien.

Suivant les traces de son père, l’imam Abdelaziz ben Mohammed, dès son arrivée au pouvoir, s’est attaché à unifier la péninsule arabique. Sous son règne, la province d’Ach-Charqiya a intégré l’État et ses frontières se sont étendues à la province du Hedjaz, d’Asir, ainsi qu’au nord de la péninsule arabique. Au cours de son règne, il a œuvré pour la sécurité des routes et des caravanes de pèlerinage, et s’est mis au service des pèlerins. Il a consacré ses efforts à l’éducation et a incité à l’écriture ainsi qu’à la calligraphie, ce qui a conduit à la naissance de la première école d’art de l’écriture et de la reproduction à Diriyah.

Le premier État saoudien a atteint l’apogée de son expansion sous le règne du troisième imam de l’État, connu sous le nom de Saoud le Grand, à savoir l’imam Saoud ben Abdelaziz Al Saoud. Il a pris le pouvoir après le décès de son père en 1803. Dès son accession au pouvoir, il est parvenu à unifier l’ensemble de la région du Hedjaz, y compris les deux Saintes Mosquées, et à les placer sous son autorité. Son règne a marqué un tournant dans l’histoire du Hadj et des deux Saintes Mosquées, puisqu’il a personnellement mené les campagnes du Hadj chaque année afin d’assurer le service et la protection des pèlerins. C’est sous son règne que l’État saoudien a vu naître la tradition annuelle consistant à couvrir la Kaaba avec la Kiswah, et c’est également sous son règne que la sécurité, la stabilité politique et l’unité ont été instaurées dans l’ensemble de l’État.

La culture de la société fondatrice

L’Alardah saoudienne

Il s’agit d’une danse rythmique exécutée par les hommes. Elle est ancrée historiquement dans l’État saoudien et représente une forme de lien durable entre les dirigeants et le peuple. Elle évoque un esprit d’enthousiasme lorsque les hommes se produisent devant le dirigeant afin de lui témoigner leur loyauté ainsi que leur amour pour le pays. Elle était traditionnellement exécutée lors de la préparation à la guerre, afin que l’armée soit prête à affronter l’atmosphère du combat. Une fois la sécurité rétablie et l’État stabilisé, l’Alardah est alors devenue une performance exprimant la joie. L’Alardah commence avec l’Hawrabah, c’est-à-dire l’appel initial de la danse, suivi d’une performance de groupe qui suscite l’enthousiasme, avec une unité rythmique entre ce que l’on appelle l’Al-Takhmir et l’Al-Thalith, à savoir des battements harmonieux entre le gros et le petit tambour, et une ode poétique spéciale connue sous le nom d’Al-Harb. L’Alardah saoudienne se distingue par sa dignité et sa solennité, avec la présence du drapeau et d’épées, comme s’il s’agissait réellement d’une scène de guerre. Elle présente également une belle scène visuelle incarnée par l’uniformité de la tenue vestimentaire. La représentation se termine par l’Al-Zamiya, un vers chanté collectivement par les interprètes avec un volume et un rythme croissants, qui dit : Tahta Bayraq Sayidi Sama'an Wa Ta'a (Sous la bannière de mon Roi, nous avons écouté et nous avons obéi), un vers qui réaffirme l’amour et le respect envers le pays et le dirigeant.

La fierté d’Al-Auja

Il s’agit d’une fierté historique qui suscite l’enthousiasme, la fierté, et l’esprit national, associés à l’État saoudien. Al-Auja se réfère à Diriyah en raison de sa localisation le long des méandres du Wadi Hanifa. Cela témoigne de la fierté et de la force de ses habitants et de ceux qui y sont associés, en raison de la localisation de Diriyah sur les rives du Wadi Hanifa, un cours d’eau sinueux. Cette fierté a continué d’être exprimée sous le règne du roi Abdelaziz afin de symboliser le lien du Royaume avec les origines de la fondation de l’État saoudien à Diriyah. La fierté d’Al-Auja a été exprimée dans de nombreux poèmes, anciens et récents, afin de susciter de la vigueur, de l’intérêt, de la fierté et de l’estime de soi chez le peuple saoudien.

