Musées dans le Royaume de l'Arabie Saoudite

Les musées dans le Royaume d’Arabie saoudite sont des entités spécialisées qui rassemblent diverses facettes du patrimoine culturel humain à travers les âges au sein du Royaume. L’intérêt pour les musées est lié à une résolution du Conseil des ministres datant de 1964. Cette dernière approuve la création d’un département des antiquités affilié au ministère de la Connaissance (aujourd’hui ministère de l’Éducation), aux côtés de départements spécialisés dans les activités archéologiques. Le département des antiquités et des musées a commencé à opérer en 1976, avec des activités de base liées au secteur des antiquités. Il a donné la priorité à la création d’un musée national destiné à exposer les objets archéologiques et patrimoniaux appartenant au Royaume, en plus des objets nouvellement découverts.

Le développement du secteur des antiquités et des musées s’est poursuivi, les plans de développement allouant des budgets à la préservation du patrimoine et des antiquités dans toutes les régions du Royaume. La Commission saoudienne pour le tourisme et le patrimoine national (aujourd’hui le ministère de la Culture) a identifié divers sites d’attraction naturels. Cela inclut notamment 111 musées présentant divers aspects et caractéristiques naturels, historiques et culturels du Royaume. Sont ainsi compris 49 musées culturels et patrimoniaux, 32 musées historiques, 25 musées scientifiques, quatre musées éducatifs et un musée dédié aux monuments militaires.

Le neuvième plan de développement a permis d’améliorer et de développer six musées régionaux à Al-Hufuf, Najran, Al-’Ula, Tayma, Al-Jawf et Sabya. Il prévoit également la création de cinq nouveaux musées régionaux à Abha, Al-Bahah, Tabuk, Dammam et Haïl. Le plan prévoyait par ailleurs la création de cinq musées spécialisés, à savoir le musée du chameau, le musée des palmiers et des dattes, le musée du cheval arabe, le musée des costumes folkloriques et des bijoux, et le musée des faucons.

La préservation des musées a commencé avec la mise en place du premier plan quinquennal pour le développement du secteur des antiquités et des musées en 2007. En 2008, la gestion du secteur des antiquités et des musées a été transférée du ministère de l’Éducation à la Commission saoudienne pour le tourisme et le patrimoine national (aujourd’hui le ministère de la Culture). Cette transition a permis de faciliter le développement de nombreux musées grâce à l’expansion et à l’amélioration de leurs expositions, parallèlement à l’élaboration d’un plan visant à créer de nouveaux musées régionaux et spécialisés.

La réglementation a continué à soutenir la préservation des antiquités et, en 2003, un décret royal a été publié stipulant le transfert de l’Agence des antiquités et des musées du ministère de l’Éducation à la Commission suprême du tourisme. À l’époque, cette démarche visait à préparer une vision stratégique pour le secteur des antiquités afin de développer, préserver, protéger, introduire et mettre en valeur le patrimoine archéologique et historique.

La préservation des musées a connu une nouvelle expansion avec la publication d’un décret royal en 2014. Ce dernier approuvait le programme du Gardien des Deux Saintes Mosquées pour la préservation du patrimoine culturel du Royaume. Cela est actuellement mis en place dans le cadre des initiatives importantes de la Saudi Vision 2030. Cette initiative dispose d’un budget de cinq milliards de SAR et inclut la création de 18 musées dans les régions du Royaume.

Avec l’augmentation des travaux d’exploration et de fouille et la découverte d’un plus grand nombre d’antiquités, la loi sur les antiquités, promulguée par décret royal depuis 1972, s’applique aux éléments fixes et mobiles. Par la suite, la Commission saoudienne pour le tourisme et le patrimoine national (aujourd’hui le ministère de la Culture) a rédigé une nouvelle loi sur les antiquités, les musées et le patrimoine urbain afin de l’adapter à la situation actuelle. Ce projet prévoit des sanctions plus sévères pour dissuader l’empiétement et les vols d’antiquités.

Dans le cadre de la contribution du ministère de la Culture à la réalisation de l’objectif stratégique consistant à « renforcer les contributions saoudiennes aux arts et à la culture », le ministère a lancé plusieurs initiatives. On peut notamment citer une initiative visant à construire et à équiper les biens culturels, dédiée à 19 biens culturels, dont des musées et des expositions. Dans ce contexte et dans le cadre de cette initiative, le ministère a annoncé la création de plusieurs musées en 2021. On peut notamment citer le musée de l’or noir, le musée de la mer Rouge, le musée « Time Lab » et le musée de la biennale de Diriyah. Plus de 200 musées privés ont par ailleurs reçu une licence, et plusieurs autres ont été réhabilités pour être exploités.

En 2020, le ministère de la Culture a annoncé la formation du conseil d’administration de la Commission des musées, chargée de mettre en place plusieurs tâches visant à faire progresser le secteur des musées. Le but est notamment de proposer une stratégie pour le secteur des musées alignée sur la stratégie nationale pour la culture, d’encourager le financement et l’investissement dans les domaines concernés et de recommander des normes et des mesures pour le secteur.