Défilé national pour célébrer le Jour de la Fondation dans l’une des villes du Royaume. (SPA)
Défilé national pour célébrer le Jour de la Fondation dans l’une des villes du Royaume. (SPA)

Les costumes traditionnels

Les costumes traditionnels dans la culture de la société fondatrice constituent un aspect historique important, reflétant le style de vie de la communauté fondatrice du premier État saoudien des pères et des grands-pères, et ce qu’ils ont transmis comme valeurs, coutumes et traditions. Ils témoignent également du statut social, culturel et économique à cette époque. Compte tenu de l’expansion du Royaume et de la diversité de ses régions, chacune d’entre elles se distingue par ses propres vêtements traditionnels, tout en partageant certains de ces vêtements à quelques différences près.

Dans la partie nord du Royaume, les femmes bédouines portaient le Muhawthal, considéré comme le principal vêtement extérieur. Il s’agissait d’une longue robe qui tient son nom du terme Al-Hathl, qui signifie le « pliage de la robe ». Les femmes pliaient cette robe au niveau de la taille et la nouaient à l’aide d’une ceinture tissée en fils de coton ou de laine rouge ou noir. Parmi les autres vêtements, on trouvait le Sharsh ou le Mudraqa, un vêtement ample à manches longues, et le Zabon, qui se déclinait en deux types : l’un était décoré pour les fêtes, tandis que l’autre était uni. En outre, elles portaient l’Al-Jubba, un vêtement ample semblable au Zabon, mais plus court. Les femmes des villes portaient le Maqta, une longue robe ample à col rond, et la Kurta, qui différait du Maqta par une couture à la taille. Elles portaient également le Mufarrij par-dessus leurs vêtements quotidiens ; il s’agissait d’un vêtement très ample avec des manches carrées. Le Murawdin était une longue robe multicolore et décorée, dont les longues manches triangulaires arrivaient jusqu’au sol. Enfin, elles portaient le Dara'a, une longue robe ample aux manches longues et larges.

Dans la partie sud du Royaume, il existait une grande variété de vêtements pour les hommes. Les hommes portaient la thobe à motifs, la Thobe Al-Muzanad, la Thobe Mudhail et l’Izar, ainsi que le Mithlouth, le Hawk, l’Al-Jarafi et le Musanaf à rayures, qui consistait en une pièce de tissu enroulée autour de la taille et nouée à l’aide d’une ceinture. Dans certaines régions du sud, les hommes portaient ce que l’on appelait l’Al-Sabtah, à savoir un tissu en coton teint en bleu ou en d’autres couleurs et placé sur l’épaule. En hiver, ils portaient la Shamleh, un manteau en laine de mouton. Les hommes portaient également une ceinture ou un Kamar, une lanière en cuir placée autour de la taille et ornée de pièces métalliques. Ils se couvraient la tête d’un turban appelé Sumadah, et, en hiver, ils portaient un chapeau appelé Qubba.

Dans la partie sud du Royaume, les femmes portaient la Sudrah, un vêtement noir brodé de couleurs vives qui couvrait l’entièreté du corps. Ce vêtement portait différents noms, à savoir Al-Mahbouk, Al-Matraz, Al-Maklaf, ainsi que Kurta, Jaljalan, Makmam, Majnab, et Muznadah. Elles se couvraient la tête avec divers tissus, dont les principaux étaient l’Al-Shayla, l’Al-Misr et l’Al-Maqlama. Les femmes des régions du sud avaient tendance à se parer de parfums et de plantes aromatiques, qu’elles portaient sur leur tête d’une manière qui attirait l’œil, comme une couronne, appelée Mak'as ou Gharaaz.

Dans la partie centrale du Royaume, la tenue vestimentaire traditionnelle des hommes ressemblait à la thobe moderne. Sa fabrication tenait compte de l’environnement climatique pour ce qui est des tissus : des tissus épais étaient utilisés en hiver et des tissus légers en été. Elle était ample, avec de longues manches et était appelée Maqta. Par-dessus, les hommes portaient également le Murowdin, semblable à la thobe, mais doté de longues manches triangulaires. Les femmes de la région centrale portaient deux types de robes. Le premier type était en coton et s’appelait Thobe Al-Karbas, généralement de couleur verte ou noire. Le second type était celui des robes en soie décorées de différentes couleurs. Les jeunes filles portaient le Makhnaq, un tissu transparent en mousseline de soie ou en tulle, entièrement cousu à l’exception de l’ouverture du cou qui laissait apparaître le visage.

Dans la partie orientale du Royaume, les vêtements pour hommes se composaient d’un couvre-chef, notamment la Qahfiyah ou la Taqqiyah, un bonnet en coton blanc, ainsi que la Ghutrah, une pièce de tissu carrée pliée en triangle et portée sur la tête, fixée par un Uqqal fait de fils de laine. Les hommes portaient la Dishdasha, semblable au Thobe dans la région centrale, par-dessus le Wizar ou l’Izar, une pièce de tissu rectangulaire de coton blanc, souvent rayée, enroulée autour de la partie inférieure du corps. Ils portaient parfois un vêtement par-dessus, appelé Zabon, à savoir une longue robe ouverte sur le devant et une Dagla, semblable au Zabon, mais dotée d’un col haut et de broderies. Les hommes pouvaient également porter le Sudairi, un gilet couvrant la poitrine et ouvert sur le devant, ainsi que le Bisht ou le Mishlah, un large manteau rectangulaire en tissu léger ou épais, selon la météo. Les vêtements des femmes de l’est du Royaume étaient semblables à ceux des femmes de la région centrale du Royaume.

Dans la partie occidentale du Royaume, les femmes portaient le Thobe Al-Muzannad, le Zabon, la Kurta, le Thobe arabe, le Thobe Masdah, le Thobe noire, le Thobe Dawak, le Thobe Mabqar, le Thobe Maqta ou Mudraa, la Sudrah, le Thobe Sawn et le Thobe Masdar. Pour les hommes, la tenue traditionnelle comprenait le Thobe, le Shemagh, l’Uqqal, le Sudairi et le Bisht.

Les plats traditionnels

Les femmes de Diriyah sont historiquement réputées pour leurs talents culinaires. Parmi les ingrédients principaux de leur cuisine figurait le blé, qui était broyé ou moulu, avant d’être cuit comme du riz, parfois enduit de graisse. À cette époque, les plats comprenaient le Tharid, cuisiné à partir de pain et souvent accompagné de viande, de ghee ou d’autres ingrédients, et le Jareesh, un plat populaire préparé à partir de grains de blé broyés à l’aide d’un outil en pierre semblable à une meule, appelé Mujrasha. Le Jareesh est ensuite cuit dans un bouillon de viande pendant une longue période jusqu’à ce qu’il soit tendre. Le riz, le pain, l’Asida et divers types de viande étaient très présents dans la cuisine de la région du Najd, avec différentes méthodes de préparation telles que l’ébullition, le gril ou la cuisson en ragoût. Les femmes de la région du Najd préparaient traditionnellement le ghee, le Laban (un produit laitier), les dattes ainsi que des épices comme le poivre, qu’elles faisaient sécher avant de le moudre puis de le mélanger à du citron séché afin de parfumer différents plats.

Types de plats traditionnels dans le Royaume. (Saudipedia)
Types de plats traditionnels dans le Royaume. (Saudipedia)

La célébration du Jour de la Fondation

Le Royaume a célébré son premier Jour de la Fondation le 22 février 2022, sous le slogan « The Day We Began » (Le jour de notre commencement). Depuis que ce jour a été annoncé comme un événement national, il a été chaleureusement accueilli et attendu par les citoyens saoudiens. Ce jour revêt une importance particulière dans la mémoire du peuple, car il marque la première célébration de l’anniversaire de la fondation. Cette occasion a été marquée par de nombreux événements officiels dans différentes villes du Royaume.

La célébration de ce jour se distingue des autres célébrations nationales du Royaume dans la mesure où elle vise à diffuser la culture de la société fondatrice de l’époque de la création du premier État saoudien. Cela inclut les costumes traditionnels, les chants nationaux, la danse saoudienne Alardah et le café saoudien, de sorte que les citoyens soient fiers de leur patrimoine historique et culturel.

Parmi les activités célébrant le Jour de la Fondation, on trouve les spectacles d’Alardah, la danse nationale, sur les places et dans les lieux publics des villes saoudiennes. Ces spectacles sont exécutés par des troupes traditionnelles brandissant des drapeaux et des épées, symboles de la gloire et de la force de l’État. Des défilés mettant en valeur les costumes traditionnels ont également été organisés et les citoyens ont revêtu des tenues traditionnelles pour témoigner de leur fierté et de leur identité nationale. La Commission saoudienne de la mode a publié des directives de mode spécifiques au Jour de la Fondation, avec pour slogan « Our Clothing in Our Early Days » (Nos vêtements à l’époque) afin d’encourager les citoyens à participer à la célébration en portant des vêtements traditionnels.

Aperçu des célébrations du Jour de la Fondation dans la municipalité de la province de Riyad. (SPA)
Aperçu des célébrations du Jour de la Fondation dans la municipalité de la province de Riyad. (SPA)

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