Le Musée national saoudien au cœur de la ville de Riyad. (Ministère de la Culture)

Musée du Centre du Roi Abdelaziz pour la Connaissance et la Culture « Ithra » à Dhahran. (SPA)

Les musées saoudiens varient en termes de contenu et d’emplacement. Le « Musée national », situé à l’est du Centre historique du roi Abdelaziz à Riyad, juste à côté du Palais du Roi Abdelaziz (Al-Murabba), est un des musées les plus importants. D’une superficie de 28 000 m, il expose 3 700 objets archéologiques et patrimoniaux répartis dans ses huit salles.

Parmi les principaux musées publics du Royaume, on peut citer le Centre du Roi Abdelaziz pour la Connaissance et la Culture « Ithra » à Dhahran, le musée de Tayebat à Djeddah, le Centre scientifique et technologique du Prince Sultan ben Abdelaziz « Scitech » à Al-Khubar, le musée Dar Al-Madina et le Musée saoudien d’art moderne, actuellement en construction à Riyad.

En plus des musées publics, il existe également de nombreux musées privés appartenant à des entités non gouvernementales ou à des particuliers. Ils présentent des objets variés, souvent issus du patrimoine folklorique. Ces musées sont soutenus par une entité institutionnelle, regroupant les propriétaires de musées privés. Cette organisation élabore notamment des méthodes d’exposition ainsi que des systèmes de sécurité et de sûreté.

Le Royaume compte environ 500 musées et collections privés et 131 musées agréés.

Les musées du Royaume comportent une catégorie particulière : les musées spécialisés, comme le « Musée de la monnaie » de la Banque centrale saoudienne à Riyad. Il abrite une collection de pièces de monnaie islamiques et préislamiques historiques, des billets de banque modernes, ainsi que certaines des matières premières utilisées dans la fabrication de la monnaie contemporaine en papier et en métal.

Dans le cadre des programmes pour la qualité de vie, le premier Musée du Bonheur du Royaume a été inauguré en 2020 au Riyadh Front. Il se caractérise par l’intégration de divers éléments imaginaires, conçus pour éveiller les sens des visiteurs, ouvrant ainsi une nouvelle ère d’innovation et de développement pour les musées. La conception du musée, d’une superficie de 1 300 m², intègre des espaces de détente et de divertissement, ainsi que des programmes attractifs pour les visiteurs.

Le Royaume renferme des artefacts, de l’art et des inscriptions rupestres datant de différentes époques. Le ministère de la Culture, représenté par la Commission du patrimoine, met l’accent sur l’étude des structures en pierre découvertes et sur la préservation de ces vestiges. Ces derniers font en effet office de musées naturels reflétant l’histoire des anciennes nations qui ont habité la péninsule arabique. Réparties sur 868 sites, certains remontent au septième millénaire avant notre ère.

Le « musée aquatique » de Djeddah marque une autre avancée dans la préservation des splendeurs naturelles du Royaume. Il abrite les merveilles de la mer, avec plus de 7000 espèces marines appartenant à 200 variétés réparties sur 155 bassins. D’une superficie de 5 000 m, il comprend un ensemble d’installations et de salles destinées à mettre en valeur la beauté du monde aquatique, avec des projections de films et des maquettes.

En 2011, le Royaume enregistrait 18 musées publics et 96 musées privés destinés à préserver ses objets anciens et son patrimoine culturel. En 2012, il y avait 18 musées publics et 103 musées privés. En 2013, on comptait 18 musées publics et 121 musées privés. En 2014, ces chiffres sont passés à 20 musées publics et 134 musées privés, et en 2015, on dénombrait 21 musées publics et 149 musées privés. En 2016, on comptait 22 musées publics et 170 musées privés, et en 2017, 20 musées publics et 173 musées privés. En 2018, le nombre de musées publics est passé à 33 et celui des musées privés à 195. En 2019, les musées publics étaient au nombre de 84 et les musées privés au nombre de 217. Le Musée national de Riyad a reçu environ 130 331 visites.

En 2021, le nombre de musées privés a connu une baisse d’environ 30 établissements par rapport à 2020, et ce, pour deux raisons : la première est la mise en place de la réglementation relative à l’octroi de licences, grâce à laquelle la Commission des musées entend garantir la qualité des musées du Royaume au regard des normes internationales, et la deuxième est l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les propriétaires de musées privés. Le nombre total de musées s’élève à 304, dont 236 musées privés, 51 musées publics et 17 musées universitaires. La province d’Asir arrive en tête pour le plus grand nombre de musées privés, avec 51 établissements, ainsi que 2 musées publics. En revanche, la province de Riyad possède le plus grand nombre de musées publics, avec 19 établissements, en plus de 48 musées privés.